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Top 10 : Cristiano Ronaldo à Manchester United
Le retour de l'enfant prodige. Cristiano Ronaldo retrouve Old Trafford pour la première fois depuis son départ au Real Madrid, en 2009. Un match forcément particulier pour l'ancienne idole de United. De son arrivée en Angleterre à son dernier match en finale de la Ligue des champions, retour sur les moments les plus marquants du CR7 « made in Manchester ».
La présentation avec Kléberson
Beckham parti compléter la collection des Galactiques à Madrid, Alex Ferguson entend renouveler son effectif à l’été 2003. En plus de claquer 18 millions de liasses pour un gosse de 18 piges plein de promesses, le manager ramène dans sa botte Kléberson, tout juste auréolé du titre de Champion du monde avec le Brésil. Dix ans plus tard, la photo de leur présentation commune le 12 août fait aujourd’hui figure de sketch. Le number 7 de United éclaboussant l’Angleterre de son talent durant son passage tandis que le Brésilien sera, lui, catalogué dans le gang des tricards. José pourra toujours se targuer d’avoir tapé la pose aux côtés d’un mec qui pèse une C1, 3 Premier League, 2 League Cup, 1 FA Cup et un Ballon d’Or avec Manchester United. Bah, quoi ? Sinon, il paraît qu’Éric Djemba-Djemba était le troisième larron lors de cette présentation.
Les premiers émois
16 août 2003. Premier match de championnat. Manchester United affronte Bolton, à Old Trafford. A la 60e minute de jeu, le « théâtre des rêves » se met debout pour accueillir un gamin de 18 ans, débarqué du Sporting quelques jours auparavant. Un « phénomène » dont tout le monde parle mais que personne n’a encore vraiment vu jouer. Celui qui n’est pas encore CR7 remplace Nicky Butt, débute son histoire d’amour avec MU. Malgré des mèches blondes dégueulasses et quelques petits problèmes d’acné, le Portugais renvoie déjà l’image d’un mec sûr de sa force. Une sensation renforcée par ce numéro 7 floqué dans son dos et si mythique pour les Red Devils. Lancé dans le grand bain de la Premier League au milieu des Quinton Fortune ou Djemba-Djemba le prodige joue les solistes, enchaine les passements de jambes, casse quelques reins, provoque un pénalty (raté par Ruud van Nistelrooy) et participe au troisième but inscrit par Ryan Giggs. Pas mal pour un débutant. United s’impose largement (4-0) et Old Trafford ovationne (déjà) sa nouvelle star. Le début d’une longue et belle idylle.
Le premier but
De plus en plus présent dans les plans de Ferguson, l’enfant de Madère attend trois mois avant de planter son premier pion avec ManU. Un but inscrit sur coup-franc, à Old Trafford, le 1er novembre 2003, face à Portsmouth. Le premier d’une très longue série pour le Portugais (118 buts en 292 matchs au total). Les Red Devils mènent tranquillement 1-0 (grâce à Forlan) quand, à dix minutes du terme de la rencontre, Cristiano, excentré sur le côté gauche, prend ses responsabilités et tente la frappe directe. Le jeune loup, qui n’a pas encore adopté sa posture si caractéristique sur coups de pied arrêtés, profite d’une bourde du gardien adverse, Shaka Hislop, pour débloquer son compteur. Pas le but le plus classe mais probablement l’un des plus importants. Heureuse coïncidence, c’est également face à Portsmouth que CR7 inscrira, cinq ans plus tard, l’un des plus beaux coups francs de sa carrière . Une mine venue d’ailleurs, que beaucoup considèrent comme le début de « l’ère Tomahawk » . Rien que ça.
Le premier titre
Première saison en Angleterre et premier titre. Marqué par des éliminations douloureuses en Ligue des champions, face au FC Porto de José Mourinho, et en Carling Cup, face à West Bromwich Albion, United se sauve d’une saison blanche grâce à la FA Cup. Aligné d’entrée, face à la surprise Millwall (League one), Cristiano Ronaldo torture la défense adverse durant toute la rencontre. Passements de jambes inutiles, accélérations monstrueuses, roulettes, frappes lointaines, centres… tout y passe. En plus d’étaler sa panoplie de joueur Youtube, Ronaldo ouvre même le score juste avant la mi-temps. Le gamin aux pompes dorées reprend, d’une tête rageuse, un centre de Gary Neville en plein cœur de la surface. L’occasion rêvée pour enlever son maillot et bomber le torse. Brillant, l’ancien joueur du Sporting est logiquement élu « man of the match » . United, qui l’emporte finalement 3 à 0 grâce un doublé de van Nistlerooy, termine sa saison 2003/2004 sur un sourire. Cristiano, lui, soulève le premier de ses neuf trophées « made in England » . Pas mal.
Le clin d’œil de la discorde
Ce n’est pas un secret, une fois la tunique de la sélection revêtue, il n’y a plus de coéquipiers, plus d’amis. Rooney en a fait l’amère expérience. Coupe du Monde 2006, le Portugal de Ronaldo défie l’Angleterre en quart de finale. L’affrontement entre Carvalho et Rooney est rugueux et ce dernier lui marche sur les parties génitales à la 62e minute. Ronaldo réclame une sanction auprès de l’arbitre, carton rouge pour l’attaquant britannique. Toute l’Angleterre cible alors le Portugais comme l’ennemi numéro un. La presse se gargarise d’un départ mais CR7 assure qu’il n’y a aucun problème. Le retour du joueur à Manchester se fait pourtant dans la tourmente, les médias ne le lâchent pas, les supporters sont contre lui. Et dans ce tourbillon médiatique, Sir Alex Ferguson le protège, le conseille et surtout le conserve. « Ce dossier est clos, terminé, terminé, terminé. Il jouera ici la saison prochaine, vous pouvez me croire » , lance-t-il à la presse pour mettre fin aux rumeurs. La suite, vous la connaissez. Bravo Fergie.
Best n’est plus le meilleur
La saison 2007/2008 est, à n’en point douter, l’année de la consécration pour Cristiano Ronaldo. Outre les titres collectifs, c’est de façon individuelle qu’il écrit sa propre légende. Durant cet exercice, il marque but sur but au point de dépasser la légende George Best et ses 32 buts sur une saison avec les Red Devils. Le 19 mars 2008, Manchester reçoit Bolton à Old Trafford, Ronaldo brille. Il ouvre d’abord le score du pied droit à la suite d’un cafouillage dans la surface. Son deuxième but ne doit par contre rien à une erreur défensive. A 25 mètres des cages, il obtient une faute et se charge de la sentence. Position caractéristique, frappe flottante, petit filet… La messe est dite, Ronaldo porte son total à 33 buts sur cette saison. Bye Bye George.
La folle soirée de Moscou
Le trophée le plus attendu. Par United, d’abord, qui rêvait d’un sacre européen depuis 1999 et le miracle du Camp Nou face au Bayern (2-1) et par Cristiano, ensuite, qui se devait de soulever la coupe aux grandes oreilles pour couronner une année fantastique. Car la saison 2007/2008 est bel et bien celle de CR7. Exceptionnel en Premier League (31 buts en 34 matchs) et en Ligue des champions (meilleur buteur de la compétition avec 8 pions) le Portugais entre, ce mercredi 21 mai 2008, face à Chelsea, dans la légende des Red Devils. L’ancien joueur du Sporting ouvre rapidement le score en reprenant de la tête un centre de Wes Brown. Un but de Lampard juste avant la mi-temps remet les deux équipes à égalité. Omniprésent durant 90 minutes, CR7 ne peut éviter la loterie des tirs au but. Une séance qui se transforme en cauchemar pour Ronaldo puisque Petr Cech repousse son pénalty. Le numéro 7 de MU, élu homme de la finale, est proche de briser le rêve des siens. Mais il était écrit quelque part que cette édition ne pouvait lui échapper. Terry et Anelka redonnent le sourire aux Mancuniens en foirant leurs tentatives. United est sacré et Ronaldo, allongé sur la pelouse du stade Loujniki de Moscou, éclate en sanglots. Mémorable.
CR7 donne raison à son pote Évra
« En général, quand tu gagnes, tu dis que tu as bien joué. Mais là, c’était onze hommes contre onze enfants. On n’arrête pas d’entendre qu’Arsenal, c’est le beau football. Mais en football, ce n’est pas le tout de bien jouer au ballon. Il faut gagner des titres. À Manchester, on joue bien au ballon et on gagne des titres. Même techniquement, si on regarde leurs onze joueurs et nos onze joueurs, on était meilleurs partout » . Cette punchline délicieuse sur les « Baby » Gunners, Patrice Évra la doit en grande partie à Cristiano Ronaldo. En 2009, lors du match retour de la demi-finale de Ligue des champions, le Red Devil froisse l’équipe de Wenger. Et fait perdre le peu de crédit qui restait à Manuel Almunia et sa teinture blonde. D’abord, d’un coup franc des 30 mètres surpuissant. Puis, sur une course ébouriffante de l’attaquant portugais depuis sa moitié de terrain conclue par un doublé. Cristiano, le meilleur pote de Captain Patrice.
Le missile contre Porto
Avant de martyriser Arsenal, l’enfant de Madère s’est d’abord fait un malin plaisir de manquer de respect à Porto. Puis, en tant que gamin issu du Sporting, c’est d’autant plus jubilatoire. Le 15 avril 2009, au Stade du Dragão, après un match nul à l’aller (2-2), il va ouvrir la voie vers les demi-finales aux Red Devils. Et de quelle manière. Des 35 mètres, il décroche un missile évalué à 103 km/h sur lequel ne peut rien Helton. Une praline qui lui vaudra le premier Prix Puskás de l’histoire, récompensant le plus beau but de la saison.
Le prodige déchu
Le 27 mai 2009, Ronaldo affronte le FC Barcelone en finale de la Ligue des Champions. Les yeux sont déjà braqués sur les deux génies du ballon rond. Mais dans cette rencontre, Ronaldo et son équipe n’existent que pendant dix minutes. Passé ce délai, ils assistent impuissants au triomphe catalan (2-0). Une défaite en finale de LDC n’a rien de honteux, loin de là, mais ce match revêt une signification toute particulière. Il marque la fin de l’aventure mancunienne du Portugais. Une histoire couronnée de succès, de titres et surtout, une histoire qui a fait de lui l’un des deux meilleurs joueurs du monde. Une histoire qui se répète désormais au Real Madrid…
Bonus :
Cristiano Ronaldo est jugé par beaucoup comme l’héritier de David Beckham. Ancien numéro 7 de Manchester United, ailier du Real Madrid et mec plutôt beau gosse mais la comparaison s’arrêtait là. Car sur le look vestimentaire, Ronaldo est loin de son prédécesseur. Et pour illustrer nos propos, retour en 2003. Le jeune Portugais, tout fier d’être transféré à Manchester, met son plus beau pull et se prend en photo devant Old Trafford. Voilà comment démontrer simplement que Versace ne fait pas que de belles fringues. Et niveau coiffure, Ronaldo était déjà à l’époque un apôtre du Pento. C’est vrai que c’est ce qui met le mieux en valeur sa chevelure noire avec ses reflets blonds. Merci pour ce moment Cristiano.
Par Romain Duchâteau, Emmanuel Guérin et Grégory Blasco