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- Les coups francs qui ont marqué l'histoire
Top 10 : combinaisons sur coup franc
Quand on a de l'imagination, le talent d'un Juninho n'est pas nécessaire pour marquer un super coup franc. La solution ? Combiner à plusieurs et surprendre la défense. La preuve par dix.
La plus simple
Argentine-Angleterre (2-2, 4-3 t.a.b.), Coupe du monde, 30 juin 1998
Huitième de finale du Mondial 1998. Michael Owen a donné l’avantage à l’Angleterre 2-1 en marquant le but de sa vie au bout d’un raid de 45 mètres. La réponse de l’Argentine arrive juste avant la mi-temps : Gabriel Batistuta fait mine de frapper un coup franc terriblement bien placé, avant de laisser le champ libre à Juan Sebastián Verón sur la piste de décollage. Mais la Brujita ( « la petite sorcière » ) a préparé une potion inattendue : une simple passe courte vers Javier Zanetti, qui vient de se démarquer en sortant du mur. Un contrôle, une frappe en force à bout portant et l’Albiceleste égalise. L’art de sublimer les choses simples.
La plus masquée
Lyon-La Gantoise (1-2), C1, 24 novembre 2015
Le dernier match de Ligue des champions disputé au stade de Gerland est un très mauvais souvenir pour les Lyonnais. Ce soir-là, non seulement l’OL se fait battre 2-1 à domicile par La Gantoise lors de la 5e journée de la phase de poules, mais cette défaite signe aussi la fin de son aventure européenne. Pourtant, Lyon menait 1-0. Jusqu’à ce coup franc à la 32e minute. Trois joueurs de l’équipe belge se mettent devant le tireur, puis courent en direction du but en masquant leur coéquipier. Et la frappe de Danijel Milićević qui surgit au-dessus du mur trompe Anthony Lopes. Le tour est joué. On appelle ce moment le Prestige.
La plus déroutante
Wolverhampton-Sheffield Wednesday (1-1), D2 anglaise, 13 août 2000
Comment prendre une défense à contre-pied sur coup franc ? La leçon est donnée par Wolverhampton à Sheffield Wednesday, dès la première journée de la saison 2000-2001, en deuxième division anglaise. Deux joueurs sont autour du ballon : Temuri Ketsbaia, à droite, Simon Osborn, à gauche. Le premier décale le ballon vers le deuxième, qui le bloque pour ouvrir l’angle au troisième larron Lee Naylor qui s’élance. A priori, une combinaison classique. Mais c’est un piège. En réalité, Naylor court dans le vide, et Osborn remise vers Ketsbaia. Ainsi le Géorgien s’ouvre une position de frappe idéale face au but, sans un mur pour l’empêcher de marquer.
La plus structurée
Higashi Fukuoka-Kokugakuin (5-0), tournoi national inter-lycées, 10 janvier 2016
55 000 spectateurs ont assisté à la finale du tournoi national inter-lycées du Japon en janvier 2016. L’assistance a vu du spectacle : cinq buts marqués par Higashi Fukuoka, dont une combinaison digne des plus grands stratèges militaires de l’histoire du monde ! Pas moins de huit joueurs des Higashi Fukuoka sont réquisitionnés pour mettre le plan en pratique. Un gaucher et un droitier autour du ballon, un bloc de trois joueurs pour perturber le mur adverse et un deuxième bloc de trois joueurs qui marche à reculons entre le ballon et le mur. Au moment où le frappeur tire, les deux blocs se baissent et le ballon enroulé passe au-dessus du mur et termine au fond des filets. Diabolique.
La plus inattendue
Roumanie-Suède (2-2, 4-5 t.a.b.), Coupe du monde, 10 juillet 1994
Quarts de finale de la Coupe du monde 1994. Roumanie-Suède. On vient d’entrer dans le dernier quart d’heure, le score est toujours vierge. Stefan Schwarz s’élance pour frapper avec son pied gauche un coup franc, excentré sur la droite, devant la surface. C’est ce que croit la défense roumaine. Mais lorsqu’il se rapproche du ballon, le Suédois feinte la frappe. Ce sera pour le pied droit d’Håkan Mild ? Non plus ! Ce dernier adresse une passe courte du plat du pied devant lui à destination de Tomas Brolin. Et lorsque le mur roumain comprend la manigance, il est déjà trop tard : Brolin allume le gardien et ouvre le score.
La plus théâtrale
Notts County-Arsenal (1-1), Women’s Super League, 3 avril 2015
La scène se déroule à Nottingham, lors d’un match du championnat féminin d’Angleterre entre Notts County et Arsenal. Coup franc en faveur de l’équipe locale juste devant la surface. Laura Bassett, Alex Greenwood et Ellen White sont autour du ballon. La première s’apprête à tirer, avant de gueuler sur la deuxième dans ce qui ressemble à une grosse incompréhension entre coéquipières. En apparence, seulement. Furtivement, Greenwood pousse alors le ballon et White se retourne rapidement vers le but en envoyant un tir au ras du poteau. La fausse engueulade a fait son petit effet.
La plus imprévisible
New York Red Bulls-FC Dallas (4–0), MLS, 29 avril 2016
Mike Grella, Bradley Wright-Phillips et Sacha Kljestan sont côte à côte devant un seul ballon. Le premier s’élance, puis le deuxième. Un signe de la main plus tard, voilà les deux compères lancés dans la surface, prêts à jouer le surnombre à la réception du coup franc botté finalement par leur coéquipier Kljestan. Mais pour que le coup soit parfait, il faut d’abord une remise de la tête d’un autre partenaire au deuxième poteau. Le plan se déroule à merveille, et voilà donc Grella et Wright-Phillips prêts à fusiller le gardien adverse à bout portant. C’est finalement un troisième larron, Lloyd Sam, qui s’en charge. Le meilleur de cette combinaison étant « l’écran » posé par Ronald Zubar – numéro 23 – afin d’empêcher le défenseur de suivre celui qui allait délivrer la passe décisive.
La plus originale
Yokohama-Kyoto Sanga (0-2), J2 League, 6 mai 2014
Un gardien, une muraille de six joueurs, sans oublier deux voltigeurs. Devant son banc, le coach de Yokohama se dit que sa muraille défensive est en place face à ce coup franc de Kyoto Sanga, lors de ce match de deuxième division japonaise. C’était compter sans la combinaison « chenille » des Violets de Kyoto Sanga : un, deux, trois, quatre joueurs feintent la frappe ! C’en est trop pour le voltigeur Yuki Matsushita qui se jette juste devant le joueur suivant alors que le ballon n’a pas bougé. Ce qui n’empêche pas Yosuke Ishibitsu, le cinquième de la file, de propulser une praline dans la cage côté gardien. Ce pion aurait clairement mérité une célébration à la queue leu leu.
La plus mythique
Coventry City-Everton (3-1), championnat d’Angleterre, 3 octobre 1970
Le « donkey kick » d’Ernie Hunt est à retrouver dans le top 10 de notre classement des coups francs de légende.
La plus déconcertante
Partizan Minsk-Smorgon (4-0), Coupe de Biélorussie, 12 octobre 2008
Trente-huit ans après Ernie Hunt, le « donkey kick » a trouvé un héritier en la personne d’Artem Kontsevoy et de son acolyte qui lui a levé le ballon. Cela se passe en huitièmes de finale aller de la Coupe de Biélorussie. Cette fois, la surprise est encore plus grande, car le passeur se monte la balle en dessinant un sombrero au-dessus de lui-même pour servir Kontsevoy dans son dos. Derrière, la reprise de volée est foudroyante.
Bonus : Le plus beau fail
Allemagne-Algérie (2-1 a.p.), Coupe du monde, 30 juin 2014
Thomas Müller s’élance, trébuche tout seul, se retrouve à quatre pattes, puis se relève et court comme un dératé. Un epic fail à classer dans les annales à côté du penalty de Diana Ross à la cérémonie d’ouverture du Mondial 1994.
Par Florian Lefèvre