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Top 10 : Clashs avec les journalistes
Il n'y a pas que Jean Luc Mélenchon qui insulte des journalistes. Mardi, Samuel Eto'o s'est ajouté à la liste des personnalités du football ayant eu des démêlés verbaux avec la presse. Florilège.
Lukas Podolski
Les Allemands sont tellement habitués à gagner, que même une défaite pour du beurre peut leur rester en travers de la gorge. Le lendemain d’un court revers en amical face à l‘Argentine (0-1), l’intermittent le plus célèbre du foot teuton a failli en venir aux mains avec un journaliste allemand, qui l’avait chambré en lui indiquant que son échauffement fut en réalité sa plus belle action de la partie. Une vanne qui a mis le gaucher de Cologne fou de rage, qui a violemment frappé le GSM de son interlocuteur, avant de lui proposer une baston pour régler ça. Conclusion : ou bien Podolski est vraiment un mauvais perdant, ou bien il n’a pas d’humour.
Eric Cantona
Eric Cantona est ce qu’on peut appeler un bon client devant un micro. Mais quand une tête ne lui revient pas, il ne se cache pas pour le faire savoir. Comme sur ce plateau de feue l’émission Côté Tribune, présentée par Patrick Chêne en 2001, dans laquelle l’acteur évoque dans une même phrase la montre de Jean Paul II, les croisades chrétiennes du Moyen Age et les journalistes qui ont osé qualifier son high kick face à un supporter de Crystal Palace de « geste indéfendable » six ans plus tôt. L’occasion de se rendre compte qu’en plus d’avoir une bonne mémoire, Canto est bel et bien né sur la terre de Pagnol. Car le King ne pisse pas à la raie de ses ennemis. Non, il leur « pisse au cul » . Et à l’oreille, ça change quand même pas mal de chose.
Jean-Claude Hamel
La campagne, le clocher, la terre, l’ex-président de l’AJ Auxerre est attaché aux valeurs de la République. Alors quand une partie du Stade de France se permet de siffler la Marseillaise avant France-Tunisie, il l’a mauvaise. Le problème, c’est qu’il voudrait que tout le monde soit révolté au même point que lui. Quand un pauvre journaliste a le tort de lui dire qu’il n’a pas été dérangé outre-mesure par les sifflets, Hamel entre dans une colère noire, refuse de poursuivre l’interview, avant de carrément chopper son interlocuteur par la cravate, oubliant qu’une caméra est en train de filmer la scène. Une fois qu’il s’en sera aperçu, il ira se réfugier dans les collants de Clément d’Antibes, dont on se demande bien ce qu’il foutait là.
Sergio Conceição
Quand l’authentique possède le titre d’ambassadeur du club champion d’Europe en titre, le Figo du pauvre doit de son côté se contenter d’une casquette d’entraîneur adjoint en Jupiler League, au Standard de Liège. Il y a à peine trois semaines, l’ancien ailier de la Lazio s’en est pris violemment à un journaliste de la Dernière Heure en pleine conférence de presse, qui avait publié un bilan chiffré du head coach des Liégeois, Dominique D’Onofrio. Si les stats ne mentent pas, Serge “Concessant” a du mal à les accepter : « Bravo pour cet article. Tu es un connard d’avoir écrit un article pareil. Tu es un journaliste de merde! » , a lâché le Portugais, furax de lire dans le papier des propos de joueurs critiquant ouvertement le staff, sous couvert d’anonymat : « Si tu as des couilles, dis-moi qui sont les joueurs qui ont dit cela. Moi aussi, des joueurs me disent off the record que tu es un mauvais journaliste et que tu fais mal ton travail. Tu ne mérites pas d’être journaliste » . L’accusé s’est contenté d’un solennel : « Moi je dis qu’avec un tel bilan, on peut également dire que le staff fait du mauvais boulot » . C’est sûr que c’est plus facile de mettre une vanne à Conceição qu’à Samuel Eto’o.
Mamadou Sakho
« Sakho s’est levé, il m’a insulté en me traitant de fils de pute et m’a mis une claque » . La scène, décrite par un journaliste du Parisien il y a un peu plus d’un an, a eu lieu au Camp des Loges, juste après l’entraînement. La raison ? Le défenseur international espoir n’a pas apprécié que le reporter fasse mention de sa présence en boîte de nuit un soir de défaite cinglante face à Lorient (0-3). Sakho qui insulte à tout va, c’est bien le signe que même si le PSG a réalisé une saison 2009-2010 de merde, le message de Kombouaré commençait à passer.
Jean-Michel Aulas
Le 24 octobre dernier, après un triste nul de Lyon chez la lanterne rouge Arles-Avignon, Jean-Michel Aulas s’est pris pour un gamin de South Park, en lâchant un « espèce d’enfoiré » en direction de Vincent Duluc, au sortir de la conférence de presse. En cause, un article paru dans l’Equipe deux jours plus tôt, dans lequel l’ex-plume du Progrès évoque un hypothétique golden parachute dont bénéficierait Claude Puel en cas de licenciement. Et le prix citron de la saison 2010-2011 est…
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Hervé Renard
Mais qui c’est au juste, Hervé Renard ? Bonne question. Aujourd’hui entraîneur de l’USM Alger, il était sélectionneur de la Zambie lors de la dernière CAN (la bonne vieille Claude Le Roy connection). Lors de la conférence de presse qui suit l’élimination des boulets de cuivre (c’est leur surnom) face au Nigeria en quart de finale, le sorcier blanc se soulage sur un gratte papier au nom improbable : Kalumiana Kalumiana, coupable selon Renard de passer son temps à critiquer son équipe. « T’es un mec de merde ! Tu es le seul Zambien heureux ce soir ! Je t’attends après, face à face, viens me voir après. Je t’attends ! » , lâche t-il en frappant du poing dans sa paume, histoire de paraître un peu plus méchant. Renard chenapan.
Yoann Gourcuff
Yoann Gourcuff ne râle pas auprès de l’arbitre, ne met pas de coups, ne prend pas de carton. En interview, même chose, jamais un mot plus haut que l’autre. Quand un journaliste de TF1 ose lui poser une question sur ses relations avec Franck Ribéry, à laquelle il a à sa décharge dû répondre environ 130 fois depuis Knysna, Gourcuff se lève, pose son micro, et quitte la pièce. Ce qui, au final, s’avère quand même bien plus méprisant pour la personne en face qu’un classique « allez vous faire foutre toi et ta question de merde » .
José Mourinho
L’affaire avait fait pas mal jaser en Italie. A la sortie d’un triste match nul sur la pelouse de l’Atalanta fin 2009-une époque où le triplé était encore qu’une lointaine utopie-, le coach Nerazzurro attend sagement ses joueurs dans le bus interiste. Mais lorsqu’il voit un journaliste du Corriere dello Sport franchir la frontière de la zone mixte pour s’approcher du véhicule, à l’affût de la moindre déclaration, le Mou offre une étendue de son vocabulaire argotique : « Cette merde doit aller en salle de presse…Va te faire enculer » . Poursuivi par le syndicat des journaleux ritaliens, José jouera la carte du mec qui assume tout. « J’ai déjà dit que je n’aime pas voir des gens autour du bus de l’équipe, un endroit où seul la chaîne du club est autorisée à venir travailler. Alors quand je l’ai vu, je suis sorti du bus, et je l’ai insulté deux fois. Mais il n’y a pas eu de contact physique » . Une stratégie qui n’a pas vraiment payé : le manager portugais a quand même dû s’acquitter de 20 000 euros de dommages et intérêts.
Dunga
Coupable aux yeux du public d’avoir dénaturé le jeu de la Seleccao en privilégiant les catcheurs aux artistes, l’ex-capitaine auriverde s’est également mis les médias de son pays à dos en Afrique du Sud, à force de verrouiller la com’ de son équipe. Quand il surprend un journaliste de TV Globo se plaindre au téléphone, Dunga voit rouge. S’en suit une conférence de presse totalement surréaliste où le sélectionneur brésilien, entre chaque question, insulte son nouvel ami de « trouillard » et de « petit merdeux » à voix basse devant les caméras du monde entier, avec le sourire vicieux qui va bien.
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