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Top 10 : Je suis aimé dans un club où je n’ai pas joué

Par Gabriel Cnudde et Raphael Gaftarnik
Top 10 : Je suis aimé dans un club où je n’ai pas joué

Idolâtrés par leur public, certain joueurs ont réussi au cours de leur carrière à se faire un nom hors de leur stade. Au point de se faire aimer de supporters dont ils n'ont jamais porté les couleurs. Une situation paradoxale qui prouve que le football s'affranchit parfois des guerres de clochers.

Robert Kidiaba au Grêmio Football Porto Alegrense

À l’évocation du nom de Robert Kidiaba, tout le monde pense d’abord – et c’est bien normal – à sa coupe de cheveux incroyable et à sa célébration de but mythique. Pourtant, le gardien de but est bien plus qu’un mec qui saute sur son fessier à chaque réalisation de son équipe. Il est également, par exemple, l’idole des supporters du Grêmio de Porto Alegre. En 2010, alors qu’il dispute la Coupe du monde des clubs avec le Tout Puissant Mazembe, Robert se retrouve en demi-finale face à l’éternel rival du Grêmio, l’Internacional. À ce moment-là, tout le monde pense que le club congolais va se faire humilier, mais il n’en n’est rien. Les Brésiliens sont défaits deux buts à zéro et Robert devient la star de cette victoire surprise au Grêmio. Aujourd’hui, la moitié de Porto Alegre l’adore, et l’autre moitié le hait.

Alessandro Calori à la Lazio

Pour les Biancocelesti, l’entrée dans le nouveau millénaire s’est faite avec un titre de champions d’Italie. Un titre qu’ils se sont disputés durant toute la saison 1999-2000 avec la Juventus – et oui, encore elle. Lors de la dernière journée, la Lazio écrase la Reggina à la maison (3-0) et remet son titre entre les mains de Pérouse, qui affronte la Juventus à domicile. De violents orages s’abattent sur la capitale de l’Ombrie et monsieur Collina, l’arbitre de la rencontre, interrompt le match et hésite à la reporter. Mais le match reprend bel et bien, et Calori, défenseur de Pérouse, offre la victoire aux siens et le titre à la Lazio. Véritable héros à Rome, il revient quelques années plus tard expliquer aux fans de la Lazio ce qui l’a motivé : « Est-ce qu’on était motivés avant le match ? Oui. Avant de jouer, le président Gaucci nous a menacés parce qu’il détestait la Juventus. »

Zinedine Zidane à l’OM

Il a l’accent, le pedigree des quartiers nord, un attachement indéfectible à la ville. Son portrait s’est affiché pendant des années sur les façades d’immeubles. Pourtant, les chemins de Zinédine Zidane et de l’OM ne se sont jamais croisés. De Cannes à Bordeaux avant d’émigrer ailleurs en Europe, l’enfant du coin a toujours échappé au Vélodrome, mais en expliquait certaines raisons au Phocéen en 2012 : « Quelque part, au fond de moi, j’aurais toujours ce petit regret de ne pas avoir joué à Marseille. Quand je vois comment je parle de Marseille, comment je pense Marseille, et me dire que je ne suis jamais venu à l’OM… Mais j’ai mes bonnes raisons en fait. Parce qu’en venant à Marseille, je serais resté tout le temps avec mes copains. Donc j’aurais divorcé, je serais resté du matin au soir avec mes copains. C’était juste pas possible. J’avais une autre pensée de ma carrière. » Pourtant, tout espoir n’est pas mort. En effet, depuis qu’il a entamé son parcours d’entraîneur, ZZ est régulièrement annoncé du côté de l’OM. Pas sûr que cela suffise à compenser les regrets de la non-pige de Zizou en fin de carrière.

Renato Curi au Torino

Lors de la saison 1975-1976, le Torino bataille avec la Juventus, sa némésis, pour le titre de champion d’Italie. Pendant toute la durée du championnat, les deux équipes restent au coude-à-coude et doivent attendre l’ultime journée pour se départager. Avant ces dernières 90 minutes, le Torino, qui reçoit Cesena, a un point d’avance sur la Juventus, en déplacement à Pérouse. Les Granata suivent le match de leurs rivaux à la radio. La première mi-temps n’offre aucun but sur les deux pelouses, mais dès le début de la seconde période, le stade du Torino explose. Renato Curi, le milieu de Pérouse, vient d’ouvrir le score contre la Juventus ! Boostés, les Toro ouvrent eux aussi le score face à Cesena, avant de se faire rejoindre à la marque. Qu’importe, la Juventus perd son match, et le Torino est sacré champion. Un an plus tard, Pérouse reçoit à nouveau la Juventus dans son stade. Cette fois-ci, Renato Curi ne marque pas. Il meurt d’un infarctus du myocarde. Les supporters de Pérouse et du Torino pleurent leur héros.

Andrès Iniesta à l’Espanyol Barcelone

Malgré la rivalité entre les deux clubs de la ville, Andrès Iniesta est un homme apprécié du côté du stade Cornèlla-El Prat. En 2010, le milieu de terrain du Barça et de la Roja inscrit le but du titre en Coupe du monde et se déleste de son maillot. En dessous, sur son tee-shirt blanc, une simple phrase : « Dani Jarque siempre con nosotros » , littéralement « Dani Jarque toujours avec nous » . Un an plus tôt, Jarque succombait en effet à une crise cardiaque lors de la pré-saison de l’Espanyol. Grâce à cet hommage appuyé en mondovision, Iniesta sera le seul Blaugrana à recevoir les honneurs et applaudissements lors de sa sortie de l’enceinte de la Cornèlla en championnat. La classe du champion.

Nicolas Fauvergue à Toulouse

À Toulouse, on ne dispute pas souvent de compétitions européennes. Alors quand on en tient une, on sait se montrer reconnaissant avec les personnes qui ont rendu la qualification possible. Le 26 mai 2007, alors que Rennes, troisième, affronte le LOSC, Toulouse tape Bordeaux (3-1) et rêve d’une qualification en C1. Oui, mais voilà, dans l’autre match, les Rennais ouvrent la marque et s’accrochent à leur troisième place. Jusqu’à la dernière minute et un but de Nicolas Fauvergue. À des kilomètres de là, la Ville Rose exulte : le Téfécé termine troisième et se qualifie pour la C1. Depuis, les supporters encensent Fauvergue dès qu’ils le peuvent, un site internet à son honneur avait été créé, etc. Bref, si Fauvergue veut passer une retraite tranquille, la Haute-Garonne l’attend.

Ricardo Bochini à San Lorenzo

Maître de la passe millimétrée, Ricardo Bochini s’est fait idole pour une partie de l’Argentine. À Independiente d’abord, où il évolua 19 saisons. Aux yeux de Maradona ensuite, grand fan d’un joueur aux côtés duquel il n’aura finalement que peu l’occasion de jouer. En 86, lors du succès argentin au Mondial, sa participation ne tient qu’en quelques minutes. Qu’importe. Car le respect pour Bochini est d’un autre ressort. À San Lorenzo par exemple, l’ancien meneur de jeu jouit d’une belle cote. Fan des Cuervos depuis l’enfance, Bochini a même été aperçu en tribunes lors de la victoire en Libertadores l’année passée, causant par la même occasion la colère de certains fans d’Independiente, peu heureux de voir leur ancienne idole assumer ses liens avec un autre club. Ce à quoi Bochini a répondu : « Pour moi, il n’y a vraiment pas de mal. Que ceux qui sont en colère restent en colère. » Simple et efficace.

Michel Platini à Metz

Il s’en est fallu d’un cheveu. Ou plutôt d’un souffle. En 72, le jeune Platini, 17 ans au compteur, passe un test chez les Grenats. Mais diagnostiqué d’un problème respiratoire par un médecin qui n’était même pas celui du club, Michel est renvoyé chez lui. Peu après, c’est finalement le voisin nancéien qui emporte la mise et permet à Platoche de prendre son envol. Un coup difficile à avaler pour le FC Metz, que Platini allait voir jouer étant gamin, et qui voit filer sous son nez le meilleur joueur français de sa génération. Depuis, la bataille fait rage entre supporters : Platini était fait pour Metz, aimait le FC Metz et s’est résolu à rejoindre l’ASNL par défaut. En 1996, Carlo Molinari déclarait même à Libération : « À cause d’une mauvaise organisation, j’ai manqué l’affaire du siècle, puisque Michel Platini, un Messin, n’a pas été recruté par le club. Il n’avait jamais été reconnu par les sélections nationales. Un médecin, à l’époque, avait même déclaré qu’il manquait de souffle. Mais Michel, c’était surtout le fils d’Aldo, un joueur confirmé. Il aurait suffi que j’aille voir son père, chez lui, et il aurait signé à Metz et non à Nancy. » Trop tard.

Lionel Messi à Newell’s

Lionel Messi n’est encore qu’un nain, mais enchaîne déjà les dribbles lorsque le club de Newell’s le repère à l’âge de 8 ans. Star de son hood de Rosario, c’est tout logiquement que le petit homme aux airs de Maradona rejoint le gros club de la ville, et va y faire ses classes en junior. Le reste de l’histoire est connu : pénalisé par des problèmes hormonaux, Lionel n’est pas aidé financièrement par le club et s’en va trouver des piqûres du côté de Barcelone. Dès lors, en professionnel, Messi ne disputera aucun match avec l’équipe dont il est fan et qui s’est résolue à voir partir son prodige. En 2013, les dirigeants tenteront toutefois de se rattraper en offrant à Messi la possibilité d’utiliser leur centre d’entraînement pour sa convalescence liée à une blessure à la cuisse gauche. Un geste minime, mais qui témoigne des liens entre les deux entités. Avant de voir, un jour peut-être, l’Argentin effectuer un retour aux sources et offrir un peu de son immense talent à des supporters frustrés. En équipe première, cette fois.

Pascal Feindouno à Paris

Parler de la saison 1998-1999 aux Marseillais, c’est évoquer un bien mauvais souvenir et réveiller quelques soupçons. Lors de cette saison, les Olympiens sont bien ennuyés par la bonne forme des Girondins de Bordeaux. Outre l’AS Monaco, leader à la fin de la deuxième journée, l’OM et Bordeaux sont les seuls à truster la première place jusqu’à la fin du championnat. Lors de la dernière journée, Marseille, qui se déplace à Nantes, a besoin d’une victoire, et d’une défaite ou d’un nul bordelais, pour devenir champion. Pirès permet à l’OM d’assurer sa part du contrat en marquant contre les Canaris. Seulement, au Parc des Princes, où Bordeaux affronte le PSG, Marseille est privé de son titre par un but de Pascal Feindouno, tout juste entré en jeu. À 2-2, Pascal offre donc une victoire et un titre à Bordeaux. De quoi faire sourire les Parisiens qui, malgré la défaite, ont eu la joie de priver leurs rivaux d’une belle fête. De là à dire qu’ils l’ont fait volontairement, il n’y a qu’un pas…

Le retour du grand méchant Bayern ?

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