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Top 10 : J’ai été le nouveau Franz Beckenbauer
S'il s'est éteint à 78 ans en ce mois de janvier 2024, le nom de Franz Beckenbauer a encore de beaux jours devant lui. Car depuis longtemps, de nombreux autres joueurs sont comparés à l'Allemand. À tort ou à raison, et pour le meilleur ou pour le pire.
→ Jemerson
Un Franz Beckenbauer nouvelle génération, avec une couleur de peau différente. Voilà comment se présente tranquillement Jemerson lorsqu’il s’engage pour Monaco en provenance de l’Atlético Mineiro au début de l’année 2016, en dévoilant ses qualités le rapprochant de la référence.
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«On me surnomme Blackenbauer, ce sont les supporters qui m’ont appelé comme ça. Au niveau des caractéristiques, je suis plutôt rapide et technique, se qualifie le Brésilien, en conférence de presse. J’essaye de m’inspirer des meilleurs, je pense notamment à Juan. » Ni l’un ni l’autre, le Sud-Américain remportera tout de même la Ligue 1. Et ça, même le Kaiser ne l’a pas fait en tant que joueur.
→ Carmelo Navarro
Ou « El Beckenbauer de la Bahía », pour ceux qui sont assez âgés pour l’avoir vu jouer ! Entre 1977 et 1994, Carmelo Navarro traîne sa moustache dans plusieurs clubs (Portuense, Salamanque, Betis, Huelva, Cadix). Mais plus que sa pilosité, ce sont les prestations de l’Espagnol en Andalousie qui lui valent cette glorieuse comparaison.
📌Carmelo: "Todavía hay nostálgicos que me llaman el Beckenbauer de la Bahía". ⚽️🔰 📌 Una entrevista de Rafa La Casa.https://t.co/DJljNv6Jru pic.twitter.com/62I3HFfzFa
— Juanma Trueba (@juanmatrueba) March 22, 2020
Et ce, malgré deux genoux pétés en milieu de carrière. « Il y a encore des nostalgiques qui m’appellent le Beckenbauer de la Baie », rigolait, en 2020 et pour le site A la contra, celui qui s’est ensuite essayé à la politique tout en dirigeant une entreprise de vinaigre. Un empereur, un vrai.
→ Sinaly Diomandé
8 avril 2021, huitièmes de finale de Coupe de France. Sur la pelouse du Red Star, l’Olympique lyonnais galère à faire respecter la logique sportive malgré l’ouverture du score de Lucas Paqueta à la demi-heure de jeu. Si bien que Rudi Garcia, l’entraîneur rhodanien, commence à s’énerver.
Dans le viseur du coach, un homme en particulier : Sinaly Diomandé, auquel il adresse à la fois un reproche et un compliment en une même phrase. « Il fait chier à porter le ballon comme ça, à chercher comme Beckenbauer, putain ! », balance le technicien, souhaitant que son poulain joue beaucoup plus vite. Un petit passement de jambes supplémentaire, et un « Zidane ! » claquait comme une insulte.
→ Franco Baresi
Il n’avait pas besoin de dire qu’il était le capitaine, et il n’avait pas besoin non plus d’être comparé à Beckenbauer pour être le patron. Mais entre deux légendes défensives de l’histoire du football, il y a toujours des rapprochements qui se font, et Franco Baresi n’y a donc pas échappé. « Franz nous a quittés, et c’était une icône, un mythe. C’était un empereur dans la façon dont il interprétait son rôle, je l’admirais tellement…, a réagi l’Italien, à la suite de l’annonce du décès de l’Allemand. Technique, personnalité et élégance : pour moi, il a écrit une époque et a été une énorme inspiration. Lorsqu’on me comparait à lui, je me sentais souvent mal à l’aise. » Pas de quoi, pourtant.
→ Raphaël Varane
Débuts professionnels en Ligue 1 à 17 ans, transfert au Real Madrid à 18 où il chope le numéro de Ricardo Carvalho dès sa deuxième saison, plus jeune capitaine de l’histoire moderne des Bleus à 21… Hyper précoce, Raphaël Varane aurait largement pu se laisser griser par le succès. Surtout qu’en 2018, il est placé sur un piédestal par l’ancien Lensois Philippe Vercruysse. Qui n’hésite pas, sur MadeInLens, à le mettre au même niveau que les plus grands : « Alors lui, c’est un joueur hors norme. Avoir tant de qualités si jeune, c’est tout simplement exceptionnel : maîtrise technique, intelligence de jeu, force physique et athlétique, sans oublier une grande maîtrise de soi et la lucidité qui va avec…C’est, pour moi, le nouveau Franz Beckenbauer. D’ailleurs, pour moi, il mérite le Ballon d’or. » Même deux, pendant qu’on y est.
→ Samuel Umtiti
Malheureusement, l’espoir et les promesses n’ont pas duré très longtemps. Malgré de bonnes périodes traversées avec Lyon puis Barcelone et en raison notamment de blessures, Samuel Umtiti a dû laisser derrière lui le gros niveau de performances qui lui avait valu de belles louanges. C’est ainsi qu’en 2016, tandis que l’arrière central a quitté la France pour la Catalogne, Éric Abidal va un peu vite en besogne au micro de la radio RAC1 : « Umtiti est bien meilleur que moi, ce sera le Beckenbauer noir du Barça. Il a mis peu de temps à apprendre la philosophie du club, le jeu de l’équipe et la mentalité. Il m’a fallu six mois, soit beaucoup plus que lui. Il a une bonne qualité de balle, il est tranquille et il peut répondre à toutes les situations. » Résultat : aucune Ligue des champions, contre trois côté Kaiser.
→ Sergio Ramos
Beckenbauer et Sergio Ramos ont beau avoir démarré leur parcours à presque 40 ans d’intervalle, ils possèdent néanmoins quelques similitudes selon certains, qui n’hésitent pas à baptiser le second de « Franz Beckenbauer du football ibérique ». Au début des années 2010, le monstre de la Roja fait en effet peur à tous les attaquants de la planète, et même cette comparaison ne l’effraie pas. « C’est un honneur d’être comparé à Franz Beckenbauer, c’est l’un des plus grands joueurs de l’histoire du football ! Il a marqué son époque avec son talent, c’est d’ailleurs l’un de mes modèles », indique sereinement, dans les colonnes de Marca, le futur Parisien. Qui, en revanche, compte beaucoup plus de cartons rouges dans son curriculum vitæ.
→ Juan Foyth
Ce qu’il ne faut pas faire, ou plutôt dire, pour vendre un joueur au meilleur prix… En 2017, Juan Foyth a soufflé sa 19e bougie, et son club sent qu’il est temps de faire une bonne affaire en cédant sa marchandise assez demandée à une grosse écurie. Gustavo Matosas Paidon, son entraîneur à Estudiantes, enfile donc son costume de commercial pour Tuttosport et passe en mode description un poil exagérée : « Jamais je n’ai entraîné un joueur de 19 ans qui semblait en avoir 30 grâce à son autorité sur le terrain, son calme olympien et sa technique élevée. Il voit tout, avant tout le monde. Pour vous aider à comprendre quel type de footballeur est Foyth, je vais le comparer à deux des meilleurs défenseurs centraux : Gaetano Scirea et Franz Beckenbauer. Le défenseur dont on parle est capable de ressortir balle au pied et tête levée sans aucune bavure, exactement comme le faisait le champion du monde italien. Ensuite, physiquement, il est inarrêtable, comme seul Kaiser Franz l’était. Celui qui décide de l’acheter, et de payer la somme réclamée par notre président, s’assurera un crack destiné à régner sur son poste pendant plusieurs années. Et ne pensez pas qu’il ait besoin d’une période d’adaptation parce que le football argentin est moins rapide, moins physique que le football européen. Ce n’est plus le cas, depuis un moment ! Foyth est rapide, il a de la classe et sait toujours se faire respecter. » Aujourd’hui, le « crack » évolue à Villarreal après un tour effectué à Tottenham. Mais il a remporté une Coupe du monde, en 2022. Alors, qui avait raison ?
→ Mats Hummels
Allemand, solide et offensif : telles sont les caractéristiques partagées par Beckenbauer et Mats Hummels, les deux défenseurs ayant remporté le Mondial avec leur pays et le championnat avec le Bayern Munich à plusieurs reprises où ils ont également été formés. Suffisant pour que le finaliste de la C1 2013 soit régulièrement aligné aux côtés de son aîné dans les débats, surtout quand les années ne s’étaient pas encore trop écoulées et qu’il était nommé pour porter le brassard de la Mannschaft. « C’est un immense honneur pour moi, appréciait alors le gars du Borussia Dortmund, dans des propos rapportés par le site de la Bundesliga. Je n’en dirai pas plus sur les comparaisons, mais c’est génial. C’est la façon dont j’essaie de jouer, tout simplement. » Une déclaration qui date de presque sept ans, maintenant.
→ Olivier Atton
Au fond, Kylian Mbappé sait pertinemment que Beckenbauer était le seul à pouvoir rivaliser avec Tsubasa Ozora et ses blessures supportées en plein match. Et s’il y avait eu plagiat de la part de Yôichi Takahash, lui aussi en bout de course ?
⏳✊🏽… #KM pic.twitter.com/fThBSeu5NH
— Kylian Mbappé (@KMbappe) November 22, 2018
Par Florian Cadu