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Top 10 : Blessures d’Abou Diaby
Sans son corps en cristal, Abou Diaby serait certainement l’un des meilleurs milieux de terrain du monde. En attendant, le pauvre international français d’Arsenal a plus copiné avec les infirmières des Gunners qu’avec ses collègues. Blessures aux jambes, blessures morales, c’est l’heure d’un petit tour d’horizon.
1- 1999, le clash avec Hatem Ben Arfa sous les yeux de Bruno Sevaistre, réalisateur de « A la Clairefontaine »
« Ce fils de pute, il a dit que mon père c’était un fils de pute, et vous, vous venez nous séparer ? » . Abou Diaby a une dizaine d’année quand la caméra de Bruno Sevaistre immortalise le moment qui a certainement changé sa carrière. Provoqué dans un duel de « Yo Momma » par un Hatem Ben Arfa, dont la classe du duvet n’avait d’égal que l’éloquence et la verve, Abou Diaby, face à l’impossibilité de régler ses comptes avec son frêle partenaire, enfermé derrière une vitre, verse les premières larmes de sa carrière. Fragilisé, il traine les stigmates de cette embrouille depuis maintenant une décennie. Peut-être que tout aurait été différent s’il avait pu le déboîter.
2 – 2004-2005, les premières blessures sérieuses
Talent épatant oblige, le jeune Abou sort grandi de Clairefontaine. Comme toujours, le Paris Saint-Germain a le nez creux, et ne profite pas de la saison 2001-2002 pour signer le joueur. La faute aux ressources humaines, paraît-il. Opportuniste, Guy Roux est sur le coup. Après des débuts fracassants en U19 avec la génération dorée de l’AJA, Diaby connaît ses premières galères. Un match manqué, des matchs manqués, puis l’équipe réserve et les tribunes. Déjà, sa progression connaît des coups d’arrêt constants. Déjà, il alterne entre l’excellence et l’infirmerie. L’histoire de sa vie.
3- Hiver 2006, les paroles de Jacques Santini
C’est bien connu, entre deux clignements d’œil, Jacques Santini a le temps de débiter un nombre de choses assez impressionnant. Le 15 janvier 2006, deux jours après la signature d’Abou Diaby à Arsenal, l’entraîneur d’Auxerre tacle son ancien joueur à la gorge, dans les colonnes de la BBC : « Abou était l’un des joueurs sur qui je comptais au début de la saison. Puis, il a dû s’arrêter à cause de nombreuses blessures. Peut-être était-il attiré par l’Angleterre et l’argent qu’il y a là-bas. Cela ne l’a probablement pas aidé à faire tous les efforts requis pour revenir à son meilleur niveau avec nous » . A peine arrivé en Premier League, le néo-Gunner prend son premier tacle les deux pieds décollés. Rupture du moral. Indisponibilité inconnue.
4- 1er Mai 2006, fracture de la cheville face à Sunderland
Un peu moins de cinq mois après son arrivée, Abou Diaby connaît la première blessure sévère de sa carrière. Aligné face à Sunderland, l’ancien auxerrois est victime d’un gros tacle en retard du défenseur des Black Cats, Dan Smith. L’addition est salée : fracture de la cheville. Pessimistes, les médecins du club évoquent même la possibilité d’une fin de carrière. Opéré à trois reprises, le numéro 2 d’Arsenal connaît finalement une période de convalescence de huit mois, qui lui fera manquer la finale de la Ligue des Champions face à Barcelone, chez lui, à Paris, et le championnat d’Europe espoirs. Le début de la poisse. Et de la fin.
5- Avril 2008, le malaise de la cuisse ou le début de la faim
2007-2008 restera comme l’un des grands crus de la cuvée Diaby. Epargné par les blessures pour la première fois de sa carrière, le Gunner profite de son temps de jeu pour se faire une place solide en club et connaître ses premières convocations en équipe de France A. En pleine ascension, le néo-international voit sa saison s’arrêter au mois d’avril, la faute à une blessure à la cuisse. Jugée comme bénigne, elle symbolise en fait le début du combat du joueur contre des blessures à répétions. Le début de la faim de terrain pour Abou, aussi.
6- Decembre 2009, élongation au mollet et début de la déchéance
Match tout pourri face à Wolverhampton, une opposition dont Abou Diaby se serait certainement passé. Convoqué par Raymond Domenech pour disputer le barrage du Mondial 2010 face à l’Irlande, le Gunner est victime de sa première lésion au mollet. Pas la dernière.
7- 11 septembre 2010, l’attentat de Paul Robinson
Tranquillement positionné au milieu du terrain face à Bolton, le building Diaby s’écroule à nouveau le 11 septembre 2010 suite à un tacle violent de Paul Robinson. Une agression qui, miraculeusement, ne met pas à un terme à la saison du joueur, absent pour seulement deux semaines, mais qui marque chez lui, la naissance d’une certaine peur de la blessure. En témoigne la réaction d’Abou Diaby suite à un tacle de Joey Barton, quelques mois plus tard. A noter que la saison 2009-2010 est la première saison que le joueur commence apte depuis 2007.
8- Décembre 2010 puis avril 2011 : nouvelle lésion au mollet puis rechute
L’ablation du mollet ? Abou Diaby y a certainement pensé, mais c’est vrai que pour jouer au football, on a trouvé plus pratique. En attendant, les médecins d’Arsenal n’ont toujours pas trouvé de formule miracle. Alors de temps en temps, le mollet d’Abou part en sucette. Ca s’en va, et ça revient. En avril 2011, le Londonien rechute. Un an plus tôt, Lance Armstrong courait son dernier Tour de France. Ca se transplante un mollet ?
9- Eté 2011, opération à la cheville puis complications
En plus de lui pourrir ses saisons, les blessures d’Abou Diaby lui salopent ses vacances. En 2011, été ne rime plus avec cocotier. Fragilisé au niveau de la cheville, le Français profite de la trêve pour se faire opérer. Une opération qui devait initialement le tenir écarter des terrains « huit à dix semaines » . Sauf que ça, c’était en temps humain, en temps Diaby, ça fait un peu plus…
10- 3 mars 2012 : la tristesse du retour
Après plus de six mois passés à regarder jouer ses coéquipiers, Abou retrouve enfin les joies de la Premier League, à Anfield Road, face à Liverpool. Entré en jeu en deuxième mi-temps à la place d’un Mikel Arteta sorti sous assistance respiratioire, le Français quitte ses partenaires 27 minutes plus tard, touché aux ischio-jambiers. Il devrait revenir dans deux semaines…
Par Swann Borsellino