- Ovation
Top 10 : Ils se sont fait applaudir par les fans adverses
Parfois, il faut savoir reconnaître la supériorité de l'adversaire. Les supporters d'Anderlecht l'ont bien compris mercredi. Il y a des soirs comme ça où un joueur surpasse tout le monde. Il vole, il danse, il frappe et marque à tous les coups. Les Belges, même gonflés à bloc, ne pouvaient rien faire face à Zlatan. Il était sur un nuage et impossible d'enrayer la machine. Parfois, il faut savoir s'incliner et simplement taper dans ses mains. Adversaire ou pas, applaudir, c'est tout.
Del Piero par le Santiago Bernabéu en 2008
Alessandro est un habitué des standing ovations. Il arrive à soulever des foules entières à domicile, à l’extérieur et même en Australie. Mais l’une de ses plus savoureuses, c’est celle du Bernabéu le 5 novembre 2008. Après un an de galère en Serie B, et deux ans sans Champions League, Del Piero revient en force avec sa Vieille Dame. En poules, la Juve fait tomber le Real Madrid à la maison et à l’extérieur. Et par trois fois, Alessandro y va de son but. Les supporters madrilènes n’ont plus qu’à se baisser devant l’immense footballeur. Frissons.
Djibril Cissé par le Stade de la route de Lorient en 2001
La saison 2001/2002 vient tout juste de commencer, mais Djibril Cissé est déjà en feu. Au stade de la route de Lorient, Rennes est sur le point de se prendre une grosse rouste face à Auxerre. Il faudra simplement attendre la 32e minute pour que le festival Cissé commence. Le stade gronde, et puis deux, trois, quatre pions du serial buteur. À chaque fois que Cissé frappe, ça rentre. Ce soir-là, il fait tellement mal aux Rennais qu’ils applaudissent chacun de ses buts de plus en plus fort. Au final, les Bretons en prennent cinq. Ils sont tellement écœurés qu’ils lancent des « Olé » dès que leur équipe se fait balader. Un mélange de frustration et d’admiration.
Gerrie Mühren par le Santiago Bernabéu en 1973
Peu avant l’été 1973, l’Ajax d’Amsterdam s’apprête à jouer (et à remporter) sa troisième Coupe d’Europe des clubs champions. Mais il faut déjà éliminer le Real Madrid, adversaire des Hollandais en demi-finale. La petite marge obtenu à Amsterdam (2-1) ne fait pas gamberger l’Ajax, tout de rouge vêtu, au match retour. Et encore moins Gerrie Mühren. Au milieu de Bernabéu, le numéro 10 se croit en bas de chez lui et se tape quelques jongles, histoire de faire vibrer les tribunes. Tranquille. Comme l’Ajax, qui l’emporte finalement 1-0.
Neymar par le Mineirão en 2012
En 2012, Neymar n’est pas encore devenu Neymar Junior. Normal, il survole le championnat brésilien depuis plus de trois ans avec Santos. Le 3 novembre, il inscrit trois des quatre buts de son équipe sur le terrain de Cruzeiro. Largement suffisant pour obtenir les applaudissements du public de Belo Horizonte. Ça y est, le Brésilien est quasiment prêt à partir pour l’Europe.
Ronaldo par Old Trafford en 2003
Ronaldo en méritait une aussi. Lors de la Ligue des champions 2003, le Real Madrid version Galactique affronte le Manchester United, expert en retournement de situation. Au match aller, le Real prend une option en gagnant 3-1 à Bernabéu. La qualification n’est pas encore acquise, mais largement envisageable. Et ce soir-là, Ronaldo va exécuter à lui tout seul les Diables rouges. D’entrée, il casse la cage de Barthez. Une vague de froid s’abat sur Old Trafford, mais les Mancuniens poussent et reviennent au score pour finir par y croire. L’histoire se répète, le Brésilien et Manchester en remettent une couche. Mais finalement, Ronaldo prendra le dessus ce soir-là. Son triplé « grande classe » abat les Rouges. À sa sortie, les supporters anglais, plutôt bons joueurs, rendent hommage au phénomène. Une jolie ovation malgré leur non-qualification.
Ronaldinho par le Santiago Bernabéu en 2005
Un classique. À Santiago Bernabéu, un Ronnie en pleine bourre montre à ceux qui en doutaient qu’il est le meilleur joueur du monde. Par deux fois, il prend l’aile gauche du Real de vitesse avant d’ajuster Casillas. Pour son deuxième but, il reçoit l’ovation d’un public madrilène qui sort également ses petits mouchoirs blancs. Le Barça l’emporte 3-0. Pas de doute, ce 19 novembre 2005 est à marquer d’une pierre… blanche.
Rooney par le San Mamés Barria en 2012
En 2011/2012, l’Europe ne réussit pas à Manchester United. Éliminés dès la phase de poules en Champions League et reversés en Ligue Europa, les Red Devils se sont fait bousculer à Old Trafford par Bilbao (défaite 3-2) dès les huitièmes de finale. Au retour, il n’y a pas de miracle dans la cathédrale de San Mamés. Alors que les Basques mènent 2-0, Wayne Rooney sauve l’honneur d’une splendide frappe sous la barre, à dix minutes de la fin. San Mamés apprécie et le fait savoir. En même temps, quand tu ne risques plus rien, ça aide à être fair-play.
Di Stéfano par le Santiago Bernabéu en 1952
Entre sa terre natale argentine et ses fantastiques années au Real, Di Stéfano a posé ses valises en Colombie, à Bogota. Recruté en 1949 par les Millonarios à coups de billets (ça ne s’invente pas), Don Alfredo y restera quatre ans. Le temps de parcourir le monde lors des lucratives tournées internationales. En avril 1952, les Millonarios sont invités au tournoi des 50 ans du Real Madrid. Contre les Merengues, Alfredo plante deux fois et Bogota l’emporte (4-2). Le public madrilène est sous le charme et ce n’est qu’un début. Un an plus tard, Di Stéfano signe au Real.
Pascal Nouma par le Celtic Park en 1995
Oui, Pascal Nouma. L’homme à la main dans le short. Avant de voyager à Lens, Strasbourg ou Istanbul, le Français a obtenu les applaudissements des supporters du Celtic Glasgow, sous les couleurs de Paris. C’était lors de la saison 1995, lors de la campagne victorieuse du PSG en Coupe des coupes. Vainqueur au Parc des princes à l’aller, les Parisiens explosent les Écossais au retour (3-0). Patrice Loko plante un doublé et Nouma clôt la marque après un bon travail de Djorkaeff. Un dernier but qui vaut au futur Lensois les ovations du stade. Au-delà de Nouma, c’est tout le Celtic Park qui se met à applaudir les Parisiens, une fois la fin du match sifflée.
Iniesta par l’Estadi RCDE en 2010
11 juillet 2010. Au bout de 116 minutes de jeu, Andrès Iniesta et la Roja arrivent enfin à bout des Néerlandais et gagnent la Coupe du monde. Iniesta est fou, il enlève son maillot pour découvrir le message sur son marcel : « Dani Jarque siempre con nosotros. » Il dédicace ce but victorieux à un joueur de l’équipe rivale du Barça. Dani Jarque est mort l’année précédente, il jouait pour l’Espanyol de Barcelone. Le geste est grand. Et les supporters adverses le lui rendront bien. Le 18 décembre suivant, le derby de Barcelone est comme d’habitude très tendu. Mais seulement jusqu’à la 86e minute. À ce moment-là, le temps s’arrête. Joueurs, supporters et arbitres. Tous applaudissent la sortie du bonhomme.
Par Alexandre Blaise et Ugo Bocchi