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Top 10 : le vol maison

Par Eric Marinelli
Top 10 : le vol maison

La Guinée équatoriale a profité d'une scandaleuse erreur arbitrale pour se qualifier en demi-finale de sa CAN au détriment de la Tunisie. Les Aigles de Carthage peuvent toutefois se consoler (un peu), ils ne sont ni les premiers ni les derniers à se faire voler. Illustration avec le top 10 des pires escroqueries des pays hôtes.

10. Italie-Espagne 1934 : Dictature acte 1

En 1934, l’Italie accueille la deuxième Coupe du monde de l’histoire, la première à se disputer en Europe. Le dictateur Benito Mussolini exerce à ce moment son règne fasciste sur la Botte. Un contexte particulier donc, qui a une influence indéniable sur le déroulement de la compétition et notamment lors du quart de finale opposant la Nazionale à l’Espagne. Face à une nation ibérique plus à l’aise techniquement, l’Italie oppose ainsi un jeu physique d’un autre temps, avec le consentement de M. Baert, l’arbitre belge de la rencontre. Menée 1 à 0, la Squadra Azzurra égalise aussi sur un but entaché d’une faute sur le gardien espagnol Zamora. À l’époque, il n’existe pas de séance de tirs au but, et lors du rematch joué le lendemain même, l’Espagne doit effectuer pas moins de sept changements, à cause des blessures lors du premier match. L’Italie en profitera pour s’imposer 1 à 0, avec cette fois l’aide de l’arbitre suisse, M. Mercet, et filera remporter son premier Mondial dans la foulée.

9. Brésil-Croatie 2014 : Le coup de Fred

En ouverture du Mondial 2014 au Brésil, la Seleção rencontre la Croatie. En difficulté, les Auriverde s’en remettent plusieurs fois aux décisions favorables de l’arbitre de la rencontre, le Japonais Yuichi Nishimura. Point d’orgue de la prestation de ce dernier : un penalty, très généreux, accordé à Fred pour permettre au Brésil de prendre l’avantage 2 à 1. Les coéquipiers de l’ancien attaquant de Lyon s’imposeront finalement (3-1) face à des Croates, Dejan Lovren en tête, qui n’hésiteront pas à exprimer leur colère à la fin de la rencontre.

8. Chili-Italie 1962 : La bataille de Santiago

« Le match que vous allez regarder est la plus stupide, la plus effroyable, la plus répugnante et la plus honteuse démonstration de football. » Voici les mots choisis par le présentateur David Coleman pour présenter sur la BBC la rencontre entre le Chili et l’Italie lors de la Coupe du monde 1962. Pour ce qui restera comme l’un des plus violents affrontements de l’histoire du football, l’arbitre anglais Ken Aston ne va faire pencher la balance que d’un côté en expulsant deux joueurs italiens et en se montrant au contraire clément avec les Chiliens qui finiront par l’emporter 2-0. Anecdote amusante, M. Aston inventera quelques années plus tard les cartons jaunes et rouges.

7. Pologne-Grèce 2012 : le coup de pouce inutile

En ouverture de l’Euro 2012, la Pologne, qui organise conjointement la compétition avec l’Ukraine, affronte la Grèce. L’arbitre espagnol Carlos Velasco Carballo n’a visiblement pas trop eu à se travailler pour faire son choix et prend plusieurs décisions très contestables à l’encontre des Grecs. Ainsi Sokratis Papastathopoulos est injustement expulsé et une main du Polonais Perquis est assez incroyablement oubliée. Ce ne sera toutefois pas suffisant au pays hôte qui concédera quand même le nul (1-1) et sera éliminé dès la phase de groupes.

6. Algérie-Burkina Faso 2013 : Deux pour le prix d’Un

Fin 2013, l’Algérie et le Burkina Faso se disputent en barrages une place pour la Coupe du monde 2014. Au match aller à Ouagadougou, les Burkinabés profitent d’un penalty imaginaire accordé par l’arbitre zambien Janny Sikazwe pour s’imposer 3-2. Logiquement, la grogne algérienne ne se fait pas attendre avec notamment un coup de gueule mémorable de Madjid Bougherra. Bougherra justement auteur d’un tacle absolument hallucinant au match retour à Blida (sanctionné uniquement d’un jaune par l’arbitre sénégalais Badara Diatta) avant d’aller inscrire le seul but de la rencontre pour offrir la qualification aux siens. Le Burkina Faso déposera une requête auprès de la FIFA, en vain.

5. Angleterre 1966 : Au nom de la Reine

En 1966, l’Angleterre accueille la Coupe du monde. Non rassasiés par l’avantage de disputer tous leurs matchs dans le même stade (à Wembley), les Anglais sont assez visiblement aidés par l’arbitrage. En quart de finale contre l’Argentine, le capitaine et défenseur argentin Antonio Rattín est ainsi exclu pour des prétendues injures à l’encontre de l’arbitre allemand de la rencontre Rudolf Kreitlein, qui avouera pourtant ne pas parler espagnol… Victorieux 1-0 de l’Albiceleste, les Three Lions seront encore avantagés en demi-finale face au Portugal (victoire 2-1) et surtout en finale contre l’Allemagne. En effet, alors que les deux équipes se sont rendu coup pour coup dans le temps réglementaire (2-2), Geoff Hurst surgit à la 100e minute pour inscrire le but le plus controversé de l’histoire : une frappe repoussée par la barre sur – derrière ? – la ligne et accordée par l’arbitre suisse Gottfried Dienst. L’Angleterre s’imposera finalement 4-2 et remportera ainsi sa seule Coupe du monde, très controversée donc.

4. Égypte-Sénégal 2006 : « Je siffle, je siffle pas »

Déjà remportée 11 fois par le pays organisateur (en 29 éditions), la Coupe d’Afrique des nations jouit d’une peu glorieuse réputation en matière arbitrale. Déjà lésé en 2004 face à la Tunisie, le Sénégal a encore pu en témoigner en 2006 face à l’Égypte avec, dans les deux cas, la victoire finale des tombeurs des Lions de la Téranga. Mené 2-1 en demi-finale face au pays organisateur égyptien, à quelques instants du coup de sifflet final, le Sénégal se rue à l’attaque, et Diomansy Kamara est victime d’une faute flagrante en pleine surface de réparation. L’arbitre camerounais Divine Evehe semble dans un premier temps accorder le penalty, mais il revient sur sa décision, supprimant ainsi les derniers espoirs sénégalais. Comme diraient Nas et Damian Marley, Africa must wake up.

3. France-Irlande 2009 : La main de la honte

Certainement l’erreur d’arbitrage la plus grossière de toutes. En novembre 2009, la France et l’Irlande s’affrontent en barrages pour une qualification à la Coupe du monde 2010. Après s’être imposée 1-0 lors du match aller à Dublin, l’équipe de France est surprise lors du match retour et s’incline sur le même score. Direction la prolongation donc où William Gallas offre le billet définitif aux Bleus pour l’Afrique du Sud après une passe de Thierry Henry qui a contrôlé irrégulièrement le ballon de la main. Tout le monde l’a vue sauf l’arbitre de la rencontre, Martin Hansson. Très difficile à accepter pour l’Irlande qui pourra se consoler avec le parcours catastrophique réalisé par l’EDF sept mois plus tard. Foutu karma.

2. Argentine 1978 : Dictature acte 2

En 1978, c’est l’Argentine et la fraîche dictature du général Videla qui accueillent le Mondial. L’arbitrage maison est donc à prévoir et il sera bien présent. Après des victoires déjà controversées lors de la première phase de poules contre la Hongrie et la France, l’Argentine obtient le droit de jouer son dernier match lors de la deuxième phase de poules en différé de l’autre match du groupe. En connaissant ainsi le résultat du match opposant le Brésil et la Pologne, les Gauchos sont au courant du score à passer au Pérou. En l’occurrence, une victoire par au moins quatre buts d’écart est nécessaire, et c’est chose faite avec six buts dans la musette du gardien péruvien Ramón Quiroga, un poil compréhensif, puisque né à Rosario… en Argentine. En finale, l’Albiceleste viendra à bout des Pays-Bas (3-1 après la prolongation) avec l’aide de l’arbitre italien Sergio Gonella, indulgent vis-à-vis du jeu très physique argentin pour contrer le football total hollandais.

1. Corée du Sud 2002 : La mauvaise blague

On termine en beauté. En 2002, la Coupe du monde prend pour la première fois la direction de l’Asie, avec deux pays hôtes : le Japon et la Corée du Sud. Les Japonais sont éliminés en huitième de finale par la Turquie. Les Coréens réalisent eux un parcours bien plus long en allant jusqu’aux demi-finales contre l’Allemagne. Problème : cette épopée inespérée est entachée par une foule de décisions arbitrales favorables et scandaleuses. Tour à tour, le Portugal, l’Italie et l’Espagne ont droit aux pires injustices avant que la Mannschaft ne vienne venger tout ce beau monde. Francesco Totti en ferait encore des cauchemars. Giovanni Trapattoni et José Antonio Camacho refuseraient toute discussion à ce douloureux sujet.

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Par Eric Marinelli

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