ACTU MERCATO
Top 10 : Je joue en Chine et je suis très riche
Le Parti communiste chinois a récemment demandé à ses clubs de raison garder, et d'être plus raisonnables dans leur politique de recrutement. Il faut dire qu'en 2016, la Chine a ambiancé le marché des transferts avec des indemnités et salaires démentiels. Top 10 de l'année.
Oscar
De Chelsea à Shanghai SIPG
70 millions d’euros – à venir
Il a vingt-cinq ans, une aura d’international brésilien confirmé et un généreux contrat à cinq millions d’euros annuels dans l’une des meilleures écuries du Vieux Continent. Mais ce contrat, Oscar vient de le balancer dans sa corbeille. Il faut dire qu’entre une indemnité à 70 millions d’euros pour Chelsea et un salaire évalué par le Times à 24 millions d’euros net, Shanghai SIPG ne manquait pas d’arguments pour attirer le milieu offensif. On pourra parler d’une volonté de se relancer – il n’est plus titulaire chez les Blues depuis mi-septembre – ou de jouer sous les ordres d’André Villas-Boas, voire aux côtés de son compatriote Hulk… L’évidence n’en est pas moins grande : les sommes proposées par les clubs chinois deviennent tellement indécentes que même des talents en pleine force de l’âge vont s’y enterrer. Guillaume Hoarau était vraiment un pionnier.
Hulk
Du Zénith St-Pétersbourg à Shanghai SIPG
47 millions d’euros – juillet 2016
En juillet, Shanghai SIPG avait déjà cassé sa généreuse tirelire pour déloger Hulk du Zénith St-Pétersbourg. À trente ans, l’international brésilien a déjà pris ses marques dans une Chinese Super League sous-dimensionnée par rapport à son talent. Parti de trop loin pour contester l’hégémonie de son compatriote Ricardo Goulart (19 buts en CSL) cette saison, il devrait faire partie des meilleurs buteurs en 2017. Il aura aussi l’occasion de briller en Ligue des champions asiatique, son équipe ayant terminé troisième du championnat et par la même occasion décroché un accessit pour la phase de play-off.
Ezequiel Lavezzi
Du PSG à Hebei China Fortune
10 millions d’euros – février 2016
Près de 53 millions d’euros net sur moins de deux ans. En signant en Chine, Ezequiel Lavezzi a fait sauter la banque grâce à la générosité du Hebei China Fortune, l’un des clubs les plus dépensiers du championnat chinois. Quand il quitte Paris pour près de dix millions d’euros, l’Argentin n’est plus qu’un second choix dans l’esprit de Laurent Blanc. Dans la province voisine de Pékin, il n’a pas encore fait étalage de son talent en raison d’une blessure qui l’a limité à dix apparitions – aucun but en match officiel –, mais il est bien le joueur le mieux payé du monde selon les révélations de Football Leaks. Ce qui sous-tend qu’il a les moyens de se payer des aller-retours en taxi pour faire le tour des pubs et boîtes de nuit du quartier Chaoyang à Pékin.
Jackson Martínez
De l’Atlético de Madrid à Guangzhou Evergrande
42 millions d’euros – janvier 2016
À l’été 2015, le Colombien était une recrue phare de l’Atlético de Madrid, où il devait assurer une belle concurrence offensive avec Antoine Griezmann. Finalement, l’ancien goleador du FC Porto a lâché l’affaire dès l’hiver 2016 pour s’engager à Guangzhou Evergrande, le meilleur club actuel en Chine. Malgré l’échec sportif, les Colchoneros ont réalisé une belle plus-value de sept millions d’euros alors qu’ils avaient lâché 35 plaques pour le recruter. Depuis son arrivée en Chinese Super League, Martinez n’a claqué que quatre petits buts, ce qui fait un ratio de dix millions par réalisation.
Gervinho
De la Roma à China Hebei Fortune
18 millions d’euros – janvier 2016
Une indemnité à dix-huit millions d’euros, un salaire annuel net à dix millions d’euros sans certaines primes pour les buts qui atteindrait les 150 000 euros… Gervinho n’avait que des bonnes raisons de quitter la Roma en plein mercato d’hiver pour aller garnir son livret A et son PEL à 300km à l’ouest de Pékin. « Un tel salaire ne se refuse pas » , confiait-il dans L’Équipe. Et vu que son mentor Rudi Garcia avait été débarqué sans ménagement, plus rien ne s’opposait à une nouvelle vie pour l’Ivoirien, auteur de trois buts et cinq passes décisives depuis son arrivée en Asie. Et aussi d’un attentat sur les parties génitales d’un adversaire du Henan Jianye qui lui a valu un carton rouge au mois d’août.
Ramires
De Chelsea à Jiangsu Sainty
30 millions d’euros – janvier 2016
Chelsea a bien saisi le concept : dès qu’un de ses joueurs n’entre plus dans ses plans, mais garde un CV plutôt présentable, il faut se tourner vers la Chine. En janvier, c’est le milieu défensif Ramires, pas encore trente ans, qui a été refourgué au Jiangsu Sainty pour près de trente millions d’euros. Une somme que n’aurait mise aucune écurie européenne pour un joueur que n’utilisait plus Guus Hiddink à Londres. Et que peu oseront de nouveau miser sur un joueur capable de péter un câble en juillet à la suite d’un carton qu’il jugeait injuste. Son équipe a néanmoins fini à une honorable seconde place et s’est qualifiée directement pour la phase de poules de la Ligue des champions asiatique.
Graziano Pellè
De Southampton à Shandong Luneng
Montant inconnu – juillet 2016
Il a beau avoir raté son penalty en quart de l’Euro et s’être fait reprendre de volée par sa compagne, Graziano Pellè fait partie des footballeurs qui pèsent. L’Italien a quitté Southampton pour Shandong Luneng en juillet pour probablement s’enterrer sportivement, mais gonfler son compte en banque. À quinze millions d’euros net par saison, quarante millions sur la totalité de son contrat, on peut penser que madame ne le traite plus de « couillon » désormais. Surtout qu’il a déjà planté quatre fois en une demi-saison chinoise. Mieux, il semblait aussi être en mesure de garder sa place au sein de la Squadra Azzurra malgré son choix de carrière et la concurrence de Belotti et d’Immobile. Encore fallait-il ne pas coller un gros vent à son sélectionneur.
Fredy Guarín
De l’Inter Milan à Shanghai Greenland Shenhua
13 millions d’euros – janvier 2016
Sportivement, il fait partie des plus belles pioches de la Super League chinoise, même si sa portée marketing est moindre que celle d’Hulk ou Oscar. Et depuis qu’il a quitté l’Inter Milan pour Shanghai Greenland Shenhua – l’ancienne écurie de Nicolas Anelka et Didier Drogba – Guarín a justifié un salaire relativement « modeste » de six millions d’euros annuels net. Titulaire inamovible, auteur de six passes décisives et deux buts, il a grandement contribué à la quatrième place des siens, qualifiés pour les play-offs de la Ligue des champions asiatique.
Alex Teixeira
Du Shakhtar Donetsk à Jiangsu Sainty
50 millions d’euros – février 2016
Le Shakhtar Donetsk l’avait recruté pour six millions, et aurait pu le vendre six fois plus à Liverpool. C’est finalement Jiangsu Sainty qui a claqué cinquante millions d’euros pour l’arracher à un destin anglais alors qu’à vingt-six ans, Alex Teixeira pouvait espérer prendre une nouvelle dimension en Premier League. Une carrière vaut bien les dix millions annuels net que lui verse actuellement Sainty, où le Brésilien a enquillé onze buts et sept passes décisives en championnat, et deux de plus en Ligue des champions. Un grand talent qui a choisi de monnayer ses meilleures années loin du Vieux Continent…
Manuel Pellegrini
Coach du Hebei China Fortune depuis août 2016
Le développement du football chinois passe par le recrutement de joueurs importants tout autant que par celui de coachs de renoms. Après Luiz Felipe Scolari ou Sven-Göran Eriksson, les clubs chinois ont attiré cette année André Villas-Boas (Shanghai SIPG), Alberto Zaccheroni (Beijing Guo’an) ou encore Felix Magath (Shandong Luneng). Mais dans cette nouvelle « commande » de profils prestigieux, le plus gros coup reste à l’actif du très dépensier China Hebei Fortune qui a décroché cet été les services de Manuel Pellegrini. L’ancien entraîneur du Real Madrid et de Manchester City a l’aura suffisante pour permettre à son nouvel employeur de recruter du lourd. Et aux dernières nouvelles, le Chilien aimerait bien s’offrir Alexis Sánchez, dont le renouvellement de contrat suscite des questions à Arsenal…
Par Nicolas Jucha