ACTU MERCATO
Top 10 : Ils ont changé d’avis au dernier moment
C'est peut-être le plus beau dribble de Younès Belhanda depuis deux ans. Après avoir signé au Dynamo Kiev, l'ex-Montpelliérain aurait changé d'avis dans la nuit de dimanche à lundi. Finalement, le Marocain découvrira bel et bien les joies du championnat ukrainien. D'autres avant lui avaient aussi retourné leur veste. Souvenirs.
Gouffran, trop bon pour Paris
Il y a très longtemps, dans une galaxie lointaine, Yoann Gouffran était un jeune joueur très prometteur. Ses performances remarquables à Caen lui valent alors de taper dans l’œil du PSG moribond de Paul Le Guen. Le flair légendaire du technicien breton le pousse à négocier tout l’été le transfert du Caennais, bloqué par le Stade Malherbe, alors que ce dernier hurle son désir de rejoindre la capitale. Quelques semaines après la reprise, un accord secret est trouvé en vue d’un transfert lors du mercato hivernal. « Gouffran, première recrue parisienne » titre ainsi Le Parisien du 17 novembre 2007. Tout semble alors réglé. Pourtant, le jeune attaquant ne se présente pas à la visite médicale. Il faut dire qu’à la trêve, le Stade Malherbe de Caen est alors quatrième de Ligue 1 tandis que le PSG, en crise, pointe à une dégueulasse 17e place. Finalement, l’âne de Buridan fait son choix : « J’ai décidé de rester à Caen jusqu’à la fin de la saison. Tout le monde sait que le PSG connaît une période difficile. Je préfère donc rester ici pour m’épanouir. » Humiliés par un joueur de seconde zone, les dirigeants parisiens se tournent finalement vers les deux buses brésiliennes Éverton Santos et Souza, qui signent pour six millions d’euros fin janvier. Joga Bonito.
Berbatov et l’avion vide
C’est ce qu’on appelle poser un énorme lapin. En août 2012, alors que Manchester United cherche à virer les joueurs inutilisés de son effectif, un accord est trouvé entre le club de Sir Alex et la Fiorentina pour le transfert de Dimitar Berbatov. Autorisée à négocier avec le Bulgare, la Viola met les petits plats dans les grands en réservant au joueur et à son agent deux billets d’avion – classe affaire, bien entendu – pour venir parapher le contrat à Florence. Seulement voilà. Quand l’appareil arrive sur le sol italien, les dirigeants de la Fio constatent avec stupéfaction… que Dimitar n’est jamais monté dedans. Approché par la Juve, Berbatov a décidé au dernier moment de marchander avec les Bianconeri, avant de finalement rejoindre Fulham, qui lui proposait un meilleur salaire. Vexée, la Fiorentina a alors arrosé l’attaquant dans un communiqué : « Malgré ses qualités sportives et techniques, nous sommes heureux qu’il n’ait pas rejoint ce club, il ne mérite pas de représenter cette ville et ce maillot. » Ah oui, Berbatov a également dû rembourser les billets. Une sale histoire.
Hakan Yakin, une histoire de toubibs
Les supporters du PSG ne l’ont jamais vu jouer, mais ils s’en souviennent. À l’été 2003, le PSG cherche un meneur pour remplacer Ronaldinho, parti marquer l’histoire du foot à Barcelone. Coach Vahid a trouvé sa pépite : Hakan Yakin. Le Suisse sort d’une saison de malade avec Bâle et sera chargé d’alimenter Pauleta en bons ballons. Le 4 août, le type signe à Paris. Trois semaines plus tard, le club résilie le contrat. En cause, une sombre embrouille de médecins. Paris reproche au joueur d’être allé en Suisse se faire opérer des adducteurs par son pote le Dr Heinz Bühlmann quelques jours après sa signature. Colère du staff parisien, alors que le Pr Saillant avait émis un diagnostic différent et avait imposé au joueur un traitement adapté d’un mois. Pour ne pas avoir respecté les règles, le club se sépare du joueur. Mais d’après plusieurs médias suisses, le joueur était parfaitement conscient des conséquences de sa décision. « Trop naïf, il ne s’est rendu réellement compte de la réalité qui l’attendait à Paris qu’à son arrivée dans la capitale française. Il a eu un choc » , explique le journaliste Jacques Ducret. Le filou Hakan l’aurait-il fait exprès… ?
Park déserte sa chambre d’hôtel
À l’été 2011, Chu-Young Park sort d’une saison plus qu’honnête avec l’AS Monaco (12 buts en 33 matchs), mais le club est relégué en Ligue 2. Le Coréen trouve une belle porte de sortie avec Lille. Oui mais voilà, alors que tout est réglé et qu’il est attendu à Luchin pour passer la deuxième partie de sa visite médicale, les Lillois ne voient pas arriver le joueur. Se déplaçant à son hôtel, ils constatent que sa chambre est vide. Et pour cause : légèrement à poil après les départs tardifs de Nasri et Fàbregas, Arsenal fait une offre de dernière minute, acceptée par Monaco. Selon la légende, Arsène Wenger himself se serait ensuite chargé d’appeler le joueur dans sa chambre et de le convaincre de passer sa visite médicale… à Londres. Les Lillois l’ont dans le baba, et Aurélien Chedjou enrage sur Twitter : « Park file à l’anglaise. Il nous a eus ! » Côté Arsenal, on n’est pas peu fiers de ce coup de pute. « Nous sommes ravis d’avoir signé Chu. Il va ajouter un véritable plus à notre attaque et sera un ajout précieux à l’équipe » , déclare un Wenger pas franchement perspicace sur ce coup-là.
Totti, le choix du cœur
Francesco Totti, 36 ans, dont 24 sous le maillot de la Louve. Giallorosso pur souche, l’emblématique capitaine romain est un modèle de fidélité dans le football moderne. Et pourtant, en 2004, Francesco était à deux doigts de s’engager avec le Real Madrid. Si bien que même le vestiaire de la Maison Blanche avait été mis au courant par la direction. « Je voulais une grande équipe pour gagner et, à cette époque-là, les dirigeants de la Roma ne pouvaient pas me donner tout ce que je voulais. Si j’étais allé au Real Madrid, j’aurais gagné trois Ligues des champions, deux Ballons d’Or, beaucoup d’autres choses » , expliquait récemment le joueur, en toute humilité. Mais finalement, à l’heure de conclure, les sentiments l’ont emporté : « Le cœur a décidé de rester, heureusement. Quand ça se passe bien, c’est comme si tu étais le pape. L’amour que te donne cette ville de Rome, aucune autre ne te le donne. » C’est beau.
Alan Shearer, question de timing
Alan Shearer a eu l’une des plus belles carrières de l’histoire du foot anglais. Réussissant l’exploit d’avoir été élu meilleur joueur du siècle de deux clubs différents (Blackburn et Newcastle), le prolifique attaquant a pourtant bien failli ne connaître ni l’un ni l’autre. À l’été 1992, le joueur alors à Southampton est sur le point de rejoindre un certain Alex Ferguson (pas encore Sir) à Manchester. « C’était presque fait, je voulais y aller, mais ils m’ont dit d’attendre trois ou quatre semaines, le temps de rassembler l’argent. J’ai senti que s’ils me voulaient vraiment, ils m’auraient pris immédiatement. Donc j’ai choisi d’aller à Blackburn » , déclarera-t-il plus tard. United se tournera vers Éric Cantona quelques mois plus tard et Shearer plantera 112 pions en 138 matchs à Ewood Park, remportant au passage le titre en 1995. Quatre ans plus tard, bis repetita, l’attaquant est de nouveau annoncé à Manchester. Tous les détails sont réglés, mais il prend encore une fois tout le monde à contre-pied. Une offre de dernière minute de Newcastle, sa ville natale, le fait changer d’avis. « Si ce n’était pas par amour pour Newcastle, j’aurais signé à United. J’étais si prêt de le faire que j’avais déjà acheté ma maison à Manchester. » Alan Shearer, l’homme qui a mis deux râteaux à Fergie.
Briand, mauvais feeling
Comme celui de Bafé Gomis, le nom de Jimmy Briand est inscrit sur la liste des joueurs indésirables dans le bureau de Jean-Michel Aulas. Du coup, lors du dernier mercato hivernal, l’OL a tout fait pour refourguer Jimbo à un autre club. Ce club, ce devait être Monaco. Mais alors que Briand avait passé sa visite médicale sur le Rocher, le joueur a finalement fait demi-tour pour revenir à Tola-Vologe. Le 31 janvier. « Je ne peux pas tout dire mais, en gros, je ne le sentais pas et j’ai décidé de rentrer à Lyon » , a expliqué Briand après coup. « Ce n’est pas, comme j’ai pu l’entendre, un problème de visite médicale, parce que j’étais apte. » Peu enthousiaste à l’idée de jouer en Ligue 2, l’attaquant aurait en fait souhaité que l’option d’achat soit automatiquement levée en cas de montée de l’AS Monaco, une requête refusée par le club de la Principauté. Quant au retour dans le Rhône, il aurait été « en gros » plutôt mouvementé. On ne contredit pas Jean-Mimi.
Massimo Oddo, le Bayern plutôt que l’OL
Massimo Oddo à Lyon, c’était la petite idée de l’OL à l’été 2008. Le latéral droit du Milan AC était fortement pressenti depuis plusieurs jours du côté de Tola-Vologe. Jean-Michel Aulas, chaud comme la braise, avait même dépêché un jet privé pour aller chercher l’expérimenté défenseur en Lombardie, afin de passer sa visite médicale et parapher son contrat. Hélas, le joueur ne foulera jamais la terre rhodanienne. Quelques heures avant de concrétiser le transfert, Massimo Oddo, sollicité en dernière minute par le Bayern Munich, fait volte-face. Le club allemand lui propose des perspectives sportives et financières supérieures, et l’Italien se laisse convaincre aussi facilement qu’une adolescente un peu éméchée. « Je respecte l’OL, mais le Bayern, c’est le Bayern. C’est un club qui fait partie depuis longtemps des six meilleures écuries européennes, avec une grande tradition de titres. Et la Bundesliga est plus attractive. » C’est donc ça, se prendre un camouflet. Enfin bon, pas de quoi regretter tellement cette girouette, puisque Lyon pouvait encore compter à l’époque sur l’Italien Fabio Grosso. Grosso modo la même chose qu’Oddo. Mais à gauche.
Sébastien Puygrenier, presque Vert
Le 26 juillet 2008, Sébastien Puygrenier est pratiquement stéphanois. Nancy, son club, a donné son accord pour un transfert de 4,5 millions d’euros. Le divin chauve a même visité les installations du club du Forez. Oui, mais ça, c’était avant. Avant que le Zénith St-Pétersbourg ne décide de faire capoter la transaction en adressant juste à temps un chèque éloquent de 6 millions d’euros à Nancy et un salaire mirobolant à Puygrenier, qui n’en méritait pas tant. « Dans la nuit de samedi à dimanche, je n’ai pas fermé l’œil. J’ai repensé à la proposition du Zénith. À la possibilité de jouer dans un club très ambitieux, avec de grands joueurs. Évidemment, l’aspect financier entre aussi en compte. La proposition est énorme. C’est impossible de refuser. » Puygrenier met donc un gros lapin à Laurent Roussey et file en Russie, laissant les dirigeants stéphanois verts de rage. Il ne s’imposera jamais au bord de la Baltique, mais remportera tout de même la Supercoupe d’Europe face à Manchester United. Un peu plus bandant qu’un seizième de finale de Coupe de la Ligue 2009.
David Beckham, ça s’en va et ça revient
Un an avant sa retraite dorée au PSG, l’icône anglaise sponsorisée tous azimuts a mis un sacré vent au club parisien et à la presse hexagonale. Tous les quotidiens l’annonçaient depuis le mois de septembre : le Spice Boy allait signer au PSG, c’était fait. Et de s’intéresser déjà pendant de longs mois aux retombées marketing d’un tel investissement. Pourtant, le 3 janvier 2012, alors que Kombouaré vient d’être débarqué et que Paris intronise en grandes pompes Carlo Ancelotti, la nouvelle tombe : l’international anglais ne viendra pas. Pire, il rempile même une saison avec le Los Angeles Galaxy. Un couac retentissant pour la direction parisienne, forcément « déçue » , qui justifie la décision de l’homme-sandwich par des « raisons familiales » . C’est toujours la faute de Victoria.
Bonus : le râteau de Malbranque
L’histoire est encore dans toutes les têtes. Ok, Steed Malbranque ne s’est pas dégonflé au dernier moment et a bien signé à Saint-Étienne ce 3 août 2011. Mais bon, vingt-six minutes de jeu plus tard (contre l’OM), le milieu de terrain décide de mettre les voiles à la surprise générale. « Je n’avais pas de plaisir aux entraînements. Je ne voulais pas rester dans mon coin et prendre le chèque à la fin du mois. Avant que je signe, tous les voyants étaient au vert, je pensais faire le bon choix. Mais après trois semaines, je me suis rendu compte que j’avais peut-être fait une erreur. Je n’ai aucun problème de santé, aucun problème familial. Mais peut-être envie de souffler un peu, de faire un break » , se justifie-t-il. On parle de retraite. Mais le break en question ne durera qu’un an, le temps de s’engager le 25 août 2012 avec l’ennemi lyonnais. Et gratuitement, s’il vous plaît.
Par Christophe Gleizes, Clément Chaillou et Benjamin Jeanjean.