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Top 10 : ils ont été les gentils de l’année

Par Eric Carpentier
7 minutes
Top 10 : ils ont été les gentils de l’année

Depuis 1987, la FIFA décerne le prix du fair-play. Un oxymore qui embarque pour un tour du monde des comportements les plus cool. Rafraîchissement.

1. Supporters de Dundee United (1987)

En 1987, le Dundee United FC braque le RC Lens, le FC Barcelone et le Borussia Mönchengladbach pour forcer les portes de la finale de Coupe de l’UEFA, contre l’IFK Göteborg. 1-0 en Suède, 1-1 en Écosse, insuffisant pour embarquer le trophée. Malgré la déception, les 21 000 supporters rassemblés au Tannadice Park fêtent leur équipe. Ce qui paraît normal pour un club ayant réalisé le plus grand exploit de son histoire et récompensé du premier prix du fair-play. Un œil au contexte permet de mieux saisir la satisfaction de l’instance internationale : le hooliganisme gangrène le football britannique, le drame du Heysel deux ans auparavant est encore présent, les clubs anglais sont suspendus de compétitions européennes. Alors, quelques paires débordant de kilts joyeux valent bien un prix de bonne conduite.

2. Frank Ordenewitz (1988)

Frank Ordenewitz est un mec qui ignore les conventions de son époque. Un type qui n’hésite pas à quitter son Allemagne pour s’en aller jouer au Japon dès 1993, jusqu’à devenir le meilleur buteur de la J League un an plus tard, avec 30 buts en 40 rencontres sous les couleurs du JEF United Ichihara. Mais le principal fait d’armes de l’international ouest-allemand date du 7 mai 1988. Alors joueur du Werder Brême, Ordenewitz fait main en pleine surface. L’arbitre ne moufte rien et accorde un corner au FC Cologne. Devant les protestations du onze du bouc, Frank avoue qu’il a bien mis la main. Le corner se transforme en penalty, et Cologne l’emporte 2 à 0. Une victoire qui n’entravera ni la marche vers le titre du Werder, ni le transfert en fin de saison de l’ami Franky au… FC Cologne. La routourne est bouclée.

3. Supporters de Trinité-et-Tobago (1989)

Les Socca Warriors ont le nom le plus cool au monde. Dans les années 80, les Trinidadiens dominent définitivement le game du blase avec le Strike Squad, génération à laquelle il ne faut qu’un nul pour rejoindre la Coupe du monde en Italie. Las, face aux États-Unis et dans un stade surchargé de 30 000 supporters, le membre du Commonwealth s’incline 1-0. La foule reste calme, et la FIFA de décerner le prix du fair-play à un tel flegme. Une performance d’autant plus remarquable que les insulaires ont un historique d’entubage sérieux : en 1973, déjà dans la Coupe des nations de la CONCACAF (désormais Gold Cup), ils se font refuser cinq buts dans un match décisif et perdu 2-1 contre Haïti. Les arbitres de la rencontre seront suspendus à vie, et les Socca Warriors prendront leur revanche d’une qualification pour la Coupe du monde 2006, devenant le plus petit État au monde à participer à une phase finale. Minus et Cortex.

4. Jozef Zovinec (1997)

On connaît Gary Lineker, ses 48 buts en sélection, ses 15 ans sans carton et sa chiasse en plein match. Plus fort que Mister Nice Guy, il y a le Slovaque Jozef Zovinec : 60 années de football amateur sans jamais ramasser une biscotte. La Fédération slovaque en informe son aînée et, en 1997, l’année de son départ à la retraite, celui qui doit jouer au foot avec le sourire de Jackie Chan ramasse le trophée du fair-play, conjointement aux supporters irlandais (exemplaires dans leur défaite face à la Belgique) et à Julie Foudy. Un digne héritier de Josef Masopust.

5. Julie Foudy (1997)

Julie Foudy est le genre de fille agaçante : 271 capes avec la team USA dont elle est capitaine quatre ans durant, inscrite au Hall of Fame du coin, elle est aussi diplômée de l’université de Stanford, impliquée dans la lutte contre le travail des enfants, et globe-trotteuse. En 1997, elle part au Pakistan s’informer sur le travail des mineurs et vérifier que son sponsor ne verse pas dans la pratique. Pour cela, la FIFA la récompense. Et pour parfaire son coefficient d’énervante perfection, elle devient ainsi la première femme et le premier Américain à recevoir le trophée. Julie is not a bitch, bitch.

6. Lucas Radebe (2000)

Quand un homme né à Soweto devient capitaine de la sélection sud-africaine et du Leeds 4e, puis 3e de Premier League en 99 et 2000, il doit avoir quelques qualités morales. Et quand Nelson Mandela dit de lui qu’il est « (son) héros » , il mérite probablement l’attention. Une implication constante de The Chief dans les campagnes contre le racisme ont valu au Bafana le trophée du fair-play de l’année en 2000. Mais sa plus grande action reste sans doute celle d’avoir été black captain d’une équipe où évoluaient Jonathan Woodgate et Lee Bowyer. Et le plus bel hommage vient des buveurs du Yorkshire qui, en 2008, ont plébiscité le nom de Radebeer pour la nouvelle mouture d’une brasserie locale. Cheers, mate.

7. Paolo Di Canio (2001)

Non, ce n’est pas un homonyme, oui, la FIFA a bien honoré celui qui dit « être fasciste, pas raciste » . Mais ce n’est pas pour cette subtile distinction que le bouillant Italien reçoit le trophée des mains de Don Blatter. Si un lever de main intempestif est bien en cause, celui-ci a pour but d’intercepter un centre de sa propre équipe. En décembre 2000, alors joueur de West Ham, il affronte Everton. Sur une attaque londonienne, le gardien liverpuldien Paul Gerrard se blesse en dehors de sa surface. Les Hammers n’en ont cure et continuent d’attaquer. Sauf que l’autre Paul en décide autrement et s’empare autoritairement du ballon, à pleines mains. Il est félicité pour son geste du terrain aux plus hauts niveaux. Trois ans avant, Paolo prenait onze matchs pour avoir bousculé un arbitre suite à son expulsion. Il n’y a pas qu’Hatem Ben Arfa qui peut changer.

8. Communauté d’Iquitos (2005)

En 2005, le Pérou accueille la Coupe du monde U17, celle qui révèle Anderson, Giovani dos Santos ou Carlos Vela. Iquitos est la seule ville située à l’est de la cordillère des Andes à recevoir les joueurs. Une région d’Amazonie où le foot est bien implanté, avec ses terrains au centre de chaque village. Or, dans le coin, les tournois internationaux ne sont pas légion. Les locaux construisent donc un stade tout neuf en un temps record, puis font la fête à chaque équipe leur rendant visite, célébrant ainsi le Costa Rica malgré sa victoire contre le Pérou, ou la Corée du Nord finalement vaincue par le Brésil. Un tournoi lors duquel ladite Corée emporte le trophée du fair-play, tandis que la communauté d’Iquitos repart avec celui de l’année. Il n’y a plus de petites équipes.

9. Les fédérations de Turquie et d’Arménie (2008)

Dire des relations turco-arméniennes qu’elles sont tendues relève de l’euphémisme. Depuis 1991 et l’indépendance de l’Arménie, les deux pays ont quelques difficultés à discuter autour d’un verre de raki. Un refus de relations diplomatiques officielles sur fond de génocide et de Haut-Karabagh. Alors, quand, le 6 septembre 2008, la Turquie doit aller jouer un match de qualifications à Erevan, on peut s’attendre à quelques piques à rendre vert Jean-Michel Aulas. Il n’en est rien : le président Serzh Sargsian invite son homologue Abdullah Gül à assister au match, et ce dernier passe huit heures dans la capitale arménienne. Nicolas Sarkozy félicite « l’initiative historique » – l’histoire ne dit pas s’il est parvenu à se glisser sur la photo officielle – et la FIFA fait péter le trophée. Ce jour-là, deux autres rencontres opposèrent des nations alors sans relations officielles : Cuba vs États-Unis et Soudan vs Tchad. Emmenez-les au bout de la terre.

10. Les volontaires de la Coupe du monde 2014

Le dernier prix en date revient à tous ceux qui ont permis au monde de danser au rythme des cachaças entre deux matchs de football. Une récompense collective remise en janvier 2015 par le secrétaire général de la FIFA de l’époque, Jérôme Valcke, sur ces mots pleins de bons sentiments : « Ces milliers de personnes remarquables montrent l’exemple pour tous. (…) Ils sont une source d’inspiration, et, sans eux, nous ne parviendrions pas à organiser nos événements dans le monde entier. » Le même mec qui, deux mois auparavant, se disait favorable à « un moindre niveau de démocratie » . Et qui, quelques mois plus tard, se retrouve submergé par le scandale au sein de son organisation. La fête est finie, Jérôme. Les autres, rendez-vous en février à Rio.

Auraient pu figurer dans ce top : Jorginho, Glassmann, Weah, les fédérations d’Iran et des USA, le FC Barcelone, Bobby Robson, l’équipe féminine U17 d’Haïti, la fédé ouzbek, sa consœur afghane… mais pas la FIFA.

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Par Eric Carpentier

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