- Journée mondiale contre l’homophobie
Top 10 : Homophobie dans le football
Football et homosexualité font difficilement bon ménage. Officiellement du moins. Petit florilège des plus vilaines déclarations en la matière : garanti sans Nicollin et sans doute validé par Christian Vanneste. Pour les plus sensibles, sac à vomi indispensable.
1 – Eucharia Uche
Déshonneur aux dames. Eucharia Uche en l’occurrence. Sélectionneuse de l’équipe nigériane féminine, elle avait martelé lors du dernier Mondial sa lutte contre le lesbianisme plutôt que sa conception du football dans les colonnes du New York Times : « Depuis que je suis sélectionneuse, le problème est réglé. Il n’y a plus de joueuses lesbiennes dans mon équipe. » Le saphisme – « ce mode de vie sale » – aurait donc été banni et, d’après Uche, les résultats seraient concluants : « Elles sont beaucoup plus concentrées comme ça et savent que le football peut leur apporter la renommée, le bonheur et l’amusement. L’homosexualité détruit tous ces espoirs. » Bien des efforts non récompensés puisque le Nigeria n’atteignit pas les quarts de finale…
2 – David Ginola
Alors oui, l’année dernière David Ginola posait fièrement en Une de Têtu avec une accroche comme une promesse présidentielle : « Je serai aux côtés des joueurs faisant leur coming out. » Une démarche rédemptrice à mettre en perspective avec une perte de balle suite à un mauvais centre sur le plateau du Grand Journal : « Dans les attitudes, je n’ai jamais vu quelqu’un [un homosexuel] qui ressemblait de près ou de loin avec des manières de quelqu’un du côté obscur de la force (sic) » . Et si, en plus, il parle bulgare…
3 – Marcello Lippi
Faire cohabiter une vingtaine de mecs à l’étranger est l’une des périlleuses missions d’un sélectionneur. Au moment de coucher sa liste, l’idée que ses ouailles prennent du bon temps ensemble le temps d’une mise au vert n’effleure pas l’esprit de Marcello Lippi : « Je crois que, parmi les joueurs, il n’y a pas d’homosexuels. En 40 ans de carrière, je n’en n’ai jamais rencontré et on ne m’en a jamais parlé. » A croire que ses adjoints ont mal fait leur boulot.
4 – Didier Deschamps
En 2007, Deschamps est entraîneur de la Juve. Sa mission : redresser la Vieille Dame alors en sale état en Serie B. Mais lorsque ses joueurs enfilent un maillot rose pour fêter la montée, la Desch’ voit rouge : « Cette couleur ne me plaît pas, parce qu’en France, c’est la couleur des gays. » S’il avait été cycliste, Deschamps aurait tout fait pour ne pas remporter le Giro.
5 – Jorge Fossati
Sélectionneur de l’Uruguay entre 2004 et 2006, Jorge Fossati n’entraînera sans doute jamais le Paris Foot Gay. La raison ? Une vilaine déclaration : « Un joueur homosexuel ne doit pas être dans un groupe professionnel. Il existe certaines normes qui doivent être sauvegardées ! »
6 – Rudi Assauer
Outre-Rhin, Rudi Assauer n’est pas n’importe qui. On parle d’un manager capable de rajouter des lignes de palmarès à Schalke 04. Désormais agent de joueurs, il avait décidé en 2010 de se farcir la communauté homosexuelle : « Si un joueur m’avait dit qu’il était gay, je lui aurais demandé de changer de travail. Peut-être dans les autres sports peuvent-ils l’être, mais ils n’ont pas leur place dans le football. » Le bonhomme sait de quoi il parle : il a eu affaire à un masseur gay. C’était à Brême. Récit : « Je suis allé le voir et je lui ai dit : « Garçon, fais-moi une faveur et va te chercher un autre travail. » » Une carrière de RH lui tendait les bras.
7 – Hélio dos Anjos
Entraîneur brésilien pigiste au CV de trois pages, Hélio dos Anjos est bouillant. A Goias, il recruta Fernandao, ex-grande gigue marseillaise, afin de dynamiser une attaque atone. Joie des supporters et de la direction, seulement le vestiaire ne voit pas d’un bon œil ce crâne enfoncé par Heinze en son temps. Des états d’âme qui n’ont pas lieu d’être pour Hélio dos Anjos qui crachote : « Je ne travaille pas avec des homosexuels, je travaille avec des hommes. »
8 – Eduardo Berizzo
Berizzo à l’OM, c’était le coup de poker de Courbis. Venu remplacer Laurent Blanc, l’Argentin ne resta qu’une saison et tomba aux oubliettes. Par la suite, Berizzo imputera cet échec aux orientations sexuelles des autochtones : « J’ai quitté Marseille en raison du nombre important d’homosexuels qui se trouvaient là-bas. Je me sentais comme quelqu’un d’étrange au milieu d’eux. C’est incroyable qu’un problème aussi grave que l’homosexualité soit perçu d’une façon aussi naturelle en France. » Car oui, il préférait définitivement taquiner le ballon « avec un drogué plutôt qu’avec un homosexuel » . Sait-il seulement que des homosexuels peuvent aussi se droguer ?
9 – Nicola Legrottaglie
Fervent catholique, Nicola Legrottaglie n’aurait pas été en faveur du Pacs et se serait, à coup sûr, mis à sangloter aux côtés de Christine Boutin. Car, contrairement aux homophobes bas de plafond, l’Italien puise son incompréhension dans les pages de la Bible : « Dieu dit qu’un homme et une femme sont nés pour être une seule chose et faire grandir des enfants. Si deux hommes veulent être ensemble, je les respecte, mais je ne suis pas d’accord. Dieu aime chaque créature, mais n’aime pas le péché. » Amen ?!
10 – Vlatko Marković
Pas le plus connu de la liste, Vlatko Marković est le président de la Fédération croate. Un règne qui ne sera pas marqué du sceau de l’ouverture d’esprit. Au contraire. Le septuagénaire a estimé qu’il était impossible qu’un joueur gay porte le maillot à damier sous sa présidence. Mais selon lui, le risque est minime car « seulement les gens sains jouent au football » . L’homme se rassure comme il peut…
Par Adrien Rodriguez Ares