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Top 10 : Boulettes de Hugo Lloris
Suède ? Croatie ? Les sélections proposées au menu des Bleus vont forcément rappeler à Hugo Lloris quelques-unes de ses boulettes. Si le gardien reste une valeur sûre en équipe de France, il est aussi capable de craquages aux moments les plus inattendus. En voici la preuve en dix temps, dix mouvements.
L’idiotie utile de Solna
Suède-France, 2-1, éliminatoires de la Coupe du monde, 9 juin 2017
Ce samedi, Hugo Lloris retrouvera la Friends Arena de Solna. Une enceinte dans laquelle il s’est déjà fait pas mal de potes. Car en 2017, le capitaine avait offert la victoire sur un plateau à l’hôte suédois dans le temps additionnel : un dribble suicidaire suivi d’une relance plein axe, Ola Toivonen n’avait plus qu’à catapulter le ballon dans le but vide depuis le rond central. Cette bourde aura de lourdes conséquences, mais pas directement pour l’équipe de France. Avec ces deux points cadeau, les Suédois chipent la place de barragiste promise aux Pays-Bas, éliminent l’Italie dans cette double confrontation, avant d’être les bourreaux de l’Allemagne en Russie. Quand une cagade permet d’écarter trois solides concurrents au titre, on peut donc parler d’un coup de génie.
Le tour de casse-casse
Tottenham-Southampton, 2-1, Premier League, 28 septembre 2019
« Il est là, il n’est plus là, et hop… disparu. » Quand Danny Ings se présente devant le stand de Lloris, le portier des Spurs essaye de duper l’attaquant des Saints avec un jeu du bonneteau. Mais, sous la pression, le Français s’embrouille les gobelets et laisse son assaillant terminer le travail. Heureusement pour lui, Harry Kane colmatera la brèche pour que la filouterie passe (presque) inaperçue.
Un couac qui fait crac
Brighton-Tottenham, 3-0, Premier League, 5 octobre 2019
À peine plus de deux minutes de jeu au Falmer Stadium, et voilà qu’Hugo Lloris prend des gants pour attraper ce centre a priori anodin de Pascal Groß. Emporté par son élan, le voilà qui relâche la balle avant de retomber derrière sa ligne de but. Neal Maupay profite de l’offrande, pendant que le gardien se tord de douleur, son coude s’étant tordu au moment de la chute. Comment voulez-vous l’engueuler après ça ?
Deux pour le prix d’un, épisode I
Biélorussie-France, 2-4, éliminatoires de la Coupe du monde, 10 septembre 2013
Sur la route du Mondial brésilien, le portier tricolore s’est pris les pieds dans le tapis biélorusse. Flagada au moment de se coucher sur une tête de Filipenko, mollasson pour boucher son angle sur la frappe de Kalachev… Pierre Palmade, sors de ce corps.
Deux pour le prix d’un, épisode II
Manchester City-Tottenham, 2-2, Premier League, 21 janvier 2017
Dans la lutte pour le titre, Tottenham a failli se tirer une balle dans le pied face aux Citizens. La faute à Hugo Lloris qui, en l’espace de cinq minutes, ne sait plus où donner de la tête devant Leroy Sané, avant de relâcher un centre de Sterling devant Kevin De Bruyne. Alli et Son sauveront les meubles, à défaut de la face de Lloris.
Toupie tralala !
Stoke City-Tottenham, 1-2, Premier League, 7 avril 2018
On ne s’improvise pas libéro à la Neuer. Et Hugo Lloris l’a expérimenté à ses dépens. Sur une longue ouverture de Xherdan Shaqiri, le gardien des Lilywhites espère devancer Mame Biram Diouf en dégageant en catastrophe d’un grand coup de savate. Mais c’est plutôt le buffet du Sénégalais de Stoke qu’il accroche, avant de valser sur lui-même. Touché, le Potter arrive à égaliser, même s’il gardera, comme Lloris, quelques séquelles de cette action : l’un physiquement, l’autre moralement.
Mille milliards de Maribor
Tottenham-Maribor, 3-1, Ligue Europa, 9 novembre 2012
Arrivé en grande pompe à Tottenham quelques semaines plus tôt, l’ancien Lyonnais est pourtant devancé par le vétéran américain Brad Friedel. Et quand il a l’occasion de montrer sa valeur en C3 face au modeste club de Maribor, le gardien se perd avec son pied gauche : d’abord en envoyant Kyle Naughton au casse-pipe, qui lui renvoie la pareille. Et c’est Robert Berič (tiens, tiens) qui se chargera de mettre fin à ce petit numéro.
Partie de pêche sur le Rocher
Monaco-Lyon, 1-1, Ligue 1, 20 décembre 2009
Djimi Traoré est un superbe joueur de ballon. Son geste subtil pour remettre dans la boîte vers Chu-Young Park en est la preuve. Et ce n’est pas Hugo Lloris, parti à l’abordage loin de ses cages, qui dira le contraire : « Ça fait partie du jeu. J’ai fait une erreur. Je l’assume et j’ai pris mes responsabilités à chaud. En fait, tout le monde a été surpris sur le geste de Traoré, qui a très bien joué le coup. Moi, beaucoup moins bien, c’est vrai. Ce sont des choses qui arrivent. Même s’il vaut donc mieux éviter que ça arrive… » Il y a onze ans, le discours-parade était déjà bien rodé.
Pour l’amour du sport
Liverpool-Tottenham, 2-1, Premier League, 31 mars 2019
Il faut croire qu’Hugo Lloris est fan des courses poursuites. Car en relâchant une tête de Mohamed Salah sur le pied de Toby Alderweireld dans les toutes dernières secondes, le portier des Spurs permettait aux Reds de poursuivre leur mano a mano insensé face à Manchester City. Sympa, ce Hugo.
La boulette ultime
France-Croatie, 4-2, finale de Coupe du monde, 15 juillet 2018
Il y a certaines images qui colleront à vie à leur auteur. Pour Hugo Lloris, malgré une douzaine d’années au plus haut niveau, malgré des arrêts miraculeux à la pelle (dont celui face à l’Uruguay, bordel), malgré une sûreté folle, malgré les trophées, il restera toujours ce crochet face à Mario Mandzukić en finale de la Coupe du monde, alors que les Bleus avaient déjà pris le large. « À 4-1, tu ne te dis pas« ça y est », mais il y a tout de même un avantage considérable, le match tourne en ta faveur, tout est aligné, quoi… Alors il y a un moment de déconcentration, une mauvaise prise de décision, et tout se retourne », expliquait-il dans un podcast Club Margotton. Cette erreur, finalement anecdotique est le reflet du bonhomme : il peut craquer, notamment dans son jeu au pied, mais ses absences engendrent rarement (hormis celle en Suède) de réelles déconvenues. Et si les erreurs se sont pointées avec plus de fréquence au fil des ans, ne comptez pas sur Lloris pour somatiser. « Avec l’expérience, tu reviens très vite dans ton match, tu ne subis pas la fin de rencontre. Ça n’a pas gâché la fin de match pour moi. D’ailleurs, une fois que le coup de sifflet final a retenti, je n’étais même plus capable de parler des actions de but, tellement j’étais dans un moment d’euphorie. » Comme si toutes les boulettes passées et à venir n’étaient que des petits cailloux dans des chaussures qui ont déjà parcouru un superbe chemin.
Par Mathieu Rollinger