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Top 10 : Hatem Ben Arfa

Par Antoine Mestres
Top 10 : Hatem Ben Arfa

Hatem Ben Arfa reprend doucement le football. Titulaire pour la première fois en coupe la semaine dernière, il pourrait être aligné d'entrée ce soir contre Stoke. A 24 ans, et alors que tout reste à faire, l'ancien Lyonnais espère montrer que ses années de yoyo émotionnel, entre shots de talent pur, kilomètres d’incompréhension, piqûres de rappel et promesses de bonnes résolutions, sont derrière lui. Retour sur le début d’une carrière mouvementée démarrée très tôt.

1. 2002 : l’embrouille Ben Arfa – Diaby.

Une embrouille de gamins comme une autre. Hatem Ben Arfa Vs Abou Diaby, partenaires à l’INF Clairefontaine, s’ambiancent devant les caméras du reportage « A la Clairefontaine » . Les insultes fusent, Hatem s’emporte, mais pas plus méchant que ça, culpabilise juste après à demi-mot seul face à la caméra, à même pas 13 ans, déjà en train de devoir se justifier et gérer une image qu’il ne maîtrise pas du tout. Le début d’une médiatisation beaucoup trop précoce. Le seul joueur à compter cinq titres de Champion de France avec encore tout à prouver. Ça vous situe un degré d’attente.

2. Juin 2008 : tuer le père Jean-Michel Aulas pour grandir.

Hatem Ben Arfa a quitté Lyon avec le même CV qu’en y arrivant à 15 ans: joueur prometteur fragile doit grandir. Malgré le titre de « Meilleur joueur espoir » de la saison 2007-2008, quelques fulgurances, quelques sélections en Equipe de France et des apparitions précoces en Champions League, l’époque lyonnaise lui laisse un goût amer. Il ne devient jamais le titulaire indiscutable tant attendu, « l’ankle breaker-distributeur-joueur majeur » , même après le départ de Malouda à Chelsea. Sa post-formation traîne en longueur, son statut de joker de luxe irrégulier le lasse. Le pire, c’est qu’Hatem enchaîne les titres, mais sans y jouer le rôle que l’on attend de lui, comme si sa carrière ne lui appartenait pas encore. Il décide donc de s’émanciper, las d’attendre, dans un contexte où son synonyme Benzema a déjà explosé alors que lui reste bloqué en gare. Il signe à l’OM durant l’intersaison 2008 pour grandir, quitter le cocon lyonnais devenu trop oppressant et s’épanouir ailleurs. Un an plus tard, il déclare, concernant un différent avec l’ex-mère poule Aulas, pour une histoire de primes non réglée: « Aulas, je n’ai rien à lui dire. Je suis parti en mauvais termes, il m’a déçu sur des histoires de primes. Aujourd’hui, à mes yeux, il ne vaut rien. Je n’ai rien à lui prouver » .

3. Octobre 2008 : l’embrouille Ben Arfa – Gerets.

Sous les commandements de Gerets à l’OM, Hatem Ben Arfa démarre fort. Quelques buts en début de saison et plein de promesses. Puis l’affaire se gâte. Contre Paris, en octobre, pour le match tant attendu qui devait être le sien, lui l’originaire de Châtenay-Malabry en région parisienne est mis sur le banc après un mauvais match en Champions League contre Eindhoven, alors qu’il déclarait encore quelques jours avant sur le site officiel du club: « C’est le match que je regarde depuis tout petit avec l’époque des Boli, Raï et tout ça. Je suis très heureux d’y participer comme joueur, c’est une fierté » . Pendant le match, conscient de stagner, énervé de ne pas s’imposer à l’OM, cette situation cristallisant toutes ses difficultés de surdoué incapable de confirmer, il refuse d’entrer en jeu. Gerets, qui n’avait jamais rien vu de tel, juge ce comportement inadmissible. Pape Diouf, président protecteur, calme le jeu: « Il ne faut pas tout de suite parler d’un problème Ben Arfa et faire d’un œuf un bœuf » . Le lendemain, en conférence de presse, il s’excuse sincèrement, mais maladroitement, conscient de sa connerie. Il promet de ne pas recommencer. Encore.

Ben Arfa « je m’excuse auprès des supporters » OM… par yessnow

4. Fin 2009, l’année Deschamps Vol. 1.

Le registre du joueur perdu est récité à la perfection: la chaîne en or qui brille retarde une entrée en cours de match contre Boulogne, maillot Mamadou Niang sur les épaules qui retarde une entrée en cours de match contre Toulouse, Hatem n’y est pas. Les médias surjouent la nonchalance et le je m’en foutisme. Il s’agit juste d’un appel au secours. Valbuena, moins talentueux, venu tout droit de Libourne Saint-Seurin, comprendre son antonyme caractérisé dont on n’attend (presque) rien, censé être son vulgaire ghostwriter à droite, devient un joueur majeur alors que Hatem est paumé en ce début d’année. Après Lyon, l’autre Olympique ne lui propose rien d’autre que de nouvelles difficultés pour justifier son statut.

5. Début 2010, l’année Deschamps Vol. 2.

Changement de température footballistique. La seconde partie de saison est bien meilleure et Ben Arfa se redéfinit comme un joueur brillant, efficace et un coéquipier qui n’a pas froid aux yeux. Contre un PSG moribond le 28 février 2010, et après une bonne entame de match des Parisiens en plein marasme, il illumine le Parc et l’assomme d’un enchaînement contrôle-frappe qui tue le club parisien humilié chez lui, 3-0. Trop facile, Hatem brille dans un grand rendez-vous. Enfin. Quelques semaines plus tard, en coupe d’Europe contre Benfica le 18 mars, énervé par le 2ème but portugais qui élimine alors l’OM, Ben Arfa, après une minute sur la pelouse, pète les plombs et se lâche sur Javi Garcia avec un grand chassé de cour de récré dans les arrêts de jeu. Antithèse, thèse, synthèse. Tout le champ lexical d’Hatem en quelques mois. A l’ouest, brillant, puis vengeur juvénile.

6. Avril 2010 : l’introspection

« Pas en paix avec moi-même » . Hatem Ben Arfa se confie à Sofoot dans le numéro 88 d’avril 2010 et tente un recadrage personnel histoire de se débarrasser de toutes les étiquettes médiatiques plus ou moins heureuses qui lui collent à la peau. Il raconte les insultes des parents aigris sur les terrains en moins de 15 parce qu’au-dessus du lot, s’avoue conscient de ne pas encore être à la hauteur, réclame de la patience et explique le pourquoi du comment de ses lectures philo qui ont fait rire tout le monde. (Il avait déclaré s’intéresser à Kant, Nietzsche et Spinoza, ndlr). Il explique explicitement encore se chercher et chercher à être en paix avec lui-même.

7. Août 2010 : l’entourage qui se clashe.

Alors que les dernières rumeurs envoient Ben Arfa au Werder Brême, son entourage se clashe publiquement. Ambiance. C’est Kamel Ben Arfa, le père, qui lance la première banderille dans le Parisien : « La situation actuelle me désole et m’attriste profondément (…). Hatem est totalement perdu et au fond du trou » . Avant d’enchaîner sur son conseiller « Michel Ouazine, alors que son vrai prénom est Ali, lui sert de conseiller. Il a presque lavé le cerveau de mon fils. C’est quelqu’un qu’Hatem connaît depuis tout petit et qui ne pense qu’à faire de l’argent avec lui. Hatem est comme dans une secte et il faut le sortir des griffes de ce type » . Réponse immédiate de la part du premier concerné, le dit conseiller : « Je suis tout à fait tranquille et serein. J’ai ma ligne de conduite dans cette tempête. J’ai 60 ans, pas 20, je ne recherche ni la gloire ni l’argent. Seuls l’avenir et la carrière d’Hatem m’importent » . Et d’asséner: « Le père m’a déjà menacé et a menacé Hatem ces derniers temps. C’est une question d’argent et de rétro-commissions. Le père d’Hatem ne comprend rien à la situation. Il noircit volontairement le tableau. C’est à son fils qu’il s’attaque à travers moi » . Et enfin l’apothéose: « Je n’ai pas de licence d’agent oui, bien sûr ! Ai-je déjà proclamé une seule fois que j’étais l’agent d’Hatem ? » Bienvenue dans le monde merveilleux d’Hatem Ben Arfa.

8. Été 2010 : l’exil.

L’été 2010 est annonciateur d’un énième renouveau. Newcastle annonce le 28 août 2010 sur son site le recrutement d’Hatem Ben Arfa. Le joueur est prêté pour un an avec une option d’achat de six millions d’euros, que le club anglais pourra lever si Ben Arfa dispute au moins vingt-cinq matchs durant la saison. Plus trop dans les plans de la Dèche qui lui préfère Andre Ayew, auteur d’une grosse coupe du monde avec le Ghana, Hatem reprend sa vie en main et décide de tenter sa chance hors de France cette fois. Pour cette année de programme Erasmus censée l’aider à grandir et s’épanouir, il s’exile à Newcastle pour se mettre en difficulté et s’imposer, enfin. Cette bonne résolution se matérialise par une sélection chez les Bleus année 0 de Laurent Blanc contre la Norvège avec un superbe but en prime. Et un démarrage haut en couleur en Premier League. Pour sa première titularisation le 18 septembre contre Everton, il assassine Tim Howard d’une inspiration géniale et soudaine de 25 mètres. Trop beau, trop vite, trop fort.

9. Octobre 2010 : Le caresse de De Jong.

La décompression après cet été parfait arrive très vite. Le 3 octobre 2010, contre Manchester City, Hatem Ben Arfa sort sur civière en tout début de rencontre, suite à une caresse trop appuyée du repris de justice multirécidiviste Nigel De Jong. Double fracture tibia-péroné de la jambe gauche, six mois d’indisponibilité, voire plus. L’arbitre ne siffle même pas la faute. Bienvenue en Premier League. Cet exil devait lui permettre de se lâcher dans des systèmes défensifs laxistes, il découvrira le laxisme et les joies du système… de santé anglo-saxon. Dur, très dur. Ben Arfa, fier, refuse que son agresseur vienne lui rendre visite à l’hôpital. Toutefois, les Magpies n’hésitent pas et le prolongent malgré son indisponibilité.

10. Juillet 2011 : Le retour avorté.

Le 21 juillet 2011, Hatem Ben Arfa reprend enfin après sa blessure qui l’a privé de toute sa première saison de l’autre côté du channel. Opposé à Kansas City en tournée de pré-saison made in USA avec son équipe de Newcastle, l’ancien Marseillais est touché à la cheville gauche sur un contact avec le défenseur hondurien local Roger Espinoza. Heureusement, la blessure n’est pas trop grave. Elle ne reporte le grand retour d’Hatem à la compétition que de deux mois. Pour enfin devenir ce qu’il aurait dû être?

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« D’ici deux ans, le gardien de l’équipe première aura un casque »
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