- Ligue des champions
- 8e de finale aller
- Leverkusen/Atlético Madrid
Top 10 : le Bayer Leverkusen face aux Espagnols
Ce soir, le Bayer Leverkusen affronte une équipe espagnole pour la 30e fois de son histoire européenne. Une histoire faite de remontées fantastiques, de trophée, d'épopée, mais aussi de déceptions et d'humiliations. Retour en dix matchs sur ces confrontations qui ont souvent donné mal au crâne à l'empire de l'aspirine.
16.03.1988 – FC Barcelone (1-0), 1/4 de finale retour de la Coupe de l’UEFA
Le Bayer Leverkusen n’en est qu’à sa deuxième campagne européenne et déjà, il commence à faire parler de lui. Après avoir accroché la 6e place une deuxième année de suite, la Werkself (onze de l’usine) se promet de faire mieux que lors de sa première expérience internationale. Aussitôt dit, aussitôt fait : après l’élimination de l’Austria Vienne, c’est le TFC de Bergeroo, Stopyra et Rocheteau qui se fait sortir au 2e tour (1-1, 1-0). En huitièmes, c’est le Feyenoord de Lars Elstrup qui subit à peu près le même sort (2-2, 1-0). Et voilà que se pointe le FC Barcelone en quarts de finale. Le Barça de Luis Aragonés, avec Andoni Zubizarreta, Bernd Schuster et Gary Lineker dans ses rangs. La manche aller, disputée au Müngersdorfer Stadion de Cologne, accouche d’un score nul et vierge. L’entraîneur Erich Ribbeck ne déprime pas pour autant. « Nous ne devons pas nous résigner. » Bien dit : au retour, un petit but du Brésilien Tita suffit à passer le tour suivant. Mais le plus beau reste à venir…
04.05 et 18.05.1988 – Espanyol Barcelone (0-3, 3-0, 3-2 tab), finale de la Coupe de l’UEFA
Qu’il est bon de gagner un trophée, surtout quand on a bien souffert avant. Le Manchester United de 1999 et le Liverpool de 2005 en savent quelque chose. Avant eux, le Bayer Leverkusen a fait l’expérience de « revenir des enfers » . Un supplice qui s’est étendu sur deux semaines. En finale aller de cette Coupe UEFA, le Bayer se fait salement amocher 3-0 par l’Espanyol dans son antre, l’Estadi de Sarrià. Mais une fois de plus, Erich Ribbeck refuse de lâcher l’affaire. Sitôt le match aller terminé, il placarde une affiche avec le nombre de jours avant la manche retour. « Plus que 13 jours » , « Plus que 12 jours » , etc. Le 18 mai, sa triplette Cha-Götz-Tita frappe fort et permet au Bayer de revenir à égalité sur les deux matchs. La prolongation ne donne rien, et finalement, c’est aux tirs au but que Leverkusen remporte le premier trophée majeur de son histoire.
04.03 et 18.03.1998 – Real Madrid (1-1, 0-3), 1/4 de finale de C1
Sous la houlette de Christoph Daum, le Bayer finit pour la première fois 2e de Bundesliga à l’issue de la saison 96/97, grâce notamment à un Ulf Kirsten de feu (22 buts, Torschützenkönig). Place donc à la Ligue des champions. Pour son baptême, Leverkusen hérite de l’AS Monaco, du Sporting et du Lierse SK. Le Bayer sortira de la poule avec 13 points, à égalité avec les Monégasques, mais en qualité de meilleur deuxième. En quarts, c’est le Real Madrid de Christian Karembeu qui se pointe. L’international français marque le but qui permet aux Madrilènes de repartir avec un nul, avant d’ouvrir les hostilités deux semaines plus tard. Suivront des buts de Morientes et de Hierro. Le Bayer reste à quai, le Real ira chercher une C1 qu’elle n’avait plus vue depuis 32 ans. Danke, Don Jupp Heynckes.
17.10.2000 – Real Madrid (3-5), phase de poules C1
On prend les mêmes (à quelques années d’intervalle) et on recommence : Christoph Daum conduit le Bayer à la deuxième place pour la 3e fois en quatre ans, Ulf Kirsten finit une fois de plus meilleur buteur de la Bundesliga (avec 17 buts cette fois-ci) et Leverkusen retrouve le Real Madrid en C1. Mais en phase de poules cette fois. Une Maison Blanche renforcée par l’arrivée d’un ouvrier portugais qui répond au nom de Luís Figo. Dans un premier temps, le Bayer tient tête au Real (Brdarić et Kirsten répondant à Guti et Helguera), mais les Madrilènes finissent par disposer des Allemands, avec notamment un penalty du futur Ballon d’or en guise de cinquième et dernier but. Soirée difficile pour le mythique Pascal Zuberbühler.
15.05.2002 – Real Madrid (1-2), finale de C1
La plus belle épopée de l’histoire européenne du Bayer. Personne, mais alors personne n’aurait parié en début de saison sur la Werkself. Un parcours de feu, qui a vu la bande de Klaus Toppmöller finir 2e de son groupe lors de la première phase (derrière le Barça, mais devant Lyon et Fenerbahçe), première (à égalité avec le Deportivo La Corogne) de sa poule lors de la deuxième phase, puis sortir Liverpool et Manchester United. Au bout de ce marathon se pointe à nouveau le Real Madrid. Oui, on sait : Raúl qui marque, Lúcio qui égalise, la cloche de Robert Charles, la lucarne de la Ziz’… Mais tout de même, quelle équipe type magnifique cette saison-là : Butt – Sebescen, Nowotny, Lúcio, Placente – l’emblématique Carsten Ramelow – Schneider, Ballack, Zé Roberto – Bastürk – Neuville. La magie.
15.09.2004 – Real Madrid (3-0), phase de poules de C1
« Eh, le Bayer ! Tu fais quoi dans deux ans ? – J’ai rien de prévu, pourquoi ? – T’es chaud, on se retrouve en Ligue des champions ? – Ok. » Et boum, nouvelle confrontation face aux Madrilènes. Et peut-être la prestation la plus aboutie de la Werkself face aux Castillans. Face à des Galactiques pas encore entrés dans leur saison, les joueurs de la banlieue de Cologne se font plaisir dès l’entame de la C1. Avec un effectif qui a bien changé depuis la finale de 2002, le Bayer fouette le Real grâce à Krzynowek, França et Berbatov. Au final, ces deux équipes finiront à égalité de points (11) dans leur poule, et se feront sortir toutes les deux en huitièmes de finale. Allez hop, on n’en parle plus.
05.04.2007 – CA Osasuna (0-3), ¼ de finale aller de C3
Après avoir fait des dingueries au début des années 2000, le Bayer s’est quelque peu calmé. En championnat, il a laissé des écuries comme le Werder, Schalke ou encore Stuttgart aller taquiner le Bayern. Résultat : Leverkusen commence à prendre un abonnement à la Coupe de l’UEFA. Après s’être fait piteusement éliminer lors du premier tour par le CSKA Sofia, le Bayer se ressaisit la saison suivante, et, à sa manière, donne des points au coefficient UEFA de l’Allemagne. Après avoir sorti Sion, l’équipe drivée par Michael Skibbe se retrouve dans une poule de cinq avec le FC Bruges, Tottenham, Beşiktaş et le Dinamo Bucarest. À raison d’un match par adversaire (pas d’aller-retour ; ils ont de ces idées, parfois, à l’UEFA…), le Bayer s’en sort miraculeusement avec 4 petits points. Alors oui, ils éliminent Blackburn et Lens par la suite, mais face à Osasuna, ça ne passe pas. Les gars de Pampelune ont alors une équipe assez nerveuse, avec notamment Juanfran et Raúl García (futurs Colchoneros), et surtout, une paire Milošević-Soldado tout à fait romantique (avec Pierre Achille Webo en back-up). Résultat : une affaire pliée lors du match aller à la BayArena. Pour le plus grand bonheur des supporters navarrois.
16.12.2010 – Atlético Madrid (1-1), phase de poules de C3
Après deux ans sans avoir mangé européen, Leverkusen a la dalle. Jupp Heynckes le sait, et même si la Ligue Europa n’est pas le mets le plus appréciable, parfois, il faut savoir s’en contenter. Alors pour son retour sur la scène continentale, le coach du Bayer met les petits plats dans les grands. À l’aller, la Werkself contraint l’Atlético au match nul, Eren Derdiyok ouvrant la marque en première période, Simão égalisant en seconde sur penalty. Au retour, même histoire : l’Atlético n’arrive pas à prendre le dessus sur le Bayer, Fran Merida égalisant trois minutes après l’ouverture du score de Patrick Helmes. Au final, Leverkusen mettra le cap sur les 16es de finale, tandis que le tenant du titre, lui, restera à quai.
10.03.2011 – Villarreal CF (2-3), 8e de finale aller de C3
Quand vient le printemps, le problème dit du « serpent qui se mord la queue » fait surface. En gros, une constante assez absurde de la part de plein de clubs qui se traduirait par les mots suivants : « Bon, je joue la Ligue Europa, mais si je m’investis trop, je vais perdre des points dans la course à l’Europe en championnat et je ne pourrai pas aller en Europe l’an prochain, et donc il faut que je donne tout en championnat pour aller en Europe, même si je ne joue que la Ligue Europa. Mais si l’an prochain, je joue la C3, faudra pas que je donne tout, parce que sinon je vais perdre des points dans la course à l’Europe et… » et ainsi de suite. Car clairement, ce Leverkusen-là avait les moyens de couler le « sous-marin jaune » . Mais il a préféré se concentrer sur la Bundesliga. Bien lui en a pris malgré tout, puisqu’il finira 2e, et retrouvera la Ligue des champions après six ans d’absence.
07.03.2012 – FC Barcelone (1-7), 8e de finale retour de C1
Rien que le match aller annonçait un désastre. Non pas à cause du 3-1 encaissé à domicile, mais parce que quand on a trois joueurs professionnels (Friedrich, Kadlec et, dans une moindre mesure, Castro) qui se comportent comme des groupies pour récupérer le maillot de Lionel Messi à la mi-temps, c’est qu’il y a un problème. Au retour, ça se confirme : il y a le doublé de Cristian Tello, mais surtout, le quintuplé de l’Argentin, premier du genre. Karim Bellarabi marquera en toute fin de rencontre, mais très franchement, il n’y avait plus d’honneur à sauver.
Sinon, le Bayer Leverkusen a aussi joué contre le Deportivo La Corogne, le Valence CF et la Real Sociedad.
Bilan de la Werkself face aux clubs espagnols : 29 matchs, 9 victoires, 5 nuls, 15 défaites ; 37 buts pour, 52 contre.
Par Ali Farhat