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Top 10 : Eux aussi ils ont joué amochés

Par Mathieu Faure
Top 10 : Eux aussi ils ont joué amochés

Mohammed Ali Khan, modeste défenseur du club suédois de BK Hacken, est un héros. Il a joué plusieurs minutes avec une guibole pétée dans un match de championnat contre Brommapojkarna (1-0). Sauf qu'il s'agissait en réalité d'une fracture du péroné. Un mec qui sait gérer sa douleur. Avant lui, ils sont nombreux à s'être livrés plusieurs minutes sur un terrain de football avec un corps en vrac.

1 – Franz Beckenbauer

Sans doute l’une des plus célèbres images du football. Celle d’un Franz Beckenbauer, l’épaule en vrac, le bras en écharpe, disputant le match du siècle contre l’Italie en demi-finale du Mondial 70 (4-3 a.p). Touché à l’épaule, le Kaiser fait le choix de rester sur le terrain. Il veut terminer le match. À l’orgueil. Le bras replié sur la poitrine entouré d’une bande, histoire de minimiser les mouvements et la douleur. On appelle ça avoir des grosses couilles. Et les poser sur la table. Sauf que l’Histoire en a décidé autrement. C’est l’Italie qui s’en ira défier le grand Brésil en finale.

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2 – René Vignal

L’homme de verre. Certains peignent des avions sur leur carlingue pour dresser leur tableau de chasse dans les airs. René, lui, affiche ses balafres. Il faut dire que le futur braqueur (il prendra quinze piges de cabane pour attaques à main armée) est un gardien complètement fou. De lui, on disait qu’il « mettait la tête là où certains joueurs n’auraient même pas mis les pieds » . Il en a laissé des ratiches sur les pelouses françaises. Sa spécialité ? Se péter en match et continuer à jouer. 6 juin 1953, il se brise le radius, mais termine le match. Facile. 15 mai 1954, son meilleur match. Il commence par une double fracture de l’avant-bras droit, mais termine le match ailier droit et marque même un but.

3 – Ronnie Simpson

Finale de la Coupe d’Europe des clubs champions 1967 à Lisbonne. Les Lions de Jock Stein viennent de braquer la première C1 britannique de l’Histoire. Sur la pelouse, onze soldats suant comme des litres de bière. Parmi eux, Ronnie Simpson, 36 piges. Un mec qui avait disputé les Jeux de Londres de 1948 avec la Grande-Bretagne, mais qui aura attendu 1967 pour connaître sa première sélection avec l’Écosse. Au coup de sifflet final, 10 000 supporters du Celtic envahissent la pelouse ; Ronnie profite de la cohue pour sprinter vers son but. Le mec cherche sa casquette. À l’intérieur, des fausses dents. Les siennes et certaines de ses coéquipiers. Équipe d’éclopés.

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4 – Bülent Korkmaz

Le stoppeur faisait partie de la grande équipe du Galatasaray. Celle de Hagi, Sükür, Popescu and co. La bande qui remporta un Coupe UEFA contre Arsenal. La seule d’un club turc. Historique donc. Justement, le soir de la finale, le défenseur termine le match avec une épaule déboîtée. Pourtant, personne ne se rend compte de la chose. Le joueur aux 600 matchs avec le club d’Istanbul est un dur à cuir et serre les dents. De ce match, il va hériter d’un surnom : « Cesur Yürek » (le Courageux).

5 – Petr Čech

Peut-on être plus malchanceux que le portier de Chelsea ? Un type qui s’est fait enfoncer le front par un Irlandais de Reading, mine de rien. Depuis, l’ancien gardien du Stade rennais est obligé de jouer avec le chapeau de Thierry Dusautoir. Ces emmerdes ne s’arrêtent pas là. En mars dernier, le portier se pète un doigt connement en Premier League. « J’ai boxé un centre de Newcastle tout en boxant la tête de Gary Cahill en même temps. Mon doigt est cassé et oui, ça fait mal, déclarait-il dans la presse anglaise. En tant que gardien, il arrive parfois que vous deviez utiliser vos mains donc ça n’aide pas. J’ai essayé de ménager mon doigt à l’entraînement. Ça fait déjà un moment que je suis dans le football et j’ai par le passé réussi à jouer avec des épaules cassées, le nez, la tête… Donc c’est pas un petit doigt qui va me stopper. » Stopper quoi ? Sa participation à un match de Coupe d’Europe contre Prague. Son jubilé. Le Tchèque a donc joué 90 minutes avec neuf doigts. Viens le chercher.

6 – Bert Trautmann

Voilà un mec qui possède une cheminée bien garnie de trophées. Né en 1923, l’Allemand fait sa formation dans la Luftwaffe, l’armée de l’air allemande, comme Fallschirmjäger lors de la Seconde Guerre mondiale. Il combat sur le front de l’Est, braquant cinq médailles dont une Croix de fer. Le Ballon d’or allemand. Une fois ses flingues rangés, le mec se met au football et fait les beaux jours de Manchester City pendant plus de quinze ans (1949-1964). En 1953, City s’offre une finale de Cup face à Birmingham City avec l’Allemand dans les bois. À quinze minutes de la fin, Trautmann se mange Peter Murhy, l’attaquant adverse, en pleine face. Le gardien est K-O mais reste sur le terrain pour aider les siens à l’emporter en s’interposant avec brio sur une nouvelle tentative de Murphy. Le mec est tellement pété qu’il ne peut même pas se faire plaisir durant la soirée d’après-match. Il souffre encore de la nuque et n’arrive pas à bouger sa tête. Le verdict est sans appel : cinq vertèbres brisées dans son cou, la seconde étant brisée en deux. La troisième vertèbre s’est coincée contre la seconde, empêchant des dégâts plus importants. Le mec aurait pu y rester. Mais bon, la Guerre ne l’a pas eu, alors un mec qui se prénomme Peter…

7 – Luis Enrique

Boston, 9 juillet 1994, Mauro Tassotti décide d’organiser une rencontre au sommet entre son coude et le nez de Luis Enrique. L’Espagnol pisse le sang et pleure sa mère. L’arbitre Sandor Puhl ne voit rien et le Rital reste sur la pelouse. Comme Enrique qui termine le match avec des mèches de coton dans les narines et une tête de victime. Il souffre le martyr. Même si l’arbitre Hongrois n’a rien vu, son délégué a tout noté. Une fois le match terminé et l’Espagne éliminée (1-2), la FIFA se sert pour la première fois de la vidéo pour condamner le défenseur de l’AC Milan. Mauro prend huit matchs de suspension. Luis Enrique, lui, cherche toujours sa cloison nasale.

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8 – Bill Tchato

Mars 2011, le RC Strasbourg se frotte à Beauvais à la Meinau. Un match qui a laissé des traces sur la face de Bill Tchato, l’international camerounais. Ouvert en fin de partie à la lèvre, l’ancien Niçois termine quand même le match la bouche en sang. Une fois le coup de sifflet final balancé, il prend vite la tangente, direction la clinique la plus proche pour se faire poser sept points de suture. « Je ne sais même pas qui est le Beauvaisien qui m’a blessé, ni exactement comment. Je crois avoir reçu un coup de crampon alors que j’étais au sol. La lèvre était tellement ouverte que même après avoir été recousu, je n’ai pas pu manger samedi » lâche-t-il dans la presse locale le lendemain.

9 – Lucas Biglia

C’est la blessure classique. Le nez qui pète au premier contact aérien. C’est le genre de mésaventure qui est d’ailleurs arrivée en 2011 au capitaine d’Anderlecht Lucas Biglia. À l’occasion du match contre Malines, l’Argentin se mange Steven De Petter en pleine face. Son nez craque direct. Plutôt que de sortir, le joueur tient le coup et joue 50 minutes avec un nez cassé et une petite commotion cérébrale. Il décide même de ne pas se faire opérer dans la foulée, préférant terminer la saison sur le pré avec un masque sur la gueule. Comme Jim Carrey.

10 – Migueli

16 mai 1979, le FC Barcelone dispute la finale de C2 contre le Fortuna de Düsseldorf. Le match est fou. les Catalans doivent se sortir les doigts pour l’emporter (4-3) devant plus de 30 000 supporters du Barça venus encourager les siens à Bâle, où se déroule la finale. Le peuple catalan salue particulièrement la performance de Migueli, son défenseur central, qui dispute la finale avec une clavicule cassée. Réponds à ça, Lionel Messi.

Dans cet article :
« D’ici deux ans, le gardien de l’équipe première aura un casque »
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Par Mathieu Faure

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Modeste M'bami