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Top 10 : France-Angleterre
Ce n'est pas la plus grande rivalité au niveau du ballon rond, mais certains matchs entre Français et Anglais méritent leur part d'histoire. Retour sur plus de 100 ans de France-Angleterre en dix affrontements marquants.
L’arc de Wembley bleu-blanc-rouge. La Marseillaise chantée par tout un stade, avec les paroles projetées sur les écrans géants. Sur la pelouse, les larmes ne sont pas très loin sur les visages des joueurs français. La victoire anglaise 2-0 est anecdotique. Quatre jours après les attentats du 13 novembre, ce match amical, maintenu malgré le contexte, est une ode à la paix et à la fraternité.
Humiliée comme tenant du titre lors du Mondial 2002, la France défend cette fois sa couronne continentale. Avec l’objectif de se racheter. En ouverture de l’Euro, l’Angleterre est servie en entrée. Le 0-1 signé Frank Lampard. Le penalty raté de David Beckham, détourné par Fabien Barthez à un quart d’heure de la fin. Puis la folie. L’un des plus grands renversements de l’histoire de l’équipe de France. Le coup franc somptueux de Zinédine Zidane (90e+1). La passe en retrait suicidaire de Steven Gerrard. La faute horrible de David James sur Thierry Henry. Et donc le penalty de Zidane (90e+3). Légendaire.
Première historique. Championne du monde, la France vient chercher une performance honorifique, mais si importante dans cette rivalité : la première victoire en Angleterre. À Wembley, le jeune Nicolas Anelka, même pas 20 ans, recalé du Mondial l’année précédente, est comme à la maison. Joueur d’Arsenal, le seul non-champion du monde du onze de départ inscrit un doublé en moins de dix minutes (68e, 76e). C’est qui le roi ?
Le premier choc franco-anglais répertorié. Nous sommes encore à une époque amateur, et l’Angleterre est évidemment très, très, très en avance en matière de football. 15-0 dans ce match joué au Parc des Princes. Avec même un penalty raté par les Britanniques. Fair-play.
Vingt-cinq pions claqués en six matchs. Depuis 1923, et le premier « véritable » France-Angleterre (dans les archives, entre 1906 et 1921, on est encore dans l’ère amateur, avec une victoire en huit rencontres pour les Bleus), les Britanniques éparpillent les Français en permanence : 4-1, 3-1, 3-2, 6-0, 5-1, 4-1. Et à chaque fois en terres françaises. Mais en 1931, événement, les Bleus de Lucien Laurent, auteur de l’ouverture du score, battent pour la première fois le pays qui a inventé le football. 5-2 à Colombes.
Au revoir, et merci pour tout. Didier Deschamps, 103 capes, et Laurent Blanc, 97 capes, choisissent ce France-Angleterre, premier match depuis le but en or de David Trezeguet à Rotterdam, pour dire adieu aux Bleus. Ils terminent ensemble une carrière internationale débutée à deux mois d’intervalle en 1989.
Il y avait Christophe Dugarry et sa célébration langue pendue envers les journalistes en ouverture de la Coupe du monde 1998 (France 3-0 Afrique du Sud). Voici la version Samir Nasri, encore moins fraternelle. Auteur du but de l’égalisation lors de l’Euro 2012 face aux Anglais, Nasri, doigt sur la bouche, se tourne vers la tribune de presse avec quelques mots doux. Ambiance.
Sur la route de son titre maison de champion du monde, l’Angleterre s’est adjugé la première place de son groupe face aux Bleus d’Henri Guérin. Non qualifiée en 1962 au Chili, la France fait son retour dans un Mondial. Elle ne fait que passer. Un nul et deux défaites, dont celle face aux voisins britanniques.
Dans l’histoire des France-Angleterre, il reste le premier à avoir claqué un but aux Britanniques avec un maillot de l’équipe de France. Après 48 buts (!) encaissés en quatre matchs sans parvenir à en marquer un seul, Auguste Tousset sauve l’honneur ce jour d’avril 1910. La déculottée est là (10-1), mais ce but est comme une victoire. Le tout pour un attaquant qui n’aurait pas dû être là. Dans son livre Bleus éphémères, Raphaël Perry écrit : « Par pur hasard, Tousset se trouvait à la gare au moment où la délégation française attendait pour prendre son train vers l’Angleterre. Il est réquisitionné sur le champ. » Oui, à l’époque, tu pouvais devenir international en attendant ton TGV inOUI.
28 secondes, et pas une de plus. À Bilbao, en ouverture de cette Coupe du monde espagnole, Bobby Robson n’a besoin que de 28 secondes pour tromper Patrick Battiston et les Bleus. Victoire 3-1 des Anglais. Mais le meilleur… et le plus dramatique est à venir pour Michel Hidalgo et consorts à Séville quelques jours plus tard…
Par Timothé Crépin