- C1
- 8es
- Matchs retours
Top 10 : Folles remontadas
Battus à l'aller, Naples, Arsenal et le Barça sont condamnés à un fol exploit. Ils peuvent tenter de s'inspirer de ces incroyables remontadas.
Sporting Portugal (1-4, 5-0) Manchester United
1964, quart de finale, C2
Cette année-là, un petit jeune fait ses débuts chez les Red Devils, un certain George Best. À ses côtés, le légendaire Bobby Charlton, Denis Law, ou encore Bill Foulkes : l’équipe a de la gueule et a éliminé Tottenham, champion en titre, au tour précédent. Vainqueurs 4-1 à l’aller, les Anglais sont en bonne position. Mais les joueurs du Sporting sont surmotivés. À la mi-temps, c’est déjà 2-0. Et les Portugais assomment en deuxième mi-temps : trois buts en sept minutes. Bobby et George font leur valise, pendant que le Sporting Portugal s’en va gagner le tournoi quelques mois plus tard.
Saint-Étienne (1-4, 5-1) Hajduk Split
1974, huitième de finale, C1
Les Verts arrivent en Coupe d’Europe auréolés d’un doublé coupe-championnat la saison précédente. Mais le Hajduk Split de l’époque suscite bien plus la peur qu’aujourd’hui : entraîné par Tomislav Ivić, le club est au sommet en Yougoslavie. La majorité de l’équipe a fait partie de la sélection yougoslave, qui a atteint le deuxième tour du Mondial 1974. Au match aller, bien aidés par l’arbitre, les hôtes l’emportent 4-1. Mais le chaudron de Geoffroy-Guichard va vibrer au retour : grâce à trois buts dans la dernière demi-heure, Sainté arrache la prolongation, et marque le 5-1 salvateur à la 104e.
Metz (2-4, 4-1) Barcelone
1984, seizième de finale, C2
Battre le Barça 4-0 à domicile, c’est facile. En revanche, éliminer le Barça chez lui, après avoir lourdement perdu à l’aller, seuls les Messins peuvent le faire. Pourtant, personne n’y croyait. Même la télévision française ne retransmet pas le match. Et on ne peut pas les blâmer : à l’aller, le Barça a marché sur Saint-Symphorien. Score final : 2-4. Au retour, les Catalans mènent même 1-0 jusqu’à la 38e minute, l’heure du réveil. Et là, c’est la gifle lorraine : en deux minutes, bam, 1-2. Au coup de sifflet final, Metz mène 1-4, score synonyme de qualification. Bernd Schuster peut aller se rhabiller.
Partizan Belgrade (2-6, 4-0) Queens Park Rangers
1984, seizième de finale, C3
Si l’on dit toujours que jouer en déplacement dans les pays de l’Est en Coupe d’Europe, ce n’est jamais gagné d’avance, c’est peut-être en partie à cause de ce match de novembre 1984. Faciles vainqueurs au tour précédent, 7-0 face à Reyjkjavik, et humiliants au match aller à Londres, les Queens Park Rangers se déplacent à Belgrade forts de leur 6-2 bien tassé au match aller. Mais le Partizan, dans son stade de 55 000 personnes chauffé à blanc, c’est une autre équipe. 4-0 : les Anglais retournent à Londres la queue entre les jambes.
Real Madrid (0-3, 6-1) Anderlecht
1984, huitième de finale C3
C’est décidément l’année des remontadas. À l’époque, contrairement à aujourd’hui, le fait que le Sporting d’Anderlecht réalise de bons résultats sur la scène européenne n’étonne personne. Vainqueurs en 83 et finalistes en 84 – ils perdent aux tirs au but face à Tottenham –, les Mauves font partie de l’élite européenne. À l’aller, la bande à Scifo, Vercauteren, Grün, etc. l’emporte 3-0 à domicile. Au retour, Butragueño a des jambes de feu et emmène les Merengues vers une victoire tennistique : 6-1. Trop sûrs d’eux, les Mauve et Blanc sont devenus les Mauvais Blancs.
Real Madrid (1-5, 4-0) Borussia Mönchengladbach
1985, huitième de finale, C3
Champions en titre, les Madrilènes sont arrivés en huitièmes de finale après avoir battu l’AEK Athènes et le Tchernomorets Odessa. Emmenés par Rahn, Mill et Borowka, les Allemands ont toutes leurs chances et le montrent à l’aller puisqu’ils renvoient les Madrilènes à la Maison-Blanche avec un 5-1 dans les dents. Désormais habitués dans l’exercice, le Real montre le manuel de la remontada parfaite au retour, en inscrivant deux buts dans le dernier quart d’heure (le dernier à la 89e). Et, comme l’année précédente, le Real finit même par remporter le titre.
Werder Brême (1-4, 6-2) Spartak Moscou
1987, seizième de finale, C3
Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et au match retour, ce sont toujours les Allemands qui gagnent. Après la défaite 4-1 à Moscou, le Werder n’a d’autre choix que d’enfiler les buts au retour. C’est ce qu’ils font très vite, mais ça se complique avec le but des Moscovites. Dix minutes avant le coup de sifflet final, Sauer plante le 4-1. En prolongation, le Werder en met encore deux et en prend un, comme pour faire durer le suspense, mais le Spartak ne marquera plus. C’est sans doute le seul match où une équipe entraînée par Otto Rehagel a autant marqué.
Galatasaray (0-3, 5-0) Neuchâtel Xamax
1988, huitième de finale, C1
Si aujourd’hui, Neuchâtel Xamax évolue en deuxième division suisse, dans les années 80, il est tout à fait à sa place en Coupe d’Europe. Quart de finalistes de la C3 en 86 et doubles champions en titre en Suisse (1987 et 1988), Xamax atteint le deuxième tour de la C1 et affrontent Galatasaray. La victoire des Suisses 3-0 à Neufchâtel n’est qu’un mirage : accueillis à Istanbul par une pancarte « Bienvenue en enfer » , c’est effectivement ce qu’ils vont vivre en Turquie. Les Turcs l’emportent 5-0 dans un stade ultra bouillant. Forcément, les Suisses n’avaient pas l’habitude.
PSG (0-3 tapis vert, 5-0) Steaua Bucarest
1997, tour préliminaire, C1
À l’aller, Paris est magique de désorganisation : Laurent Fournier est titularisé alors qu’il devait être suspendu. Initialement battus 3-2, les Parisiens perdent le match sur tapis vert, 3-0, et sont donc condamnés à l’exploit au Parc des Princes. Et les Princes seront magiques ce soir d’août 1997 : dès la mi-temps, le PSG a déjà inscrit les quatre buts nécessaires à la qualification, grâce notamment à un grand Raí, qui en plante deux. Après la mi-temps, ce même Raí se permet même d’inscrire un triplé et emmène Paris vers une victoire 5-0, synonyme de qualification pour la C1.
Deportivo La Corogne (1-4, 4-0) AC Milan
2004, quart de finale, C1
Cette Ligue des champions 2004 est celle des surprises : alors qu’on retrouvera aussi Monaco et Porto dans le dernier carré, le Deportivo La Corogne aura l’audace d’éliminer en quarts de finale le grand Milan de Pirlo, Maldini, Cafu, Kaká, Shevchenko et tous les autres. Lessivés 4-1 à l’aller, les Espagnols s’en remettent à Saint Jacques et appellent au miracle. Il est déjà là dès la fin de la première période : le Depor mène 3-0. Stupeur chez les Milanais. Les Rossoneri tenteront bien de montrer qui est le patron en deuxième mi-temps, mais, ce soir-là, il est galicien. Le dernier but vient parachever l’exploit espagnol.
Auraient pu y figurer : Saint-Étienne – Dynamo Kiev (quart de finale en C1 1976 ; 0-2, 3-0) ; Werder Brême – Dynamo Berlin (huitième de finale au premier tour de C1 1989 ; 0-3, 5-0) ; Bruges – Ipswich (huitième de finale en C3 1976 ; 0-3, 4-0) ; Lens – Lazio (seizième de finale en C3 1978 ; 0-2, 6-0) ; Karslruhe – Valence (seizième de finale en C3 1994 ; 1-3, 7-0) ; Bordeaux – Hajduk Split (seizième de finale en C3 1983 ; 1-4 , 4-0) ; Bayern Munich – FC Porto (quart de finale en C1 2015 ; 1-3, 6-1)
Par Arthur Lejeune