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Top 10 : Juan Sebastián Verón

Par Arnaud Clement
Top 10 : Juan Sebastián Verón

Avec son petit anneau à l'oreille, sa bouche et ses yeux carnassiers, son charisme de gros gibier et sa frappe de balle de bombardier, Juan Sebastián Verón a régalé les puristes entre 1994 et 2012. 18 ans au cours desquels la sorcière a fait de sacrés tours et misères à ses adversaires.

Manchester United – Estudiantes La Plata (1-1), le 16 octobre 1968

Comme pour la fratrie Maldini ou Cruyff, il était écrit que Verón fils suivrait les mêmes pas que papa. Juan Ramón Verón était loin d’être un manchot question ballon rond. En 1968, le technique avant-centre d’Estudiantes la Plata permet aux Pinchas d’empocher leur seule et unique Coupe Intercontinentale contre… Manchester United. Comme un clin d’œil au fiston qui naîtra huit ans plus tard et jouera pour les deux clubs.

Estudiantes La Plata – Boca Juniors (2-3), 25 août 1996

Le parcours de papa aidant, Juan Sebastián Verón fait toutes ses classes à Estudiantes. À 18 ans, il connaît les affres de la relégation pour sa première saison en pro. Mais déjà taulier, il est l’un des hommes forts de la remontée immédiate, ce qui pousse Boca à le recruter dans la foulée. Hasard du calendrier, le tournoi d’ouverture suivant offre un alléchant Estudiantes-Boca lors de la première journée. Un match lors duquel un Verón encore chevelu inscrit un maître coup franc. Sa retenue reste aussi légendaire que son coup de génie.

Sampdoria Gênes – Udinese (4-0), 18 mai 1997

Au côté d’un Maradona au crépuscule de sa carrière à Boca, la « brujita » (petite sorcière : ndlr) ne s’épanouit pas et ne reste qu’un an. Son exil à la Samp’ lui fait prendre une autre dimension aux côtés des Mancini ou Mihajlović. En plus d’un abattage hors du commun, Verón montre à toute la botte que ses souliers ne sont pas forcément ceux d’un gros bœuf, comme lors de la raclée infligée à l’Udinese.

Vidéo

Lazio Rome – Hellas Vérone (4-0), 7 novembre 1999

En Italie, le chauve sourit et tout lui réussit. Après ses deux années d’apprentissage à Gênes, il remporte son premier grand trophée, la Coupe UEFA 1999 avec Parme face à l’OM de Courbis, Domoraud et Issa. Un p’tit tour et puis s’en va, Verón rejoint la Lazio à l’intersaison 1999. À son apogée, il gagne le Scudetto dans la foulée avec la meilleure équipe laziale de tous les temps (Nesta, Almeyda, Simeone, Nedvěd, Salas, Mihajlović, etc.), justifie ses 25 millions d’euros de transfert et se paye même le luxe de mettre des corners rentrants (à partir de 37 secondes) et des coups francs en pleine lucarne lors du derby romain. Comment dit-on patron en italien ?

Vidéo

Lazio Rome – FC Valence (1-0), 18 avril 2000

C’est aussi à la Lazio que l’Argentin à l’oreille percée découvre les joies des mercredis printaniers de C1, ceux des vrais cadors des tours finaux. Opposée à Valence en quarts, la Laz’ affronte une figure montante du football européen du début des années 2000, le FC Valence de Claudio López et Mendieta. À l’aller, à Mestalla, les Valencians infligent une véritable correction au futur champion d’Italie (5-2). Au match retour, au Stadio Olimpico, la Lazio doit donc s’imposer 3-0. Alors que personne ne réussit à débloquer le résultat, le natif de La Plata expédie une frappe de mammouth en pleine lucarne. Pas suffisant pour se qualifier, mais suffisant pour s’en rappeler comme de son plus beau but.

Argentine – Venezuela (5-0), 28 mars 2001

À l’image de la forme descendante de l’Albiceleste depuis les années 1990, Verón brille moins en sélection. Son palmarès reste vierge malgré ses 73 capes et ses trois Coupes du monde disputées en 1998, 2002 et 2010. Il distille toutefois quelques caviars et coups francs, comme celui-là en éliminatoires du Mondial asiatique face au Venezuela. Aussi fort que dans PES (à partir de 22 secondes).

Manchester United – Olympiakos (4-0), 1er octobre 2002

Après un transfert record de 42 millions d’euros, l’homme au pied droit bionique s’installe à Old Trafford pour un nouveau titre de champion en 2003, mais aussi pour le début du déclin de sa carrière. Peu aidé par les maigres talents de DRH de son concurrent au milieu, Roy Keane, Juan Sebastián Verón reproduit seulement par intermittence ses prestations romaines. Comme lors de ce match de C1 contre l’Olympiakos de Karembeu où il combine parfaitement avec Beckham avant d’aller lober tranquillement Eleftheropoulos.

Vidéo

Inter Milan – AS Roma (2-3), 26 octobre 2005

Après une saison à palper les gros sous de tonton Abramovitch, Verón retourne dans le pays qui l’a porté aux nues. Direction l’Inter et sa colonie argentine. Il remporte un nouveau Scudetti en 2006 à la faveur des magouilles de Moggi et cie et montre aussi qu’il ne faut pas le titiller, même quand on s’appelle Totti. Et Pupone brille ce soir-là à San Siro, ce qui chagrine l’Intériste. Un tacle et un tête à tête plus tard, les deux hommes sont exclus. Mais c’est l’Italien qui baisse la tête et se couche au final.

Vidéo

Estudiantes La Plata – Botafogo (2-0), 21 octobre 2008

Homme de parole et patriote, la « brujita » rentre au pays en 2006, à l’heure où le Brésil se dessine son profil d’eldorado sud-américain. Et pas n’importe où, à l’Estudiantes, le club où papa est désormais conseiller. Il remporte le championnat dès son arrivée et brille aussi sur la scène continentale. Verón et les siens s’inclinent seulement en finale en Copa Sudamericana en 2008 contre l’Internacional. Avant ça, les Pinchas tapent tout sur leur passage. Botafogo trépasse en quarts, avec notamment ce cachou du numéro 11.

Banfield – Estudiantes (2-1), 2 novembre 2009

Les derniers chefs-d’œuvre de sa carrière, Juan Sebastián les compose à la fin des années 2000, avec une Copa Libertadores gagnée en 2009. Le divin chauve revit et s’offre cette année-là quelques sorties de haute volée, qui lui valent quelques sélections en équipe d’Argentine. Contre Banfield, il envoie un Exocet fracasser la barre adverse avant d’entrer. Un but à l’image du garçon ayant mis un terme à sa carrière ce lundi : puissant, précis et drôlement déstabilisant.

Loum Tchaouna : « Et là, j’entends des cris de singe »

Par Arnaud Clement

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