- France
- Baccalauréat 2015
Top 10 : J’ai passé le bac
D-Day pour les élèves de Terminales, avec le début des épreuves du baccalauréat. Un diplôme controversé, trop facile pour certains, inaccessible pour d'autres, mais que même certains footballeurs ont tenté de décrocher, en parallèle des entraînements. Avec plus ou moins de réussite.
Ceux qui ont crié « Yes, je l’ai ! » devant le panneau des résultats
Raphaël Varane
À l’été 2011 et avec 18 ans au compteur, il révise sagement son baccalauréat. Contrairement à la majorité des lycéens pour qui la seule distraction pendant cette période est Roland-Garros, Raphaël reçoit des coups de fil de Zidane et Mourinho pour le faire signer au Real. « Je n’ai pas réalisé que c’était Zidane qui m’appelait, et vu que j’étais en plein dans mes révisions pour le bac, je lui ai demandé poliment de me rappeler plus tard. » Ok. Le joueur de Lens visite alors les installations madrilènes et finit par signer un contrat de six ans. Mais avant de partir pour Madrid, il passe avec succès son bac ES.
Bacary Sagna
Le mari de Ludivine a été repéré très jeune par l’AJ Auxerre, mais n’a jamais cédé à la précipitation. Il a donc attendu d’avoir 14 ans pour rejoindre l’AJA et a tenu à poursuivre son parcours scolaire jusqu’au baccalauréat. Logique, pour un homme surnommé « Bak » . Ce n’est qu’après qu’il choisit de se consacrer au football à 100%, et de se replacer au poste de latéral, alors qu’il jouait comme attaquant dans les équipes de jeunes.
Olivier Giroud
Il est beau, bien coiffé, tatoué, et se fait choper en slip avec une conquête dans une chambre d’hôtel. Même si cela ressemble fort à des attributs de candidat à une télé-réalité, Oliv’ a tranquillement obtenu son bac ES en section sport-études à Grenoble, avant d’enchaîner sur deux années de STAPS. « J’étais professionnel et j’allais encore à la faculté. C’est vrai que c’est un peu rare » , explique-t-il sobrement. Le collège Champollion de Grenoble tient déjà son futur prof d’EPS. Avec cours de foot sur le stabilisé du stade Bachelard.
Hugo Lloris
Mère conseillère juridique, père dirigeant de banque, une tête de premier de la classe, Hugo Lloris vient d’un milieu dans lequel il est de bon ton de faire un minimum d’études. Alors même s’il intègre l’OGC Nice dès ses 10 ans, il continue de fréquenter les bancs de l’école. Lloris refusera même d’intégrer une classe sport-études, et passera son bac scientifique dans un établissement public, le lycée Thierry Maulnier de Nice. Il l’obtient en 2005, non sans quelques difficultés puisqu’il préparait au même moment l’Euro 2005 des moins de 19 ans avec l’équipe de France. Costaud. Mais Lloris a bien fait de suivre ce parcours particulier, car c’est au lycée qu’il a rencontré Marine, qui est aujourd’hui sa femme et la mère de ses enfants. School is cool.
Mickaël Landreau
Le joueur le plus capé de l’histoire de la Ligue 1 (618 matchs) est aussi celui qui est allé le plus loin dans ses études. Il obtient son bac S dès ses années au centre de formation du FC Nantes, avant d’enchaîner sur des études liées au sport. Un diplôme de gestion des organisations sportives obtenu à l’université de Lyon en 2007 et un master STAPS passé à Lille plus tard, le voilà à Bac+5. Et pourtant, c’est en tant que consultant pour la télévision que le jeune retraité est actuellement en train de se reconvertir. Passer des diplômes pour organiser des événements sportifs, et se retrouver enfermé sur un plateau avec Pierre Ménès : encore un sale coup de Pôle Emploi.
Ceux qui disent merci à Jean-Pierre Chevènement d’avoir créé le bac pro
Mathieu Valbuena
On le sait, Mathieu a toujours dû se battre un peu plus que les autres pour être pris au sérieux. Alors lorsqu’il est viré du centre de formation de Bordeaux et qu’il ne touche que 150 euros par mois en CFA2 à Langon, Petit Vélo est bien obligé de miser sur autre chose que le football. Il passe un BEP, puis un bac pro vente où il n’est « pas vraiment une foudre de guerre » . Il le décroche non sans quelques difficultés, notamment pour son comportement turbulent. Il fait un stage à Intersport au rayon crampons avant d’aller s’entraîner tous les soirs. Il signe ensuite à Libourne, puis à l’OM. Et il vend des caleçons aussi. Pas inutile, ce bac pro.
Rio Mavuba
Grosse tradition bac pro au centre de formation de Bordeaux. Le pote de chambrée de Mathieu Valbuena, Rio Mavuba, est lui aussi passé par la filière professionnelle pendant ses années de formation. Rio décroche son bac pro comptabilité avec mention. « Il me fallait un diplôme juste au cas où. » Celui qui est né dans une embarcation de fortune lorsque sa mère fuyait la guerre en Angola sait bien qu’il faut toujours assurer ses arrières. À 18 ans, il se lance même dans un BTS. Mais le ballon rond lui a finalement souri.
Ceux qui n’ont pas réussi à être au four et au moulin
Laurent Koscielny
Le défenseur d’Arsenal a lui aussi essayé de concilier vie de jeune footballeur et préparation du baccalauréat, mais avec un peu moins de réussite. Alors au centre de formation de Guingamp, il tente sa chance en bac STT option informatique. En vain, puisqu’il n’a pas décroché le précieux sésame. Explications : « J’étais un élève normal, sociable, sans histoire, mais avec le programme de mes entraînements, je ratais toutes les matinées de cours. Difficile donc de suivre un programme. » Les footballeurs ont toujours de bonnes excuses après une défaite.
Raymond Domenech
En 1971, Raymond la moustache passe son baccalauréat. Dans le même temps, il prépare la finale de la Coupe de France avec l’OL contre Rennes. « La finale compte plus quand même. Je prépare plus la finale que le bac » , déclare-t-il alors. Il perd la finale et ne se rend pas à l’épreuve de philosophie. Du coup, pas de bac non plus. Une réorientation en bac pro boucher-charcutier aurait été de bon aloi.
Celui dont on n’a pas compris le projet
Bafétimbi Gomis
En octobre 2012, Bafé Gomis prend des cours particuliers : mathématiques, français, culture générale, histoire, anglais. Celui qui a arrêté l’école à 14 ans pour se donner à fond dans le football a l’ambition de passer le bac « dans deux ou trois ans » . Alors qu’il a 27 ans, il se confie au Monde : « L’événement déclencheur a été la naissance de mon fils en septembre dernier. J’aimerais pouvoir participer à sa scolarité, ne pas la subir. » Tous les médias racontent la belle histoire du « footballeur pas si bête que ça et qui ne pense pas qu’à l’argent » . Au final, il ne le passe pas en 2013 et, le 2 mars 2014, il déclare à RMC : « Je continue les cours, mais j’ai un objectif au mois de juin : c’est la Coupe du monde au Brésil. Cette Coupe du monde passe avant le bac ; c’est la priorité. Le bac, j’aurais le temps d’y penser après. » Résultat, pas de diplôme et pas de Mondial. Bon, c’est pour quand au final, Bafé ?
Bonus : Loïc Jean-Baptiste
Avec un blase de premier de la classe, le jeune joueur du centre de formation de l’OL obtient un bac S avec mention assez bien alors qu’il n’a que 15 ans, le 5 juillet 2013. Il est actuellement en licence de mathématiques à l’université de Lyon 1. Assurément le plus précoce des joueurs de Ligue 1 niveau études.
Par Alexandre Doskov et Kévin Charnay