- Coupe du Monde
Top 10 : Demi-finales
Les demi-finales de Coupe du Monde, ce sont des histoires de crampons, Naples, un pointard de Ronaldo, le doublé de Thuram, la sortie kamikaze de Schumacher, les premiers doublés de Pelé et Brandao. On déconne pas, Brandao !
3 juin 1934 / Tchécoslovaquie 3 – 1 Allemagne}
Ambiance fasciste, ombre omniprésente du Duce, la Coupe du Monde 1934 sent le rance. Dans de telles conditions, une affiche entre l’Allemagne et l’Italie en finale paraissait inévitable. Les deux dictatures ne se jaugeront pas sur le pré, grâce aux Tchécoslovaques qui éliminent les Teutons avec un triplé d’Oldrich Nejedly. Malheureusement, l’Allemagne nazie se vengera en s’emparant des Sudètes et de la Bohème-Moravie.
16 juin 1938 / Italie 2 – 1 Brésil
En 1938, les joueurs brésiliens se nomment Walter Goulart, Zeze Procopio ou encore Brandao. Au moment d’affronter les Italiens, la Seleçao pense que le match ne sera qu’une simple formalité. Alors en vue de la finale à Colombes, le sélectionneur auriverde met au repos quelques-uns de ses meilleurs joueurs. Mal lui en a pris. Les Italiens l’emportent, tout en nourrissant les stéréotypes. Au Vélodrome, le légendaire Giuseppe Meazza inscrit un pénalty sifflé par l’arbitre après une simulation.
30 juin 1954 / RFA 6 – 1 Autriche
Stupeur à Bâle, l’Allemagne éparpille l’Autriche sous un ciel pluvieux. Les frères Walter (Fritz et Ottmar) font parler la poudre avec un doublé chacun. Il faut dire qu’ils ont de la dynamite au bout des pieds. Ou plutôt une avancée technologique retentissante : des crampons vissés. Signée Adi Dassler, l’innovation enfante définitivement deux monstres insatiables : la Nationalmannschaft et Adidas.
24 juin 1958 / Brésil 5 – 2 France
Il y a des éditions où tout s’embrouille. Tenez par exemple, en 1958, c’est la France qui se présente avec la meilleure attaque –merci Justo– tandis que le Brésil étrenne la défense la plus hermétique du tournoi. Les Bleus d’Albert Batteux poussent les Auriverde à se sublimer. Didi et Vava sont intenables, Garrincha et ses jambes tordues régalent et Pelé inscrit son premier doublé en Coupe du Monde. Il y a des demi-finales qui gardent un parfum de finale.
26 juillet 1966 / Angleterre 2 – 1 Portugal
La demi-finale commence par une entourloupe. Craignant leurs adversaires, les organisateurs décident de déplacer le lieu du match. Alors qu’elle devait se tenir à Liverpool, la rencontre se disputera finalement dans l’enceinte de Wembley. Les Anglais cadenassent bien le match et profitent de l’individualisme un peu forcené d’Eusebio. Un doublé de Bobby Charlton propulse l’Angleterre en finale, ne laissant que des regrets à la Selecção das Quinas la plus classe de l’histoire du Portugal.
[page]17 juin 1970 / Italie 4 – 3 Allemagne (après prolongation)
Les Transalpins enfilent les gants et ouvrent le score dès la huitième minute. Sans pouvoir coucher l’adversaire, la Squadra Azzurra tient bon grâce à sa défense impeccable mais elle lâche en baissant la garde : Schnellinger en profite et égalise à la 90e. La prolongation ressemble à un round de boxe où l’on se rend coup pour coup. Crochet de Müller (Gerd pas Thomas) à la 94e, direct de Tarcisio Burgnich (98e) puis combo grâce à Gigi Riva (104e). Mais Gerd Müller allonge un uppercut dont il a le secret (110e). On se dit que l’affaire va se finir aux points. Sonnée, la Squadra Azzurra vacille, et pourtant moins de soixante secondes plus tard, elle s’extirpe des cordes et inflige un violent uppercut nommé Rivera aux Allemands (111e). Quand la cloche sonne, la Nationalmannschaft termine KO et Beckenbauer laisse sur le ring ses illusions et un bout de son épaule luxée.
8 juillet 1982 / Allemagne 3 – 3 France (5 tirs au but à 4)
Enfoiré de Schumacher, enfoiré de Schumacher, enfoiré de Schumacher, enfoiré de Schumacher, enfoiré de Schumacher, enfoiré de Schumacher, enfoiré de Schumacher, enfoiré de Schumacher, enfoiré de Schumacher, enfoiré de Schumacher ad libitum…
3 juillet 1990 / Italie 1 – 1 Argentine (3 tirs au but à 4)
La rencontre se déroule à Naples : le jardin de Maradona. Une partie du stade supporte l’hôte de la compétition, l’autre préfère emmerder le Nord de la Botte, suivre les pérégrinations d’El Pibe de Oro et ses potes et supporter l’Albiceleste. Sur le terrain, c’est du costaud, du viril. Des fautes en cascade, des coups. Les offensives italiennes sont repoussées par le portier argentin Goycochea –déjà monstrueux face à la Yougoslavie en quart– qui chauffe les gants. Cette mise en jambes lui sera utile pendant la séance de tirs au but où il brise le rêve transalpin même si Baggio réussit sa tentative.
8 juillet 1998 / France 2 – 1 Croatie
« De toute façon toi avec tes pieds carrés, tu ne marqueras jamais de but ! » Voilà ce qu’aurait déclaré Aimé Jacquet en visionnaire à Lilian Thuram le matin du match. Face à de surprenants Croates, les Bleus enfilent les guêtres de maudit en laissant Davor Suker filer au but. La faute à une erreur de placement de Thuram qui inspire toujours Abidal visiblement. Thu-Thu se récupère dans la foulée en inscrivant un doublé : plat du pied des familles sur un excellent service de Djorkaeff et frappe du gauche d’en dehors de la surface s’il vous plaît. Un doublé historique puis plus rien, Thuram a dépassé la ligne médiane au moment opportun.
26 juin 2002 / Brésil 1 – 0 Turquie
Rien que pour le pointard décisif de Ronaldo aussi immonde que sa coupe, rien que pour le maquillage de Rüstu façon quarterback des Buccaneers de Tampa Bay, rien que pour l’élégance de Rivaldo, rien que pour l’impuissance d’Hakan Sükür, rien que pour l’apparition toute en nonchalance de Denilson. Bref, un match laissé à tort sur le bas-côté de la route…
Par