- Journée mondiale de la bière
Top 10 : foot et bière
Un stade, un but, une mousse, la vie. Entre le ballon rond et le houblon, c’est une longue histoire d’amour - ou d’horreur pour ceux à qui la bière a causé la perte.
Une bière, et ça repart
Quand le coach est revenu dans le car avec des packs de binouzes sous le bras, Billy Sharp ne savait pas à quoi s’attendre. Leur équipe, Sheffield United, venait encore de se faire taper par Millwall en ce début de saison de League One 2016-17. « Ça aurait pu être un test. Mais nous avons bu, remet Billy, le capitaine de l’équipe, pour le Yorkshire Post. J’ai alors dit quelque chose aux joueurs dans le bus, et ils me taquinent toujours avec ça. J’ai dit : « Nous devons nous secouer et obtenir des résultats, parce que si le coach nous offre des bières après une défaite et un point en quatre matchs, imaginez ce que ça pourrait être si on en gagnait plusieurs.« » La suite ? Quinze matchs sans défaite et Sheffield United qui se transforme en rouleau compresseur jusqu’à remporter le championnat et monter en Championship. Saluons ce coach de génie qu’est Chris Wilder.
Sócrates
D’abord, il y a ce nom : Sócrates, que le Brésilien doit à la passion de son père pour la philosophie grecque. Footballeur-médecin, cultivé, la classe incarnée sur le terrain, maestro du Brésil 82 et engagé pour la démocratie, le « Docteur » s’est éteint le 4 décembre 2011, noyé par l’alcool. « Il buvait tout le temps jusqu’à 60 bières par jour. Il commençait au petit-déjeuner et jusqu’au soir, témoignait en 2014, sur le site d’Eurosport, le gérant du bar de Ribeirão Preto où Sócrates a consumé ses derniers jours. Il ne buvait que de la bière. Les gens disent qu’il prenait aussi du whisky. Mais non, uniquement de la bière. Il buvait et, surtout, il ne mangeait rien. Il parlait beaucoup de ses problèmes d’alcool. La dernière image que j’ai de lui, c’est celle d’un homme malade. »
Allergie : houblon
C’est la tradition bavaroise. À l’heure de fêter leur sacre en Bundesliga, les plus farceurs des joueurs du Bayern se plaisent à se déverser des vases de mousse sur la tronche. En 2013, c’est Franck Ribéry qui se retrouve dans la peau de la victime. Le Français se met à courir comme un dératé sur la pelouse de l’Allianz Arena, mais n’échappe pas à la douche de la victoire. Sauf que pour une fois, « Chti’ Franck » n’était pas d’humeur : il avait prévenu ses coéquipiers qu’en raison de sa religion musulmane, il ne souhaitait pas être recouvert d’alcool. « Je suis vraiment en colère, je ne parlerai plus jamais à Boateng » , aurait même lâché Ribéry, ronchon.
Deux ans plus tard, c’est Islam Slimani qui pétait un câble sur Marcelo Boeck pour les mêmes raisons après le titre du Sporting. C’était du champagne cette fois-ci.
@FrigoLuis pic.twitter.com/XjXGcgylPZ
— Rani Tzavellas (@belmokhtarrani) 9 août 2015
Jimmy Greaves
De Chelsea à West Ham en passant par le Milan AC et Tottenham, Jimmy Greaves aura planté au total plus de 400 pions en carrière. Les années 60, c’étaient les siennes. Les suivantes ? « Je n’ai rien vu des seventies, j’ai été bourré de 1972 à 1977 » , confia plus tard le champion du monde anglais (privé de la médaille pour avoir manqué la finale sur blessure). En cause, un sacré lever de coude : « il m’arrivait de boire vingt pintes de bière durant la journée, de rentrer chez moi, puis de m’enfiler une bouteille de vodka entière avant d’aller au lit » . En 1978, Greaves a dit stop à l’alcool et s’y est toujours tenu.
Alerte, doping
La scène se déroule lors d’un match du championnat de Bulgarie entre le Levski Sofia et Vereya, qualificatif pour la Ligue Europa. À la 28e, une cannette de bière vole sur le terrain. Qu’à cela ne tienne, le défenseur de Vereya, Ivan Bandalovski, ramasse l’objet et s’enfile une gorgée. Plus tard, c’est lui qui donne l’égalisation à Vereya au bout d’une temps additionnel. Insuffisant cependant pour qualifier son équipe, qui s’incline au bout de la nuit. La potion magique ingurgitée en début de match ne faisait plus effet pendant les tirs au but…
La fête est finie
Des vestes en daim, des chemises à carreaux, des salopettes et des chaussettes en laine remontées jusqu’en haut des mollets. Assurément, l’Oktoberfest, célébrée chaque automne, est une fête populaire qui permet de dévoiler les joueurs bavarois sous leur meilleur jour. Mais pas en 2010. Cette année-là, l’entraîneur Louis van Gaal prive tout l’effectif de la petite sauterie. Après un début de saison décevant illustré par une défaite 2-0 à Dortmund, les joueurs bavarois sont punis. Ni bières, ni tenues de gala, ils ont rendez-vous le lundi matin à l’entraînement sous la pogne du Pélican.
La bière à la machette
Ouvrir une bière, c’est déjà la savourer. Au moment de recharger les batterie pendant l’Euro 2012, ce supporter polonais se sent pousser des ailes par ses drapeaux accrochés dans le dos : complètement rincé, le gaillard dégaine une machette. Et dresse le scalp de sa cannette. Attention, ça mousse.
La bière dans les stades
En 2014, la consommation d’alcool au sein des enceintes accueillant la Coupe du monde a donné lieu à un bras de fer entre le Brésil, qui proscrit la chose depuis 2003, et la FIFA, qui prend soin de ses clients et surtout de l’un des principaux sponsors historiques : Budweiser. À la faveur d’un « statut du supporter » , la vente de bières a finalement été autorisée dans les stades. Pour l’Euro 2016 en revanche, la France est restée ferme derrière les lignes de la loi Évin : les fans ont dû se contenter de fades pintes de Carlsberg sans alcool à sept euros. Et c’est ce qui attend aussi ceux qui auraient dans l’idée d’aller au Qatar en 2022. Vite, tous en Russie !
Des bancs en forme de bière
Quand on est les plus gros buveurs de bière du monde, on n’est sûrement pas contre l’idée de se dessécher le gosier dans les stades. Oui, les supporters tchèques ont une bonne descente et non, les clubs ne s’emmerdent pas avec la loi Evin. Au Viktoria Plzeň, quand un joueur se fait remplacer, au lieu de dire qu’il fait banquette, on dit désormais qu’il fait canette. Car les deux bancs de touche fraîchement livrés à la Doosan Arena prennent la forme des canettes de bière blonde locale. La dénommée Gambrinus.
George Best
« J’avais une maison au bord de la mer. Mais pour aller à la plage, il fallait passer devant un bar. Je n’ai jamais vu la mer… » Pas de doute, le cinquième Beatles était un jouisseur. En 2002, trois ans avant sa mort, il passe sur le billard pour une greffe du foie qui nécessite une transfusion de vingt litres de sang. Alors ? Alors, Best n’a rien perdu de son sens de la formule : « Dix heures pour quarante pintes, j’ai battu mon record de 20 minutes » .
Par Florian Lefèvre