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Top 10 : ils sont passés par Marseille et Montpellier
Ce vendredi soir, Marseille et Montpellier s’affronte pour le compte de la 22e journée. Rémy Cabella et Morgan Sanson d’un côté (plus Henri Bedimo en tribunes) et Vitorino Hilton de l’autre retrouveront leurs anciens coéquipiers. Les derniers d’une longue liste de joueurs qui ont connu la Paillade et la Canebière.
Garry Bocaly
Marseille et Montpellier sont assurément les deux femmes de la vie de Garry Bocaly. À l’OM, son amour de jeunesse, l’aventure commence bien avec le 0-0 des minots décroché au Parc des Princes en 2006. Mais l’OM finira par se lasser de Garry et le largue définitivement en 2010 après avoir bien fait mumuse avec son petit cœur. Il se console dans les bras de Montpellier, une histoire qui connaît son apothéose en 2012. Mais les blessures à répétition l’empêchent de continuer l’aventure avec le MHSC qui le lourde aussi comme une vieille chaussette. « On dit que Montpellier est un club familial, humain, différent des autres. Je peux vous dire que c’est totalement faux ! » , explique-t-il à L’Équipe en 2014. Les histoires d’amour finissent mal en général. Mais avec deux titres de champion de France, ça passe mieux. Aujourd’hui, Garry Bocaly est un jeune retraité de vingt-huit ans qui s’est reconverti dans le rhum pétillant.
Laurent Blanc
Le Lolo White de Montpellier et celui de Marseille n’ont rien à voir. Entré à la Paillade à l’âge de quinze ans, il se distingue par une classe inégalable au milieu de terrain et des qualités de buteur. Pas pour rien qu’il est encore à l’heure actuelle le meilleur buteur de l’histoire du club héraultais. En 1986-1987 en D2, il conclut avec une montée et 18 buts. Autant que Roger Milla. Dix ans plus tard, après des expériences à l’étranger, à Nîmes, Auxerre et Saint-Étienne, il débarque à Marseille dans un rôle de libéro propre, mais impassable. En deux ans, il devient capitaine, gagne son surnom de Président et se relance en vue de la Coupe du monde 1998. Plutôt un bon choix de carrière. Mais le 22 août 1998, même sous le maillot marseillais, il retrouve ses réflexes de buteur en inscrivant le but de la victoire sur penalty lors du mythique 5-4.
Franck Passi
Une vieille connaissance de Laurent Blanc, tiens. À Montpellier, celui qui deviendra le Président se fracture la mâchoire en heurtant involontairement Franck Passi, son coéquipier. De quoi avaler ses repas à la paille jusqu’à la fin de la saison 1983. Parce que c’est ça Franck Passi, même quand il ne le fait pas exprès : un milieu défensif technique certes, mais capable de jouer dur sur l’homme et de mouiller le maillot. Un footballeur qui sent bon le sud de la France en somme. Logiquement, il effectue la majeure partie de sa carrière dans ce coin-là, à Montpellier et Marseille, puis Toulouse, Toulon et Monaco. El Local.
Éric Cantona
Un Marseillais, grand espoir du football français, qui signe à l’OM de Tapie en 1988 pour un transfert record, ça a de la gueule. Sauf que six mois plus tard, déjà suspendu en équipe de France pour avoir qualifié Henri Michel de « sac à merde » , il se fâche avec son club en jetant son maillot par terre, mécontent de son remplacement lors d’un match amical. La punition ? Un prêt à Bordeaux puis à Montpellier, où Loulou Nicollin le suspend pour une altercation de vestiaire avec Jean-Claude Lemoult, et envoie son pote Stéphane Paille en prêt. Tout ça pour devenir Eric The King deux ans plus tard.
Manuel Dos Santos
Indésirable à Monaco, Manu part gratuitement à Montpellier en 1997 pour s’imposer comme l’un des meilleurs arrières gauches du championnat. Le meilleur même, selon L’Équipe qui le place dans son équipe type de la Ligue 1 à l’issue de la saison 1997-1998. Suffisant pour se faire repérer par l’OM en 2000, où il décroche le statut de meilleur passeur du club avec cinq offrandes, le brassard de capitaine, une finale de Coupe d’Europe et même une pré-sélection chez les Bleus de Jacques Santini. Mais tout se termine tragiquement sur une fracture du tibia contre Bastia. Nicolas Penneteau, ce briseur de rêves.
Xavier Gravelaine
C’est un petit peu facile, parce que ce bon vieux Xav’ est passé par approximativement tous les clubs de France et de Navarre. Quatorze clubs de l’Hexagone ont eu l’honneur de compter Gravelaine dans leurs rangs. Parmi ces petits veinards, Marseille et Montpellier, forcément. En 1998, après deux saisons réussies (26 buts en 69 matchs), il est contraint de partir à Montpellier devant la forte concurrence de Dugarry, Ravanelli, Flo Maurice et Titi Camara. Une saison, trois petits buts, et il est temps de partir vers de nouveaux horizons pour cocher sa carte de France.
Ibrahima Bakayoko
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Ibrahima Bakayoko n’a pas laissé la même trace à Montpellier qu’à Marseille. Recruté par Roger Milla en Côte d’Ivoire, il devient rapidement le chouchou du public montpelliérain, notamment grâce à un triplé en moins de quinze minutes à Lille, où le MHSC ne s’était jamais imposé. À l’inverse, à Marseille, le public est moins fan, et n’hésite pas à se moquer de son faible rendement (34 buts en quatre saisons) et de sa maladresse. Un geste résume parfaitement le double visage de Bakayoko : ce maître coup franc botté contre Montpellier justement, sous les couleurs de l’OM. Au moins, il aura laissé autant de souvenirs à la Mosson qu’au Vélodrome.
Habib Bamogo
L’exemple type du joueur qui n’a pas réussi à passer le cap. Formé à Montpellier après un passage à l’INF Clairefontaine, il réussit parfaitement son entrée dans le monde professionnel avec le MHSC. Pour ses trois premières saisons dans l’élite, il inscrit 23 buts en un peu moins de 100 matchs, dont 17 lors de sa dernière saison en 2003-2004. L’heure de tenter de passer au niveau supérieur. En 2004, il débarque à Marseille avec la mission de faire oublier Didier Drogba avec Peguy Luyindula. Mission ratée, n’ayons pas peur de le dire.
Gunnar Andersson
Avant Josip Skoblar, avant Jean-Pierre Papin, il y avait Gunnar Andersson, probablement le plus grand buteur de l’histoire de l’OM. Avec 194 buts en 220 matchs sous la tunique olympienne, dont deux quadruplés, dix triplés et 34 doublés, il est une légende du club. Surtout que le Suédois de naissance se fait naturaliser français en 1954 et devient un véritable Provençal, avec l’amour du pastis qui va avec. Ce qui ne l’empêchera pas de faire une petit pige de quelques mois à Montpellier après ses huit années de bonheur à Marseille. D’ailleurs, après sa carrière de footballeur, il reviendra sur la Canebière, et décédera dans les rues de Marseille d’une crise cardiaque à seulement quarante et un ans, avec dit-on un billet pour OM-Dukla Prague dans la main.
Joseph Bonnel
Le parcours de cet international français des années 60 n’a rien de plus classique. Né dans l’Hérault à Florensac, c’est naturellement à Montpellier, époque Stade olympique, qu’il débute à dix-huit ans. Mais le SO Montpellier devient rapidement trop petit pour le jeune meneur de jeu. Après six saisons à Valenciennes, il signe à Marseille pour se construire un vrai palmarès : deux coupes de France et deux championnats de France en quatre ans.
Auraient pu être cités : Serge Blanc, Jérôme Bonnissel, Pascal Baills, Franck Sauzée.
Par Kevin Charnay