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Top 10 : Histoires de bordels et maisons closes
Alors que la phase finale de la Coupe du monde approche, ce sont autant d'équipes et de supporters du monde entier qui, éliminés par la dure loi du sport, vont bientôt quitter le Brésil. Et pour les prostituées et les bordels du pays, ce sont autant de clients en moins… Que l'on soit pour ou contre ce pic ponctuel du tourisme sexuel, retour sur dix histoires intimes qui relient le football à l'industrie du plus vieux métier du monde. Avec beaucoup d'Anglais dedans.
1/ Bordel, vidéos pornos et fausses pièces d’or
Légende d’Arsenal des seventies, Peter Storey est aussi connu pour son image de joueur rugueux que pour son après-carrière de hors-la-loi. Après avoir raccroché les crampons à la fin des années 70, cet ancien international anglais a ensuite fabriqué de fausses pièces d’or (3 ans de prison), tenté de faire entrer en Angleterre vingt vidéos pornos qu’il avait préalablement cachées dans sa roue de secours (28 jours de prison) et même tenu un bordel à Londres. Une petite entreprise, baptisée le Jolly Farmes, pour laquelle il écopa de six mois d’emprisonnement et de 700 livres d’amende. « C’était une époque où les joueurs de foot aimaient bien investir dans les pubs, se souvient-il. À l’alcool, moi j’ai rajouté des filles. Alors en plus de mon addiction au sexe, je suis devenu aussi alcoolique. (…) Mais comprenez bien que je n’ai jamais été un génie du crime. Plutôt un ancien footballeur fou avec plus d’argent que de bon sens… »
2/ « Le plaisir avant tout »
En mars 2009, une affaire judiciaire inquiète la paisible ville de Jerez de la Frontera, ville espagnole située au sud de l’Andalousie, dans la province de Cadix. Une histoire de coups de feu tirés sur la porte d’entrée du plus gros bordel de l’agglomération. Ce sont les voisins qui ont alerté la police. Un suspect ? Joaquín Bilbao, président de Xerez, le club de football de la ville, qui aurait été aperçu sur les lieux au moment de l’incident à bord d’une voiture avec chauffeur. Après quelques heures de garde à vue, ce dernier est relâché faute de preuve. Mais il préfère tout de même démissionner de son poste de dirigeant, par peur du scandale, puis passe par la case confession dans la presse locale : « Je ne suis pas l’auteur de ces coups de feu, mais j’ai bien passé la nuit dans cet établissement. Pourquoi vous mentirais-je ? J’ai la conscience parfaitement tranquille… Ma vie est rythmée par le plaisir, et le plaisir avant tout. »
3/ « Une femme qui se trémousse sur une barre en métal »
Plombée par la crise économique, la Grèce, et plus précisément son football, cherche désespérément à renflouer ses caisses. À tout prix ? En janvier 2013, Yiannis Batziolas, présidente du club de Voukefalas basé à Larissa, qui a besoin de plusieurs milliers d’euros par an pour faire vivre son club, demande un coup de main financier aux propriétaires de deux maisons closes locales. Requête acceptée, mais une seule condition : que les joueurs arborent désormais sur leurs liquettes rose bonbon les logos des deux boxons ; l’un dans le dos, l’autre sur le torse. En 2009, plus au nord, l’équipe allemande du RSV Göttingen entreprend le même genre de partenariat. Sans grande certitude : « Soyons honnête, nous n’allons pas tenir longtemps avec un sponsor sur notre maillot représentant une femme qui se trémousse sur une barre en métal, assure le président Burkhard Bartschat. Après, oui, c’est la vraie vie. Les gens doivent grandir ! »
4/ Enlèvement, Newcastle et Mary Poppins
168 ans d’existence et 2,8 millions d’exemplaires écoulés en moyenne chaque année. Voici, en chiffres, ce que l’on retiendra du passage dans les kiosques du tabloïd News of The World, le journal le plus vendu dans l’histoire du Royaume-Uni, avant de disparaître en juillet 2011 suite à une affaire d’écoutes téléphoniques. Une extraordinaire longévité que le canard doit à la révélation de nombreux scoops, dont les plus retentissants sont à mettre au crédit de son journaliste vedette, Mazher Mahmoodn, surnommé le « faux cheikh » . Son astuce ? Ne jamais révéler son identité, s’infiltrer, jouer un rôle et, équipé de caméras, micros cachés et de sa plus belle djellaba, piéger au fil des ans des têtes couronnées, des politiques et des stars du football. En 1998, avant de découvrir que le prince Harry, troisième dans l’ordre de succession au trône d’Angleterre, avait déjà consommé des drogues, ou de divulguer un prétendu projet d’enlèvement de Victoria Beckham, sa nouvelle investigation vise les deux présidents du club de Newcastle, Freddy Sheperd et Douglas Hall. Sa couverture ? Celle d’un riche entrepreneur arabe qui souhaite investir dans le club. Et qui, histoire de décontracter l’ambiance et les premières négociations, convoque les deux dirigeants des Magpies dans un bordel à Marbella, en Espagne. Bonne pioche : bourrés jusqu’à la gueule, Freddy et Douglas confient benoîtement que « les supportrices de Newcastle sont toutes de thons » et s’attaquent même à leur attaquant star, Alan Shearer. « C’est le joueur le plus chiant du monde, nous l’appelons Mary Poppins » , découvre-t-on dans les colonnes de News of The World quelques jours plus tard… Une photo de Shepperd au bras de plusieurs prostituées pour illustrer l’article !
5/ « Le genre de gars qui aime ce qui brille »
Au départ, c’est un restaurant-bar à chicha huppé des Champs-Élysées, ouvert de 5 heures à 9 heures du matin en semaine, 10 heures le dimanche. Puis au fil des ans, le Zaman café s’est transformé en un haut lieu de la prostitution parisienne, avant de se faire une belle publicité avec l’affaire Zahia, en 2010. Un « lupanar » au sein duquel Abou, personnage de la nuit lyonnaise puis parisienne, a donc présenté la nouvelle égérie de Jean-Paul Gauthier à Franck Ribéry et Karim Benzema. Abou ? Un gros baratineur, le répertoire garni de numéros de peoples, candidat malheureux de la Nouvelle Star et auteur d’un unique single, J’aime regarder les filles qui marchent sur la plage, une reprise du chanteur des eighties Patrick Coutin. L’entremetteur parfait, en somme. « Il aimait les stars, et particulièrement les footballeurs, explique à cette époque une source proche de dossier dans 20Minutes. Il a ouvert la porte de ce milieu en rencontrant Hatem Ben Arfa lorsque ce dernier était en formation. » Selon les écoutes de la police, il aurait également passé de nombreux coups de fil à Sydney Govou pour lui demander de nombreuses places de match. « Il aimait fréquenter les joueurs connus, avec une tchatche incroyable. Le genre de gars qui aime ce qui brille. » Foutus sunlights.
6/ « Je n’avais pas encore couché avec Wayne »
« Pour Charlotte, que j’ai baisée en cette nuit du 28 décembre, beaucoup d’amour, Wayne Rooney. » Concis et « gentleman » , voici l’autographe que la star de l’équipe d’Angleterre a laissé à Charlotte Glover, une prostituée de 21 ans, en guise de souvenir après une nuit passée dans son lit. Nous sommes en juillet 2004. À cette époque, Rooney, à peine majeur, est déjà un grand habitué des bordels de Liverpool, sa ville natale. Son petit plaisir ? « Les femmes mûres, très mûres, et les combinaisons en latex » , confesse Patricia Tierney, 48 ans, un mois seulement après cette histoire d’autographe. Dans les colonnes du Sunday Mirror, cette réceptionniste d’un bordel local assure avoir longtemps aperçu le joueur de Manchester United en 2002. Elle se souvient : « Il est venu une bonne dizaine de fois, toujours coiffé d’une chapeau noir, histoire de passer incognito. » Malgré ses efforts, l’histoire finit par éclater au grand jour. Première victime des scandales sexuels de son mari, Coleen Rooney révèlera plus tard dans son autobiographie, Welcome to my world, avoir jeté sa bague de fiançailles à 30 000 euros dans les bois en apprenant la nouvelle. Avant de pardonner, une fois de plus : « Je peux le confesser aujourd’hui, mais la vérité c’est qu’à cette époque je n’avais pas encore couché avec Wayne, écrit-elle. J’avais à peine 16 ans et j’estimais être encore trop jeune et immature pour ce genre de relations. Nous passions plus notre temps au cinéma ou à la friterie. » Bon appétit.
7/ Chèvre, Chiliennes et tennis de table
« Une extraordinaire puissance sexuelle. » Les mots sont forts. Et signés Ruy Castro, le biographe de Garrincha, dans son livre The triumph and tragedy of Brazil’s forgotten footballing hero. À l’intérieur de cet ouvrage documenté, les révélations croustillantes sont nombreuses : on apprend notamment que la légende brésilienne a perdu sa virginité à l’âge de 12 ans… avec une chèvre ! Puis, au fil des pages, l’écrivain dépeint les coulisses de la Coupe du monde 1962, au Chili. À cette occasion, Hilton Gosling, médecin de l’équipe brésilienne, décide de visiter le plus gros bordel de Vina del Mar, cité balnéaire chilienne où la Seleção a installé son quartier général. Le « doc » a une idée derrière la tête : « Hilton était persuadé de l’importance des activités récréatives pour le corps et l’esprit de ses joueurs, écrit Ruy Castro. Si, lors du Mondial 1958, en Suède, les jeunes filles du Nord de l’Europe faisaient l’amour comme elles sucent des bonbons sucrés, les Chiliennes étaient plus conservatrices et timides. (…) Raison pour laquelle il s’est rapidement tourné vers des professionnelles. » Après avoir noté les noms de 24 filles de joie, Hilton retourne à l’hôtel et annonce la bonne nouvelle : chaque joueur a désormais le droit de passer ses après-midi en charmante compagnie, à condition d’être de retour avant 19 h et de laisser, pour chaque moment intime, un pourboire conséquent sur la table basse. Moment choisi par Garrincha, 13 enfants avec 5 femmes différentes sur son livret familial, pour prendre la parole : « Vous avez entendu la bonne nouvelle, les gars ? On sera bien mieux au bordel qu’à passer nos foutues journées à jouer au tennis de table ou aux dominos, non ? » Pour sûr.
8/ « Avram a besoin de massages »
Le massage thaï, ou massage thaïlandais, est une thérapie ancienne et traditionnelle asiatique pratiquée en Thaïlande, basée sur la stimulation de la circulation sanguine et le concept des lignes d’énergie liées au corps. En clair, le massage thaï est là pour libérer ces lignes d’énergies qui, lorsqu’elles sont bloquées, provoquent stress, fièvre ou tension artérielle. Ça, c’est pour la description officielle. Pour le reste, Avram Grant, alors manager de Portsmouth, est photographié en 2010 à la sortie d’un salon thaïlandais derrière lequel se cacherait en vérité le plus gros bordel de la ville. L’Israélien se défend alors en expliquant qu’il est sujet à de violents maux de dos. Une version étonnante, mais confirmée par son épouse au Daily Telegraph : « Avram a besoin de ces massages, vous savez ce que c’est d’être manager de Portsmouth ? Avram aime tous les massages, qu’ils soient thaï ou australiens ! » Et de tacler gratuitement : « C’est un grand manager dans une équipe toute pourrie ! »
9/ Le Tiffany Piano Club
Haut lieu de la prostitution roumaine, c’est au Tiffany Piano Club, à Bucarest, que plusieurs joueurs néerlandais sont venus fêter la victoire des Oranje face à la Roumanie, en 2012. Un nom qui sent bon la maison close. Une fête débutée à 1 heure du matin et qui s’est achevée à 4 heures, sans que personne ne sache ce qui s’est passé à l’intérieur. Seules indiscrétions ? Les prostituées ont avoué à la presse roumaine avoir touché 150 euros « uniquement pour leur présence » ; Nigel de Jong, Robin van Persie et Klaas-Jan-Huntelaar faisaient partie de la sauterie avec, dans le rôle de l’organisateur, Adrian Mutu. Rien d’étonnant pour un type dont son ancien coéquipier en sélection, Ianel Ganea, disait : « Ne demandez pas à Mutu de choisir entre les putes, la drogue ou douze bouteilles de vins. Il pourrait vous ruiner ! »
10/ « Au Brésil, tout le monde va se remplir les poches »
L’élimination de l’équipe d’Angleterre au premier de la Coupe du monde va laisser des traces. Sur un plan sportif, d’une part, mais aussi économique : « Les Brésiliennes se tournent vers la prostitution et elles n’ont qu’un seul but : les supporters anglais » , titrait le 13 juin dernier, jour du début de la compétition, le Mirror. Selon le quotidien britannique, les filles de joie proposent même des tarifs à moitié prix pour ces « supporters qui ont fait un long voyage » , précise Mel, une jeune femme de vingt ans de Rio qui se prostitue pour « payer ses factures et ses dettes » . Car au Brésil, la prostitution est légale. Un secteur d’activité qui s’attend d’ailleurs à une hausse de 30% de sa clientèle pendant la durée de la compétition. Du côté des travailleuses du sexe, à Belo Horizonte par exemple, au Sud-Est du pays, ce sont plus de 4 500 filles qui sont venues pour le Mondial. Depuis le 13 juin dernier, ces dernières possèdent même le Look book puta, un guide illustré de poche qui liste toutes les positions amoureuses. Le client étranger peut montrer à la fille quelle est sa préférée. « Comme les joueurs, elles sont préparées : elles ont toutes appris l’anglais en quelques semaines » , note la présidente du syndicat de prostituées de la ville. Avant de mettre les pieds dans le plat : « Au Brésil, tout le monde va se remplir les poches, alors nous aussi, quel est le problème ? »
Par Victor Le Grand