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Top 10 : Croates d’Italie
La Croatie existe depuis un peu plus de 20 ans, un laps de temps relativement court, mais suffisant pour fournir de nombreux joueurs à la Serie A. En voici les dix plus marquants.
1. Zvonimir Boban
Le meilleur des 57 Croates qui ont foulé les pelouses de Serie A jusqu’à aujourd’hui, même s’il fut recruté par le Milan en tant que Yougoslave et envoyé de suite à Bari. En effet, à l’époque, seuls trois étrangers étaient autorisés et ces places étaient encore occupées par le trio de Néerlandais Gullit-Rijkaard-Van Basten. Une saison d’apprentissage dans les Pouilles avant de revenir en Lombardie pour envoyer du plaisir en barre pendant neuf années consécutives lors desquelles il aura tout gagné. Le meilleur de lui, il l’a donné à son poste préféré, numéro 10 derrière Bierhoff-Weah lors du Scudetto 1998-99. Incarnation parfaite du mythe du « technicien croate » , Boban est aujourd’hui un consultant apprécié à la Sky où il s’exprime dans un parfait italien et rentre volontiers dans le lard d’un Milan qu’il ne reconnaît plus.
2. Igor Tudor
Peut-être le plus sous-coté, car on ne reste pas neuf ans dans la Juve de Lippi, Ancelotti et Capello par hasard (de 1998 à 2007, avec un intermède d’un an à Siena). Joueur qui incarne très bien le « petit soldat » made in Juve sur lequel on peut compter en toute circonstance. Une appellation souvent péjorative, mais qui est bien l’un des secrets de la Vieille dame. Milieu défensif, défenseur central voire arrière droit, Igor Tudor a vu sa carrière plombée par des blessures à répétition. Des passages à l’infirmerie qui ne feront pas oublier ce but à la dernière seconde du quart de finale de Ligue des champions en 2003, face au Deportivo La Corogne.
3. Alen Bokšić
C’est auréolé d’une Champions League remportée avec l’OM que le Croate débarque à la Lazio en 1993. Buteur certes, mais loin d’être prolifique, il ne passe qu’une fois la barre des 10 réalisations en Serie A. D’abord titulaire, puis ensuite joker, il finit son expérience laziale sur le Scudetto de 2000. Ah, on en oublierait presque cet interlude d’un an à la Juve en 1996-97, saison lors de laquelle il remporte trois titres et atteint la finale de la Ligue des champions en plantant plus en C1 qu’en championnat. Au final, Alen Bokšić, en Italie, ce sont 10 trophées en 7 saisons. Un joli ratio.
4. Igor Budan
Peut-être le moins connu, mais celui qui a duré le plus longtemps. Il débarque à Venezia en 1999 à 19 balais et raccroche les crampons 14 ans plus tard. Au milieu de tout ça, une seule escapade hors de la Botte (six mois en Suisse, à Bellinzone) et huit clubs différents (Venezia, Empoli, Palermo, Ancona, Atalanta, Ascoli, Parma et Cesena). Attaquant, Igor est tout sauf un bomber puisqu’il n’a passé que deux fois la barre des 10 buts en carrière. Lui aussi martyrisé par les blessures, Budan a également eu la douleur de perdre sa fille d’une méningite foudroyante en 2012. Il est aujourd’hui directeur sportif du côté de Palerme.
5. Dario Šimić
Le premier Croate à avoir franchi le cap des cent sélections. Ses meilleures années furent pour l’Italie où il arrive à l’été 1999, du côté de l’Inter Milan où il passe trois années le postérieur entre deux chaises, mi-titulaire, mi-remplaçant. Échangé avec Umit Davala lors d’un des nombreux cadeaux faits aux cousins, le voilà au Milan où il reste six saisons et devient cette fois définitivement remplaçant. Joueur extrêmement élégant, mais logiquement barré par Nesta, Maldini, Stam, Costacurta et compagnie, il s’offre tout de même huit trophées en Lombardie. Malgré un temps de jeu limité, son attitude exemplaire fait de lui un membre à part entière de la génération « grande classe » guidée par Ancelotti.
6. Mario Stanić
Pourquoi ces cheveux peroxydés ? On ne le saura probablement jamais. Stanić débarque à Parma en 1996 auréolé d’un titre de meilleur buteur du championnat de Belgique. Élément polyvalent capable d’occuper tous les postes offensifs, il fait office de très bon joker durant ses quatre années de permanence dans l’ombre de Chiesa, Crespo et Ortega. Il file ensuite à Chelsea à l’été 2000, mais reviendra souvent dans la ville de Verdi qu’il considère « comme sa seconde maison » .
7. Goran Vlaović
On parle là d’une époque où un club comme Padova pouvait devancer l’Ajax sur le marché des transferts. Goran Vlaović arrive en 1994 auréolé d’un double titre de meilleur buteur du championnat croate. La première année, il marque un but splendide et important lors du barrage pour ne pas descendre contre le Genoa. Quelques semaines plus tard, une rare maladie à la tête lui est diagnostiquée et il est contraint à une opération délicate. Il n’en revient que plus fort, plantant 13 buts en 23 matchs, malheureusement insuffisant cette fois pour le maintien. Suffisant pour filer à Valence et participer au Mondial 98, en revanche.
8. Robert Jarni
Élément clé de cette génération dorée 3e du Mondial 98, Robert Jarni a très vite posé ses valises en Italie. On est en 1991 et l’homme le plus rapide d’ISS Pro avec Babangida pose ses valises à Bari où il croise Boban avant d’enchaîner avec le Torino puis… la Juventus. Il reste d’ailleurs l’un des seuls à avoir effectué cette périlleuse traversée. Mais personne ne lui en tiendra vraiment rigueur puisqu’il ne laissera pas un souvenir impérissable dans le Piémont. Cela dit, et comme pratiquement tout joueur qui passe à la Juve, il est reparti avec un Scudetto dans la poche, direction l’Espagne.
9. Milan Rapaić
Ailier gauche recruté par Perugia en 1996 où il devient un des préférés du public local durant son passage. Mais Milan Rapaić, c’est surtout un but inoubliable contre l’Italie au Mondial 2002 et que personne n’a été capable de rééditer depuis. Après des passages à Fenerbahçe et au Hajduk Split, il refera une pige lors de la désastreuse saison d’Ancona en 2003-04. Son fiston Boris, âgé de 17 ans, est prêt à prendre la relève puisqu’il devrait bientôt signer chez les jeunes de l’Inter Milan.
10. Mateo Kovačić
Cela fait bien longtemps que les meilleurs Croates n’évoluent plus en Serie A. Il ne reste bien que Kovačić, dernier caprice que s’est offert Massimo Moratti avant de passer la main. Et ça lui a coûté un bras, précisément 11 millions plus 4 de bonus. Cher payé pour un joueur de 18 ans et pas totalement justifié en presque deux ans chez les Nerazzurri. Pas non plus aidé par Mazzarri, il compte maintenant sur Mancini pour exploser et amortir l’investissement.
Par Valentin Pauluzzi