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Top 10 : Italiens d’Allemagne
Demain, l’Italie défie l’Allemagne en demi-finales de l’Euro. Si aucun joueur de la Nazionale n’évolue actuellement en Bundesliga, cela n’a pas toujours été le cas. Retour sur les dix cas les plus marquants.
Giovanni Nicastro
Le nom de Giovanni Nicastro ne dit pas grand-chose au grand public. Et c’est bien normal. Ce défenseur né en 1953 a été le premier joueur italien à débarquer en Allemagne. Nous sommes alors en 1974. Nicastro s’engage avec le TuS Lappentascher Hof, club qui milite à l’époque en Amateurliga Südwest. Quelques années plus tard, il file au VfR Wormatia Worms, puis au FC 08 Hombourg, une équipe qui est actuellement en Regionalliga Südwest, équivalent d’une D4 régionale. Nicastro n’a pas marqué l’histoire, certes. Lors de sa première saison au Wormatia Worms, il marque 5 buts en 37 rencontres. Il restera en Allemagne jusqu’à la fin de la saison 1982-83. Bon, à part ça, Giovanni Nicastro, c’est aussi un animateur radio un peu connu en Italie, genre Max. Ou Difool.
Ruggiero Rizzitelli
Ruggiero Rizzitelli a, pendant six années, été l’un des chouchous du Stadio Olimpico. Avec le maillot de l’AS Roma, malgré des statistiques pas fantastiques (29 buts en 154 apparitions), il devient l’un des joueurs un peu « hype » du championnat d’Italie. Il passe ensuite au Torino, puis signe lors de l’été 1996 au Bayern Munich. L’entraîneur bavarois se nomme alors Giovanni Trapattoni. Rizzitelli évolue pendant deux saisons en Bundesliga. Deux saisons au cours desquelles il remporte le championnat et la Coupe d’Allemagne, contribuant aux succès avec 11 pions en 45 rencontres. Le jour où Trapattoni pique sa grosse colère en conférence de presse, Rizzitelli est épargné par les critiques du coach. Chouchou, va ! D’ailleurs, quand le Trap quitte le club en 1998, le grand Ruggiero rentre aussi en Italie, à Piacenza. Où il formera un drôle de duo intergénérationnel avec Simone Inzaghi.
Gabriele Fabio Graziani
Son nom est connu. Son prénom, un peu moins. Gabriele Graziani n’est autre que le fiston de Ciccio Graziani, l’ancien grand buteur de la Squadra Azzurra et du Torino. Tel père, tel fils ? Bah non. Le petit Graziani, né en 1975, fait justement ses débuts au Torino. Mais visiblement, il n’a pas la patte du padre. Il part donc à Nola, en troisième division. Là-bas non plus, il ne convainc pas et souffre toujours de la comparaison avec son paternel. Il préfère donc partir ailleurs. Loin. Le voilà qui s’engage avec le Hertha Berlin lors de l’été 1995. Le club a alors des problèmes économiques et joue en deuxième division. Graziani junior ne dispute que 7 matches de 2. Bundesliga, aux côtés de Niko Kovač et Carsten Ramelow, mais inscrit tout de même 4 buts. Ce qui lui fait une coquette moyenne de 0,57 pion par match. Le Hertha se sauve de justesse. Après quoi, Graziani rentre en Italie et écume la D4 et la D3. Actuellement, il joue à Mantoue, en Lega Pro 2 (D4). Mais il est capable de le dire en allemand.
Massimo Oddo
Massimo Oddo a eu le temps de bien connaître toutes les facettes du football italien. Formé au Milan AC, il se tape ensuite toutes les équipes des étages inférieurs, comme Monza, Prato, Lecco ou Monza. Puis il passe au Napoli, au Hellas Vérone et atterrit enfin à la Lazio. C’est là qu’il passe cinq saisons, qu’il remporte la Coupe du monde 2006, avant de filer au Milan AC, son club formateur. Il y soulève la Ligue des champions dès ses premiers mois là-bas. C’est avec ce CV-là qu’il signe au Bayern Munich lors du mercato hivernal 2008. Il y retrouve son pote Luca Toni, mais tombe malheureusement dans une mauvaise année du Bayern. De fait, les Bavarois terminent deuxièmes en Bundesliga et se font sortir en quarts de finale de la C1 et de la Coupe. Tout penaud, sans aucun trophée dans les valises, Oddo rentre à Milan six mois après être parti. Un symbole de réussite à l’étranger.
Luca Toni
Voilà certainement la plus grosse réussite du football italien en Allemagne. Lorsqu’il s’engage avec le Bayern Munich, Luca Toni vient de réaliser deux saisons folles avec la Fiorentina, avec 49 pions en deux saisons, dont 47 en Serie A. Il découvre la Bundesliga sur le tard, à l’âge de 30 ans. Mais ce n’est pas ça qui va l’empêcher de scorer comme un forain. Il s’entend tout de suite bien avec l’autre nouvelle recrue bavaroise, Franck Ribéry, et marque 8 buts lors de ses 8 premières apparitions en championnat. Bah quoi ? La suite est tout aussi prolifique. Toni conclut sa première saison en Bavière avec un total de 39 buts toutes compétitions confondues, dont un quadruplé en Coupe UEFA contre l’Aris Salonique. Toni reste deux saisons et demie en Allemagne, même s’il ne joue quasiment pas la deuxième partie de l’année 2009 à cause d’une blessure. Son dernier match en Germanie ? Une défaite 3-2 contre le FC Erzgebirge Aue, avec la réserve du Bayern, en troisième division… Traurig !
Cristian Zaccardo
On se souvient de Cristian Zaccardo pour une chose : il est le seul, avec Zinédine Zidane, à avoir réussi à marquer un but à Gigi Buffon pendant la Coupe du monde 2006. Un joli but contre son camp, pour le défenseur qui jouait à cette époque-là à Palerme. Deux ans plus tard, Zaccardo prend le même avion que son pote Barzagli et rejoint Wolfsburg pour 6,65 millions d’euros. Mais si Barzagli dispute tous les matches, Zaccardo, lui, ne joue que 17 rencontres de championnat. Il est tout de même sacré champion d’Allemagne à la fin de la saison. Mais l’Allemagne ne lui convient pas. Il cherche un club dès l’été suivant et s’engage finalement avec Parme, dont il est désormais le capitaine. Son plus grand fait d’arme en Bundesliga restera un but contre Hanovre. Ouais. Bon. On préfère encore se souvenir de son csc contre les États-Unis…
Andrea Barzagli
Le début de carrière d’Andrea Barzagli est prometteur. Lorsqu’il arrive au Chievo, lors de la saison 2002-03, on lui promet un bel avenir. L’ascension est logique : il s’engage ensuite avec Palerme, où il reste quatre années. Il a alors l’occasion de signer dans un grand club italien. Pourtant, il fait le surprenant choix de partir en Allemagne, plus précisément à Wolfsburg. Il est vendu pour près de 12 millions d’euros. À Wolfsburg, il devient l’un des piliers de l’équipe, dispute tous les matches de la saison sans être jamais remplacé et est surtout sacré champion d’Allemagne à la fin de l’année. Une folie. La saison suivante est beaucoup moins glorieuse, avec une huitième place en Bundesliga. Lors de sa troisième année, il dispute 17 matches et entend les sirènes de la Juve lors du mercato 2011. Son choix est fait : retour en Italie. Retour gagnant. Les six premiers mois se soldent par une triste setpième place, mais, dès septembre, Barzagli devient le patron de la défense turinoise. Une défense de fer, la meilleure d’Europe, qui permet à la Juve d’être sacrée championne d’Italie sans perdre le moindre match. Pendant ce temps, Wolfsburg termine huitième. Sehr traurig !
Cristian Molinaro
Carlo Molinaro est un poète italien. Édouard Molinaro est un producteur et réalisateur français. Roberto Molinaro est un DJ italien. Mais Cristian Molinaro les bat tous à plate couture. D’une, il a réussi à se faire un nom en Allemagne, sous le maillot de Stuttgart. De deux, il est le sosie officiel d’Élie Semoun, ce qui n’est pas rien. Après huit saisons passées en Italie, entre la Salernitana, Sienne et la Juventus, il décide de partir en Allemagne pendant le marché des transferts de janvier 2010, pour 500 000 euros (Stuttgart lèvera ensuite l’option d’achat fixée à 4 millions). Souvent blessé, il a du mal à disputer une saison pleine, mais réussit à se faire apprécier des supporters grâce à sa grinta. À noter également une curiosité : Molinaro, malgré son poste de milieu de terrain, détient presque un record. Les deux uniques buts de sa carrière ont été inscrits en Serie B, en 2005, et en Coupe d’Italie, en 2007. Molinaro Semoune n’a donc jamais marqué en Serie A, ni en Bundesliga. Question : comment célèbrera-t-il le premier ?
Mauro Camoranesi
Oui, Mauro Camoranesi a joué en Allemagne. Oui, il aimerait bien avoir oublié ce passage de sa vie. Le joueur argentin, naturalisé italien et convoqué en équipe d’Italie à partir de 2003, a connu ses grandes années à la Juventus. Avec le club bianconero, il a tout connu : les grands succès, le Calciopoli, la Serie B, le retour parmi l’élite. Après huit saisons passées dans le Piémont, il éprouve l’envie de relever un nouveau challenge. Il s’engage donc avec Stuttgart, où il retrouve son ancien pote de la Juve Molinaro. Mais Camoranesi ne parvient pas à s’adapter au championnat allemand. Après seulement cinq mois passés là-bas, où il ne dispute que sept misérables matches, il rompt son contrat et se tire en Argentine, à Lanús. On peut certainement parler là du plus gros four d’un joueur italien en Bundesliga. Et pourtant, Massimo Oddo pensait être difficilement battable.
Jacopo Sala
Jacopo Sala est peut-être l’un des seuls Italiens à être plus connus en Allemagne qu’en Italie. Né en 1991, il grandit chez les jeunes de l’Atalanta, mais est repéré à l’âge de 15 ans par Chelsea. Il part en Angleterre, où il remporte la FA Youth Cup. S’il ne dispute aucun match avec l’équipe première des Blues, Hambourg lui fait tout de même les yeux doux. Juin 2011, Sala quitte Londres et rejoint la Bundesliga. Deux matches avec la réserve du club de la ville où a été inventé le hamburger suffisent pour convaincre le coach, Thorsten Fink, de le faire débuter avec les grands. Pas dégueu : il honore ses débuts contre le Borussia Dortmund, champion en titre. Bon, Hambourg prend une raclée, 5-1. Mais c’est déjà ça. Sur la fin de saison, il dispute 13 matches et inscrit un but, qu’il se paie le luxe de claquer contre le Bayern Munich. Il a désormais 21 ans. Un talent d’avenir ?
Eric Maggiori