Procession sous la lanterneRien de mieux qu’un
derby della Lanterna pour une procession au flambeau. Reléguée en Serie B en 2011, la Sampdoria subit les railleries du Genoa, ennemi juré de la ville ligurienne. Une fois la descente actée, 30 000 supporters du
Grifone défilent dans les rues génoises pour accompagner la Samp à sa mort. Au programme : une cérémonie d’enterrement plus vraie que nature avec un homme déguisé en curé, des chrysanthèmes, un cercueil aux couleurs des
Blucerchiati et un certificat de décès de circonstance. Ironie du sort : cette année, c’est au tour du Genoa de passer à la trappe et se faire charrier par son ennemi de la Lanterne.
Cap corséSubir une relégation, passe encore. Mais à l’issue d’un derby, mieux vaut pas. Vainqueurs du derby corse le 20 avril 2014 (2-1), les supporters du SC Bastia s’en donnent à cœur joie pour enterrer leur ennemi, relégué en Ligue 2 au terme de la rencontre et d’une saison catastrophique. À quelques minutes du coup de sifflet final, des supporters bastiais parviennent à faire entrer un cercueil aux couleurs de l’ACA à Furiani, célébrant la « mort » du club du sud de l’Île de Beauté. Karma : le SCB est relégué administrativement en National 3, trois ans plus tard. Et Ajaccio retrouvera lui la Ligue 1 l’année prochaine.
Malice en GalicePrintemps 2018, le Deportivo La Corogne est déjà mathématiquement relégué en Segunda División au moment d’affronter son rival du Celta de Vigo. L’opportunité est trop belle. Durant toute la rencontre, les locaux chantent
« El año que viene, Depor-Celta B » (en VF, « L’année prochaine, Depor-Celta B » ) et
« A segunda oe » pour chambrer leur adversaire. Même lorsque Lucas Pérez égalise pour le Depor, les quolibets des
Célticos redoublent d’ironie. Les
« Lucas, selección », alors que l’ex-attaquant d’Arsenal est loin de la
Roja et les
« Sí se puede » ( « Vous pouvez encore le faire » ) finissent ainsi d’achever le club de La Corogne.
River-Boca : le fantôme de la BHumiliation suprême. Le 26 juin 2011, River Plate est relégué en deuxième division argentine après s’être incliné en barrage contre Belgrano. Une unique tache dans l’histoire du club vieux de 121 ans que les fans de Boca Juniors ne manquent pas de souligner à chaque
Superclásico. Dans les travées des stades de Buenos Aires, on croise toujours
« El fantasma de la B », la mascotte que les
Azul y Oro utilisent pour rappeler à leurs rivaux qu’ils sont les seuls à n’être jamais descendus. Lors d’un huitième de finale de Copa Libertadores en 2015 pourtant perdu 3-0 par Boca, le fameux esprit frappeur survole la Bombonera accroché à un drone. Pour la petite histoire,
Los Millonarios sont remontés dès la saison suivante, non sans faire honneur à leur réputation de club dépensier avec David Trezeguet et Fernando Cavenaghi, venu au chevet de son club formateur, comme recrues.
Le bouquet final pour Schalke
« Bien sûr que je serais heureux pour un an ou deux. Je pense que tout Dortmund va faire la fête si Schalke devait être relégué. » Jaune et Noir jusqu’au bout des ongles, Kevin Großkreutz avait annoncé la couleur alors que les
Königsblauen vivaient une saison 2020-2021 cauchemardesque. Après 30 ans dans l’élite du football allemand, le couperet est finalement tombé et Schalke a connu les affres de la relégation. Il n’en fallait pas plus pour les mordus du BvB qui ont d’abord lancé un T-shirt spécial pour célébrer la descente du rival. Avant de se déplacer à Gelsenkirchen pour se foutre des fans adverses chez eux avec un immense feu d’artifice. Attention tout de même au retour de flamme l’année prochaine, car Schalke remonte en BuLi.
Club chehAllez, encore une histoire de cercueil.
« Adios a 55 años », titre
Marca le 14 avril 1986. Après 55 ans passés dans l’élite espagnole, Valence se voit rétrogradé en deuxième division, et les supporters de Levante bondissent sur l’occasion pour célébrer la mort de leur rival. Après une procession, cercueil à l’effigie du club
che sur l’épaule, ces inconditionnels de Levante lui mettent le feu, comme pour incinérer le club. Ironie du sort, encore : la même saison, les
Granotes descendent en D3. Valence ne mettra qu’une saison à retrouver l’élite, Levante, quant à lui, attendra l’année 2010.
Birmingham pas si VillainsCercueil toujours, mais plus constructif cette fois. En 2016, les supporters de Birmingham se pointent dans leur antre du St. Andrew’s avec une boîte mortuaire aux couleurs d’Aston Villa, enfin relégué en Championship. L’objet permet tout de même de rassembler 150£ pour une bonne cause.
« Nous avons pensé que ce serait une bonne idée de l’emmener à Huddersfield (leur prochain match, NDLR), racontait Chris Browne, à l’origine de la blague, au
Birmingham Mail.
Les gens pourraient donner de l’argent à l’hôpital pour enfants de Birmingham pour avoir leur photo avec le cercueil. » Un sans-faute comme souvent de l’autre côté de la Manche. Bon, ce qu’ils ne disent pas, c’est qu’eux étaient déjà en D2 depuis cinq ans à l’époque.
Independiente DayLorsque Independiente subit la première relégation de son histoire en 2013, les supporters du Racing, rival éternel de la ville d’Avellaneda en Argentine, célèbrent l’événement, mais dans une tout autre mesure. Dans leur stade du Président-Perón recouvert d’une épaisse fumée noire, les fans de l’
Academia multiplient les allégories de la mort : déguisements de fantômes, de faucheuses, évidemment, et pour couronner le tout, une célébration solennelle, cierges et couronnes de fleurs à la main. Malgré l’affront, Independiente ne fait pas long feu en deuxième division et raccroche le bon wagon dans la foulée. Comme bien souvent, cette résurrection fera moins de bruit dans les travées adverses.
« Jelly and ice cream while Rangers die ! » On pourrait l’oublier au vu de
leur parcours en C3, mais les Rangers ont connu l’enfer pendant la dernière décennie. En 2012, les Gers, alors triples champions d’Écosse en titre, subissent une rétrogradation administrative en D4. L’occasion pour les fans du Celtic de fêter la mort de leur rival lors d’un déplacement sur la pelouse des Hibernians. Selon l’
Independent, un supporter propose carrément de la glace et des cubes de gelée aux passagers du train entre Glasgow et Édimbourg. Un hommage au chant
« Jelly and ice cream while Rangers die ! » devenu un classique chez les
Bhoys. Au stade, même son de cloche. On peut lire
« We’re having party while R*NG£RS die » sur les banderoles du kop. Tandis que certains s’affichent avec des maillots du Celtic floqués de l’inscription HMRC, l’acronyme du fisc britannique responsable de la liquidation des Rangers. On ne fait pas les choses à moitié dans le
Old Firm.
Gratuit, mais chiffréMönchengladbach et Hambourg ne sont pas les plus grands ennemis du monde, mais le chambrage n’a ni frontières ni limites. En 2018, le Dino, quasiment condamné à la relégation, reçoit les Poulains, et malgré sa victoire, le HSV ne peut empêcher sa descente en 2. Bundesliga. Les fans du Borussia avaient tout prévu : à une demi-heure du coup de sifflet final, ils déploient dans leur parcage un tifo sous forme de compte à rebours, faisant état du temps qu’il reste à Hambourg dans l’élite. À savoir « 0 jour, 0 heure, 30 minutes, 0 seconde » . Le même en sens inverse, dès lundi, pour le barrage contre le Hertha ?
Dejan Stanković prend les commandes de la Sampdoria