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Top 10 : Les buts de Luca Toni
À bientôt 39 ans, Luca Toni a pris sa retraite. Durant sa longue carrière démarrée sur le tard, il a eu le temps de mettre de sacrés buts, et de les célébrer comme il se doit, la main tremblante à côté de son oreille. Retour sur ses plus belles réalisations.
Bologne/Vicenza, 3 décembre 2000
Après six années à galérer en Serie B ou en Serie C, Luca Toni débarque enfin dans l’élite italienne à 23 ans, à Vicenza. Une saison correcte à neuf buts dans une toute petite équipe, surtout marquée par ce bijou contre Bologne, le 3 décembre 2000. Sur un coup franc qui vient de la gauche, il laisse passer le ballon au-dessus de lui et lance un retourné acrobatique peu académique. La logique aurait voulu qu’il se serve de son pied gauche, lui l’ambidextre, mais son instinct lui dicte d’utiliser le droit. Et ça paie, puisque le ballon part se loger dans le petit filet opposé. L’Italie a découvert Luca Toni.
Biélorussie/Italie, 7 septembre 2005
Cinq ans plus tard, la carrière de Luca Toni a connu des hauts et des bas, notamment à cause des blessures et des trop nombreux changements de club. Il a dû se relancer, en Serie B à Palerme. Là-bas, il est devenu un héros en faisant remonter le club et en lui permettant de se classer sixième dès sa première saison en Serie A. Alors forcément, il s’est attiré les grâces de Marcello Lippi, le sélectionneur italien. Luca lui rend bien, et amène l’Italie aux portes de la qualification pour le Mondial 2006. Ce 7 septembre contre la Biélorussie, il inscrit un triplé. Son premier but est sublime. Contrôle de la poitrine dos au but en pleine course et reprise de volée du droit. Tranquille. (Avancez la vidéo à 00:32)
Fiorentina/Udinese, 18 septembre 2005
Avec son nouveau statut d’international italien, les grosses écuries s’intéressent à lui. Il signe finalement pour la Fiorentina. Le début d’une très belle histoire d’amour entre le joueur et la Fio. Troisième journée de championnat, il marque déjà son territoire. Il joue de son grand corps, se retourne à l’entrée de la surface, et envoie un missile du pied gauche. La saison est lancée. Et elle n’est pas près de s’arrêter, puisqu’il termine la saison Soulier d’or européen avec 31 buts en championnat. Il est le premier Italien à décrocher ce titre. Bomber.
Fiorentina/Catania, 1er octobre 2006
À l’été 2006, Luca Toni voulait donc partir pour l’Inter Milan. Mais finalement, le président Diego Della Valle trouve les mots justes pour le convaincre de rester, malgré les 15 points de pénalité infligés à la Fiorentina dans le cadre du scandale des paris truqués. « À présent, j’ai l’envie de jouer et de chercher à marquer des buts avec la Fiorentina » , déclare-t-il à la reprise du championnat. Chose promise, chose due. Contre Catane, il hérite d’un ballon côté droit. Le rebond est parfait, il n’hésite pas et allume du pied droit sous la barre. Le gardien n’esquisse pas le moindre geste. (Avancez la vidéo à 2:55)
Italie/Ukraine, 7 octobre 2006
L’Ukraine est à coup sûr sa victime favorite avec la Squadra Azzurra. Lors du Mondial 2006, il ouvre son compteur en quarts de finale contre les Ukrainiens avec un doublé, permettant ainsi à l’Italie de se qualifier. Quelques mois plus tard, le revoilà contre les mêmes adversaires dans le cadre des éliminatoires pour l’Euro 2008. Après avoir provoqué le penalty du 1-0, il entérine la victoire des siens grâce à un but exceptionnel. Sur une longue ouverture, il contrôle du pied gauche. La balle lui reste un peu dans les pattes. Pas grave, il ne s’embarrasse pas et balance une praline sous la barre. Encore une fois, le gardien ne bouge même pas.(Avancez la vidéo à 5:00)
Karlsruhe/Bayern Munich, 23 septembre 2007
À l’été 2007, Luca Toni donne une dimension internationale à sa carrière en club lorsqu’il signe pour 11 millions d’euros du côté de la Bavière. Au Bayern Munich, il arrive avec Franck Ribéry et Misroslav Klose. Le début d’un nouveau cycle pour l’écurie allemande. Dès ses premiers matchs, il fait étalage de tout son talent en enfilant les buts comme des perles. Contre Karlsruhe en septembre, il détend sa longue jambe au-dessus de son adversaire direct pour contrôler un long ballon. Le sombrero est parfait, tout comme la finition, un petit lob subtil pour ne laisser aucune chance au gardien. La classe.
Belenenses/Bayern Munich, 4 octobre 2007
L’Italien continue son gros bonhomme de chemin avec le Bayern, en Coupe de l’UEFA cette fois-ci. Sur un centre de Ribéry, il contrôle du genou et enchaîne tout de suite avec une reprise de volée pleine de spontanéité. Avec un but à l’aller, et un but au retour contre les Portugais, il s’impose comme l’homme décisif dans les moments importants. Un rôle qu’il gardera toute la saison. D’abord, contre Getafe en quarts de finale, où il marque à la 115e et à la 120e pour revenir à 3-3. Puis en finale de la Coupe d’Allemagne où il signe un autre doublé victorieux contre Dortmund. Il termine la saison meilleur buteur de Bundesliga avec 24 buts. C’est dans la tête que ça se passe.
Cagliari/Juventus, 5 février 2011
Parce que Luca Toni, c’est avant tout un monstre de la tête. Après s’être fait virer comme un malpropre du Bayern par Louis van Gaal, Toni tente de rebondir en Italie. Mais après deux échecs à la Roma et au Genoa, il s’offre un nouveau grand défi en signant à la Juve à l’hiver 2011. Et voici comment Luca Toni va inscrire son 100e but en Serie A, contre Cagliari. Un centre venu de la droite, et là, badaboum. Arrivé lancé, il claque une tête surpuissante de l’entrée de la surface. Prends ça, Basile Boli.
Fiorentina/Lazio, 28 ottobre 2012
À 35 ans, Luca Toni a à cœur de boucler la boucle. Après un court passage aux Émirats arabes unis, il a l’occasion de revenir à la Fiorentina, le club qui l’a révélé aux yeux du monde entier. Et bien sûr, il est de retour avec un seul objectif en tête : marquer. Pendant cette saison, il réussit à inscrire huit buts, dont ce petit bijou contre la Lazio. Sur un centre à ras de terre venu de la droite, il contrôle dos au but. Marqué à la culotte, il parvient tout de même à trouver le petit filet opposé en frappant en pivot. L’expérience, paraît-il.
Hellas Vérone/Sassuolo, 26 avril 2015
À l’été 2013, il signe pour son vrai dernier défi. Alors que tout le monde le pense cramé, il s’engage avec le Hellas Vérone, histoire d’apporter son expérience au promu. Résultat, il claque vingt buts en championnat. L’année suivante, il est encore plus fort et inscrit 22 pions, ce qui en fait, à 38 ans, le meilleur buteur de Serie A avec Mauro Icardi. Le 26 avril, contre Sassuolo, il marque même un but comme il n’en a jamais mis. Sur un dégagement du gardien, il s’empare du ballon, il s’exile sur le côté gauche et commence à faire tourner en bourrique deux de ses adversaires. Au terme d’un rush solitaire, il croise du pied gauche, parfaitement. Le dernier bijou.
Par Kevin Charnay