- Coupe d'Allemagne
Top 10 des clubs à regarder en Pokal
Le premier tour de la Pokal est toujours l'occasion de prendre des nouvelles de bons nombres de Traditionsvereine ou de villes moyennes allemandes qui pataugent. Bref, d'un football parfois amateur, mais qui a ses supporters, sa petite vie folle et l'envie de croquer du gros. La preuve par dix.
Carl-Zeiss Iéna
En tout bien tout honneur, le Carl-Zeiss Iéna est largement l’équipe la plus plaisante à revoir pour ce premier tour de Pokal, d’autant que l’ancien triple champion de RDA affronte le plus gros club possible, le Rekordmeister lui-même. Comme le Bayern, Iéna a aussi sa part de passé glorieux. Le club de la firme d’optique a surtout rayonné dans les compétitions européennes époque guerre froide, en atteignant une première demi-finale de C2 en 1962, puis la finale dix-neuf ans plus tard. En 1981, à Düsseldorf, Iéna perd malheureusement la Coupe des vainqueurs de coupe 2-1 contre le Dinamo Tbilissi. À compter de cet échec, le Carl-Zeiss n’atteint plus les places d’honneur. Mais attention : même si ce n’est plus le même niveau de jeu depuis la réunification, le Carl-Zeiss aime les surprises. L’an dernier, il a par exemple obtenu la tête d’Hambourg en prolongation au premier tour de Pokal. Cependant, le Bayern n’a plus perdu au 1er tour de la Coupe d’Allemagne depuis août 94, face à l’obscur TSV Vestenbergsgreuth.
→ Vendredi à 20h45 contre le Bayern.
VfB Lübeck
Si Hambourg est le grand port hanséatique, et se permet d’avoir deux clubs mythiques en son sein, sur l’autre rive, côté mer Baltique, Lübeck a aussi son mot à dire. Né de la fusion de plusieurs clubs locaux après la Seconde Guerre mondiale, le VfB Lübeck n’est jamais parvenu à concurrencer les autres clubs du coin. En fait, dès la naissance de la Bundesliga, les Vert et Blanc sont coincés en Regionalliga – alors que les années précédentes, ils atteignaient parfois la première division pour la section nord de la RFA. Depuis, le club vit calmement au chaud du football amateur, avec pour seul réel exploit la demi-finale de Coupe d’Allemagne en 2003-2004, perdue face au Werder dans la prolongation. Lübeck manque d’un quelque chose en plus. Mais cette fois, ils accueillent Sankt-Pauli. C’est plus qu’un tour de Pokal. C’est la concurrence de la puissance des ports d’Allemagne.
→ Vendredi à 20h45 contre le FC Sankt-Pauli.
FC Würzburger Kickers
Enfermés entre l’influent Nuremberg et le puissant Francfort, les Kickers de Wurtzbourg n’ont jamais eu de réelles occasions de faire partie du gratin du football professionnel allemand. En fait, ils n’ont connu qu’une petite saison de 2e division, en 76/77. Mais le nord de la Bavière peut maintenant compter sur une nouvelle puissance. En deux ans, le club vient de se défaire des divisions locales où il se complaisait depuis bientôt quarante ans. En enchaînant la montée en 3. Liga, puis en 2. Bundesliga, Wurtzbourg n’a même pas eu besoin de se qualifier pour ce premier tour. Il l’était automatiquement. Il va pouvoir ainsi affronter un adversaire de son niveau, mais qui compte beaucoup plus dans l’histoire de la Bundesliga : le mythique Eintracht Brunswick.
→ Samedi à 15h30 contre Brunswick.
SG Dynamo Dresde
Deux ans après sa descente au troisième échelon, l’un des clubs les plus populaires de l’ex-RDA signe son retour en 2. Bundesliga grâce à une saison 2015/2016 presque parfaite. En bonus, les chauds supporters de Dresde ont le droit à un premier tour de Coupe face à la grande ville rivale de la Saxe : Leipzig. Et mieux, le tirage a réservé au Dynamo le club qui représente l’ennemi juré par sa puissance financière qui pille les centres de formation locaux : le RB Leipzig. Entre tradition et real politik du football, c’est le match des antagonismes de l’Allemagne de l’Est. Mais pas un derby ? Pour le directeur sportif du Dynamo, Ralf Minge, le terme ne convient pas. « Pour un derby, il faut une certaine histoire » , avait-il annoncé dans un article du Welt dès juin, au moment du tirage. Les deux clubs ne se sont encore jamais affrontés en match officiel. Les fans vont probablement dégainer un tifo de grande taille pour l’occasion.
→ Samedi à 15h30 contre le RB Leipzig
Rot-Weiß Essen
Le plus gros des clubs de la liste ? Peut-être pas. Mais Rot-Weiß Essen fait tout de même dresser encore aujourd’hui plus de 20 000 supporters pour des matchs de D4, notamment contre le rival, l’Alemannia Aix-la-Chapelle, alors que la rencontre est également diffusée à la télévision locale. Essen n’a rien d’un petit poucet de Pokal qui va tenter de gagner le match de sa vie, sur le principe. Rien qu’au niveau des noms passés par là, Essen a de quoi se vanter. Helmut Rahn a joué pour eux, Pelé est membre d’honneur depuis 2005. Le club affiche aussi un titre de champion (55) et une Coupe (53). Pourtant, en vingt ans, les Rouge et Blanc ont coulé sévère. Mauvaise gestion, indigence sportive et problèmes financiers : le compte est bon, Essen a plongé directement vers la 4e division, tout comme Aix-la-Chapelle. Pour remonter, dans ce coin d’Allemagne bien dense, la lutte est compliquée… et le champion doit encore réussir à passer le match de barrages. La situation déplaît fortement au président du club d’Essen. Depuis 2007, le RW n’a jamais passé le cap de la promotion, loin de là. La Bundesliga est encore loin. À moins de parvenir à passer ce premier tour de Pokal.
→ Samedi à 15h30 contre l’Arminia Bielefeld
FC 08 Homburg
Le meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du monde n’a pas débuté sa carrière à Kaiserslautern. Avant d’être un membre des Roten Teufel, le grand attaquant a fait ses premiers coups d’éclat pour le FC Homburg à la fin des années 90. Le club de la Sarre se remet alors difficilement de son petit passage de trois saisons dans l’élite du football allemand – marqué principalement par le génial sponsor maillot, une marque de préservatifs. Il plonge même au départ de Klose pour Lautern vers l’Oberliga (équivalent de la D5 aujourd’hui). Depuis quatre saisons, Homburg a retrouvé un rang plus convenable, un cran au-dessus.
→ Samedi à 18h30 contre le VfB Stuttgart.
1. FC Magdebourg
Autre club de l’Est dans cette liste, le FC Magdebourg est aussi le plus en forme sur ces dernières saisons. Il revient cependant de très loin. Si la réunification a fait du mal à de nombreuses équipes de l’ex-RDA, elle a été d’autant plus difficile pour le FCM. En quelques mois, des membres-clés s’exilent vers l’ouest : l’entraîneur Joachim Streich ou encore Dirk Schuster… Résultat, la qualification pour les divisions professionnelles est manquée. Pendant vingt ans, Magdebourg s’enfonce dans l’indifférence et les problèmes financiers. En 2002, le club est déclaré insolvable. Pourtant donc, le FCM est désormais dans une situation beaucoup plus saine. Depuis 2012, l’équipe s’est relevée jusqu’à obtenir enfin le sésame pour la 3e division. Le club formateur de Marcel Schmelzer est même passé tout prêt d’une deuxième montée consécutive en terminant 4e de 3. Liga derrière… Wurtzbourg. C’est cette place qui leur permet d’être qualifiés pour ce tour de Pokal. Et d’espérer replacer la ville sur la carte du foot allemand.
→ Dimanche à 15h30 contre l’Eintracht Francfort.
SpVgg Unterhaching
Le SpVgg Unterhaching a rarement connu la joie de la Bundesliga, ce qui n’est pas si surprenant pour une petite équipe de banlieue. Unterhaching n’a ainsi pas les moyens d’atteindre la popularité de ses encombrants voisins (le Bayern Munich et Munich 1860) et navigue généralement dans les divisions moyennes. Seul le tournant des années 2000 lui a permis de faire parler de lui et… d’offrir le titre de Bundesliga au voisin, en 2000, lors d’une dernière journée folle et fatale à Leverkusen. Le club a tout de même tenu longtemps un niveau professionnel et faisait sa vie dans l’anonymat de la 3. Liga sans problème ces dernières années, avec quelques noms ronflants pour l’aider : Götze, Hummels, Schweinsteiger (les frères), Köpke (le fils)… Toutefois, Haching a cédé sur la fin de la saison 14/15 et doit depuis se contenter de la Regionalliga bavaroise. La seule satisfaction à chaque début de saison, c’est d’avoir un match de Pokal. Pour se souvenir des années 2000 et des matchs couperets face à plus fort.
→ Dimanche à 15h30 contre Mayence.
SG Wattenscheid 09
À la manière de Schalke pour Gelsenkirchen, Wattenscheid est l’équipe d’un quartier. Depuis 1975, le village a été intégré à Bochum. C’est alors que l’équipe a connu quelques années de gloire : quatre saisons de Bundesliga à la suite, de 80 à 84, en obtenant deux victoires face au Bayern Munich au passage. La virée express dans l’élite a donc été de courte durée pour Wattenscheid. Depuis, c’est la routine de bon nombre de clubs du genre : de la Regionalliga, encore et toujours, avec des épisodes chaotiques (une descente en D6 en 2011) et l’attente d’un nouveau cycle meilleur.
→ Dimanche à 18h30 contre Heidenheim.
Eintracht Trèves
Trèves n’a jamais atteint la Bundesliga et stagne presque sans discontinuer dans les divisions régionales depuis plus de trente ans. Pourtant, dans cette vieille ville fondée par les Romains, bon nombre de joueurs célèbres sont passés dans ses rangs. Klaus Toppmöller en premier lieu, ou plus récemment Harry Koch à la fin de sa carrière. Surtout, Trêves aime jouer la Pokal et y créer de grosses surprises. Le meilleur exemple a lieu au cours de la saison 97/98. Ils éliminent notamment sur leur route, coup sur coup, Schalke et Dortmund, tous deux tenants d’un titre en Coupe d’Europe. La folie s’arrête malheureusement aux portes de la finale à cause d’une séance de tirs au but invivable. Duisbourg s’impose 11-10 au Moselstadion.
→ Lundi à 20h45 contre Dortmund.
Par Côme Tessier