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Top 10 : Finalistes improbables de C3

Par Mathieu Faure
7 minutes
Top 10 : Finalistes improbables de C3

En début de saison, personne n'aurait misé un euro sur la présence de Bilbao en finale de Ligue Europa. C'est la magie de cette coupe. Ce côté improbable. Surprenant. Et par le passé, certains clubs venus de nulle part, que personne n'attendait à ce niveau, se sont hissés jusqu'en finale.

1 – Videoton SC (1985)

Voici un club qui a déjà changé de blase quinze fois depuis sa création en 1941. Jusqu’ici, tout va bien. En 1984, les Hongrois comptent se promener un peu via la Coupe d’Europe. Un tour et puis basta. Histoire de voir du pays. De sortir d’un bled enclavé et sous le joug de l’URSS. Et sans aucune logique, le Videoton engrange les exploits : le Paris-SG mord la poussière en premier, puis, le Partizan et Manchester United. En finale, les Magyars n’ont rien à perdre face au Real Madrid de Santillana et Michel. C’est con, ils prennent une gifle chez eux dès le match aller (0-3) compromettant tout espoir de victoire finale au retour, malgré une belle réaction d’orgueil(0-1). Les ouailles de Ferenc Kovács se sont fait un nom même si personne n’est capable d’écrire correctement le blase de la ville sans un raccourci clavier (Székesfehérvár). Depuis, le club végète dans le championnat local jusqu’à cette année, où, sous la houlette de l’ancien milieu de terrain Paulo Sousa, il vient de remporter le premier titre de champion de son histoire.

2 – SC Bastia (1978)

Dix matches, sept victoires, des matches à domicile complètement fous dans un petit stade en bois (certains adversaires pensaient même qu’il s’agissait du terrain d’entraînement), où les Corses concèdent systématiquement des caramels à la maison laissant les adversaires sereins pour les matches retours. Et à chaque fois, la bande à Pierre Cahuzac ira s’imposer à l’extérieur. Les Corses, emmenés par une équipe complètement hétéroclite (Larrios, Lacuesta, Rep, Felix, De Zerbi, Papi), tamponnent des grands noms européens comme le Sporting, Newcastle et, surtout, le Torino – champion d’Italie 1976 -. A chaque fois, les Corses foutent le feu à la cage adverse avec un jeu résolument offensif (7-2 contre Carl Zeiss Iéna en quart, par exemple). En finale, le SCB subira les foudres du PSV Eindhoven (0-0, 0-3). Peu importe, tout le monde sait désormais où se trouve la Corse sur une carte…

3 – Deportivo Alavés (2001)

Cosmin Contra, Jordi Cruyff, Javi Moreno, Dan Eggen. Sur le papier, l’équipe espagnole d’Alavès est un mix de revanchards et d’anciens espoirs n’ayant jamais percé. Pourtant, cet ensemble va se payer une folle chevauchée européenne en 2001, ne buttant que sur le grand Liverpool de Gérard Houllier et de son futur Ballon d’Or Michael Owen en finale (5-4, but en or après une finale exceptionnelle). Une épopée qui aura vu les Ibères démâter l’Inter Milan (3-3, 2-0) et Kaiserlautern (5-1, 4-1). Une folie sans lendemain. Alavès ne se remettra jamais de cette aventure et squatte actuellement la seconde division espagnole.

4 – Wolverhampton Wanderers (1972)

Comment un club où évolue aujourd’hui Ronald Zubar a-t-il fait pour se retrouver en finale de Coupe d’Europe ? Personne ne sait. Et surtout pas la Juventus Turin, enfoncée en quart de finale par cette bande de British. Une équipe de Britanniques (Anglais, Ecossais et Nord-Irlandais) qui aiment la chair, le sang et le combat aérien façon RAF. Les loups s’appuient sur le trio de milieux Derek Dougan, Kenny Hibbitt et Frank Munro. Opposés aux voisins londoniens de Tottenham en finale, la bande à Bill McGarry perd le match aller à la maison (1-2) et concède le nul à White Hart Lane (1-1). Aujourd’hui, rien que le fait d’imaginer les Wolves en finale de C3 pique les yeux.

5 – Eintracht Francfort (1980)

Quand on aime Jay-Jay Okocha, Thomas Berthold ou Jürgen Grabowski, l’Eintracht Francfort est un club qui ne laisse pas insensible. Malgré un palmarès quelconque (dont une Coupe des Alpes, si si) et une pénibilité certaine à exister au haut niveau, on peut accorder aux Allemands un passé européen plutôt sexy. Finale de C1 en 1960 (le fameux 7-3 contre le Real de Puskas) et, bien entendu, une belle place de lucky winner en C3 en 1980. Un millésime complètement teuton avec cinq clubs allemands en quart de finale (Kaiserlautern, Bayern Munich, Mönchengladbach, Stuttgart et l’Eintracht, donc). Avant d’affronter le Borussia ‘Gladbach en finale, l’Eintracht se paie un frisson en atomisant le Bayern en demi-finale (5-1 après-prolongations au retour avec trois caramels après le temps réglementaire). Equipe atypique avec un Sud-coréen à la pointe de l’attaque (Cha Bum-Kun), Francfort fait le boulot dès le match aller, à l’extérieur, en claquant deux pions dans les ficelles de Wolfgang Kneib (2-3). Au retour, une petite victoire 1-0 fait le bonheur des hommes de Friedel Rausch. Les deux buts plantés à l’extérieur envoient l’Eintracht sur le toit de l’Europe.

6 – Dundee United (1987)

Sûrement la finale la plus improbable de l’Histoire : IFK Göteborg contre Dundee United. Une finale de Coupe d’Europe à l’ancienne. Sans arrêt Bosman. Onze Suédois contre onze Ecossais. Du combat. De la sueur. Aucune star (sauf si Kevin Gallacher en est une…) mais deux collectifs bien huilés avec des blocs défensifs compacts. Son exploit, le club écossais le réalise en quart de finale en boutant hors d’Europe le FC Barcelone (1-0, 2-1). Une sacrée performance qui ne supportera pas l’affront d’une finale aller-retour ratée contre le collectif suédois (1-0, 1-1). Le petit club scottish ne réussit pas l’exploit d’égaler l’Aberdeen d’Alex Ferguson, vainqueur inattendu de la C2 en 1983. Aujourd’hui, seul Paul Hogan se souvient de cette petite équipe quand il repense à sa période Crocodile Dundee. C’est dire.

7 – Sélection de Londres (1958)

Ah, la fameuse Coupe d’Europe des villes de foires. Un nom champêtre qui sent le romarin, le bon vin et le camembert. En 1958, le FC Barcelone de Luis Suarez se retrouve en finale contre une curieuse sélection de Londres emmenée par le coach John Mears, alors Président de Chelsea. Histoire de dominer le vieux continent, les Anglais avaient eu la brillante idée de regrouper au sein d’une même équipe les meilleurs éléments des équipes londoniennes de l’époque (Arsenal, Chelsea, Fulham, Brentford, Tottenham, Charlton etc.). Niveau gestion de joueurs, c’était tout simplement le bordel avec pas moins de 54 mecs utilisés pour huit petits matches. Sauf qu’en finale, le Barça n’est pas impressionné et colle un set de tennis dans les dents de toute l’Angleterre (6-0) après une première manche accrochée (2-2). Les associations de malfaiteurs, ça ne marche jamais vraiment longtemps.

8 – Ipswich Town (1981)

Un éclat de courte durée. Comme un coup d’un soir. On se donne, on échange des fluides et puis plus rien. Pas un appel. Pas un match retour. Rien. Ipswich Town, c’est ça. Dans l’ombre des géants anglais de l’époque – Aston Villa, Nottingham Forrest – l’équipe dirigée par Bobby Robson se fend d’une victoire en 1981 après un parcours truffé de guet-apens (Aris Salonique, Prague, Lodz, Saint-Etienne, Cologne et AZ’67 en finale). Il faut dire que la méthode est rodée : Mills et Butcher en défense, les Bataves Thyssen-Mühren dans l’entrejeu, les Ecossais édentés Wark et Brazil pour les frissons et Paul Mariner en perforeuse. Une équipe éphémère, folle mais que personne n’a oublié.

9 – FC Cologne (1986)

De la chatte au tirage et une finale au bout. C’est un peu ça, le FC Cologne 86. Bohemian Prague, Hammarby, Sporting et Waregem et hop, Cologne est en finale. C’est beau. Sauf que l’Histoire ne s’offre pas si facilement. Les Allemands doivent se coltiner le Real Madrid en finale. Le tenant du titre. Cologne a quand même du beau linge à la machine : Harald « j’ai encore les dents de Battiston à la maison » Schumacher, Littbarski et Bein se voient déjà jouer un mauvais tour aux Espagnols. Bon, les Ibères laissent parler les Germaniques et flinguent le suspense dès le match aller à Bernabeu (5-1 dont un doublé de Valdano). Le match retour entretient un mince espoir (2-0 pour Cologne) mais personne n’y a vraiment cru.

10 – Ujpest (1969)

Rien que la demi-finale contre les Turcs de Göztepe mérite son petit focus (8-1 pour les Hongrois) dans cette Coupe d’Europe des villes de foire complètement atypique. A cette époque, on surnommait l’équipe magyar le « Magique Ujpest ». Le début d’une hégémonie dans le championnat local avec sept titres consécutifs et la bagatelle de 500 buts inscrits durant cette période pour seulement quatre défaites à la maison en dix piges. La faute à un schéma tactique complètement fou (cinq attaquants : Fazekas – Göröcs – Bene – Dunai II – Zámbó). Adulée au pays, l’équipe d’Ujpest n’est rien en Europe. Le rideau de fer est passé par là. Newcastle aussi, qui écrase les Hongrois en finale de l’édition 1969 (6-2). Quoi qu’il en soit, ce finaliste atypique ne remettra plus jamais les pieds au stade ultime d’une Coupe d’Europe. C’est dommage, Joël Cantona y traina ses guêtres dans les années 90. De quoi suffisamment l’inspirer pour le film « Les collègues ».

A suivre : Le match en live ce soir avec So Foot

Les bons tuyaux de l’Entente Feignies-Aulnoye pour performer en Coupe de France

Par Mathieu Faure

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