- France
- Coupe
- 32es de finale
Top 10 : ils se sont tapés la honte en 32es
Aujourd'hui et demain, en France, c'est 32e de finale. Et qui dit Coupe de France dit Petit Poucet dit gros qui se rétame. Alors avant de vivre les exploits de petits clubs amateurs sur France Télévisions, best-of de ce qui s'est fait de mieux en matière de David contre Goliath.
1953 : Caen (DH) – Reims (D1): 2-1
En ce 18 janvier 53, on ne donne pas cher de la peau du Stade Malherbe de Caen. Les Normands affrontent le grand Stade de Reims, vainqueur de la compétition deux ans auparavant, et leader incontesté du championnat (qu’il gagnera par la suite). Pourtant, à Rouen, les hommes d’Albert Batteux tombent sur une équipe d’amateurs habitués à l’exploit et perdent sans gloire 2 buts à 1. Les Niçois se chargeront de sortir les impétueux au tour suivant.
1988 : Endoume Catalans (DH) – Cannes (D1) : 2-1
Derby du Sud entre Cannes et le bizarrement nommé US Marseille Endoume Catalans. Forts de leur position dans l’élite, les représentants de la Croisette ne doivent faire qu’une bouchée de ce club qui vit dans l’ombre du grand OM. Mais ce que Cannes ne sait pas, c’est qu’il y a comme un goût d’Olympien dans cette équipe qui a vu passer les noms de José Anigo, Rolland Courbis ou encore Laurent Spinosi. Ce soir-là, emmenée par Albert Emon, l’AS Cannes est traînée en prolongation malgré un but de Felix Lacuesta et perd la mise sur une réalisation de Jean-Philippe Renault à la 103e. La victoire du Vieux-Port sur les vieux retraités.
1993 : Pont Saint-Esprit (D3) – Lyon (D1): 1-0
En ce début des années 1990, l’arrêt Bosman n’existe pas encore, mais l’Olympique lyonnais est déjà la propriété de Jean-Michel Aulas. Pourtant, les hommes d’un certain Raymond Domenech n’ont pas encore acquis la stabilité qui s’apprête à faire leur force. Seulement 16e du championnat en fin d’exercice, l’OL ne parvient pas à sauver sa saison par le biais de la Coupe. La faute de Stéphane Boesso, illustre inconnu, mais buteur en ce soir de mars 1993. Fin de parcours pour la clique à Bruno N’Gotty qui ne comporte alors que quatre joueurs étrangers : les Camerounais Romarin Billong et Alexandre Bès, l’Ivoirien Samassi Abou et le Libérien James Debbah.
1997 : ES Vitrolles (National) – Nantes (D1) : 2-1
Ce 17 janvier 1997, au Parc des Sports d’Avignon, la France ne chante pas encore Gloria Gaynor à tue-tête, et les Canaris ne sont pas encore une équipe de Coupe. Et c’est une élimination sans gloire qui attend la bande de Frédéric Da Rocha, Jocelyn Gourvennec et Dominique Casagrande contre l’Es Vitrolles de l’ancien Monégasque Christian Dalger. Un penalty transformé juste avant la fin du temps réglementaire permet aux locaux d’accrocher la prolongation avant que Pierre Manfredi ne fasse la différence et offre aux Vitrollais leur plus belle troisième mi-temps. Un mal pour un bien pour le FCNA qui, quatre mois plus tard, décrochera une troisième place en championnat.
2000 : Olympique St-Quentin (CFA) – SC Bastia (D1): 1-0
Il fallait être devin pour prédire ce qui allait se passer lors de ces 32es de finale de Coupe de France version nouveau millénaire. Car, en ce mois de janvier 2000, la station Mir n’est pas tombée sur Paris et il y a comme un bon parfum de surprise qui règne sur la Coupe de France. Calais (CFA) sort le LOSC (Ligue 2), et entame une belle aventure qui l’emmènera au Stade de France quelques mois plus tard. Cent kilomètres plus au sud, les Saint-Quentinois éliminent le Sporting Club de Bastia de Frédéric Née sur le score de 1-0. Si le parcours des Picards s’arrêtera dans la foulée – élimination en 16es de finale contre Metz – nul doute que le club de CFA a déjà réussi sa campagne. Paco Rabanne, lui, reste bouche bée.
2001 : US Montagnarde (DH) – SM Caen (D2) : 2-1
Cette année-là, Caen végète pour la cinquième saison consécutive en deuxième division. Soit quatre échelons au-dessus de l’US Montagnarde qui se débat en division d’honneur. Un gouffre que seule la Coupe de France peut parvenir à combler pour 90 petites minutes. C’est ce qui va se passer en ce 15 décembre 2001. Encore focalisés sur le championnat après un bon début de saison, les Caennais perdront plus qu’un match en ce soir de décembre. Sorti de la Coupe, le Stade Malherbe ne se remettra jamais vraiment de cette élimination et terminera à une pauvre sixième place. Loin, très loin, de ses ambitions de début de saison nées des investissements consentis par Guy Chambily, président de l’époque et à la base des recrutements de Xavier Gravelaine et Franck Dumas.
2003: SC Schiltigheim (CFA 2) – ES Troyes AC (L1): 3-1
Karim Ziani effectue ses premiers pas avec l’ESCTAC et Ronaldinho fait danser la France du foot quand le SC Schiltigheim se décide à faire de cette Coupe de France 2002, son épopée. Mais avant de faire mordre la poussière à Beauvais (1-0) et Toulouse (3-0 en huitième), les Alsaciens se doivent de sortir les Troyens. Pour ce faire, quoi de mieux qu’un terrain revêtu de son plus beau manteau blanc et d’une balle orange flashy pour se jouer de la technique en mouvement de l’Algérien ? Pas grand-chose. Ce soir-là, Troyes fait la connaissance d’une drôle de bande qui devra attendre de tomber sur l’os rennais pour se casser les dents. Les mots de la fin revenant au guide alsacien, José Guerra : « Je garderai le souvenir que des hommes unis peuvent déplacer les montagnes. »
2003 : Libourne Saint-Seurin (CFA) – Lyon (L1) : 1-0
Prophétique, Bernard Lacombe annonçait à l’issue du tirage au sort : « Je vous rappellerai qu’il y a deux ou trois ans, nous avions battu un mercredi le Bayern Munich (3-0) et que le samedi suivant, on ne s’était qualifiés contre Fontenay-le-Comte qu’aux tirs au but. C’est tout dire… » Auréolé de son premier titre de champion de France, l’Olympique lyonnais se présente en 32es de finale avec l’assurance d’un grand et l’humilité apparente du favori. Mais Libourne ne souhaite pas revêtir son costume de victime expiatoire et peut compter sur son expérience de la saison passée dans la compétition (1/4 de finale). Grâce à un but de Régis Castáng, les Pingouins éliminent l’ogre rhodanien sur le plus petit des scores. Libourne tient son exploit, Lyon balance la Coupe, mais enchaînera six ans au sommet de la Ligue 1. Chacun sa cour.
2008 : FCE Schirrhein (Excellence A) – Clermont Foot (L2) : 4-2
Si cette rencontre n’implique pas de club de l’élite, elle n’en demeure pas moins une référence en matière d’exploit en Coupe de France. De par l’écart de divisions entre les deux équipes, mais également par le déroulé du match. Alors que Grougi et Poté pensent avoir assuré la qualif’ des Auvergnats, les amateurs se lancent dans une dernière demi-heure de folie. Wagner et Marty ravivent le feu avant que Martzolff et Roth ne fassent définitivement exploser le volcan clermontois. Une remontada à l’accent germanique qui cause encore quelques insomnies à Didier Ollé Nicolle.
2012 : Mende Avenir Foot Lozère (DHR, Division 7) – AC Arles-Avignon (L2) : 2-0
Deux saisons après sa calamiteuse expérience de la Ligue 1 (relégué en 2010/2011 avec un total famélique de 20 points), Arles-Avignon se remet du traumatisme dans les affres de l’échelon inférieur. Reste la Coupe de France pour briller et offrir un peu de frissons à des spectateurs déçus par l’échec retentissant. Pourtant, opposés à Mende, les Sudistes craquent et concèdent une défaite 2-0. Explosion de joie dans une Lozère où le foot reste un sport de chèvres. Le parcours du Petit Poucet s’arrêtera toutefois nettement, après que Le Havre aura rétabli la supériorité de la Ligue 2 sur la DHR (3-0).
Par Raphael Gaftarnik et Martin Grimberghs