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Top 10 : Espagne vs Italie
Trente-et-unième affrontement ce soir entre les deux cousins latins. Douzième match officiel. Cinq Coupes du monde et trois Euros à eux deux. Choc de titans…
1/ Italie-Espagne (7-1), 4 juin 1928, ¼ de finale, Jeux Olympiques, AmsterdamLa préhistoire. Déjà victorieuse quatre ans auparavant à Paris, la Nazionale s’y reprend à deux fois pour éliminer les Espagnols. Match nul le 1er juin (1-1) et raclée trois jours plus tard. Trois buts d’avance au bout de dix-huit minutes, 3388 spectateurs et la Squadra, battue en demi-finale par le futur champion uruguayen (2-3), qui s’arrachera pour aller chercher la médaille de bronze.
2/ Italie-Espagne (1-0), 1er juin 1934, ¼ de finale, Coupe du monde, FlorenceComme à Amsterdam, il faudra deux matchs. Probablement les plus homériques entre les deux sélections. La jeune République espagnole contre l’ordre nouveau du « Duce ». Le premier match est ultraviolent (1-1). Le but égalisateur de Ferrari est entaché d’une énorme faute sur Zamora, le mythique gardien catalan. Lafuente marque le but de la victoire, mais il est refusé pour hors-jeu. Prolongation, rien n’est marqué, on rejoue le lendemain. Les deux équipes ne sont pas les mêmes, quatre Italiens tout frais et huit Espagnols pas là la veille. L’arbitre suisse, M. Mercet, est habitué à officier de l’autre côté des Alpes. La messe est dite : la Squadra Azzurra fracasse à son meilleur (Campanal, Bosch, Regueiro sortent blessés avant de revenir, vu que les remplaçants ne sont pas autorisés). Meazza marque un but sur corner après que Nogues, qui remplace Zamora, ait été ceinturé comme lors du premier match. Campanal égalise, M. Mercet refuse. La mascarade touche à sa fin. La Nazionale doit être championne du monde. Elle le sera dix jours plus tard…
3/ Italie-Espagne (4-0), 19 avril 1942, amical, MilanL’Espagne en a fini avec la plaisanterie républicaine. Franco et Mussolini peuvent s’organiser de petits matchs amicaux. Après tout, il n’y avait que ça à faire, en ce printemps 1942.
4/ Espagne-Italie (1-3), 27 mars 1949, amical, MadridFin mars 1949, un mois et demi avant la catastrophe de Superga. La sélection transalpine est devenue une annexe du quintuple champion d’Italie, le « Grande Torino » . Sept à dix joueurs du « Toro » sont régulièrement appelés en sélection. Victoire facile en amical à Madrid. Quarante jours plus tard, l’avion du Toro se crashe sur une colline turinoise au retour d’un match amical au Portugal. Le Torino et la Squadra sont décimés ; le pays – enfin réunifié après la guerre – est en deuil. Un an plus tard, l’Italie – double championne du monde sortante – ne fait même pas illusion à la Coupe du monde brésilienne…
5/ Italie-Espagne (0-0), 12 juin 1980, phase de poules, Euro, MilanLes premières retrouvailles officielles depuis quarante-six ans. L’Espagne, dans le creux de la vague, prépare son Mondial à venir. L’Italie se situe entre deux grandes performances en Coupe du monde (3e en 78, vainqueur en 82). Suffisante, la Nazionale échoue à battre la Roja au Meazza, dans ce premier match. Résultat : c’est la Belgique qui se glisse en finale de l’Euro transalpin. Même nombre de points, même goal-average, les Diables Rouges passent grâce à un nombre de buts supérieur.
6/ Espagne-Italie (0-1), 14 juin 1988, phase de poules, Euro, FrancfortCe coup-là, c’est la Squadra qui prépare son Mondial. Quart-de-finaliste, deux ans plus tôt au Mexique, l’Espagne part favorite pour un des deux strapontins en demi-finales. Après une probante victoire contre le Danemark (3-2), la Roja tombe de haut. Un but de Vialli pour une équipe d’Italie plutôt moyenne plombe les espérances des joueurs de Miguel Muñoz. La « Quinta del Buitre » , qui a déjà laissé échapper une C1 qui lui tendait les bras (contre le PSV Eindhoven en demi-finale), ne gagnera pas non plus en sélection…
7/ Espagne-Italie (1-0), 1er août 1992, ¼ de finale, Jeux Olympiques, ValenceLe premier tournoi olympique accessible aux professionnels de l’Ouest. Canizarès, Guardiola, Ferrer, Luis Henrique, Alfonso… Pour la première fois de son histoire, la Furia Roja bat en match officiel sa cousine latine (1-0). Deux matchs plus retard, elle gagne contre la Pologne (3-2) grâce à deux buts de Kiko, également buteur lors du quart victorieux contre l’Italie.
8/ Italie-Espagne (2-1), 9 juillet 1994, ¼ de finale, Coupe du monde, BostonRetour aux basiques. Une Espagne pimpante qui domine une Squadra souffreteuse. Et l’Italie qui ouvre le score par Baggio (Dino). Caminero qui égalise après le repos. Et la Roja qui va, et qui doit, gagner. Julio Salinas rate l’immanquable devant Pagliuca. Et Baggio (Roberto), dans son rôle préféré, celui d’ange de la mort, dans ces tours à élimination directe, qui cloue le cercueil ibérique. Le Baggio sonne toujours deux fois. Comme en huitième, comme en demie…
9/ Espagne-Italie (0-0, 4 tab à 2), 22 juin 2008, ¼ de finale, Euro, VienneJusqu’à cet Euro, l’Espagne ressemblait foutrement à l’Angleterre. Toujours placée, jamais gagnante. Son dernier titre majeur commençait à remonter (Euro 1964). Après avoir survolé son groupe (3 victoires) et avant de corriger la Russie en demi-finale et de vaincre l’Allemagne en finale, il y eut donc ce quart de finale à l’arraché contre l’Italie, rescapé des quarts après la correction en poules contre les Pays-Bas (0-3). Iker Casillas qui stoppe les tirs au but de Di Natale et Totti et les champions du monde qui prennent la porte… L’Espagne qui évite le piège… Que serait-il advenu si…
10/ Italie-Espagne (2-1), 10 août 2011, amical, Bari L’Espagne de tous les records commence à perdre des matchs amicaux (Argentine, Angleterre, Portugal et Italie, donc). Le signe d’un lent déclin (comme la France début 2002) ou la volonté de se concentrer sur de vrais objectifs. On aura un début de réponse ce soir. Depuis le sacre du Ernst-Happel Stadion, les joueurs de la Roja ont beaucoup donné. L’élimination du Real, de Valence et du Barça en demi-finales des deux Coupes d’Europe aura peut-être été une bénédiction. C’est maintenant ou jamais pour devenir la première équipe à faire la passe de trois (Euro + Coupe du monde + Euro)…
Par Rico Rizzitelli