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Top 10 : ces Ivoiriens que la France a laissé filer
Ce soir, Serge Aurier sera titulaire avec la Côte d’Ivoire alors qu’il a grandi en Seine-Saint-Denis, où il a toujours des attaches, avant d’être formé au RC Lens. Aurier, c’est un joueur que les Bleus n’ont pas réussi à accrocher. Le latéral du PSG n’est pas le seul dans ce cas, ni le dernier puisqu’il se murmure que la sélection ivoirienne fait tout pour rapatrier dans ses rangs le milieu de terrain de l’AS Monaco Tiémoué Bakayoko. Deux CV qui s’ajoutent à une longue liste.
1. Didier Drogba
C’est sans doute LE regret des Bleus avec Aurier. Drogbiche, révélé sur le tard à Guingamp après un début de parcours qui ressemble aux duels improbables d’Intervilles : Dunkerque, Abbeville, Tourcoing, Vannes, Levallois, Le Mans. Une fois au Roudourou, l’attaquant s’envole : l’OM puis Chelsea avec des titres à la pelle, une Ligue des champions en fin de carrière et un style de jeu alliant puissance et efficacité. Celui qui utilisait l’adresse mail [email protected] durant son passage au MUC est devenu l’un des plus grands attaquants des années 2000. Les Bleus auraient pu en profiter, mais vont passer à côté de DD. En 2004, il va d’ailleurs lâcher une bombe : « À un moment donné, si l’équipe de France m’avait sollicité, j’aurais dis oui… » Moralité, 106 sélections et 66 buts pour la Côte d’Ivoire. Rien que ça.
2. Emerse Faé
En 2001, Emerse Faé, né et formé à Nantes, est sacré champion du monde avec le maillot tricolore sur les épaules. Il a dix-sept piges et s’adjuge le Mondial U17 avec la génération Le Tallec-Sinama-Pongolle. La suite est logique, l’élégant milieu de terrain grappille des sélections avec les Espoirs et tout le monde caresse l’espoir d’une jeunesse dorée. Mais comme souvent dans ce genre de rêve, ça ne se passe pas comme prévu. Faé va vite se tourner vers la Côte d’Ivoire qui lui offre ses premières sélections en 2005. Avec les Éléphants, il va s’envoyer sur une finale de la CAN en 2006 et un Mondial dans la foulée avant de prendre sa retraite en 2012 à cause de phlébites chroniques.
3. Guy Demel
Guy est né à Orsay, il a débuté sous la liquette de Nîmes et termine actuellement sa carrière avec celle de Marseille Consolat. Entre ses deux tranches de vie dans le Sud de la France, le garçon aura joué au Borussia Dortmund, Arsenal, Hambourg ou encore West Ham. Un beau CV pour un défenseur polyvalent qui aurait pu prétendre à une place en équipe de France, surtout durant sa période dorée au HSV (2005-2011). Mais la Côte d’Ivoire lui met la main dessus en 2004. Avec elle, il dispute deux Coupes du monde et deux CAN. Son jeune frère, Yannick Sagbo, a fait les beaux jours de l’AS Monaco et d’Évian. Lui aussi aurait pu gratter du temps de jeu avec le maillot tricolore.
4. Souleymane Bamba
Tout le monde se souvient de sa grande carcasse avec le maillot du PSG en 2004. Bamba a dix-neuf ans et mange sur le crâne de tout le monde. Plus d’un mètre quatre-vingt-dix là-haut, des épaules à faire du MMA et la tête bien faite. Au sein du club parisien, on se dit qu’on a peut-être trouvé quelque chose avec ce natif d’Ivry-sur-Seine. Convoqué avec les U18 des Bleus lors de sa formation au PSG, Bamba va finalement atterrir avec les A ivoiriens en 2008. Plus de quarante sélections au compteur et un passeport rempli de tampons : Écosse, Angleterre, Turquie, Italie, pays de Galles. Bamba triste.
5. Jean-Daniel Akpa-Akpro
Grand pote de Serge Aurier depuis leur aventure toulousaine, JDAA a été formé au TFC, il a d’ailleurs vu le jour dans la ville rose. Défenseur polyvalent, il était suivi lors de ses débuts par la FFF. En 2011, l’équipe de France des moins de vingt ans lui ouvre les bras pour stopper les avances de la Fédération ivoirienne qui le drague ouvertement avec un autre jeune espoir, Yaya Sanogo. Le début de quelque chose pour celui qui enchaîne les titularisations sous Alain Casanova dans le Sud de la France ? Non puisque la Côte d’Ivoire rafle finalement la mise sur ce grand espoir et Akpa-Akpro débute avec les Éléphants en 2014. Depuis, il enchaîne les blagues avec Aurier durant les rassemblements.
6. Les frères Dja Djédjé
Franck et Brice, deux produits de la formation parisienne qui, comme beaucoup, n’ont jamais vraiment brillé dans la capitale malgré une réputation flatteuse. Le plus jeune, Brice, va surtout se révéler à Évian Thonon Gaillard avant de devenir une mobylette sous Marcelo Bielsa à l’OM. Aujourd’hui, il ronge son frein à Watford. Son grand frère, Franck, a joué en professionnel avec le PSG, mais n’a jamais percé. Les frangins ont été scrutés par la FFF quand ils étaient jeunes, Francky a même fréquenté les sélections de jeunes entre 2002 et 2006, des U17 aux Espoirs, avec une certaine réussite. Mais la marche était trop grande, alors Franck choisira l’équipe olympique de la Côte d’Ivoire en 2008 quand Brice s’invitera chez les A en 2013.
7. Abdoulaye Meïté
Il est de ceux qui ont cette démarche très particulière : quand il marche, la pointe du pied permet de soulever le corps, donnant l’impression de faire des petits sauts à chaque pas. Parisien de naissance, Abdoulaye Meïté est plus qu’une simple démarche, c’est une grande carcasse (1,85 m) et six ans à l’OM après des débuts remarqués au Red Star. Avec l’OM, il va vivre une finale de Coupe UEFA, mais aussi ses premières sélections en équipe de Côte d’Ivoire alors qu’il avait la double nationalité. La suite de sa carrière est une invitation au voyage : Angleterre, Écosse, Grèce, Finlande, mais aussi plus de cinquante sélections avec les Éléphants.
8. Giovanni Sio
À l’évocation de son prénom, on imagine un Sicilien. Ou un Romain. En tout cas, un mec qui parle beaucoup et qui met du gel hiver comme été. En fait, Giovanni Sio n’a pas le moindre cheveu. Il a une barbichette et n’est pas du tout italien puisqu’il est né à Saint-Sébastien-sur-Loire près de Nantes. Formé au FCNA où il va faire les beaux jours des équipes de jeunes de la FFF (international U16, U17 et U18), Sio prend finalement la direction de la Real Sociedad, puis de Sion, Wolfsburg, Sochaux, Bâle et Bastia avant d’atterrir à Rennes l’an dernier. Un temps de vol qui lui aura permis d’intégrer la sélection ivoirienne en 2013, avec laquelle il va défier les Bleus à Lens.
9. Lamine Koné
Comme Sio, Koné sera à Lens pour affronter les Bleus. Comme Sio, Lamine Koné a vu le jour en France, à Paris. Jeune, il découvre le ballon dans le 18e arrondissement avant de s’éloigner de Paname : Alfortville, Châteauroux, Lorient et Sunderland où il a été transféré l’hiver dernier contre sept millions d’euros. En 2010, alors qu’il termine la saison avec la Berrichonne, il s’envole pour le Tournoi de Toulon sous le maillot de l’équipe de France. Un tournoi finalement remporté par… la Côte d’Ivoire. Chez les jeunes Français, Koné ne sera pas le seul à s’envoler vers une autre sélection plus tard : Brahimi (Algérie), Belhanda (Maroc), N’Diaye (Sénégal) et Dossevi (Togo).
10. Thomas Touré
Sans cette vilaine blessure, peut-être que le rapide attaquant des Girondins de Bordeaux aurait été des vingt-trois Ivoiriens. En attendant, c’est sur son canapé que l’ancien Cannois va regarder le match. Né à Grasse, capitale du parfum, et pur produit cannois, Thomas Touré va aussi vite que son club formateur dégringole les étages. Pourtant, en U18, il joue des matchs avec l’équipe de France. Il a quelque chose, c’est indéniable. Mais la marche entre le jeune espoir et le joueur confirmé tarde à se matérialiser, et la Côte d’Ivoire ne rate pas l’occasion de le sélectionner en 2015 avant de lui offrir sa première sélection en mai dernier. Trop tard.
Et aussi : Cheick Doucouré, Gérard Gnanhouan, Axel Kacou, Yannick Sagbo.
Par Mathieu Faure