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Top 10 : Ils ont fait la Premier League en 2012
Sans ou avec eux, l’année de football en Angleterre n’aurait pas eu la même saveur. Au menu : un tatouage, un massage cardiaque, un Hollandais, du roux, des grandes dents, un petit cou, un peu d’Afrique et de relents racistes.
1) Le poivre et sel de Robin van Persie
Dans son quartier de Rotterdam, la légende raconte que Robin se teindrait une partie des cheveux en gris. Pour faire plus mûr, paraît-il. Une trace, quoi. À Arsenal, il en aura laissée une grande. Parti en capitaine et élu joueur de l’année en Angleterre par ses pairs, Van Persie est en train de faire de même du côté d’Old Trafford. Là-bas, la coupe de Robin ne dépasse pas d’un poil, parfaite. Le Néerlandais s’est en plus libéré de son amour pour l’infirmerie. Certains adversaires voudraient l’y renvoyer, quitte à le tuer, mais n’y arrivent visiblement pas. RVP, ce sont aujourd’hui les trois lettres du meilleur alliage élégance-efficacité européen.
Vidéo d’un adopté par les Red Devils :
2) Andrew Deaner
En cet après-midi du 17 mars, Andrew Deaner chauffe son siège de White Hart Lane devant un Tottenham/Bolton, quart de finale de Cup, en compagnie de son frère. Peu avant la mi-temps, sur le terrain, Fabrice Muamba s’écroule, arrêt cardiaque. Andrew part au boulot plus tôt que prévu et en vient à convaincre le cordon de stewards de le laisser pénétrer sur la pelouse. Andrew est en effet cardiologue consultant au London Chest Hospital. Considéré comme mort pendant 78 minutes, Muamba survivra. Andrew Deaner, le streaker de l’année en Angleterre (la vidéo est ici).
3) John Terry
Une faculté rare à créer un énorme bordel autour de lui et à en sortir toujours indemne. Ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Perroncel » avait mis Wayne Bridge sur le carreau international. « L’affaire Anton Ferdinand » laisse quant à elle sur le bord de route Fabio Capello, excédé par la FA, Rio Ferdinand tricard de la sélection et Ashley Cole qui fait la gueule à Rio, ou l’inverse, ou les deux. En championnat, Tottenham ramasse la tempête avec pour dommage collatéral Harry Redknapp, favori pas choisi à la succession de Capello. Les Spurs termineront bien quatrièmes, mais doivent malgré eux troquer leur place en C1 au Chelsea de John Terry, nouveau vainqueur de la coupe aux grandes oreilles. La fin d’année 2012 connaît le dernier « effet papillon » de cette sale histoire. Alors que Rio Ferdinand se prend un penny sur l’arcade lors du dernier derby de Manchester, le frère d’Ashley Cole se réjouit sur les réseaux sociaux – « Direct dans l’œil, m’a fait la journée » – imité par Matty la maman, avec ce délicat « Donnez une médaille à celui qui a lancé la pièce. »
Vidéo d’une poignée de mains ratée :
4) Luis Suárez
Année bien épicée pour l’Uruguayen. Entre des buts fantastiques, un sourire tout aussi fantastique, des plongeons – dont un fabuleux face à David Moyes – et un caractère spectaculairement épuisant, Suárez a aussi eu la brillante idée de traiter Patrice Évra de « négro » . Huit matchs de suspension. L’attaquant uruguayen en est revenu toujours aussi insupportable qu’indispensable. Point d’orgue de sa saison : une célébration de but triste et gênante, tout seul, contre Chelsea.
Vidéo d’un beau plongeon :
Célébration devant David Moyes :
Vidéo d’une célébration gênante :
5) La folie
Folies à QPR déjà, où la planche à billets a tourné à plein régime. Empilement de noms, surtout depuis cet été, et une mayonnaise qui ne prend toujours pas. Mais une mayonnaise qui a un peu décidé du titre en mai, Joey Barton en tête. 2012, c’est l’année d’une folie de tweets et d’une bagarre malheureusement avortée avec l’autre plus grande folie de cette Premier League : Mario Balotelli. Provoquant la crise de nerf quasi quotidienne de Roberto Mancini, le personnage italien a encore pris de l’envergure. Pour le meilleur et pour le pire. Mario a même eu l’idée d’attaquer son club en justice pour une amende.
Vidéo pour mélomanes :
6) Brendan Rodgers
Une barque bien menée. D’abord à Chelsea pour s’occuper de la pouponnière, Brendan Rodgers a profité de la cote d’amour portée à Swansea pour monter d’un grade dans la hiérarchie des coachs anglais. Attiré par le jeu de possession développé par les Swans de Rodgers, Liverpool a voulu en faire le successeur de Kenny Dalglish. Le mariage prend très doucement avec les Reds. Amour toujours, Brendan finit bien l’année, gaulé par les caméras à mater le décolleté de l’animatrice TV maison, en avion.
7) Paul Scholes
« Rien à craindre d’un club qui doit intégrer un membre du staff dans son équipe. » Patrick Vieira avait l’ironie facile en janvier. Par un travail de sape, Sir Alex a convaincu Paul Scholes de rechausser les crampons et orchestré son retour, histoire de bouger un groupe qui perdait le fil de sa saison. Mission accomplie et prolongée pour le deuxième semestre de l’année. L’avant-dernier de sa carrière. A priori.
Vidéo nostalgie :
8) Les attaquants anglais
Si Michu est LE joueur de cette fin d’année en Angleterre, les attaquants anglais s’illustrent eux aussi, et pas que Wayne Rooney. Comme un Kim Källström – jamais titulaire au début, indispensable à la fin – Jermain Defoe a plus que dépanné chez les Spurs (11 buts avec 11 titularisations la saison dernière, déjà 10 buts depuis cet été). Un ancien de la maison Hotspur s’est aussi illustré : Peter Crouch, auteur de la plus belle volée de l’année en Angleterre, sous les couleurs de Stoke contre City. Enfin, évoquons aussi la confirmation d’un mec sans style, ancien laveur de carreaux mais fichtrement efficace (2e meilleur buteur anglais du dernier exercice après Rooney) pour un vulgaire attaquant de Norwich : Grant Holt.
Une petite volée du grand Peter :
Un but (le deuxième sur la vidéo) de Holt à 11 ans, à Wembley :
La vie de Jermain Defoe :
9) L’Afrique
L’un, Yaya, donne certes toujours l’impression d’avoir trop froid dans son maillot, mais a porté City vers le titre au mois de mai, style carnassier. Dans la catégorie grand modèle, sans doute ce qui se fait de mieux au monde. L’autre, Kolo, avait nettement plus chaud, vissé sur un banc de touche en cuir. Non, ce n’est pas l’histoire d’un clan de suricates, mais celle de la famille Touré à Manchester. Plus au nord encore, le Sénégal s’est accaparé St James’ Park. La folie Papiss Demba Cissé a traversé l’année 2012 avec une extrême régularité, secondé par Demba Ba, un peu plus boudeur au fur et à mesure de l’année. Enfin, 2012, c’est la percée dans le paysage du foot anglais de Mohamed Diamé, un joueur franco-sénégalais déclaré perdu pour le foot en 2006 pour raisons cardiaques.
Les buts de Papiss :
10) Danny Hornby
En août 2012, l’existence de Danny Hornby va prendre une toute autre tournure. Monsieur a 22 ans, est fan des Red Devils et a eu le bon goût de tatouer « 96wne » (96 was not enough) sur son dos. Un message équivoque, en référence aux 96 morts de la tragédie d’Hillsborough. Un message qu’il a eu la présence d’esprit de diffuser sur son Twitter. Depuis, Danny se cache, la famille de Danny a changé d’adresse et un supporter des Reds a posté sur le compte désormais fermé d’Hornby : « Ce serait ironique que la police réussisse à identifier ton corps grâce au tatouage. » Ce cher Danny est toujours caché quelque part en Grande-Bretagne.
Peuvent être cités : le conte Carlos Tévez, la blessure de Per Mertesacker contre Sunderland, Clint Dempsey l’Américain qui manque à Fulham, Stuart Holden l’Américain qui a manqué à Bolton, les fulgurances et rush d’Hatem Ben Arfa, sans oublier le mariage du prince William et Kate Middleton.
Par Ronan Boscher à Manchester