- Blessure Falcao
- Soner Ertek
Top 10 : Ils ont blessé une star
Depuis mercredi et son tacle sur Falcao, Soner Ertek est devenu l'homme le plus détesté de Colombie. Le défenseur de Chasselay n'est pas le premier à être passé à la postérité pour avoir blessé une star du football.
Richard WightVictime : Luc Nilis
« J’ai joué avec de grands joueurs, dans ma carrière, Figo, Romario, Zidane, Rivaldo, Djorkaeff, Raúl. Mais le meilleur, c’est Luc Nilis. » Une phrase pleine de sens pour les amoureux des années 1990 et des coups de canon de Lucky Luc. Et si Ronaldo était sans doute le plus grand admirateur du joueur belge, le jeune Richard Wright qui officie ce jour de septembre 2000 dans les cages d’Ipswich Town l’était sans doute un peu moins. Pour lui souhaiter la bienvenue en Angleterre, le portier britannique lui fracturera la jambe. À 33 ans et après avoir écumé les pelouses des plats pays d’Anderlecht à Eindhoven, la carrière de Nilis s’arrête après trois petits matchs et un but en Angleterre. À l’inverse, Richard Wright connaîtra cette année-là une furtive mais non moins glorieuse sortie de l’anonymat grâce à plusieurs sélections avec l’équipe d’Angleterre.
Richard Vanigli Victime : Francesco Totti
Alors qu’on joue seulement que depuis 11 petites minutes dans ce match entre l’AS Rome et Empoli en ce mois de février 2006, c’est le moment choisi par Richard Vanigli pour venir sécher violemment et par derrière Francesco Totti. La fracture du péroné gauche subie par l’idole de la Roma fera trembler toute l’Italie pendant les 114 jours qui précéderont le début de l’aventure italienne en Allemagne. Et si Totti sera finalement rétabli à heure et à temps, Vanigli passera, lui, la majorité de sa carrière à se trimbaler une étiquette, pas vraiment volée, de boucher sanguinaire.
João Morais Victime : Pelé
« J’ai commencé le travail. Morais l’a terminé. » Une phrase qui résume à elle seule la Coupe du monde 1966. Double tenant du titre, le Brésil de Pelé se présente en grandissime favori en Angleterre fier de ses deux derniers titres de champion du monde (58’ et 62’). Suffisant pour faire de Pelé l’ennemi public numéro un. Ainsi, après avoir été bien malmené par le Bulgare Dobromir Zhechev lors du match inaugural de cette poule C, Vicente Italo Feola, sélectionneur des Auriverde, décide de faire respirer sa vedette contre la Hongrie. Un non-sens pour la majorité des Brésiliens, une évidence médicale pour beaucoup. Quatre jours plus tard, Pelé est titularisé contre le Portugal. L’occasion d’assister en direct à la télévision à l’œuvre destructrice de Portugais prêts à tout pour vaincre le Brésil. La mission sera finalement accomplie par João Morais. Le Brésil est éliminé (défait 3-1), le Portugal accède aux quarts de finale. Well done !
Martin TaylorVictime : Eduardo
Arrivé à Arsenal en juillet 2007 avec une réputation de futur grand, Eduardo Alves da Silva tombera trop vite sur la raideur typiquement british de Martin Taylor pour réellement éclore au plus haut niveau. En même temps, se farcir un mec qui a trimbalé sa carcasse entre Blackburn, Birmingham et Watford avec un gros numéro 4 sur le dos pendant plus de quinze ans avant même d’avoir passé le cap des six mois sur l’île, ça ne sentait forcément pas très bon. La suite n’est que trop connue. La pépite croate ne touchera plus jamais le cuir comme avant, attendra plus d’un an avant de revoir la couleur d’un billard anglais et s’en ira dans le plus parfait anonymat au Shaktar Donestk dès l’été 2010. Martin Taylor, lui, dans un environnement plus favorable au découpage en règle, dans l’antichambre de la Premier League.
Jay McEveleyVictime : Djibril Cissé
Jay n’a pas 20 ans lorsque sa carrière bascule un soir de 2004. Le jeune défenseur de Blackburn affronte les Reds de Liverpool et ne sait pas encore que sa pogne va faire le tour du monde. À l’époque, Djibril vient de rejoindre Liverpool et n’a jamais aussi bien réalisé son combo « sprint-frappe de mule » que la saison précédente (28 buts pour Auxerre). Alors lorsque le Français déboule côté droit, Jay se prépare au pire. Dépassé par la vitesse folle de la Djib’, il s’accroche, lui caresse l’épaule et finit par intercaler sa jambe dans les pinces de l’attaquant. Un geste aux conséquences dramatiques : rugissant de douleur, son adversaire vient de sentir son tibia gauche céder, l’éloignant des terrains pendant plus de 6 mois. Depuis ce fait d’armes, Jay traîne sa repentance dans les bas-fonds des championnats anglais (Burnley, Ipswich, Derby County et désormais Swindon Town). Un retour à l’anonymat pour celui qui aura eu besoin d’une troisième jambe pour connaître son heure de gloire. Comme son cousin Claude.
Zheng ZhiVictime : Djibril Cissé
Revenu de l’enfer, Djibril Cissé tient sa revanche : il s’envolera pour l’Allemagne pour participer au Mondial 2006. Sélectionné par Raymond Domenech, il dispute, à quelques encablures du départ, un dernier match de préparation face à la modeste Chine. La sélection compte pourtant dans ses rangs un joueur bien décidé à faire du milieu son empire. Zheng Zhi, à l’époque membre de l’armada du Shandong Luneng, reprend un costume étrenné par Jay McEveley deux ans plus tôt et rejoue la scène avec une précision chirurgicale. Histoire d’y ajouter sa patte, il décide tout de même de changer de jambe et brise la tige droite du décoloré, anéantissant du même coup ses rêves de gloire internationale.
Aldo DuscherVictime : David Beckham
Le 10 avril 2002, opposé au Deportivo La Corogne en quart de finale retour de la Ligue des champions, le Manchester de David Beckham s’avance avec un avantage de deux buts acquis à l’extérieur. Sereins, les Mancuniens retrouvent pourtant un adversaire mort de faim et peu avare en tacles à la gorge. Désireux de donner à la rencontre des accents de guerre des Malouines, l’Argentin Duscher se charge de découper le Spice Boy dès la 20e minute. Un attentat suivi d’une sortie sur civière qui déclenche un mini-cataclysme Outre-Manche. Et si le défenseur avait intentionnellement séché le blondinet dans le but de l’écarter de la confrontation de groupe entre sa sélection et les Three Lions lors de la Coupe du monde ? Refusant dans un premier temps de s’excuser, Duscher s’attire les foudres des tabloïds avant de s’y soumettre : « Évidemment, je ne pensais pas que cela aurait tant d’impact. Je ne l’ai pas fait pour le blesser » . Remis à temps pour l’évènement, David obtiendra sa vengeance en contribuant à l’élimination de l’Argentine au premier tour grâce à un but sur penalty. Mais pour Duscher, la vie ne sera jamais plus la même. Santander, Séville puis l’Espanyol accueilleront le joueur avant une triste pige à Chypre.
Andoni GoikoetxeaVictime : Diego Maradona
Sans doute LE tacle le plus célèbre que les moins de 20 ans se doivent de connaître. Alors qu’il effectue ses premiers pas en Europe sous les couleurs du FC Barcelone, Diego Maradona reçoit un traitement de faveur de la part des défenseurs espagnols. Taclé, séché, découpé, l’Argentin essuie les coups mais se relève sans cesse. Jusqu’à Andoni Goikoetxea. Le rugueux défenseur de Bilbao se charge d’offrir un peu plus de souplesse à la cheville d’El Pibe de Oro le 24 septembre 1983 et l’écarte pendant 3 mois des terrains. Les retrouvailles entre le « Boucher » et Diego en mai 84 sont explosives. Une avalanche de coups de latte, des high kicks en pagaille : cet épisode marque la fin de l’aventure espagnole de Diego. Fier de son forfait, Goikoetxea (qui demande à être payé pour revenir sur cet épisode) conserve toujours avec soin l’un de ses fétiches « Voilà la chaussure que j’ai utilisée pour découper le grand Diego. » . Sacré souvenir.
Stephen HuntVictime : Petr Čech
Un petit corps, une drôle de ganache, des cheveux frisés et un parcours long, voire pénible : Stephen Hunt a tout d’un Hobbit de la Comté. Sauf que depuis ce 14 octobre 2006, l’Irlandais est plus dans l’œil du cyclone des supporters de Chelsea que dans l’œil de Sauron. À la recherche de son précieux, un premier but en Premier League ce 14 octobre 2006, le petit homme de Reading fonce sans réfléchir devant un Petr Čech sorti loin de ses buts et déjà en possession du ballon. Plus maladroite que méchante, la collision entre le nabot et le géant fait des dégâts puisque le portier Čech, totalement inconscient, est victime d’une fracture du crâne. Pointé du doigt par les supporters des Blues, Hunt reçoit des menaces de mort et ne passe pas loin de la chasse à l’homme. Une traque qui expliquerait peut-être la suite de sa carrière passée dans des clubs de seconde zone, quelque part entre Hull, Ipswich ou encore Wolverhampton. En revanche, l’histoire ne dit pas si Hunt touche des royalties de l’équipementier qui fournit ses casques à Petr Čech.
Kévin-Price BoatengVictime : Michael Ballack
Vingt-deux acteurs sur la pelouse et il ne manque que Jason Statham pour que cette finale de FA Cup entre Portsmouth et Chelsea soit un film de Guy Ritchie. Le calendrier indique la date du 18 mai 2010, une époque où la pastèque de Kevin-Prince Boateng n’était pas encore dans le Guinness Book. On dispute la 35e minute de la rencontre quand le Ghanéen, en retard, sèche l’Allemand au corps de verre. Éternel loser, Ballack loupera évidemment le Mondial Sud-Africain. Mais l’ironie du sort, outre le fait que Boateng soit né à Berlin, c’est la rencontre à venir entre l’Allemagne et le Ghana lors de la Coupe du monde 2010. Dès lors, les amoureux de la Mannschaft s’emballent, parlent de « contrat » sur la tête de leur milieu de terrain et créent même des groupes appelés « Anti-Boateng » ou « 82 millions contre Boateng » . Finalement, leur meilleur coup pour se venger, c’était quand même de demander à Luis Suárez de se muer en gardien.
par MG, RG et SB