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Top 10 : ces joueurs qui n’ont pas séché les cours

Par Charles Alf Lafon
Top 10 : ces joueurs qui n’ont pas séché les cours

Pour certains, le footballeur professionnel typique se contente du brevet et s'exprime comme Franck Ribéry, Geoffrey Jourdren, Jordan Ayew ou Wayne Rooney. Mais des contre-exemples existent. Des mathématiciens, des avocats. Et un champion de Des chiffres et des lettres.

Nigel De Jong

On connaît bien le côté violent du Néerlandais, qui compte parmi ses signature moves le tacle à la poitrine (bim Xabi Alonso) et le brisage de jambe (bam Stuart Holden, boum Hatem Ben Arfa). Sauf que, aussi fou que cela puisse paraître, la « tondeuse à gazon » peut se targuer de posséder une licence d’économie. « Ma mère m’a toujours dit qu’il y avait deux choses importantes dans la vie : la famille et l’éducation. Même lorsque que j’étais un enfant, j’étais intrigué par l’aspect financier de la vie et quand j’ai rejoint l’Ajax, j’ai toujours su que j’aurais besoin de quelque chose d’autre. Il existe des exemples de joueurs qui font faillite et n’ont pas de diplôme pour rebondir. […] Le plus important pour moi était de finir mes études avant de voir de ce que le football pourrait me réserver » a-t-il ainsi expliqué en 2009 au Guardian. Nigel a même mis ses connaissances en pratique en lançant sa propre compagnie de préparation automobile. Nul n’est parfait.

Clarke Carlisle

Aujourd’hui anonyme en League Two (la quatrième division anglaise), ce robuste défenseur central s’est construit une honnête carrière au début des années 2000 sous les jerseys de Blackpool, QPR, Leeds, Watford et Burnley. Pas de quoi fouetter un chat. En dehors des terrains, c’est une autre histoire. En 2002, il est couronné « footballeur le plus intelligent de Grande-Bretagne » lors d’un jeu télévisé organisé par la BBC. Mieux, huit ans plus tard, il triomphe par deux fois à Countdown, l’équivalent anglo-saxon de notre Des chiffres et des lettres national, avant d’échouer à sa troisième participation. Des chiffres et des lettres. L’émission que tes grands-parents regardent, où il est impossible de trouver la moindre bonne réponse. Visiblement à l’aise sur un plateau de télé, Carlisle s’est aussi invité à la table de Question Time, grande messe quotidienne où le public pose des questions à un panel de personnalités, et a présenté un documentaire à propos du racisme dans le football. Une sorte de Lilian Thuram en somme. Les lunettes en moins, la culture en plus.

Juan Mata

Non content de posséder un palmarès de retraité à 24 piges, une vision du jeu fabuleuse, une technique irréprochable, les clefs du jeu de Chelsea, une gueule de jeune premier et une copine magnifique, l’Espagnol a le cerveau qui va avec. Parmi ses faits d’armes : études de journalisme à l’Université Polytechnique de Madrid, maîtrise de l’anglais moins d’un an après son arrivée à Londres et préparation de deux diplômes par correspondance – éducation physique et marketing. Ainsi qu’un goût développé pour la littérature comme il l’expliquait dans le So Foot n°102 : « J’aime beaucoup l’atmosphère étrange des livres de Murakami par exemple, ou ceux de J.D Salinger, même si dernièrement, je me suis plutôt concentré sur des auteurs plus classiques comme Paul Auster ou Jorge Luis Borges. En fait, j’ai des amis qui me conseillent et qui ont plutôt bon goût. Là, on on vient de m’offrir Ham on Rye (Souvenirs d’un pas grand-chose en français, ndlr) de Charles Bukowski. C’est très bien. » De plus, au lieu de faire du jet-ski à Ibiza l’été venu, l’Ibère se pare de son plus beau sac Quechua et s’en va faire de la randonnée à travers l’Europe. Finalement, de Juan Mata à Hakuna Matata, il n’y a qu’un pas et quelques lettres.

Jean-Alain Boumsong

Même s’il s’est un peu perdu en route, Boum facture tout de même une trajectoire on ne peut plus honorable. Arrivé en France à l’âge de 14 piges, il ne prend une licence en club qu’une fois obtenu l’âge de mater légalement les téléfilms érotiques du dimanche soir sur M6. L’année suivante, en 1996, il rejoint le centre de formation du HAC et obtient dans la foulée son bac avec un an d’avance. Honorable, mais au lieu de s’en contenter, le Camerounais s’inscrit en Deug de maths – un diplôme qui n’existe plus soit-dit en passant. « Ça a été difficile car il fallait une sacrée organisation » , explique-t-il en 2008 à Lyonmag. Après deux ans d’allers-retours fac-centre d’entraînement, il décroche son diplôme et un contrat pro en 1998. « Rien ne pouvait m’arrêter. Je voulais mon diplôme. D’abord, parce que mon avenir footballistique était alors incertain. » Aujourd’hui, c’est pire : le Pana est 7e et Boum n’a joué que 18 matchs toutes compétitions confondues. Ce qui lui laisse amplement le temps de lire des biographies de grands personnages historiques, son péché mignon. Napoléon figure d’ailleurs en bonne place dans sa bibliothèque. Allez comprendre.

Adrian Mutu

Encore un qu’on a du mal à imaginer écoutant sagement en cours. Logique, lorsqu’on connaît la réputation du bonhomme : fêtard invétéré, coureur de jupons devant l’éternel (dont une porn star pour la bonne bouche), buveur chronique (il s’est fait exclure de la sélection roumaine pour avoir été chopé au bar alors que ses coéquipiers jouaient contre San Marin) et amateur de lignes blanches. Pourtant, l’Ajaccien est diplômé en droit et se balade souvent un bouquin à la main ; de la poésie le plus souvent – Mihai Eminescu par exemple – ou Dostoïevski. Là encore, sa famille a joué un rôle important dans l’histoire. Son père, mathématicien dans une entreprise de technologie de l’information, le forçait à résoudre trente problèmes par jour avant de le laisser jouer dehors. Signe annonciateur s’il en est, le jeune Adrian se faisait souffler les réponses au téléphone par sa copine d’alors. Ce qui ne l’a pas empêché d’obtenir un score de 91% à son examen final au lycée. Le crime paie.

Glen Johnson

Techniquement, le latéral droit des Reds n’a rien à foutre ici. On parle d’un mec qui s’est fait choper en train de mettre une lunette de toilettes d’une certaine valeur dans un emballage moins cher, dans un magasin de bricolage. Mais au moins, il essaye : il est actuellement en deuxième année de licence de maths. Il a raconté pourquoi au Sun : « J’adore les équations et les problèmes. Par exemple, déterminer de quelle quantité d’essence un avion a besoin. J’étais bon en maths à l’école mais je ne pensais à rien d’autre qu’au football. Mes professeurs avaient pour habitude de dire : « Tu ne vas arriver à rien ». Alors je pensais : « Je vais vous montrer ». La dernière chose qu’ils s’attendent à me voir faire est une licence de maths. Mais n’importe qui peut réussir s’il le veut vraiment. » Une belle leçon. Mais pas sûr que Liverpool réussisse à être champion de sitôt pour autant.

Xavier Chen

Son nom, digne des Castolo, Ximenez ou Huylens, ne dit probablement rien à personne, à moins d’être un adepte de la Jupiler League. Belgo-Taïwanais, il ne se destinait pas forcément à une carrière professionnelle : « J’ai toujours été attiré par le football, mais je viens d’un environnement familial où le ballon rond n’a jamais été une passion. Mes parents m’ont toujours mis dans la tête de faire des études et de trouver un boulot normal » a-t-il révélé au quotidien La Dernière Heure. Le coéquipier de Zlatan Muslimović au Guizhou Renhe a donc enchaîné licence de droit et master en notariat. Mais n’est pas devenu professeur, au grand dam de ses parents.

Seyi Olofinjana

Actuellement en prêt à Sheffield Wednesday en provenance d’Hull City, le milieu nigérian n’a pas trop à s’en faire pour sa reconversion. Déjà, il a un Master en Génie chimique. Et comme il flippait un peu, il s’est aussi lancé à 28 ans dans une licence d’ingénierie sous-marine, avec l’idée de se recycler dans l’extraction pétrolière off-shore. « Peut-être que si j’étais né en Angleterre, je n’aurais pas tant étudié. Mais au pays, la vie n’est pas rose et même si je pouvais jouer au football, j’avais besoin de quelque chose sur quoi me reposer. Le football n’est pas éternel. A 35 ans, on prend sa retraite et je veux quelque chose pour être capable d’avoir une autre carrière » s’est justifié le natif de Lagos au Daily Mail. Encore un qui a trop maté There Will Be Blood.

Esteban Granero

Celui qui conseille les bouquins à son pote Mata, c’est lui. Le Pirate inonde son Twitter de citations tirées de bouquins de Bukowski donc, Valle-Inclan, Maupassant, Gil de Biedma, Carver, Murakami, Kafka… « Kafka fait partie de ces auteurs dont tu peux difficilement arrêter la lecture en cours. Parce qu’il t’a retourné les tripes, donc quand tu reposes le bouquin, tu as une sensation de manque. Je retrouve ça chez Carver : tu lis une de ses nouvelles, on dirait une histoire normale, presque banale, mais, en fait, au fond de toi, il reste un truc bizarre… Avec La Métamorphose, j’ai carrément eu des angoisses, alors que je ne sentais rien pendant la lecture. Bukowski en revanche, c’est tout l’inverse. C’est du réalisme pur et dur. Ce qui est bon, c’est que tu finis par croire que ça s’est passé comme ça. » peut-on ainsi lire dans le So Foot n°100. Sinon, Granero fait une maîtrise de psychologie. Sans doute pour accepter d’être passé des sommets de la Liga aux tréfonds de la Premier League avec QPR.

Guglielmo Stendardo

On ne plaisante plus. En 2008, l’Italien obtient sa licence de droit. En 2010, il devient spécialiste en jurisprudence avec une note de 108/110. Sa thèse s’intitulait « La responsabilité du sportif et le dopage » . Cette année, ce joueur de l’Atalanta Bergame sèche un huitième de finale de Coupe d’Italie pour la partie écrite du concours d’avocat – meilleure excuse du monde. S’il est reçu, il pourra passer les oraux, prévus entre mi-août et début septembre. Et devenir officiellement avocat. « Passer mes examens pour devenir avocat, c’est le couronnement d’un rêve. J’espère sincèrement devenir un exemple pour les jeunes. Lorsque l’on joue au football et que l’on est un sportif de haut niveau, on peut également obtenir de très bons résultats dans les études » , a-t-il affirmé. CQFD.

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