- Ligue des champions
- 3e tour préliminaire
- Zurich/Lille
Top 10 : ces préliminaires qui se terminent mal
Quand on n'a pas la chance d'être directement qualifié en Ligue des champions ou en Ligue Europa, il faut en passer par les préliminaires. Un ou plusieurs tours fin juillet-début août qui peuvent s'avérer fatales. Certains clubs français peuvent en témoigner.
C1 : Metz – Helsinki 1998
Août 1998, la France n’en finit plus de fêter son titre de champion du monde. Dans ce climat d’euphorie, personne ne prête vraiment attention aux aventures finlandaises du FC Metz. Quelques semaines plus tôt, les Lorrains sont passés à une frappe près de Yohan Lachor d’un titre de champion de France. Et même avec un Pirès parti à l’OM, Metz imagine déjà ses soirées Ligue des champions sur TF1. Tenus en échec à Helsinki à l’aller, les hommes de Joël Muller concèdent bêtement l’ouverture du score par le dénommé Savara. Meyrieu redonne l’espoir sur penalty à la 79e, mais les Finlandais s’accrochent à ce 1-1 synonyme de qualification pour eux. « Ce n’est pas la fin du monde » , préfère relativiser le bon président Molinari. Une façon de voir les choses.
C1 : Lyon – Maribor 1999
Ne prononcez jamais le nom de Maribor devant Bernard Lacombe. « C’est la page la plus sombre de l’histoire du club. Je n’aime pas parler de ces deux matchs. C’est le pire souvenir de ma carrière d’entraîneur. » Depuis, Bernard Lacombe est devenu le conseiller très influent de Jean-Michel Aulas mais n’a pas oublié cette élimination face à des Slovènes dont l’OL devait faire une bouchée. Avec l’arrivée de Pathé et la signature pour 120 millions de francs (une fortune à l’époque) de Sonny Anderson, Lyon affiche ses ambitions et se projette déjà contre la crème européenne. Mais une défaite 1-0 à Gerland dans les dernières minutes suivie d’un autre revers 2-0 au retour et Lyon de connaître son bizutage. Quelques années et quelques titres après, il paraît qu’on entendait encore les Stéphanois crier « Maribor, Maribor » . Dur pour Bernard.
C3 : Sedan-Ardennes – FC Marila Příbram
En 200/2001, pour leur deuxième saison en Ligue 1, les Sangliers, emmenés par leur carré magique Quint-De Block-N’Diefi-Mionnet, sont en surrégime complet. Ils tapent notamment l’OM 2-0 et surtout le PSG 5-1 (le fameux match où les Parisiens auraient lâché Bergeroo), et se retrouvent même seconds à la trêve. Ils craquent le printemps venu, mais finissent tout de même par arracher l’UEFA. Où on leur propose les Tchèques de Pribram. Sauf que Quint s’est barré à Nantes, De Block à Auxerre et Mionnet en CFA après un genou pété par Nicolas Gillet. Seul reste l’homme-sans-cou : Pius. Du coup, Pribram se fait une battue à l’aller et s’impose 4-0. Au retour au stade Louis-Dugauguez, les Sedanais mènent 3-1 à la 54e (un but du Pius, un doublé du Belge Tony Brogno) mais ne parviennent pas à renverser la vapeur.
C1 : Monaco – Bétis Séville 2005
Les Monégasques digèrent tout juste leur finale perdue contre Porto qu’ils doivent raccourcir leurs vacances pour assurer leur qualification pour la phase de poules de la C1. Si les Slovènes de Gorica sont balayés sans sourciller, le Bétis Séville pose un tout autre problème. Surtout quand Guillaume Warmuz doit remplacer Flavio Roma dans les cages. Battu 1-0 en Andalousie, Monaco se tire une balle dans le pied d’entrée après le but d’Oliveira. Obligés de marquer trois buts pour se qualifier, les hommes de Didier Deschamps croient en l’exploit après les buts de Gerard et… Maoulida. Mais Oliveira vient tuer tout espoir en fin de match. Monaco redescend sur terre, Deschamps claque la porte le 19 septembre et laisse sa place à Francisco Guidolin. Le début des emmerdes.
C3 : Marseille – Boleslav 2007
Cinquième l’année précédente pour la première saison de Franck Ribéry, l’OM doit passer par l’Intertoto pour se hisser en C3. Après avoir sorti les Young Boys de Berne en tour préliminaire, les hommes de Jean Fernandez se retrouvent opposés au 1er tour au Mladá Boleslav, modeste équipe tchèque qui dispute sa première compétition européenne. A l’aller, Marseille s’impose tranquillement au Vélodrome grâce à un but de Bamogo, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Au retour, devant 4000 spectateurs, tout va bien : un coup franc de Taiwo permet aux siens de mener 2-1 à l’heure de jeu. Mais les Tchèques finissent par s’imposer 4-2 avec un but dans le temps additionnel. S’en suivra le moment le plus gênant de l’histoire du commentaire footballistique, avec Avi Assouly dans le rôle-titre et cette fameuse phrase : « Ils me font douter ces Tchèques » .
C 3 : Sochaux – Panonios 2008
Qualifiés grâce à leur victoire en Coupe de France aux dépens de l’OM (merci Ronald Zubar), les Sochaliens comptent sur l’Europe pour retrouver un peu de joie de vivre. Parce que Frédéric Hantz, remplaçant d’un Perrin parti chercher la gloire à Lyon, n’arrive tout simplement à rien en championnat, avec un effectif orphelin de la technique de Leroy et Ziani. Le terrible Panionios, petit club d’Athènes, se présente en victime expiatoire. D’autant plus que les Grecs n’ont disputé qu’un seul match officiel, le championnat ayant été retardé par de violents incendies. Sauf qu’à Bonal, Rafik Djebbour, alors au début de son aventure hellène, ouvre le score, et Dario Fernandez, un obscur milieu argentin, l’alourdit. Les Lionceaux tentent de sauver leur peau au retour, mais ne parviennent s’imposer que 1-0. Quelques jours plus tard, Hantz est prié de faire ses bagages. Ce sera à Gillot de jouer les pompiers.
C1 : Toulouse – Liverpool 2008
Qualifié par miracle pour ce tour préliminaire de Ligue des champions (merci les supporters nantais et la tête de Nicolas Fauvergue), le TFC hérite au tirage au sort de Liverpool. Face aux finalistes en titre, les Toulousains font illusion au Stadium avec une défaite 1-0. Mais personne ne donne cher d’eux au retour à Andfield Road. La preuve, seule W9 se porte candidat pour diffuser ce qui va ressembler à un massacre. Elie Baup improvise un 3-5-2 avec Gignac en ailier droit. Toulouse prend sa leçon et peut s’estimer presque heureux de ce 4-0. La marche était trop haute pour une équipe qui assurera son maintien lors de la 38e journée cette saison-là.
C3 : Guingamp – Hambourg 2010
Le 9 mai 2009, l’EAG, pensionnaire de Ligue 2, bat (déjà) le Stade Rennais FC en finale de la Coupe de France et s’offre une participation en UEFA. Manque de pot, le tirage au sort les envoie à l’abattoir contre Hambourg. Fidèles à leur réputation, les Allemands font de la boucherie : 5-1 au Roudourou (triplé de Petric), 3-1 au Volksparkstadion. Tout de même, parce qu’il y a une justice dans ce bas monde, à la 90e, Mouritala Ogunbiyi remonte le ballon et décale Lionel Mathis, qui envoie une saucisse, déviée par un défenseur. Et but. Les Bretons peuvent sortir la tête haute. La suite sera moins rose. A l’issue de la saison, le club est relégué en National.
C1 : Lyon – Real Sociedad 2013
Quand l’OL tire les Basques de la Real Sociedad pour ce dernier tour préliminaire, c’est le soulagement qui prévaut. Quatrième surprise de la dernière Liga, la Sociedad n’a rien d’un épouvantail. Les Lyonnais ont l’expérience et la force de l’habitude pour eux pense-t-on. Sauf que sur le terrain, la réalité est bien différente. Emmenés par un Antoine Griezmann inspiré face à son club de cœur, les Espagnols surclassent la formation de Rémi Garde (2-0 à l’aller et au retour). Une défaite et un manque à gagner de 20 à 25 millions d’euros dans les caisses. Autant dire que Jean-Michel Aulas n’a pas goûté ces préliminaires.
C3 : Nice – Limassol 2013
Chypre ne réussit pas au football français. Apoel Nicosie pour Lyon en 2011-2012 ou l’AEL Limassol, l’autre club de la ville, qui s’était imposé 3-0 contre l’OM en 2012. Nice n’échappe pas à la règle et encaisse un doublé de Gaston Sangoy (aucun rapport avec Israël) à l’aller. Un retard impossible à rattraper au retour malgré le but de Cvitanich. De toute façon, Limassol comptait dans ses rangs Bertrand Robert, petit frère de. Et on ne peut pas vraiment lutter contre ça.
Par Alexandre Pedro et Charles Alf Lafon