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Top 10 : J’ai raté mon départ à la retraite
Les Français battent le pavé ce jeudi en espérant ne pas voir reculer leur âge de départ à la retraite. Les footeux n'ont pas les mêmes problématiques, mais pour eux aussi, parfois, tirer sa révérence se révèle compliqué.
Loïc Perrin (AS Saint-Étienne)
Retraité à 35 ans.
Loïc Perrin a terminé sa carrière sur une finale de Coupe de France. Mais Loïc Perrin a surtout terminé sa carrière sur un carton rouge en finale de Coupe de France (en plein Covid), à la suite d’un découpage en règle de Kylian Mbappé, et pour une défaite à l’arrivée (1-0). Bref, le Kyks stoppe des carrières pour de vrai.
Paolo Maldini (AC Milan)
Retraité à 38 ans.
901 matchs, 24 saisons dont 12 comme capitaine et un palmarès long comme le bras ne suffisent pas toujours à se voir offrir des adieux grandioses de la part de ses supporters. Le triste exemple de Paolo Maldini à Milan en est la preuve. Pour son dernier match à San Siro en mai 2009, l’idole italienne s’attend à une fin en apothéose, mais il n’en sera rien. Après la défaite face à la Roma, le Rossonero voit la Curva sud gâcher son tour d’honneur en sortant coup sur coup deux banderoles : « Merci capitaine : sur le terrain, un immense champion, mais tu as manqué de respect à ceux qui t’ont enrichi », puis « Chaleureux remerciements pour tes 25 glorieuses années de carrière. De la part de ceux que tu as défini comme des mercenaires et des clochards ». En froid avec les ultras du club depuis de longues années, l’intéressé ne peut retenir un « Fils de p… », avant de rentrer directement au vestiaire sans attendre la fin de la cérémonie. Tout juste prend-il le temps de balancer : « Je suis fier de ne pas être un d’entre eux. »
Sylvain Kastendeuch (FC Metz)
Retraité à 37 ans.
La meilleure façon de raconter le dernier match de Sylvain Kastendeuch, lors de la clôture de la saison 2000-2001 contre Bordeaux, c’est encore de lui laisser la parole : « C’est dommage pour moi, car le club avait prévu une grosse fête pour ma retraite, mais j’ai dû me sauver, narrait-il dans nos colonnes en 2014. C’est extraordinaire, mais je n’ai absolument aucun souvenir de ce match. J’ai pris le ballon(un centre de Jérôme Bonnissel pour Pauleta)en pleine tête et je me suis réveillé à l’hôpital une ou deux heures après. J’ai revu des images par la suite, mais je ne me rappelle rien personnellement, désolé. Cela a un peu gâché ma sortie, mais bon, en même temps, les accidents arrivent. J’aime son côté un peu inédit, très franchement cela ne me laisse aucun regret. »
Gerard Piqué (FC Barcelone)
Retraité à 35 ans.
Alors qu’il avait prévenu que ce serait son dernier match, Gerard Piqué démarre la rencontre face à Osasuna sur le banc. Évidemment, Xavi avait promis au défenseur de le faire entrer en jeu afin qu’il puisse faire ses adieux au football. Mais Piqué décide de s’en prendre à l’arbitre à la mi-temps et de venir lui toucher deux mots. Jesús Gil Manzano se fiche du contexte et dégaine un carton rouge pour l’ancien Mancunien. En joueur expérimenté, il aurait réagi calmement à son expulsion selon le rapport de l’arbitre : « Je chie sur ta putain de mère, c’est une putain de honte. » Une sortie à chier.
FC Barcelone Alors qu’il était laissé sur le banc, Gerard Piqué a été exclu pour contestation quand les joueurs regagnaient le vestiaire ! C’était le dernier match de sa carrière… pic.twitter.com/y3veOl3R08
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) November 8, 2022
Stéphane Ruffier (AS Saint-Étienne)
Retraité à 34 ans.
La fin de l’histoire de Stéphane Ruffier, pilier de l’AS Saint-Étienne pendant de longues années, n’aura pas été à la hauteur de la carrière du gardien de Monaco puis des Verts. En froid avec Claude Puel dès son arrivée dans le Forez, mis à l’écart par le coach et finalement licencié en janvier 2021 après de longs mois de conflit, l’international aux trois sélections quitte le monde du foot professionnel par la toute petite porte. La dernière de ses 383 sorties avec Sainté – un record pour un gardien – restera une défaite à Brest en février 2020. Sans éclats, le garçon rejoint finalement l’Aviron bayonnais en tant qu’éducateur. « C’est un vrai Bayonnais, qui sort de l’école de foot de l’Aviron. Il avait prévu d’arrêter sa carrière à la fin de son contrat en juin, mais avec ce qu’il s’est passé à Saint-Étienne, il le fait plus tôt », annonce alors pour lui Jean-Pierre Mainard, vice-président du club.
Zinédine Zidane (France)
Retraité à 34 ans.
On pourrait se dire que finir sur une finale de Coupe du monde en ayant marqué l’un des buts les plus iconiques de l’histoire est plutôt une belle sortie, peu importe le résultat. Mais Zinédine Zidane décide finalement de tirer sa révérence en explosant le torse de Marco Materazzi à l’aide de son crâne, à la 108e. Le numéro 10 est expulsé après un moment de flottement, longe le trophée sans trop le regarder et regagne les vestiaires. « Je ne peux pas regretter mon geste, car ce serait reconnaître qu’il avait raison de dire ce qu’il a dit », se justifie Zizou trois jours plus tard. La retraite de ZZ est aussi la naissance du coup de boule.
Fabien Barthez (FC Nantes)
Retraité à 35 ans.
Sortir de sa retraite à 35 ans en milieu de saison – au lieu de terminer sur une finale de Coupe du monde – pour être au chevet d’un FC Nantes fournée 2006-2007 en chute libre, aussi bien sur le terrain qu’en interne : comment le Fabulous Fab a pu se dire que c’était une bonne idée ? Toujours est-il que la pige du divin chauve en Loire-Atlantique a tourné à la catastrophe : accrochage avec Dimitri Payet à l’entraînement, humiliations essuyées face au VAFC de Steve Savidan (2-5) ou au Parc des Princes (4-0), guerre d’ego avec les cadres Frédéric Da Rocha et Nicolas Savinaud, boulette mémorable puis sortie dans un match crucial pour le maintien face au CS Sedan Ardennes… Et le clou du spectacle à l’issue d’une énième défaite dans le derby contre Rennes (0-2, 34e journée), quand il connaîtra un échange de baffes avec un supporter en quittant la Beaujoire et claquera la porte dans la foulée lors d’une émission de Téléfoot, avant même la fin de saison, laissant le navire jaune et vert finir de couler sans lui. Bref, la totale.
Ronan Le Crom (PSG)
Retraité à 38 ans.
Auxerre, Châteauroux, Guingamp, Lens, Grenoble, Troyes… Et donc le Paris Saint-Germain. Parmi les nombreux clubs dans lesquels il a pu évoluer, Ronan Le Crom a donc connu les débuts de l’ère qatarie dans la capitale, l’arrivée de Zlatan Ibrahimović, de Thiago Silva et le premier titre de champions du club depuis près de vingt ans. Une aventure vécue depuis la touche, quand ce n’est pas depuis les tribunes. À une exception près : le 26 mai 2013, le portier est invité à remplacer Alphonse Areola à Lorient pour le dernier match de la saison et de sa carrière. Vingt minutes plus tard, le dernier rempart se fissure et fauche Julien Quercia, écopant d’un rouge direct. « Ne me faites pas ça, s’il vous plaît, c’est peut-être le dernier match de ma carrière », a-t-il imploré à M. Bastien. C’est finalement Mamadou Sakho qui doit disputer ses dernières minutes parisiennes dans les cages. Qu’importe : cette apparition lui offre le seul titre de son incroyable parcours.
Geoffrey Jourdren (AS Nancy-Lorraine)
Retraité à 32 ans.
Après quatorze saisons de hauts et de bas, marquées notamment par le titre de 2012 et la participation en Ligue des champions, Geoffrey Jourdren quitte son club de toujours, Montpellier, pour une dernière pige à Nancy. Quelques galères de transports plus tard, il résilie son contrat dès l’entame de sa deuxième saison, en conflit avec la direction du club. « Le club avait besoin de moi la saison passée. Ce qui n’était pas le cas en 2018-2019 avec le retour de Guy-Roland (Ndy Assembé). Être éloigné une seconde année de suite de ma famille était dur pour moi, se justifie-t-il dans la foulée auprès de France Football. Je peux apporter à un club, ne serait-ce qu’en position de doublure. L’âge minimum de la retraite est à 62 ans dans notre pays. Il me reste encore du chemin avant d’en arriver là… » Manque de chance, personne ne fait appel au gamin de Meaux, qui fait sans le savoir ses adieux au football, à 32 ans. Et avec encore de nombreux trimestres à cotiser devant lui.
Guy Roux (RC Lens)
Retraité à 68 ans.
Parce qu’il n’y a pas que les joueurs qui foirent leur retraite. Alors qu’il a déjà réussi deux retraites, prises en 2000 et en 2005, Guy Roux se lance le défi de réussir sa troisième. Raté. Retraité depuis deux ans, l’homme au bonnet décide de reprendre du service en 2007 en s’installant sur le banc du RC Lens. Mais après deux points en quatre journées de Ligue 1, Guy Roux décide de jeter l’éponge. Les Artésiens finissent relégués en fin de saison. Des regrets ? « Ce n’est pas vraiment mon genre. J’avais prévu la descente de Lens… J’ai dirigé 1500 matchs, je suis encore capable de« donner »des résultats », lâchait-il dans L’Équipe.
Par Jérémie Baron, Tom Binet et Léo Tourbe