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Top 10 : Ils ont tué le père

Par Raphael Gaftarnik et Ugo Bocchi
Top 10 : Ils ont tué le père

Selon Freud, nous sommes tous atteints du complexe d'Œdipe. Une folle envie de copuler avec notre mère nous pousserait à dessouder le paternel. Empreints de ces considérations psychanalytiques, certains footballeurs ont admiré leurs aînés avant de les surpasser, tant au niveau du palmarès que de la légende. Revue d'effectif de ces artistes du ballon rond qui pourraient figurer dans les bouquins de psycho.

– Torres fan de Kiko

À une lettre près, Torres et Kiko auraient pu être batteur de Bon Jovi. Mais ils ont finalement décidé d’embrasser une carrière de footballeur. Chacun sous les couleurs de l’Atlético Madrid. Le premier en partie à cause du deuxième : Kiko, ou Francisco Miguel Narváez Machón pour les intimes. Il a porté les couleurs des Colchoneros pendant près de dix ans (62 buts) et revêtu à 25 reprises le maillot de la Roja. Petit, Fernando n’a d’yeux que pour lui et joue au ballon dans l’espoir d’embrasser la carrière du maître : « Dans la rue, depuis que j’étais petit, je voulais être Kiko. C’était mon idole. » La passation de pouvoir intervient le 3 juin 2001 alors que l’Atlético se bat pour glaner une montée en première division. À la 75e minute du match face à Albacete, Kiko sort et prophétise : « Allez petit, suerte(NDLR : bonne chance)! Vas-y, c’est ton tour. Tu vas marquer ! » Torres, 17 ans, marque, mais le club n’atteint pas l’objectif à la différence de but. Qu’importe. Torres remportera une Coupe du monde, 2 Euros et une Ligue des champions. Le tout avec une décoloration franchement dégueu.

– Maradona fan de Bochini

« Quand j’ai vu entrer Bochini, j’ai eu l’impression de toucher le ciel avec les mains. La première chose que j’ai voulu faire a été de lui passer la balle. À ce moment-là, j’ai senti que je faisais un une-deux avec Dieu. » De cet échange céleste en demi-finale de Coupe du monde en 1986 face à la Belgique, l’histoire ne retiendra que Diego, le grand, l’immense, celui qui offrit quatre jours plus tard le trophée à l’Argentine. Pourtant, Bochini a du talent. Celui du numéro 10 technique et visionnaire qui fait le bonheur d’Independiente pendant près de 20 ans. Mais il a aussi la poisse. Celle qui lui fera manquer les Mondiaux 1978 (non sélectionné), 1982 (blessé) et l’installera sur le banc lors de la victoire en 1986. De ce « Dieu » dont Diego s’inspire, il ne reste pas grand-chose dans les livres qui content les grandes heures de la sélection albiceleste. Peut-être n’y avait-il pas de place pour deux. Car c’est bien « El Pibe de Oro » , le nez dans la farine, qui reste la légende de tout un pays.

– Zidane fan de Francescoli

Un numéro, l’amour de Marseille et un talent hors norme : les points communs entre Enzo Francescoli et Zinedine Zidane sont indéniables. Le jeune Zizou, présent au Vélodrome un soir de match à la fin des années 80, se souvient de ce joueur, source d’inspiration éternelle : « Je l’ai découvert quand il est arrivé à Marseille. J’étais dans le stade, et je l’ai vu et je me suis dit : « Je veux être Enzo Francescoli. » Sa façon de jouer, sa classe, ses buts, il était à la fois efficace et beau à voir jouer, il était l’élégance, et moi, j’étais un gamin. J’ai tout regardé, des cassettes, tout, c’était mon idole. » (SoFoot , n°108). De cette paternité footballistique, Zinedine gardera le génie. Il y rajoutera les titres. Uruguayen, Francescoli ne connaîtra pas le succès en Coupe du monde. Il ne goûtera pas non plus à la joie d’une Ligue des champions, la faute à Vata et sa main coupable en 1990, lors de l’unique saison olympienne du « Prince » . Mais être le maître du maître suffit peut-être : « Je suis fier d’avoir été un modèle pour Zidane et de l’avoir aidé à faire la carrière qui est la sienne. Aujourd’hui encore, je suis fier de le compter parmi mes meilleurs amis. » Ultime hommage, Zidane prénommera son premier fils d’après celui qu’il admire toujours autant. Une façon de perpétuer l’héritage.

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– Pirlo fan de Baggio

Mèche travaillée contre mulet informe. Coup franc précis en lucarne contre penalty en tribunes. Roberto Baggio et Andrea Pirlo n’ont pas la même allure ni le même destin. Pourtant, les deux joueurs se sont aimés et le premier a sans aucun doute participé à l’éclosion du meneur de la Juve. Six mois durant, Baggio et Pirlo vont évoluer ensemble sous le maillot de Brescia. Caviars et pastèques sont au menu de leur association qui permet à Andrea de travailler ses gammes. Et si le destin n’a pas voulu de Baggio, il se rattrapera avec Pirlo. Une Coupe du monde en 2006 pansera la plaie ouverte par le raté de 1994 et clôturera le chapitre de l’Italie qui craque. Une revanche du fils pour le père.

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– Rooney fan de Gascoigne

Avril 2013. Paul Gascoigne sort d’une énième cure de désintoxication. Celui qui avait gagné le cœur des Britanniques en demi-finale de Coupe du monde 1990, en versant des larmes de tristesse suite à sa suspension, a toujours le même problème de bouteille. Wayne Rooney l’idolâtrait à la télévision quand il était gosse, et aujourd’hui, c’est lui qui lui paye sa cure : « C’est un drame bien sûr. C’était mon héros quand j’étais gamin et je suis attristé de lire et de voir sa déchéance. Je lui souhaite un bon rétablissement. » Tant au niveau du palmarès que de l’hygiène de vie, Wayne n’a plus grand-chose à envier à Gazza. C’est triste…

– Eto’o fan de Milla

Entre admiration et défiance, Roger Milla et Samuel Eto’o vivent depuis quelques années une relation tumultueuse. Pourtant, l’ancienne gloire camerounaise a été pendant longtemps l’exemple à suivre pour l’attaquant de Chelsea. Mais Roger a touché un point sensible lorsqu’il a critiqué l’engagement de Samuel avec l’équipe nationale. Un impair fatal vu l’égo du joueur : « Les années qui passent m’ont permis de me rapprocher de mon idole d’enfance. Mais ces années ont aussi malheureusement contribué à jaunir, à faner et même à écorner l’image que me projetait le poster géant collé au-dessus de mon lit. J’ai peu à peu découvert avec mes yeux d’adulte une personne très différente et mes rêves d’enfance se sont peu à peu transformés en déception et en désillusion au vu de certains faits sur lesquels je ne souhaite pas revenir. » Mais Eto’o le vaniteux peut se le permettre. Car en plus d’avoir glaner deux CAN comme son illustre aîné, Samuel dispose d’un palmarès en club à en faire pâlir plus d’un. Sans parler de son compte bancaire au Dagestan.

– Kaká fan de Raí

« Il jouait pour São Paulo quand ils ont gagné la première Coupe du monde des clubs contre Barcelone en 1992. Et Raí était leur meneur. C’était aussi mon idole et le meilleur exemple à suivre. Il est retourné au Brésil après le PSG, notamment pour des œuvres de charité. C’est un mec vraiment sympa. Raí est mon inspiration. » Même si aujourd’hui, Kaká en chie avec ses blessures à répétition, il peut bien se vanter d’avoir un placard à trophées un peu plus fourni. Des titres de champion par-ci par-là, mais un ballon couleur or pour Kaká. Récompensé par France Football en 2007, Kaká a donc dépassé le maître. Ne lui manque plus qu’un titre de champion de France avec le PSG pour clore le débat. – Messi fan de Pablo Aimar

Personne ne peut lui enlever ça. Pablo Aimar a toujours été un joueur hors du commun. Mais bon, son palmarès ne fait même pas rougir Djimi Traoré. Une Coupe UEFA, deux titres de champion d’Espagne, et un du Portugal. C’est tout. Après sur le terrain, Aimar a fait beaucoup de merveilles et de finales. Mais parfois les raisons d’un culte ne s’expliquent pas, et Messi est de ceux qui préfèrent ces losers. Ceux qui perdent, mais avec la manière : « J’aurais aimé jouer auprès de joueurs comme Ariel Ortega, mais mon idole, c’était et c’est toujours Pablo Aimar. J’adore sa manière de jouer tout en finesse, tout en technique, sans jamais en faire trop. Je m’inspire beaucoup de lui quand je joue. » À côté de ça, Messi empile les médailles et les coupes, personnelles et collectives. Le plus beau titre de Pablo Aimar, c’est certainement d’avoir influencer la Pulga.

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– Bergkamp fan de Hoddle

Champion de France en 1988 avec Monaco, ancien meneur de jeu de Tottenham et de la sélection anglaise. Voilà à peu de choses près la carrière de Glenn Hoddle. C’était apparemment suffisant pour attirer l’attention du petit Dennis Bergkamp qui lui vouait un culte. Et en arrivant à Arsenal, le Néerlandais a notamment dû s’expliquer sur les raisons de cette admiration mal placée : « Peut-être que j’étais… peut-être que je suis toujours, un peu différent des autres joueurs. Ils vous diront que Pelé, Maradona et Cruyff étaient leur idole, mais moi, je dirais Glenn Hoddle. J’étais donc un grand fan de Glenn Hoddle. Et quand tu étais fan de Hoddle, tu regardais Tottenham. Les gens disent souvent que je suis un fan de Tottenham, mais ce n’est pas vrai. J’étais juste fan de Glen Hoddle. » Deux idoles, deux clubs ennemis, mais au jeu du recensement des Premier League remportées, Dennis Bergkamp met la pâtée à son maître. – Casillas fan de Schmeichel

« J’étais un fidèle suiveur des gardiens du Real, mais mon idole était Peter Schmeichel. » Là, on a affaire à deux vrais brutes. L’ancien portier de Manchester était juste un mur à l’époque. Avec Ferguson, le Danois gagne presque tout. En 1992, il remporte même la Coupe d’Europe avec le Danemark. Autant dire un exploit. De son côté, Casillas empile aussi les titres. Même si Schmeichel ne s’est jamais fait pousser sur le banc par un remplaçant, Casillas a quand même vraiment tout gagné. Surtout la Coupe du monde. Bon, en même temps, pas facile de rivaliser quand tu es gardien du Danemark. Mais voilà, Iker aura quoi qu’il arrive toujours ce trophée de plus que son idole.

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