Théo en noir et bleu
L’image a fait le tour des médias et de la toile. Le jeune Théo, alité à l’hôpital Robert-Ballanger d’Aulnay-sous-Bois, visité par le président de la République, portant dignement son maillot de l’Inter de Milan. Cette affaire et cette photo ont suffisamment circulé en dehors de nos frontières pour que le pensionnaire de Serie A, à la peine cette saison, se sente interpellé et veuille témoigner son affection envers l’un de ses supporters. «
Nous avons contacté Théo pour lui dire que quand il ira bien, il sera notre invité à San Siro où il pourra porter notre maillot avec le sourire » , pouvait-on donc lire sur le compte Twitter officiel du club. L’un des membres de son équipe a été plus direct encore, Geoffrey Kondogbia ayant gazouillé plus sobrement : «
Justice pour Théo » en signe de solidarité.
Le Borussia ouvre ses bras et ses tribunes
À l’image de nombreux groupes de supporters allemands, le Borussia Dortmund n’est pas resté insensible à l’arrivée de ces migrants fuyant essentiellement un Moyen-Orient à feu et à sang. Deux cents réfugiés purent ainsi découvrir le « bonheur » de la Ligue Europa lors d’une rencontre contre les Norvégiens d’Odds Ballklubb. Encore une initiative qui ne va pas aider Donald Trump à changer d’avis sur l’Europe et l’accueil de ces braves gens.
Chelsea et l’homme du métro
Il est possible de chercher constamment la petite bête, mais, parfois, il faut savoir saluer le geste. Chelsea a toujours dû composer avec la mauvaise réputation de ses supporters, surtout à l’étranger. L’incident du métro parisien, où certains d’entre eux avaient bloqué l’accès de la rame à un homme noir en entonnant des chants racistes avant une rencontre de Ligue des champions contre le PSG, avait ravivé cette sale impression. L’entraîneur des
Blues, José Mourinho, avait alors immédiatement réagi : «
Ce n’est pas pour des gens comme ça que je suis revenu. Ça, ce n’est pas Chelsea : ces gens ne représentent pas le club, nous nous excusons auprès de cette personne. » Et dans la foulée d’inviter Souleymane à Stamford Bridge pour le match retour, qui déclina l’offre. Et on ne sait toujours pas qui a pris sa place…
Le Barça et les « frères » de Chapecoense
Le drame aérien qui a endeuillé le club brésilien de Chapecoense a secoué un petit monde du ballon rond tristement familier des crashs d’avion. Ainsi, le Barça a invité cette équipe décimée à son trophée Joan Gamper, le fondateur du FC Barcelone, qui se jouera en août prochain, afin notamment de «
contribuer à la reconstruction institutionnelle et sportive du club, et l’aider à récupérer le niveau de compétition qu’il avait » .
Le Real et l’enfant de Naplouse
Dans un univers footballistique plutôt porté à fuir les sujets brûlants, Cristiano Ronaldo a toujours manifesté une sensibilité atypique concernant le sort du peuple palestinien, et étonnante au regard de l’image très lisse du personnage. Il a, par exemple, invité le petit Ahmed Dawabcheh, l’enfant de cinq ans unique rescapé de l’incendie de sa maison familiale par des extrémistes israéliens à Douma, près de Naplouse. Une venue ponctuée d’une rencontre avec les joueurs lors d’une séance d’entraînement. Pour le coup, on lui pardonnerait presque l’Euro 2016.
La Serie A invite tout le monde
À la suite du terrible tremblement de terre qui ravagea le centre de l’Italie, causant la mort de presque 300 habitants, le football ne ménagea pas ses efforts pour participer au grand élan de solidarité nationale qui traversa l’opinion. Maurizio Zamparini, président de l’Unione Sportiva Città di Palermo, décida de lancer une formule originale : une invitation adressée à tous ses
tifosi pour remplir le stade Renzo Barbera avant d’affronter le puissant Napoli, avec, bien sûr, la promesse que la totalité de la recette serait reversée d’une manière ou d’une autre aux victimes du séisme. Comme quoi, le Sud de la Botte croit, lui, toujours à l’unité du pays.
Le Rochdale AFC et son remplaçant de cœur
Vous ne devez certainement pas connaître le Rochdale AFC, qui évolue en League One, quelque part au nord de Manchester. Il a pourtant fait un de ces petits gestes qui savent émouvoir la presse locale et rendre heureux, à peu de frais, le principal intéressé. Lors d’une rencontre du Checkatrade Trophy contre Hartlepool United, le club a intégré parmi la liste officielle de ses sept remplaçants un certain Joshua McCormack. Avec maillot floqué à son nom dans le vestiaire, bien entendu. Toutefois, si le jeune garçon n’a pas participé au match, ce n’est malheureusement pas en raison de ses cinq ans, mais à cause de la tumeur au cerveau qui le ronge. Le foot de proximité conserve encore quelques qualités indéniables. Joshua est décédé le mois dernier, souhaitons-lui, où qu’il soit, d’être éternellement titulaire.
Je suis niçois
14 juillet, Nice est victime d’un terrible attentat qui couche 85 innocents sur la Promenade des Anglais. L’OGC Nice commencera donc sa saison dans la tristesse et le recueillement. Contre Rennes, à l’Allianz Riviera, où le blanc était de rigueur et, pour une fois, le maillot des Nissarts s’affichait sans sponsor, les jeunes joueurs du Gym commencèrent par laisser s’envoler 85 ballons en hommage aux victimes avant que Franck, Gwenaël et Alexandre, trois survivants, ne viennent donner le coup d’envoi fictif.
Müller et l’ami américain
Le Thalys entre Amsterdam et Paris avait failli être le théâtre d’une tuerie. Mais des militaires américains avaient réussi à maîtriser l’assaillant, au risque de leur vie. Or l’un d’entre eux, Aleksander Skarlatos, arborait un très beau maillot du Bayern, siglé Thomas Müller, qui, forcément, s’en est ému sur Twitter : «
Ce sont des héros et l’un d’entre eux portait mon maillot. Super mecs. » Certes, pas le propos le plus cohérent ni modeste du monde, mais c’est l’intention qui compte. L’occasion aussi, quelque temps plus tard, de le convier au centre d’entraînement des Bavarois. Une rencontre immortalisée le temps d’une photo. Toujours bien choisir sa tenue avant de prendre le train.
« Tu t’appelais Manuel Dias… »
«
Tu t’appelais Manuel Dias et tu étais mon père. Passionné de foot, tu me racontais souvent cet été 1966 de ton enfance lorsque après une heure de marche, tu avais découvert dans le petit écran noir et blanc au café du village voisin un Portugal-Angleterre qui allait changer ta vie.(…)
La sélection de ton Portugal natal t’était chère, mais celle de la France, ton pays d’adoption, représentait pour toi une fierté toute particulière.[…]
Tu es parti devant un stade de foot, le stade de ta France. Je préfère penser que c’était celui-ci, ton destin. » La lettre lue par son fils, invité exceptionnel de l’émission
J+1 après le 13 novembre 2015, reste un de ces moments rares où le foot n’a plus besoin de pelouse, de tribunes, de joueurs ou de supporters pour toucher à l’essentiel.
Ludovic Blas : « Si je dois refaire la même carrière, je signe direct »