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Top 10 : France-Italie
Une finale de Coupe du monde et une finale de l’Euro mythiques, des tirs au but épiques, des buts de classe et des raclées à l’époque mussolinienne, en 38 confrontations depuis 1910, la France et l’Italie ont bâti un classique.
France 2-2 Italie, 11 juin 1997
Tournoi de France 1997 (amical), Paris
Puisque la Coupe des confédérations se déroule en hiver, autant inviter les meilleurs dans l’Hexagone. France, Brésil, Angleterre, Italie : voilà le plateau du tournoi de France à l’été 1997, la répétition générale du Mondial 1998. Où Roberto Carlos mystifie Fabien Barthez avec un coup franc venu d’une autre planète (mesuré à 30 mètres/seconde, avec une rotation à 10 tours/seconde, quand même). Où Lilian Thuram envoie une ouverture délicieuse vers Zidane. Où Youri Djorkaeff claque une chiche splendide dans les filets. Score final : 2-2. C’est l’Angleterre qui remportera le tournoi en chocolat.
Royaume d’Italie 9-4 France, 18 janvier 1920
Amical, Milan
Allons-nous arriver à temps à Milan ? Les joueurs français se posent la question tant cette traversée des Alpes ressemble à un périple interminable. Les Bleus ont rendez-vous avec l’équipe d’Italie, mais on annonce des travaux sur le tronçon suisse. Résultat : la sélection manque sa correspondance à Lausanne, passe une petite nuit à Brigue, dans le Valais, et repart à l’aube pour arriver finalement à destination à une petite heure du coup d’envoi de la rencontre. Le temps d’avaler une tranche de jambon et de boire un porto-flip (cocktail porto et jaune d’œuf), et les voilà sur le terrain. Avec quarante heures de voyage dans les jambes, les Français se font dérouiller 9-4. Même pas le plus gros écart entre les deux équipes, puisqu’en 1925, les Italiens s’imposent 7-0.
France 0-0 (4-3 t.a.b.) Italie, 3 juillet 1998
Quart de finale de la Coupe du monde 1998, Saint-Denis
« Oh ! Oh ! Regarde la mine ! La mineee qu’il va mettre… Il va tirer au-dessuuus ! » Vincent Candela connaît bien son Luigi Di Biagio, ils sont potes à la Roma. La France mène 4-3 aux tirs au but (Lizarazu et Albertini ont manqué leur tentative), après 120 minutes de jeu sans but, au bout d’un quart de finale tendu. Alors, quand l’Italien s’avance vers le point de penalty en tant que cinquième tireur, le Français prend à témoin la caméra de Stéphane Meunier – qui est en train de réaliser Les Yeux dans les Bleus. Di Biagio s’élance, fracasse la barre, et le ballon s’envole dans le ciel dionysien. Sur le banc tricolore, c’est la délivrance. La France file dans le dernier carré. Et dire que la bande vidéo aurait sûrement fini à la poubelle si les Bleus n’avaient pas gagné la Coupe du monde…
Italie 2-1 France, 2 juin 1978
Coupe du monde 1978, Mar del Plata
32 secondes. Le temps qu’il a suffi aux Bleus pour entrer dans leur Mundial argentin. Didier Six déborde côté gauche et centre vers Bernard Lacombe, qui trompe Dino Zoff. Face à l’Italie, l’équipe de France porte un maillot blanc estampillé Adidas, mais pas de trace des trois bandes sur les chaussures. En signe de protestation contre le refus de la marque allemande d’augmenter les primes, les joueurs tricolores ont passé un coup de pinceau noir sur leurs pompes pour masquer le sigle Adidas. Toujours est-il que les Italiens vont l’emporter 2-1, en marquant sur un coup de billard (en six bandes, cette fois) dont profite le jeune Paolo Rossi, puis une gouache à ras de terre signée Zaccarelli. Un beau tableau.
France 1-3 Italie, 12 juin 1938
Quart de finale de la Coupe du monde 1938, Colombes
Rénové et agrandi à 60 000 places spécialement en vue d’accueillir la troisième Coupe du monde, le stade olympique Yves-du-Manoir de Colombes est le théâtre de la victoire des Bleus au premier tour contre la Belgique (3-1), puis du quart de finale contre l’Italie. Pendant la rencontre, quelques spectateurs des tribunes populaires se mettent à caillasser les photographes qui leur bouchent la vue. Une fois les pierres ramassées dans la surface italienne, le jeu peut reprendre. Heisserer répond à l’ouverture du score de Colaussi. Mais en seconde période, Silvio Piola rajoute deux pions en faveur de l’Italie. Victoire 3-1 des Azzurri. En demi-finales, le sélectionneur brésilien laisse au repos Leônidas face aux Italiens en vue de la finale. Mauvaise idée, l’Italie de Meazza s’impose et s’apprête à remporter la compétition.
France 3-1 Italie, 6 septembre 2006
Qualifications pour l’Euro 2008, Saint-Denis
Des six années de l’ère Domenech à la tête de la sélection, c’est peut-être le seul match de phase de qualification où la France a fait un match palpitant. Deux mois plus tôt, l’Italie a gagné une finale de Coupe du monde épique, Zidane est parti à la retraite après avoir foutu un coup de boule à Materazzi et le tube Coup de boule est devenu disque de platine en France. Au Stade de France, Sidney Govou claque un doublé, mais il est trop sonné par un choc avec le futur Ballon d’or Fabio Cannavaro pour célébrer. La France s’impose 3-1, obtient le nul 0-0 à Milan au match retour, mais c’est bien l’Italie qui terminera première du groupe.
France 0-2 Italie, 17 juin 2008
Euro 2008, Zurich
Un air de huitième de finale. Ni l’Italie (défaite 0-3 face aux Pays-Bas, 1-1 contre la Roumanie avec un penalty de Mutu stoppé par Buffon), ni la France (0-0 médiocre face à la Roumanie, fessée 1-4 infligée par les Pays-Bas) n’ont réussi leur Euro jusque-là, pourtant ce troisième match de poule peut lancer l’une des deux équipes. Et ce sera l’Italie, vainqueur 2-0 sur un penalty de Pirlo et un coup franc de De Rossi contré par le mur tricolore. La France est piteusement éliminée. Raymond Domenech va-t-il démissionner ? Au micro de M6, le sélectionneur national affirme qu’il ira au bout de son contrat… et demande Estelle Denis en mariage.
France 2-0 Italie, 17 juin 1986
Huitième de finale de la Coupe du monde 1986, Mexico
Manu Amoros récupère, Luis Fernandez remonte la balle et sert Dominique Rocheteau, qui mystifie la défense italienne en servant Platini dans la surface. Le numéro 10 contrôle et fait passer le cuir au-dessus du gardien italien. Les Bleus d’Henri Michel sont pimpants et leur beau jeu est récompensé. Yannick Stopyra va en rajouter une couche après la pause de ce huitième de finale du Mondial mexicain. Les champions d’Europe en titre éliminent les champions du monde en titre 2-0 et s’apprêtent à disputer un match ultime avec le Brésil de Sócrates.
Italie 1-1 (5-3 t.a.b.) France, 9 juillet 2006
Finale de la Coupe du monde 2006, Berlin
Quand Florent Malouda s’écroule dans la surface au contact de Materazzi à la 6e minute de la finale, difficile de déterminer si le geste du défenseur italien est répréhensible, mais l’arbitre siffle penalty. Quand Zambrotta découpe Malouda à la 54e au bout d’un contre mené par Ribéry et Zidane, la faute paraît évidente, sauf que cette fois-ci, l’arbitre ne siffle pas penalty. En première période, Zizou a rentré sa panenka, Materazzi s’est rattrapé d’un coup de tête puissant à la réception d’un corner de Pirlo. Et ce n’est que le début d’une soirée légendaire. En prolongation, Zidane termine sa carrière en se faisant expulser après avoir asséné un coup de tête sur la poitrine de Materazzi – qui a échappé à l’arbitre principal, mais repéré a posterio par le quatrième arbitre sur un écran au bord du terrain. Aux tirs au but, Trezeguet envoie une chiche sur la barre. L’Italie soulève la Coupe du monde. Le lendemain, sur le perron de l’Élysée, le Roi David essuie ses larmes dans le costard de Titi Henry.
Italie 1-2 France, 2 juillet 2000
Finale de l’Euro 2000, Rotterdam
C’est une rangée de survêtements Kappa qui se tiennent par la manche, prêts à exulter pour le deuxième sacre européen de l’Italie après celui de 1968. Ce soir de finale à Rotterdam, les Azzurri mènent 1-0 depuis l’ouverture du score de Marco Delvecchio. Les trois minutes de temps additionnel sont quasiment écoulées quand Fabien Barthez balance un dégagement de la dernière chance. Trezeguet, entré un quart d’heure plus tôt, dévie de la tête pour Wiltord, lui aussi entré en cours de jeu… La frappe croisée du futur joueur d’Arsenal attrape le petit filet de Toldo. Le banc italien peut se rasseoir, bientôt, Trezegol va marquer le but en or.
Par Florian Lefèvre