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Top 10 du D10S : Buts de Maradona

Par Florian Lefèvre
Top 10 du D10S : Buts de Maradona

De son raid fantastique entre les Anglais à sa minasse contre la Grèce, voilà dix buts de légende de Diego Armando Maradona. Comme Víctor Hugo Morales, on se pose la question : « Cerf-volant cosmique, de quelle planète viens-tu ?! »

Argentinos Juniors-Boca Juniors (2-1), championnat d’Argentine, 1977

À 15 ans, Diego régalait avec les jeunes d’Argentinos Juniors, mais l’entraîneur de l’équipe senior, Juan Carlos Montes, trouvait le jeunot encore trop frêle pour évoluer chez les pros. Le coach se décide finalement à le lancer le 20 octobre 1976 contre Talleres de Córdoba (défaite 1-0). Et ne va pas tarder à le regretter. Diego n’est pas encore majeur qu’il affole déjà les défenses du championnat d’Argentine. Quelques mois après ses débuts en pro, le Pibe de Oro fait déjà étalage de sa filouterie. Alors qu’il vient de subir une faute, Diego remonte ses chaussettes, puis jette un œil au gardien adverse et frappe à la vitesse de l’éclair un coup franc hyper-excentré. Le gardien de Boca est lobé et voit le ballon mourir dans son petit filet. Quelques années plus tard, Don Diego enverra la copie conforme lors d’un Napoli-Udinese.

à 2min 20s


Argentine-Indonésie (5-0), Mondial U20, 26 août 1979

Le 19 mai 1978, à seulement deux semaines du début de la Coupe du monde, le sélectionneur de l’Argentine, César Luis Menotti, fait trois déçus en effectuant un dernier écrémage dans sa liste. Diego Armando Maradona, 17 ans, est l’un des recalés de dernière minute. À défaut de jouer le Mondial chez lui, le prodige d’Argentinos Juniors se consolera l’été suivant avec la Coupe du monde des moins de 20 ans. Au Japon, l’Albiceleste de… Menotti bat l’URSS 3-1 en finale, Diego est – évidemment – nommé meilleur joueur du tournoi. Et l’on retiendra ce slalom géant lors du match de poule face à l’Indonésie. Avec ses appuis de feu, Diego se joue des défenseurs avant de sauter par-dessus le gardien pour marquer dans le but vide.


Boca Juniors-River Plate (3-0), championnat d’Argentine, 10 avril 1981

Le premier Superclásico disputé par Maradona reste une masterpiece. Du haut de ses 20 ans, le jeune numéro 10 plante le troisième but des siens en dribblant le gardien de River. Auparavant, Miguel Brindisi a claqué un doublé. Et il faut voir le premier but… À l’origine, il y a un tir adverse contré. Maradona se jette comme un clébard pour récupérer le ballon au niveau du rond central, glisse et s’apprête à amorcer sa course vers le but. C’est alors que López lui envoie un tacle par derrière des familles. On a vu des carrières brisées pour moins que ça, mais Diego se relève et repart de plus belle. Sur sa route se dresse le défenseur Daniel Passarella. Alors ? Alors, le capitaine des champions du monde 1978 se fait enrhumer par le Pibe de Oro. Au bout de l’action, un deuxième attentat d’un défenseur de River n’empêchera pas Brindisi de marquer. Un délice dégusté par les supporters de la Bombonera.

à 12 min


FC Barcelone-Real Madrid, Copa de la Liga, 26 juin 1983

Qui se souvient de la Coupe de la Ligue espagnole ? La compétition n’a pas duré bien longtemps : elle a disparu au bout de seulement quatre éditions en 1986. Sauf que grâce à Maradona, elle reste dans les livres d’histoire. Lors de la première édition de ce tournoi à élimination directe (avec des matchs aller-retour) qui vit s’affronter les équipes du championnat d’Espagne, le Real Madrid et le Barça se hissent en finale. La première manche a lieu au Bernabéu. À la 57e, Lobo Carrasco lance Maradona qui file seul au but. Le Blaugrana dribble le gardien Agustín et n’a plus qu’à marquer dans le but vide. Mais il préfère temporiser pour mieux humilier le défenseur Juan José. Résultat : deux adversaires ont bouffé le gazon alors que le ballon n’a pas encore franchi la ligne. Beau joueur, le public merengue applaudira Maradona, et celui-ci marquera lors de la deuxième manche pour offrir le trophée au Barça.


Pescara-Napoli (0-3), Coupe d’Italie, 2 septembre 1984

Diego Maradona était le roi des retournés et des gestes acrobatiques (celui-ci vaut le coup d’œil). Le génie argentin a ébloui son époque en marquant des buts que l’on ne pouvait pas imaginer. Et cette réalisation à Pescara, au début de la saison 1984-1985, lors de l’un de ses premiers matchs sous le maillot du Napoli, en est l’illustration. L’Argentin est à l’affût d’un contrôle raté du défenseur, se jette pour tacler le ballon, et alors que celui-ci est toujours dans les airs, Maradona réussit à trouver le moyen d’envoyer le cuir au fond des filets, à l’aveugle. Le portier Pacchiarotti n’a rien compris à ce qui lui est arrivé. L’Argentin vient de marquer avec les deux fesses vissées sur le terrain, en étant dos au but. Un magicien.


Napoli-Juventus (1-0), Serie A, 3 novembre 1985

En 2019, le documentaire d’Asif Kapadia consacré à Maradona dévoilait une archive de la télé italienne du 3 novembre 1985. À l’heure d’annoncer la victoire 1-0 du Napoli contre la Juve au San Paolo, la présentatrice disait ceci : « Le Napoli a plongé son public dans une telle extase que, malheureusement, parmi les spectateurs, cinq personnes se sont évanouies, et deux ont fait une crise cardiaque. Donc, littéralement, Maradona, en marquant ce but, a foutu un gros bordel. » Comment ? Avec cette caresse sur coup franc indirect, dans un angle ultra-fermé. Un but passé à la postérité en Italie comme «   le coup franc impossible   » .


Argentine-Angleterre (2-1), Coupe du monde, 22 juin 1986

« Maradona a la balle… Il est marqué par deux joueurs… Maradona contrôle le ballon, il abandonne le champ de mines et va la passer à Burruchaga… Maradona, toujours ! Génie ! Génie ! Ta-ta-ta-ta-ta-ta-ta-ta… Goooooool… Goooooooooooooooool ! J’ai envie de pleurer ! Mon Dieu, vive le football ! Golaaazoooooo ! Diegoooooool ! Maradonaaaaaaa ! C’est à pleurer, excusez-moi… Maradona, dans une course mémorable, vient de réaliser une action éternelle… Cerf-volant cosmique, de quelle planète viens-tu pour laisser sur ton chemin autant d’Anglais, pour que le pays soit un poing fermé criant à l’honneur de l’Argentine ? Argentine 2, Angleterre 0. Diegol, Diegol… Diego Armando Maradona… Merci, Dieu, pour le football… Pour Maradona… Pour ces larmes… Pour cette Argentine 2, Angleterre 0 ! » – Víctor Hugo Morales, commentateur de la télé argentine.


Séville FC-Sporting Gijón (1-0), Liga, 23 janvier 1993

Condamné à quinze mois de suspension à la suite d’un contrôle positif à la cocaïne en mars 1991, Diego ne rejouera plus sous le maillot napolitain. C’est un Maradona sur le déclin qui retrouve les terrains avec Séville lors de la saison 1992-1993. Diego n’est plus que l’ombre de lui-même et ses absences à l’entraînement conduisent même le club andalou à engager un détective privé pour le surveiller. Le rayon de soleil de sa saison aura été cette action à Sánchez Pizjuán face au Sporting Gijón. Dos au but dans la surface, l’Argentin réceptionne une longue passe de la poitrine (à moins que ce ne soit du bras, tiens…) pour amorcer une reprise de volée croisée. Un but soudain en deux touches de balle qui signe l’un de ses derniers exploits sur le Vieux Continent.


Argentine-Grèce (4-0), Coupe du monde, 21 juin 1994

« Il est vivant !!! » s’époumone Víctor Hugo Morales. Huit ans après sa tirade au stade Aztèque, le commentateur fait encore péter les décibels pour célébrer un but de Maradona en Coupe du monde. Le capitaine de l’Albiceleste vient en effet de planter le troisième pion de sa sélection face à la Grèce, au Foxboro Stadium, lors du premier match de la World Cup 1994. Quelques jours plus tard, Maradona disputera le match face au Nigeria et sera ensuite exclu de l’équipe nationale à la suite d’un contrôlé positif à l’éphédrine, une substance stimulante interdite. Cette frappe en lucarne, à la conclusion d’une série de passes ensorcelantes devant la surface grecque, aura été son ultime réalisation avec l’Argentine. Et cette célébration mythique, la gueule ouverte face à la caméra, son dernier rugissement avec l’équipe nationale.


Argentinos Juniors-Boca Juniors (0-1), Primera División, 15 octobre 1995

Ce Diego Maradona qui fait son deuxième passage à Boca n’a plus grand-chose à voir avec celui qui débutait dans le championnat argentin sous les couleurs des Argentinos en 1976. Le poids a doublé, les cheveux ont été coupés, une bande blonde – que pourrait apprécier Djibril Cissé – est apparue sur le crâne, et la cocaïne est passée par ses narines. Il n’empêche qu’une chose ne s’est pas envolée : la magie dans la patte gauche de D10S. Celle qui permet au Pibe de Oro – qui sait très bien qu’il joue à 34 ans l’un des derniers matchs de sa carrière – de glisser un amour de coup franc en pleine lucarne. Le tout, avec un seul pas d’élan. Un bijou qu’il n’a pas voulu célébré contre son ancien club, mais un bijou quand même.

à 1min25s


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