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Top 10 : Ils ont joué à Metz et Paris
Vendredi, Metz reçoit Paris. Le match gala de la saison, comme pour tous les clubs français moyens de la Ligue 1. Pourtant, les deux équipes se sont souvent regardées dans le blanc des yeux. Pendant des années, plus d'une trentaine de joueurs ont ainsi fait l'aller-retour entre Paris et la capitale lorraine. Top 10.
Jules Bocandé
Metz (1984-86) PSG (1986-87)
Le Grand Jules. Considéré par le président Molinari comme son propre fils, Bocandé fait partie de ces joueurs qui ont marqué le club messin au fer grenat. Au total, 223 matchs de ce qui était encore la D1 pour 69 buts, plus 73 sélections pour le compte du Sénégal, quand même. La saison 1986 verra même l’attaquant décrocher le titre de meilleur buteur du championnat avec 23 buts. De quoi aiguiser l’appétit du PSG et rejoindre Rocheteau, Sušić et Halilhodžić la saison suivante. Qui sera la seule, car ses 6 petits buts seront synonymes d’aller simple pour l’OGC Nice. Jules Bocandé décèdera en 2012 d’un AVC, en Lorraine, sa terre d’adoption.
Claude Lowitz
Metz (1984-85) PSG (1985-87)
À Paris, Bocandé rejoint un autre ex-Messin arrivé lui un an plus tôt. Claude Lowitz a accompli selon Wikipédia « une honnête carrière professionnelle » . Dur, mais pas forcement faux. Le natif du Lot fait partie de l’exploit messin du Camp Nou (victoire 4–1 et qualification), fidèle à son poste d’arrière droit. S’ensuivent deux saisons sympas au Parc des Princes, puis passages par l’OM, Montpellier et Nantes. Le temps d’accrocher un titre avec le club de la capitale, et de jouer à peu près régulièrement partout où il se pose. Le bon gars Claude devient entraîneur et se finit tranquille sur son île de la Réunion d’origine. Un mec discret.
Bartholomew Ogbeche
PSG (2001-05) Metz (2005)
Mais bordel, qui a des nouvelles d’Ogbeche ? Présenté comme l’avenir des Super Eagles, équipe africaine des plus sexy de la fin des années 1990, Bartho compte à peine 17 balais quand il balance trois belles saisons faites de dribbles chaloupés et de percussion au Parc. Le « petit Weah » s’éclate avec tonton Okocha à ses côtés. Ses trois plus belles années, au final. Un premier prêt à Bastia, un retour à Paris, puis un second prêt au club lorrain cette fois, en janvier 2005. Relativement quelconque, on ne va pas se mentir. Un seul petit but à Caen et puis s’en va. Aux Émirats arabes unis. Puis à Alavés. Puis à Valladolid. Puis à Cadix, où il fait la belle. Pour enfin lancer une série de clubs à Scrabble : Kavala, Middlesbrough, Xerez, Cambuur Leeuwarden… Un peu dommage quand même.
Bruno Rodriguez
Metz (1997-99) PSG (1999) Metz (2004)
« Rodriguez chez les Bleus » , scande Saint-Symphorien d’une seule voix lorsque Metz descend… le PSG ce soir d’août 97, aux prémices de cette saison qui verra les Grenats échouer à une phalange du titre lensois. Il faut dire que 30 secondes avant, le Corse a pris soin d’enrouler une frappe magistrale en pleine lucarne et de lever les bras dans un geste cantonesque. En revanche, la saison suivante sera moins festive dans l’Est, et Rodriguez fait ses bagages vite fait bien fait en janvier pour la capitale, gagnant au passage le surnom de Judas… Le temps de donner la victoire contre l’OM et de commencer à traîner son spleen de gauche à droite. Hormis une saison plutôt à la fraîche à Guingamp version 2000, l’histoire ne retient qu’un retour à Metz pour 8 matchs en 2004, et des supporters qui le boudent. Jusqu’à son but contre… l’OM. Un homme de grands rendez-vous. Bradford, Lens, Ajaccio, Clermont ou encore le Rayo Vallecano ne garderont pas un souvenir aussi ému du puissant attaquant. Aux dernières nouvelles, Bruno continue d’enfiler les petits pains en Corse. Mais cette fois dans une boulangerie qu’il ouvre en 2010. Sans Meyrieu à la baguette, c’est moins drôle.
Tadeusz Cisowski
Metz (1947-52) RC Paris (1952-60)
1947. Au sortir de la guerre, les championnats se reconstruisent. Polonais de naissance, Cisowski finira avec 13 capes (et 11 buts !) pour la France, sous le prénom de Thadée, qui est classe, mais n’existe pas. Et deux clubs, ou presque. 5 ans à Metz, 8 à Paris. Considéré comme l’un des meilleurs attaquants d’après-guerre, meilleur buteur 1957, 58 et 59 sous le maillot du RC Paris. Seulement devancé par Just Fontaine en 1960, Thadée reste avec 206 goals le 5e buteur de l’histoire de la D1. Pas mal pour un mec qui descendait à la mine à 14 ans en Meurthe-et-Moselle. Et si c’était lui le meilleur joueur de l’histoire messine ?
Bernard Lama
Metz (1989-90) PSG (1992-97, 1998-00)
Demandez à un Parisien de vous citer trois goals emblématiques du club, et à coup sur la panthère noire sera dans le lot. Plus de 300 matchs dans les bois du parc, ça compte. Demandez donc à Casagrande. Pourtant, on oublie vite qu’entre les débuts à Lille et la période PSG, Nanard a posé une saison propre dans les cages messines, en 1989. Une année un peu foireuse qui voit Metz finir 14e et plus mauvaise attaque, mais au cours de laquelle le goal tape dans l’œil de Brest, qu’il rejoint l’année suivante. Avant la suite que l’on sait.
Cyrille Pouget
Metz (1992-96) PSG (1997) Metz (2003)
1996 : Metz remporte la Coupe de la Ligue, sur un dernier péno de Pouget. La consécration pour le Messin de naissance qui forme avec Pirès l’inoubliable doublette des PP flingueurs, qui fait les beaux jours des sujets Téléfoot. Pourtant, cette belle aventure tourne court pour le blondinet qui file au Servette de Genève dès la fin de l’exercice, à la surprise générale. La blague suisse ne dure que 6 mois, puisque le 9 repart de l’antichambre du PSG vers la maison mère, mais sans grand succès. 14 matchs, 2 buts et le temps de se faire un kif avec des entrées en jeu contre la Juve ou encore Liverpool et le Barça en C2, dont le PSG atteint cette saison-là la finale. Ça fera toujours de belles histoires à raconter aux petits enfants. À noter le beau geste de l’OM qui tente fin 2000 de reconstituer la doublette avec Robert. Et puis non, en fait. En 2003, une dernière bataille sous la forme d’une pige grenat en D2 pour assurer la remontée, et Cyrille fera comme tout les Mosellans en allant bosser au Luxembourg et gagner le titre là-bas.
Lionel Letizi
Metz (1996-00) PSG (2000-06)
Lionel Letizi est un mec simple. De sa carrière, on ne retient que 3 clubs : Nice, Metz et Paris. Entre 150 et 200 matchs sous ses 3 couleurs à chaque coup. On oubliera la petite escapade écossaise aux Rangers, par égard pour Paul Le Guen. La preuve de sa discrétion : Qui se souvient que Lio fait partie des six rejetés d’Aimé Jacquet en 1998 ? En même temps, il n’a pas la même coupe qu’Ibou Ba. Et quand le pauvre gardien crève l’écran, c’est pour coûter un match aux Bleus en Russie sur un contrôle foireux dès la troisième minute. Injuste pour un mec qui ne laissera que de bons souvenirs là où il passe, glane le titre honorifique de meilleur goal de Ligue 1 pour sa première saison parisienne en 2001 et accroche deux coupes dans la vitrine du Camp des Loges.
Albert Baning
PSG (2006-10) Metz (2012-13)
Albert Baning… comment dire… une énigme à part entière. Même pas 20 matchs entre Metz et Paris au total, avec un point commun : personne ne sait encore comment il est arrivé là. Albert, c’est un parcours qui mérite à lui tout seul de figurer dans ce top. En chiffres : 14 clubs en 15 ans, pour à peine 200 matchs. Quatre clubs chinois avant ses 20 ans. True story. Et ça, avant un retour d’un an au Cameroun, puis re-passage en Chine, puis la Suisse, et Paris. Le parc se demande encore pourquoi et préfère en rire. Zou, Albert passe le bonjour à Sedan, Grenoble et Strasbourg pour trois prêts pas trop dégueus, et file en Israël. 6 mois de chômage, et Metz qui lui tend la main, le stylo et le contrat, en National. Puis direction Sofia, Bulgarie, après une saison blanche. On n’est plus à ça près.
Romain Rocchi
PSG (2002-04) Metz (2008-10, depuis 2013)
À 21 ans, Romain Rocchi débarque à Paris avec son accent du Sud et sa combativité à toute épreuve. Durant deux ans, il côtoie Ronaldinho, puis Pauleta, et inscrit son nom une petite vingtaine de fois sur la feuille de match en 2004. Pas mal pour un jeunot. Mais le terrain et la confiance du coach manquent trop à Romain qui aspire à jouer plus, et surtout les gros matchs, ce qu’il va faire 4 ans durant en Corse, à Ajaccio, puis Bastia. En descendant avec chacun de ces clubs… Deux premières années à Metz version Ligue 2 verront la montée s’envoler juste sous son nez. Qu’à cela ne tienne. 4 ans plus tard, celui que Saint-Symphorien a toujours aimé revient et cette fois-ci monte en grenat, titulaire indiscutable du milieu. Et prêt à fouler la pelouse vendredi contre son ancien club.
Par Julien Emel