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Top 10 : Baroudeurs français
En France, on n’a peut-être plus de vainqueur du Tour mais on a des types qui savent animer nos mois de juillet. Toujours à l’attaque mais pas souvent récompensés, ils perpétuent la tradition du baroudeur à la française. Ce Top 10 est pour toi Thierry Adam.
Pierrick Fedrigo
Quatre victoires dans le Tour pour l’ancien champion de France sur route. Souvent au panache, après des barouds d’honneur victorieux. D’aucuns avancent que son nez lui permet de fendre plus facilement l’air. D’autres préfèrent mettent en avant sa folie permanent quand il s’agit de partir en échappée. N’importe où. N’importe quand. Et avec n’importe qui. Lors de ces quatre victoires sur la Grande boucle, il a pris place dans une longue échappée avant de régaler ses compagnons de route sur la ligne. Et encore, on ne compte plus toutes les fois où le type s’est fait engloutir par le peloton après des plaisirs solitaires ou accompagné. Pierrick, c’est le mec qui aime partir à l’aventure. Un vrai de vrai.
Thierry Bourguignon
Avant de braquer un mandat de conseiller municipal en Avignon entre 2001 et 2008 sur une liste écolo, Thierry Bourguignon, dit Bougrui, était un clown de la route mais également un baroudeur. Attachant, drôle, capable de beaucoup d’auto-dérision (comme avec son émission « Moi, Thierry Bourguignon, dossard 192 du Tour de France ».. sur le Tour 1999), l’ancien coureur de Castorama et de Big-Mat Auber aimait partir dans des folies sur la route. Les échappés et les coups d’une journée sans avenir, c’était son truc. Toujours avec le sourire et le panache. Un mec attachant, en fait. Dommage que le palmarès n’ait jamais suivi.
Sylvain Chavanel
Un monsieur. Deux fois lauréat du Prix de la combativité dans le Tour (2008 et 2010), Chavanel est l’un des derniers baroudeurs français encore en vie. Même s’il demeure une valeur-sûre du contre-la-montre en France, Chavanel est avant tout un coureur d’étape. Un mec qui aime faire des numéros et partir à l’abordage dans des longues échappées ou des sorties à moins de cinq kilomètres de l’arrivée. Seul face au peloton. Ce n’est pas pour rien, qu’en bon rouleur, il se lance souvent dans des défis un peu fous. Comme partir en solitaire, à bloc, devant un peloton qui n’a qu’une envie : le bouffer. Sauf que parfois, son talent va au bout. Comme en 2010 où il gagne deux étapes du Tour après deux échappées en solitaire. Un bonhomme.
Pascal Chanteur
Dans son magasin de vélo de Dordogne, à Bergerac, Pascal Chanteur doit se souvenir de ses aventures sur le Tour de France. Une épreuve qu’il a rôdé avec plusieurs liquettes (Chazal, Casino, AG2R, Festina). Bon vivant, toujours la petite blague quand le micro s’approche de lui, Chanteur aimait aussi se montrer comme on dit souvent. Avec lui, on voyait souvent le maillot rouge de Casino en tête de la course. Un VRP monté sur selle. Même si ces nombreuses sorties du peloton n’ont jamais payé, il a toujours su être un animateur du Tour. Un mec qui se faisait plaisir en tentant des coups.
Christophe Mengin
Débarqué sur le tard au vélo (28 ans), Mengin avait gardé cette mentalité de baroudeur qu’il avait expérimenté sur le cyclo-cross. C’était dans son tempérament. Très actif dans les courses de plaine, il adorait se glisser dans des petits groupes d’échappés pour se tester. Soit pour se faire plaisir, soit pour jouer la gagne. Comme en 1997 où il s’impose dans la 17ème du Tour à Fribourg. Son plus beau baroud. A moins que ça ne soit ses dix jours avec le maillot à pois sur le Tour 2002. Un mec qui ne voyait pas au-delà de l’étape du jour. Mengin voulait kiffer, tout simplement.
Jacky Durand
Le Tony Soprano des baroudeurs. Le mec à qui on baise la main. Jacky ce ne sont pas que des attaques au kilomètres zéro et un bandana, c’est surtout un putain de palmarès. Un Tour des Flandres, un Paris-Tours, deux maillots de champion de France et trois étapes sur le Tour. L’actuel consultant Eurosport savait sentir les bons coups. Il avait surtout – on l’oublie un peu – le talent et la malice pour toujours mettre au fond. Respect.
Jérémy Roy
Dès qu’il lève le cul de sa selle, Jérémy Roy ne coupe pas à l’évocation de son diplôme « d’ingénieur en génie mécanique » par Thierry Adam. A 30 ans, le rouleur de la FDJ.fr pédale derrière cette victoire d’étape qui lui résiste depuis sa deuxième place à Montluçon derrière Sylvain Chavanel en 2008. Trois ans plus, Roy remet le couvert. Et pas qu’une fois. A l’avant un jour sur deux, il voit Hushovd revenir tel un Lasse Kjus des grands jours dans la descente de l’Aubisque pour lui souffler le bouquet et la bise des hôtesses. Il se console à l’arrivée à Paris avec le prix du Super-combatif du Tour. Pas volé.
Vincent Barteau
Vincent Barteau est un épicurien. Préposé aux blagues quand il formait un duo de consultant culte avec Laurent Fignon sur Eurosport, l’ancien de Système U gère aujourd’hui deux boutiques Jeff de Bruges. Si « la vie est comme une boîte chocolat » , Barteau a plutôt eu la main heureuse sur le Tour. Deux échappées suffisent à son bonheur. En 1984, il récupère le maillot jaune lors de la 5e étape, maillot auquel il va s’accrocher pendant 12 jours. Barteau retente sa chance cinq ans plus tard et rafle une victoire d’étape à Marseille. Pas n’importe laquelle : celle du bicentenaire de la Révolution le 14 juillet 1989. Un vrai sans-culotte.
Sandy Casar
Quand elle le voit terminer 2e de Paris-Nice à 23 ans, la France croit tenir dans le gamin de Mantes-La-Jolie un héritier de Bernard Hinault. Sauf que Sandy visait moins haut, lui. Le « leader » de la FDJ est un homme d’étapes de transition, un type qui sait prendre la bonne échappée et possède sa petite pointe de vitesse. Encore faut-il conclure. Après une collection de 2e place, le Français débloque son compteur en 2007. Plus fort que la malchance, plus fort que ce chien qui traverse sans regarder. Il récidive en 2010 où il bat au sprint son partenaire d’échappée préféré : Luis-Léon Sanchez. Inséparable jusqu’au bout, les deux baroudeurs ont décidé de regarder le Tour sur leur canapé cet été.
Stéphane Augé
Grimpeur mais pas trop, pas vraiment rouleur et encore moins sprinteur, Stéphane Augé est un baroudeur par défaut. Un vaillant toujours volontaire pour planter la première attaque du Tour à peine le drapeau baissé. Quand le Palois de la Cofidis était dans une échappée, on savait plus ou moins qu’elle n’irait pas au bout. Mais à force de volonté et d’attaque lointaine, Augé s’est construit son petit palmarès : Quatre jours de Dunkerques, Cholet-Pays de Loire et une étape sur le Tour du Limousin. Les vrais apprécieront.
par Mathieu Faure et Alexandre Pedro
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