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Top 10 : Ces buteurs qui ne marquent plus
Muet depuis 1217 minutes avec les Bleus, Karim Benzema est un buteur sans but. Mais qu'il se rassure : ils sont nombreux avant lui à avoir connu telle sécheresse. Le coup de la panne, ça n'arrive pas qu'aux autres.
Karim Benzema, 1217 minutes avec la France (entre juin 2012 et… )
1217 minutes, soit plus de 20 h. Un Paris-Sidney sans escale. Le temps de faire 10 marathons pour le recordman du monde. Deux fois la trilogie du Seigneur des Anneaux, et en version longue. Karim Benzema a vu le temps s’écouler lentement pendant cette année en bleu. Certainement trop de temps à réfléchir, à douter et à laisser la poussière s’accumuler sur les filets adverses. Son dernier but remonte à l’année dernière face à l’Estonie. Depuis, Karim a eu le temps de marquer 20 fois avec Madrid, de gagner une Supercoupe, d’avoir 25 ans et de se laisser pousser les cheveux sur un seul côté du crâne. Ce soir, la France affronte la Biélorussie, un match important, un adversaire à sa portée. L’occasion parfaite ?
Attention images d’archives :
Fernando Torres, 1541 minutes avec Chelsea (entre octobre 2011 et mars 2012)
Un transfert record en Premier League (58,5 millions), les insultes des supporters de son ancien club, un surnom victimaire : c’en était trop pour Fernando Torres. Débarqué chez les Blues en janvier 2011, El Nino ne supporte pas la pression associée au prix de son transfert et tente de se cacher sur la pelouse de Stamford Bridge. Une réussite, puisque le but se dérobe pendant 1541 minutes sous les pieds du blondinet, conspué à chacune de ses sorties. Une teinture et un entraîneur intérimaire (Di Matteo) plus tard, l’Espagnol de 29 ans retrouve de sa superbe et inscrit quelques pions décisifs. L’âge de raison.
Zlatan Ibrahimović, 1119 minutes avec la Suède (entre octobre 2005 et juin 2008)
D’une régularité folle dans tous les clubs dans lesquels il est passé, Ibra n’a pas toujours rendu les mêmes services à l’équipe de Suède. Entre octobre 2005 et juin 2008, l’attaquant du PSG a enchaîné 1119 minutes de mutisme sous cette tunique criarde. Déficit de confiance ou mauvaise volonté ? La question est posée puisqu’au début de sa carrière, il aurait demandé à évoluer avec la Bosnie-Herzégovine (ce qui lui a été refusé) plutôt qu’avec les Scandinaves. Mais même vexé, Zlatan reste magnanime. Il offre de temps en temps un retourné de 40 mètres à son pays par défaut.
Sylvain Wiltord, 15 matchs d’affilée avec les Bleus (de 2006 jusqu’à sa retraite)
Benzema les a en ligne de mire. Sous le maillot des Bleus, Sylvain Wiltord et Djibril Cissé partagent le triste record d’abstinence face aux buts. Pourtant, l’un reste un héros, l’autre un éternel poissard. Buteur à la 94e minute en finale de l’Euro 2000, Wiltord a été le sauveur de la nation. Un record de 15 buts qu’il partage avec Djibril « je cours-je frappe » Cissé. Le Djib’ peut en vouloir à des fractures de la cheville aussi fréquentes que ses expérimentations capillaires. Dommage.
Diego Forlán, 27 matchs d’affilée avec Manchester United (de janvier 2002 à septembre 2002)
Au début des années 2000, Diego Forlán inscrit, malgré de nombreuses blessures, 37 buts en 3 saisons pour l’Independiente en Argentine. Autant dire que toute l’Europe s’intéresse à lui. Alex Ferguson croit tenir sa nouvelle pépite quand il le fait venir en 2002. Un style à l’uruguayenne, cheveux longs, une frappe de mammouth et une efficacité hors normes devant les buts. Mais Old Trafford devra attendre 27 matchs avant de voir Diego lui procurer un frisson. Du 29 janvier au 18 septembre, Ferguson se demande s’il n’a pas recruté le cousin de Forlán. Vient enfin le 18 septembre en Ligue des champions contre le Maccabi Haifa. La victime parfaite pour se soulager. C’est moche, mais Diego conjure le sort sur un penalty. Il met 17 buts par la suite. Pas suffisant pour Sir Alex qui le vend à Villarreal en 2004. Il faut parfois changer d’air pour retrouver goût à la vie, puisque Forlán explosera en Liga avec Villarreal, mais aussi avec l’Atlético Madrid.
Jean-Pierre Papin, 671 minutes soit 9 matchs avec les Bleus (de juin 1986 à septembre 1988
JPP a aussi connu une période difficile. Comme quoi, ça arrive même aux meilleurs. Après une Coupe du monde 1986 mitigée, on parle maintenant de « JPP, j’en plante pas » ou « JPP, j’en peux plus » . Des surnoms bas qui affectent l’homme. Il passe une première saison compliquée à l’OM où il n’a pas le rendement attendu. Mais le pire se passe en équipe de France où il passera 9 matchs sans marquer, soit un peu moins de 700 minutes entre 1986 et 1988. Une disette rare pour un joueur de ce calibre. Du coup, il a faim, le JPP. Il se goinfre en championnat par paquet de 20 buts. À tel point qu’il est rassasié en équipe de France. Il faudra attendre le 28 septembre 1988 pour qu’il se permette une petite gourmandise avec le maillot bleu face à la Norvège.
Cristiano Ronaldo, 863 minutes avec le Portugal (de février 2009 à juin 2010)
CR7 est un spécialiste des records de buts et a toujours adoré montrer qu’il était capable de les enchaîner comme personne. Mais il connaît aussi ses périodes de disette, parfois particulièrement longues – pour un joueur comme lui. Alors que le Portugal se cherche et galère à se qualifier pour la Coupe du monde 2010, Cristiano Ronaldo ne plante plus rien de rien en sélection… Alors qu’il signe 26 buts en 29 matchs pour sa première saison en Liga. Avec la Seleçcao, il attendra la compétition officielle, seize mois plus tard, pour retrouver son efficacité, après une inspiration géniale dans les médias : « Les buts, c’est comme le ketchup : quand ils arrivent, ils viennent tous en même temps. » Ronaldo, par amour du but. Surtout contre la Corée du Nord, déjà mené 6-0.
Wayne Rooney, 978 minutes avec l’Angleterre (d’octobre 2009 à septembre 2010)
Wayne Rooney et l’équipe nationale d’Angleterre, c’est une histoire compliquée. Précoce, Rooney passe directement à la case équipe A à 17 ans, alors tout jeune professionnel à Everton, qui vient de conclure sa première saison complète. Mais Wayne Ronney, c’est également un joueur qui peine à prendre sa place et ses marques lorsqu’il n’est plus avec Manchester United. Pendant 978 minutes, la vedette d’Old Trafford ne trouve pas sa place avec la tunique des Three Lions et ne marque plus le moindre but pendant presque une année entière, d’octobre 2009 à septembre 2010. Oui, avec la Coupe du monde entre-temps, dans laquelle l’Angleterre se fait sortir après un cinglant 4-1 contre l’Allemagne (et un match nul 0-0 face à l’Algérie en poules). Le match qui le sort de la torpeur est un joli 3-1 en Suisse, en qualification pour l’Euro 2012.
Lukas Podolski, 1425 minutes avec Cologne (de septembre 2009 à mars 2010)
Lukas est toujours là en équipe d’Allemagne, surtout avec Joachim Löw qui ne manquera jamais une occasion de le convoquer. Le sélectionneur est bien récompensé par Poldi, qui marque régulièrement avec sa Mannschaft (46 buts en 116 sélections). Mais en club, c’est une autre histoire. Poldi a connu de longues périodes de galère – et comme à Arsenal, il se blesse quand il revient en forme. Ainsi, après un semi-échec au Bayern Munich, Lukas choisit de rentrer dans son club chéri du FC Köln, où il aura la confiance… Sauf qu’il quittera le club relégué en 2. Bundesliga, en juin 2012. Et que son retour est marqué par de très longues minutes sans but, 1 425 au total. Il y mettra fin contre le Bayern Munich, pour le symbole. Et annoncera : « Je songe à me faire un tatouage avec ce nombre. »
Kaba Diawara, deux ans en club (entre janvier 1999 et septembre 2001)
58 apparitions, 5 clubs, 2 saisons, 0 but en championnat. Kaba Diawara a vécu une abstinence XXL. Malgré un petit coup en C1 avec l’OM en 1999 qui fera juste office de bouche-trou d’un soir, il ne goûtera plus au plaisir de marquer pendant 2 ans. Une éternité. En même temps, il change de club tous les six mois. Arsenal qui croit tenir le remplaçant de luxe d’Anelka, puis l’OM, le PSG, Blackburn et enfin West Ham. Tous connaîtront le Kaba Diawara impuissant quand il s’agit de conclure, non pas qu’il ne le veuille pas, mais juste qu’il est maladroit dans le dernier geste. Un mec plein d’envie, mais quand ça ne veut pas, ça ne rentre pas, jusqu’au jour où… En 2002 ; il réalise sa plus belle saison avec l’OGC Nice. Meilleur buteur du club avec 12 réalisations et une modeste 10e place. Persévérance.
Par Ugo Bocchi, Raphaël Gafternik et Côme Tessier