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Top 10 : autres derbys intramuros d’Italie
Il y a actuellement cinq derbys intramuros en Italie et tous ont lieu en Serie A. Les classiques de Gênes, Turin, Milan, Rome et celui de Vérone plus récent. Mais d'autres ont existé au cours du dernier siècle. Voyage au pays de l'esprit de clocher.
NB – Voici comment se structurait le foot italien jusqu’à l’été dernier : Serie A, Serie B, Serie C1, Serie C2 et Serie D. La Serie C1 et Serie C2 (qui s’appelaient d’ailleurs 1re et 2e division de Lega Pro depuis 2008) ont fusionné, ne laissant place qu’à une 3e et dernière division professionnelle appelée simplement Lega Pro.
Naples
On peut être la 3e ville la plus peuplée d’Italie et ne pas avoir de derby. En contrepartie, les clubs pros ou semi-pros des villes de banlieue pullulent entre la Serie B et la Lega Pro. Il faut ainsi remonter un siècle en arrière pour voir deux équipes de la capitale du Sud s’affronter. Le Naples et l’Internazionale Napoli, la seconde n’étant que le fruit de la scission de la première… avant de ne refaire qu’un, dix ans plus tard, pour donner définitivement naissance à ce qui est aujourd’hui le SSC Napoli. Ces deux équipes ont eu le temps de s’affronter lors des phases préliminaires du championnat italien de l’époque. Avec un bilan en parfaite égalité, cinq succès chacun et deux matchs nuls
Catane
Contrairement aux autres, voici un derby qui a duré plusieurs années et s’est même déroulé en pro. On connaît le Catania qui a tenu dix ans en Serie A avant de redescendre. Mais il y a eu également l’Atlético Catania, qui a même été un temps le premier club de la ville après la radiation temporaire de l’aîné en 1993. Les deux clubs ont quasiment les mêmes couleurs. Rouge en commun, bleu pour l’un, azur pour l’autre. Question de nuances. Cet Atlético passe même tout proche de la Serie B. Les deux équipes s’affrontent une dizaine de fois et souvent en Serie C1. Après une faillite en 2002, l’Atlético gît désormais chez les amateurs.
Bergame
Fondé plus ou moins en même temps que l’Atalanta, la Virescit Boccaleone (quartier de la cité lombarde) disparaît, puis réapparaît pendant des décennies et ne s’affilie réellement à la Fédération qu’en 1970. 14 ans plus tard, et après une ascension progressive, la voilà chez les pros en Serie C2, puis la C1 et loupe même l’accession à la Serie B en barrages contre la Reggina en 1988 ! Tandis que dans le même temps, l’Atalanta remonte parmi l’élite à la toute dernière journée. Mais le derby historique a bien eu lieu un an plus tôt en Coupe d’Italie avec une victoire 2-1 des Nerazzurri. Précision importante, la Virescit fusionne ensuite avec l’Alzano et re-rencontre l’Atalanta en Serie B lors de la saison 1999-00. Néanmoins, le club est alors bel et bien basé à Alzano Lombardo, ville proche de Bergame certes, mais commune à part entière.
Vicence
L’an passé, la belle ville de Vicence pouvait s’enorgueillir d’être la 6e ville italienne à pouvoir compter deux clubs professionnels. On connaît très bien Vicenza, vice-champion d’Italie en 1978 et demi-finaliste de la Coupe des coupes vingt ans plus tard après avoir gagné la Coupe nationale. On découvrait le Real Vicenza. Mêmes couleurs, même stade et une ascension rapide chez les pros. La Serie C2 disparaissant, la voilà automatiquement au 3e niveau où a atterri Vicenza depuis un an. Pas de derby toutefois, puisque cette dernière est repêchée en Serie B où pourrait finalement avoir lieu cette première édition vu le bon début de saison du Real !
Florence
À l’instar de Naples, des équipes florentines se sont affrontées à l’âge des pionniers. Mais au mieux, dans des championnats départementaux, jamais au niveau national. Petit à petit, tous ces petits clubs disparaissent ou fusionnent pour donner naissance à la Fiorentina en 1926. 20 ans plus tard, naît l’AS Rondinella. Parée de rayures rouges et blanches, elle gravit un à un les échelons jusqu’à découvrir le professionnalisme en 1979 et même la Serie C1 de 1982 à 1987. Malheureusement, jamais elle n’a affronté son aîné à part en match amical. Et il s’en est fallu de peu, puisqu’elle quitte la C2 en 2002, alors que la Fiorentina repartait justement de ce niveau après la faillite estivale ! À noter que c’est le club où a été formé le champion du monde Barzagli.
Verceil
À Verceil, il y a eu un club qui a eu l’audace de mettre en péril la suprématie de la mythique Pro et ses sept titres de championne d’Italie ! En 2006, à Belvedere, un quartier de Verceil, naît la Pro Belvedere Vercelli grâce à une fusion avec l’équipe de la ville de Trino Vercellese. Les débuts se font donc directement en Serie D. Un étage plus haut se trouve la Pro Vercelli. Vous suivez ? Bref, la Belvedere ne met que trois saisons à la rejoindre, et le derby fait donc ses débuts chez les pros (une victoire 1-0 chacun, pas de jaloux). À la fin de la saison, la Belvedere est avant-dernière et reléguée… mais repêchée grâce à quatre faillites d’équipes maintenues… dont la Pro Vercelli classée 12e. On arrête donc les frais, les deux équipes fusionnent et deux ans plus tard, la Pro retrouve même la Serie B après 64 ans d’absence.
Plaisance
Le plus récent de ces derbys méconnus et surtout le seul qui a inversé les rapports de forces. Le tout grâce à un ingénieux subterfuge. La Pro Piacenza existe depuis 1919. En 2013, tout juste reléguée au dernier niveau italien (10e division), elle fusionne avec le club de la ville de Bettola (à quelques encablures de Plaisance) alors en Serie D. Et voilà cinq niveaux grappillés d’un coup ! Elle y retrouve le Piacenza Calcio qui a fait faillite un an plus tôt et qui vient de remonter aussi en Serie D. 0-0 à l’aller et victoire 1-0 de la Pro au retour qui termine aussi première de la poule et accède directement à la toute nouvelle Lega Pro. 3e, le glorieux Piacenza reste en Serie D et attend des jours meilleurs, ou une possible fusion qui serait souhaitable au vu des difficultés de la Pro (dernière avec 8 points de pénalité).
Rimini
La situation la plus ubuesque. L’AC Rimini fait faillite et est rétrogradée en Serie D l’été 2010, trois ans seulement après avoir conclu un championnat de Serie B à la 5e place. Elle y retrouve l’équipe de Riccione, autre ville branchouille de la côte Adriatique. Pour des raisons obscures, cette dernière change de nom et de ville et devient ni plus ni moins que la Real Rimini. Le vrai Rimini remet cependant vite les pendules à l’heure en s’imposant deux fois sur un score total de 5-0 et remontant de suite chez les pros. Le Real conclut à une belle 8e place, mais paye son arrogance l’année suivante. 18e et dernier avec 5 nuls, 29 défaites, 16 buts marqués et 107 encaissés avant de disparaître un an plus tard. Tout ça pour ça.
Messine
En 2012, l’équipe de Messina gît en Serie D après avoir également payé sa faillite, le tout, trois ans après une 7e place parmi l’élite. Les Giallorossi s’installent « dangereusement » dans la routine de cette division. Mais quand le Città di Messina accède également à ce niveau, ils décident de se reprendre et honorer leur histoire. 1re place du groupe I et retour parmi les pros, tandis que le Città finit quatrième et résiste très bien dans les derbys (0-0 et défaite 2-1) avant de finalement redescendre l’année suivante.
Reggio Calabre
Concluons avec un derby qui pourrait bientôt se disputer. Celui de Reggio Calabre déjà disputé en amical. La Reggina nage dans des eaux troubles, dernière de son groupe de Lega Pro et au bord de la faillite. Une division en dessous évolue l’Hintereggio, second club de la ville fondé en 2006 et qui a même passé une année chez les pros en 2012-13 avant de retomber en Serie D. Alors, bientôt la première édition ? Enfin, la Serie D a gentiment évité le premier derby de Padoue. Le Padova Calcio ayant déposé le bilan, repartant ainsi de la Serie D… mais inséré dans la poule C, tandis que le San Paolo Padova figure dans la D. Dommage !
Par Valentin Pauluzzi