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  • José Mourinho et Pep Guardiola réconciliés

Top 10 : Ils se détestent, puis ils s’aiment

Par Romuald Gadegbeku, Corentin Pastoret et Steven Oliveira
Top 10 : Ils se détestent, puis ils s’aiment

Si le huitième de finale entre Manchester United et Manchester City n'était pas le match de l'année, il aura permis à José Mourinho et Pep Guardiola de se faire un petit câlin et ainsi mettre fin à une longue animosité. Comme eux, d'autres sont passés du statut d'« ennemis » à « amis », même si pour certains, ce rapprochement n'est pas encore total.

Patrick Vieira – Zlatan Ibrahimović

« À ma gauche, Patrick, 1m93, 85 kilos et à ma droite, Zlatan, 1m95, 95 kilos. Let’s Get Ready To Rumble! » À peine arrivé à la Juventus lors de l’été 2005, Patrick Vieira en est venu aux mains avec l’attaquant suédois pour une histoire de passe non donnée. Si les deux hommes ont vite été séparés, cette histoire les a bizarrement rapprochés, et Zlatan Ibrahimović est très flatteur envers le milieu français lorsqu’il revient sur l’épisode de la bagarre dans son autobiographie : « Vieira est du style à se donner à 100% dans n’importe quelle situation et j’ai pu constater ce qu’il apportait à l’équipe. Il n’y a pas beaucoup de joueurs pour lesquels j’éprouve un tel respect. » Après quatre années de vie commune entre Turin et Milan, les deux hommes ont donc fini par s’apprécier au point que le Z balance le compliment ultime à Vieira sur CNN en décembre dernier : « Pour moi, Vieira est l’un des meilleurs joueurs avec qui j’ai évolué. Ce gars était un monstre. Il m’a appris beaucoup sur et en dehors du terrain. » Comme quoi, pour avoir le respect de Zlatan, rien de mieux qu’une droite dans la tronche.


Diego Milito – Gabriel Milito

453 jours séparent Diego Milito de son petit frère Gabriel. Si les deux hommes ont toujours été très proches dans leur enfance, ont eu la même passion pour le football, ils n’ont pas été lancés en pro par le même club, et c’est là que le bât blesse. Alors que Gabriel est lancé en pro en 1997 par Independiente, son grand frère, Diego, a lui disputé sa première rencontre avec le rival du Racing Club en 1999. Durant cette période, les deux hommes ne se sont plus trop adressé la parole, préférant s’insulter sur le terrain avec en point d’orgue ce derby d’Avellaneda de 2003 où l’attaquant argentin a demandé l’expulsion de son petit frère après une faute en position de dernier défenseur.

Pour l’Independent, Diego est revenu sur cette altercation : « C’est vrai que nous avons fini par nous battre. L’arbitre Horacio Elizalde avait dû venir entre nous, mais il rigolait presque parce que nous nous insultions salement. C’était un match important et nous réagissions comme des enfants jouant dans le jardin de la maison. » Une scène que n’ont pas supportée leurs parents et leurs femmes qui ont préféré quitté le stade avant la fin de la rencontre. Si Diego en rigole maintenant, c’est que depuis que les deux frères ont quitté l’Argentine et se sont retrouvés à Saragosse ensemble, de l’eau a coulé sous les ponts. Histoire de ne pas rompre le traité de paix, Gabriel a attendu la retraite de son grand frère, retourné au Racing, en mai dernier, pour prendre les rênes de l’Independiente.


David Ginola – Éric Di Meco

Le 18 décembre 1992, pour ce qui restera comme le premier vrai Classique depuis l’arrivée de Canal Plus au PSG, l’Olympique de Marseille s’est imposé 1 à 0 au Parc des Princes. Vingt-quatre ans plus tard, de ce match, on se souvient peu du but de Bokšić, en revanche, personne n’a oublié cet attentat du latéral marseillais sur David Ginola. Durant la partie, El Magnifico a d’ailleurs reçu pas mal de coups et d’insultes de la part de Di Meco. Si les deux hommes ne pouvaient pas se blairer, même en sélection, avec l’âge ils ont appris à se connaître et se sont rapprochés. Au point désormais de rire ensemble de cet épisode du tacle lors d’une interview commune à L’Équipe magazine en 2010 : « Il (Eric, ndlr) me touche, je bronche pas… Je me retourne, je le regarde, il me hurle : « Qu’est-ce qui y a !!! » (rires)T’étais vraiment un malade! » Si les deux hommes ne sont pas devenus les meilleurs amis du monde, ils avouent bien « rigoler » lorsqu’ils ont l’occasion de se croiser. Il paraît même que Di Méco aurait payé un euro pour voter pour Ginola à Danse avec les Stars.

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César Luis Menotti – Carlos Bilardo

Dans l’Argentine du football, il y a deux écoles : les adeptes du bilardisme et ceux du menottisme. Si César Luis Menotti représente l’école du beau jeu, son compatriote Carlos Bilardo se fait lui l’apôtre du pragmatisme. Ayant été tous deux sacrés champions du monde avec l’Argentine, en 1978 pour Menotti et 1986 pour Bilardo, les deux hommes assurent détenir la clé de la réussite et aiment le faire savoir, n’hésitant pas à se tacler mutuellement. Entre autres saillies verbales, Menotti avait achevé son « ennemi » en déclarant : « Le football est tellement généreux qu’il a sauvé la médecine de Bilardo. »

En vieillissant, les deux coachs ont laissé leurs « bébés » (Sabella pour Bilardo et Guardiola pour Menotti par exemple) entretenir la « guéguerre » et ont préféré commencer à se rabibocher. Menotti avouant en 2015 à Olé : « Il y a des équipes d’Estudiantes qui ont gagné en jouant bien, il y a par exemple eu celle de Bilardo en 82. C’était une bonne équipe et c’est la réalité. » Si Bilardo lui a rendu la pareille quelques jours plus tard à la radio Rivadavia, il a tout de même annoncé que le hug entre les deux hommes attendra encore un peu : « Je ne me sens pas de reparler un jour à Menotti, il s’est passé trop de choses. Mais son Huracán de 1973 m’a plu. » Comme quoi, vieillir a du bon parfois.


Pascal Dupraz – Hervé Renard

L’un a pour sosie Florent Balmont, l’autre Nikolaj Coster-Waldau (mais si, Jaime Lannister dans GOT). Pascal Dupraz et Hervé Renard ont peu de points communs, à part leur Savoie natale et leur lutte acharnée pour le maintien lors de la saison 2013-2014. C’est cette dernière qui va être à l’origine de leur brouille. Dernier match de la saison, Sochaux reçoit Évian, quatre-vingt-dix minutes pour se sauver, Pascal Dupraz lance les hostilités : « Je ne le connais pas, lui connaît tout. Moi, je ne suis qu’un modeste entraîneur. Je crois qu’Hervé Renard a décidé d’être mon adversaire beaucoup plus longtemps que sur la durée d’un match. » Effectivement, depuis longtemps déjà, les deux entraîneurs se portent une rancœur réciproque qui remonte à huit années déjà, et au championnat de National, lorsque Dupraz entraînait Croix de Savoie et Renard Cherbourg.

Et la petite phrase lâchée par le double champion d’Afrique lors de son arrivée à Bonal ne va rien arranger : « On jouera le maintien lors de notre finale face à l’ETG à la dernière journée. » Finalement, Évian éclate Sochaux (3-0) et se maintien en Ligue 1. À la fin du match, la poignée de main savoyarde est sèche. Un an plus tard, au hasard d’une rencontre à Aix-les-Bains, les deux hommes arrondissent les angles à la veille d’un match décisif de l’ETG face à Reims. « Je souhaite bonne chance à l’ETG qui représente le foot de haut niveau en Savoie, une terre qui nous est chère, a déclaré Renard. Je suis de tout cœur avec ton équipe en route vers le maintien. » Comme quoi, les Lannister ont bon fond, finalement.

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Walter Mazzarri – José Mourinho

L’âne et le pur sang. En février 2010, quelques jours après un match nul (0-0) accroché face au Naples de Walter Mazzarri, José Mourinho (encore lui) parlait en des termes très élogieux de l’entraîneur italien : « Mazzari n’a jamais rien gagné en comparaison de ce que j’ai gagné. Un âne peut travailler tant qu’il veut, il ne deviendra jamais un pur sang. » Cette querelle lancée par le Portugais prendra trois années et un match amical pour s’apaiser. En août 2013, lors d’une tournée aux États-Unis, le Chelsea de Mourinho affronte l’Inter de Mazzarri, et les mouches semblent avoir changé d’âne, comme l’explique l’Italien dans son autobiographie, Il meglio deve ancora venire (Le meilleur est encore à venir) : « Nous avons parlé à propos de cela avec Mourinho entre vrais hommes de manière intelligente. Je lui ai dit, Mister, nous avons eu des différends quand vous entraîniez l’Inter, mais cela appartient au passé. »

Le natif de Livourne nous apprend en fait que The Special One lui avait envoyé un mot doux dès son arrivée sur le banc de l’Inter : « Mourinho, via un texto envoyé à notre directeur sportif Marco Branca, au moment de mon arrivée à Appiano Gentile, m’avait déjà félicité de ma venue. Et cette nuit en Indiana, la boucle était bouclée. » Des mots doux échangés, des rencontres inopinées, un cadre hollywoodien, l’histoire entre Walter Mazzarri et José Mourinho ressemble à s’y méprendre à une comédie sentimentale.


Hatem Ben Arfa – Abou Diaby

Un « fils de pute » d’Hatem Ben Arfa envers Abou Diaby est à l’origine de l’embrouille devenue culte suite à la diffusion du reportage À la Clairefontaine. À l’époque, Abou, pourtant calme de nature, semble passablement énervé et veut en découdre. Ben Arfa, lui, n’est pas en reste comme l’explique Ricardo Faty, ex-coéquipier des deux belligérants, à SoFoot.com : « Il me dit en gros :« Laisse-moi, laisse-moi, on va se battre. »Et moi, je lui dis : « Mais qu’est-ce que tu vas te battre, arrête, il va te défoncer. » » Si l’accrochage semble grave, c’est surtout à cause de l’effet amplificateur des caméras, les adolescents sont alors de bons amis, c’est en tout cas ce que croit savoir Faty : « Ils s’entendaient très bien ! La preuve, ils partageaient la même chambre lors du voyage. »

Après être sortis de l’école de l’élite du football français, les deux hommes ont pris des chemins différents. Mais Diaby a gardé un bon souvenir de son ex-comparse. En mai dernier, interrogé par Eurosport sur les performances de Ben Arfa à Nice, Diaby répond « C’est un génie et c’est le meilleur joueur avec lequel j’ai joué. » Hatem peut-il lui rendre le compliment ?

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Didier Deschamps – André-Pierre Gignac

L’OM est en crise. Non, nous ne sommes pas en octobre 2016, mais plutôt le 23 novembre 2011. Marseille reçoit l’Olympiakos, Gignac, auteur d’un début de saison catastrophique, est envoyé sur le banc par la Dèche. Et APG goûte peu le fait de voir son séant rivé au banc. Selon Europe 1, il s’emporte dans les vestiaires, balance une bouteille et lance un « fils de pute » à l’encontre de son entraîneur. Le jour suivant, à l’entraînement, Deschamps réclame des excuses à son attaquant qui refuse. En même temps, Gignac a des circonstances atténuantes : transfert avorté à Fulham l’été précédent suivi d’une cure à Merano, pas franchement le début de saison rêvé. Didier Deschamps, lui, n’en a cure et écarte le natif de Martigues du groupe.

Mais APG a de la ressource et revient pour les dernières journées de championnat, portant même le brassard lors de la dernière à Sochaux. Match qui est aussi le dernier de Didier Deschamps à l’OM. Les deux hommes se séparent alors, mais pas pour longtemps. Le 29 août 2013, Dédé est rappelé par la Dèche devenu sélectionneur de l’équipe de France entre-temps grâce à son très bon début de saison. Et signe que l’histoire n’est pas près de se terminer entre les deux hommes, APG revient en EDF après son départ pour les Tigres de Monterrey en 2015. Deschamps et Gignac, ou la preuve qu’un break peut faire du bien après un clash.

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Patrice Évra – Luis Suárez

En octobre 2011, un Liverpool-Manchester United soldé par un nul 1-1 est le point de départ du contentieux qui lie Évra et Suárez. Ce jour-là, Suárez essaye de faire craquer Tonton Pat en répétant à plusieurs reprises le mot « negro » . Des insultes racistes qui vont pousser le Mancunien à saisir la FA. Cette dernière va infliger huit matchs de suspension à l’Uruguayen. La tension atteint son comble l’année qui suit. Les deux hommes se retrouvent pour le derby d’Angleterre. Nouvel incident, Suárez refuse de serrer la main d’Évra. Dans la foulée, Rio Ferdinand snobe l’attaquant. Mais ce soir de février 2012, le capitaine des Red Devils prend sa revanche, Manchester vient de gagner 2-1 et le Français va célébrer ostensiblement devant Suárez.

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Le feuilleton continue en 2013, alors que Manchester vient de remporter son vingtième championnat. Évra se moque de Suárez, qui est en pleine tourmente après avoir mordu Ivanović, en croquant dans un bras en plastique.

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Finalement, trois ans plus tard, Suárez revient sur les insultes proférées en 2011. Mais plutôt que de s’excuser, l’attaquant préfère faire un petit cours de langue, expliquant que le mot « negro » n’a pas la même signification en espagnol et en anglais. Constatant que l’Uruguayen ne sera pas à l’origine du premier pas, c’est Évra qui va amorcer le processus de réconciliation. Le Français félicite ainsi El Pistolero pour son titre de Soulier d’or 2016 : « Luis, tu est un grand joueur et le meilleur n°9. Félicitations ! »

Un câlin lors du prochain Barça-Juve ?


Mourinho/Guardiola

Mourinho face à Guardiola, une sorte de Nadal-Federer avec un peu plus de caractère de chaque côté. Premier acte marquant de cette rivalité, la « remuntada » ratée du Barça face à l’Inter en demi-finales de Ligue des champions en 2009-2010. Les Catalans ne s’imposent que 1-0, les Milanais se qualifient au cours d’un match houleux, Eto’o joue arrière droit, Busquets obtient l’expulsion de Thiago Motta, puis Mourinho jubile, il court l’index levé dès le coup de sifflet final sur la pelouse du Camp Nou et se chauffe avec Víctor Valdés. The Special One déclare après la rencontre, plein d’emphase : « C’est le plus beau jour de ma carrière, plus beau encore que mon premier match de championnat ou ma première Ligue des champions. Qu’ils gardent le ballon, nous on va en finale. » La saison suivante, le Mou arrive au Real Madrid et se prend une « manita » dans la face (5-0) pour son premier Clásico. Les deux hommes se retrouvent plus tard, pour un autre affrontement en Ligue des champions dont la dernière demi-finale perdue face au Portugais inspire Guardiola qui déclare avant la rencontre : « Dans cette salle (de conférence de presse, ndlr), c’est lui le chef, le putain de bonhomme. Ici, c’est lui le putain de bonhomme et je ne peux pas le concurrencer. Si Barcelone veut que je le concurrence sur ce plan-là, ils devraient chercher un autre entraîneur. »

Après la défaite (2-0) des Merengues au cours de laquelle son défenseur Pepe et lui-même sont exclus, le Portugais ironise : « J’espère qu’un jour Guardiola aura la chance de remporter brillamment et proprement un titre. » Faites ce que je dis, pas ce que je fais, l’année qui suit sera sale pour le Real. Son entame déjà donne des pistes : Supercoupe d’Espagne 2011, les Madrilènes s’inclinent encore (3-2), mais jouent plus dur. Et Mourinho montre l’exemple, échauffourée lors de l’expulsion d’Özil et Villa, il enfonce son index dans l’œil du regretté Tito Vilanova, alors que Guardiola essaie de séparer les deux hommes. Ce Real-là sera champion d’Espagne en fin de saison. Mais depuis, l’orge s’est transformée en bière, et les deux hommes entraînent les deux clubs ennemis de Manchester, pourtant ils n’ont jamais semblé si proches. Avant le premier derby de la saison, Mou parle de respecter la tradition qui veut qu’on invite son hôte à boire un coup avant le match. Ce n’est pas pour déplaire au Catalan qui accepte et déclare : « Je l’ai dit à plusieurs reprises : j’ai beaucoup de respect pour Mourinho. Je cherche toujours à apprendre de tous mes collègues et c’est aussi le cas avec lui. La rivalité est plus dans les médias et nous ne pouvons pas contrôler cela. » Une entente cordiale est-elle née ?

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