- Coupe du monde 2014
- Groupe E
- Forfait Ribéry
TOP 10 : Le malheur des uns fait le bonheur des autres
À chaque compétition internationale son lot de profiteurs, le braquage grec à l'Euro 2004 est là pour nous le rappeler. Aujourd'hui, Rémy Cabella et Morgan Schneiderlin, 1 sélection à eux deux, peuvent saluer leur bonne étoile et remercier les dieux du football. De la blessure à la méforme en passant par l'exclusion pure et simple d'un concurrent, tous les gars qui suivent ont un jour ou l'autre profité du malheur des uns pour faire leur bonheur.
Nuno Gomes
12 juin 2000, 59e minute. Nuno Gomes reprend dans le but un centre de Dimas. Le joueur de Benfica offre ainsi la victoire aux siens face à des Anglais médusés. La suite de la compétition sera royale pour Gomes, de nouveau buteur face à la Turquie (2) et la France. Pourtant, le joueur au serre-tête n’aurait jamais dû se retrouver dans l’équipe type de Humberto Coelho. En qualif, devant, c’est Pauleta. Pas encore le Roi de Paris, l’attaquant de La Corogne plante un formidable doublé face à l’Azerbaïdjan (7-0) avant de tomber définitivement dans le mutisme. Mis sur le banc au profit de l’homme-tête, il verra Gomes exploser durant l’Euro. Bon, après, Nuno foire tout en prenant 7 mois de suspension pour un crachat sur l’arbitre de France-Portugal.
Francisco Toldo
Groupe B, même tournoi, mais circonstances différentes pour Francesco Toldo. Quelque temps avant le début de la compétition, le tout jeune Gianluigi Buffon se blesse et laisse donc la cage ouverte pour l’Euro belgo-néerlandais. À 29 ans, c’est donc le gardien de la Fio qui est titularisé par le mythique Dino Zoff. Et quelle réussite ! Entre son nez pété par Trezeguet et ses quatre pénaltys stoppés contre les Pays-Bas, Toldo restera éternellement LE gardien du parcours le plus cruel des Italiens dans une phase finale.
Salvatore Schillaci
Salvatore Schillaci a connu trois périodes fastes dans sa carrière : d’un côté à Messine et à Júbilo Iwata (donc autant dire nulle part), mais surtout à travers toute l’Italie à l’été 1990. À 25 ans, celui qui évolue désormais à la Juventus va vivre un mois de folie, la faute au mutisme de Vialli et à la méforme relative de Baggio. Banquette pour le premier match face à l’Autriche, Toto entre, donne la victoire aux siens et décide de devenir la star du Mondial. Meilleur buteur du tournoi avec 6 réalisations, Schillaci inscrira encore… un but pour la Squadra.
Danemark 1992
En 1992, le Danemark profite du bordel en Yougoslavie pour chiper la place d’une des meilleures générations de Yougos de l’histoire et venir en touriste chez ses voisins vikings de Suède. Décontractés, Schmeichel, Olsen et Laudrup passent tout pile le premier tour avant de taper les Oranje et les Allemands et de finir avec la coupe dans les mains. Tout ça alors que Richard Nielsen avait promis à sa femme de refaire sa cuisine.
Sergio Goycochea
Après six années passées à River Plate, Sergio Goycochea a décidé de rejoindre la Colombie, et plus précisément Millonarios. Assez bon pour être sélectionné pour la Coupe du monde 1990, le gardien argentin ne l’est pourtant pas assez aux yeux de son entraîneur pour être titulaire. Pas grave, Sergio profite de la blessure de Nery Pumpido dès le deuxième match contre l’URSS pour se foutre dans les cages et devenir un des meilleurs portiers du tournoi. Impérial dans le jeu, Goycochea va également s’ériger en tant que père spirituel de Brad Friedel en se spécialisant dans l’arrêt des pénoches. Il dégoûte ainsi Hadžibegić, Stojković, Donadoni et Serena avant de tomber face à Brehme en finale. Mais il avait choisi le bon côté !
Ilhan Mansiz
Au moment de démarrer son Mondial asiatique, la Turquie est assez confiante. Le dernier Euro fut une réussite et Hakan Sukur, héros populaire et buteur à six reprises en qualif, est bien entendu titulaire indiscutable. Pourtant, si la Turquie excelle de nouveau au point de se retrouver en quart face au Sénégal, le géant turc est complètement perdu devant les filets. Senol Gunes le sait, il ne peut pas laisser éternellement son vieux serviteur errer sur le terrain, alors il décide de lancer Ilhan Mansiz dans l’arène terrifiante d’Osaka. Bingo ! Le joueur de Beşiktaş inscrit le but de la qualification et, l’espace de quelques jours, devient le nouvel héros des siens. De retour sur le banc en demie, Mansiz réitèrera plus tard son exploit face à la Corée du Sud pour offrir la 3e place à son pays, après un but de Sukur à la 11e seconde. Désormais retraité, Mansiz fait du patinage artistique…
Iker Casillas
Récent vainqueur de la Ligue des champions avec le Real, Iker Casillas n’est théoriquement pas prévu dans les cages espagnoles pour le Mondial 2002. Mais quelques semaines avant le début du tournoi, le peroxydé Cañizares veut jongler avec son flacon de parfum : il se coupe le tendon. Casillas reprend donc le flambeau et, tout comme Goycochea, arrête quatre pénaltys des pauvres Irlandais avant d’être abattu par cinq Coréens en quart de finale. Depuis, Iker a participé à trois Euros et à trois Coupes du monde, et il met du déo lui.
Marco Materazzi
Si Nesta n’était pas un joueur en carton, peut-être que Zidane aurait soulevé la Coupe du monde 2006 et aurait épargné à Thierry Gilardi son célèbre « Pas ça, Zinedine » . Ouais, car en se blessant lors du troisième match de groupe de la Coupe du monde allemande, le Milanais laisse sa place de titulaire à… Marco Materazzi. On connaît la suite : l’Intériste marque contre les Tchèques 10 minutes après son entrée, puis il reste dans l’équipe et devient à jamais le joueur le plus influent d’une finale de Coupe du monde.
Sidney Govou
Natif du Puy-en-Velay (comme Marion Bartoli), Sidney Govou sacrifie toujours à quelques jours de vacances en Haute-Loire chaque été. En 2006, il ne déroge pas à la règle. Alors quand Djibril Cissé se brise la jambe sur un défenseur chinois à Saint-Étienne, Raymond Domenech n’hésite pas à rappeler le régional de l’étape pour pallier ce forfait. Govou s’envole pour l’Allemagne où sa Coupe du monde sera surtout marquée par ses entrées répétées à la 75e minute.
Djibril Cissé
« Va te faire enculer, toi et ton système de merde. » Ce 17 juin 2010, Anelka décide de stopper sa très longue carrière en Coupe du monde en émettant des doutes sur la tactique de son entraîneur Raymond Domenech. Exclu du groupe, le Blues est remplacé par Djibril Cissé qui pulvérise en un match son total de minutes passées sur le terrain en Coupe du monde. Et sans insulte.
Par Émilien Hofman