- Top 10
- Journée nationale des aveugles et malvoyants
Top 10 : Arbitres aveugles
Aujourd'hui, c'est la journée nationale des aveugles et des malvoyants, l'occasion parfaite pour revenir sur certaines erreurs d'arbitrage assez grossières qui ont changé la face de certains matchs. Retour sur des hommes en noir qui auraient dû arbitrer avec une canne et un chien.
Patrick Battiston : France vs Allemagne – Coupe du monde 1982
Sans doute la plus grosse injustice de l’histoire de l’équipe de France. Séville, 1982, demi-finale de la Coupe du monde. On joue la 60e minute de jeu de ce France – Allemagne, le score est de 1-1, lorsque Battiston, magnifiquement lancé par Platini, se présente seul devant Harald Schumacher. Une occasion en or pour le défenseur de l’ASSE. Oui mais voilà, le portier allemand en a décidé autrement. N’écoutant que sa bêtise, Schumacher se précipite au-devant de Battiston et, en sautant, le percute violemment. La rencontre entre le visage du Français et la cuisse du gardien est remportée par ce dernier, évidemment. Battiston s’écroule, inconscient. C’est alors que l’incroyable se produit : l’arbitre de la rencontre, Charles Corver, désigne une sortie de but. Pas de faute, pas de carton. Après tout, Battiston se retrouve juste avec trois dents en moins et une vertèbre déplacée. Et pour finir, bien entendu, la France finit par s’incliner aux tirs au but.
Frank Lampard : Angleterre vs Allemagne – Coupe du monde 2010
En 2010, en Afrique du Sud, l’Allemagne fait clairement partie des favoris pour aller soulever la coupe dorée. Après être sortis premiers de leur poule, les Allemands voient les Anglais se dresser sur leur route, en huitièmes de finale. Rapidement menés deux à zéro, les hommes de Fabio Capello reviennent dans la partie grâce à une tête de Matthew Upson. Dans la foulée, Frank Lampard parvient même à égaliser d’une superbe frappe à l’entrée de la surface. Malheureusement pour les Anglais, si tout le monde a vu le but, ce n’est pas le cas de M. Larrionda, l’arbitre de la rencontre. Ce qui est dommage, car c’est lui qui les valide, les buts. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le but n’est pas accordé, et les Anglais ne reviennent pas au score. En deuxième période, les Teutons auront beau ajouter deux nouveaux buts et se qualifier facilement, rien n’y fait, le tournant du match est bien ce but refusé qui aurait pu changer la face du match. On parle quand même d’un ballon qui franchit la ligne de cinquante bons centimètres, hein.
Corée du Sud vs Italie – Coupe du monde 2002
Jouer une Coupe du monde à domicile peut être un bon moyen d’aller loin dans la compétition. Ce n’est pas le parcours de la Corée du Sud lors de la Coupe du monde 2002, chez elle, qui prouvera le contraire. En huitièmes de finale, les Coréens affrontent des Italiens clairement au-dessus, et pour qui la qualification en quarts ne devrait être qu’une simple formalité. Seulement voilà, le destin en a décidé autrement. Et le destin, ce jour-là, c’est Byron Moreno, l’arbitre de la rencontre, qui l’a provoqué. Pour commencer, le Colombien refuse un but parfaitement valable à Tommasi, pour un hors-jeu tout à fait imaginaire. Et comme si cela ne suffisait pas, l’homme au sifflet expulse Totti en début de prolongation, suite à un deuxième carton jaune reçu pour une simulation dans la surface. Simulation qui correspondait plus à un penalty en faveur des Italiens. Forcément, quand on a tous les éléments contre soi, on finit par céder, et l’Italie se fait crucifier à la 117e par un but en or d’Ahn. Arbitre aveugle ou arbitre acheté, les Italiens ont leur avis sur la question. En même temps, quand on sait que Moreno sera, quelques années plus tard, suspendu pour avoir été impliqué dans des matchs truqués, on est en droit de se poser certaines questions.
Nilmar : OL vs PSV – Ligue des champions, saison 2004/2005
Nous sommes en 2005, l’OL marche sur la Ligue 1 depuis maintenant trois ans et aucune équipe ne semble en mesure de lui faire de l’ombre dans l’Hexagone. Sur la scène européenne, en revanche, l’histoire est un peu différente puisque l’OL n’arrive pas à passer le stade des quarts de finale. Cette saison 2004-2005 semble être l’année idéale tant l’équipe de Paul Le Guen paraît armée pour aller loin dans la compétition reine. En quart de finale, les Lyonnais doivent se défaire du PSV pour enfin accéder aux demi-finales tant attendues. Au match aller, sur la pelouse de Gerland, les deux équipes n’arrivent pas à se départager et se séparent sur le score de 1-1. Au retour, en terres hollandaises, le score est exactement le même lorsqu’en toute fin de prolongation, Nilmar est déséquilibré dans la surface de réparation par Gomes, le gardien du PSV. La faute est évidente, pourtant l’arbitre ne bronche pas. Évidemment, derrière, l’OL se fait sortir aux tirs au but. La vie est parfois cruelle jusqu’au bout.
Wendel : Bordeaux vs Nancy – Ligue 1, saison 2010/2011
À n’en pas douter, les Nancéiens se souviennent encore de cette 13e journée de Ligue 1, lors de la saison 2010-2011. En déplacement sur la pelouse de Chaban-Delmas, les hommes de Pablo Correa pensent tenir le match nul face à Bordeaux lorsqu’arrive la 91e minute de jeu. Sur un coup franc botté par Plašil, Wendel vient couper la trajectoire du ballon pour inscrire le but victorieux. But victorieux selon l’avis de l’arbitre, M. Varela, uniquement. En réalité, le cuir n’a absolument pas franchi la ligne. Loin de là même. Et pire que tout, c’est avec la main que Wendel a dévié le ballon. Une double erreur d’arbitrage absolument folle qui vient coûter le point du match nul à des Lorrains anéantis.
Luis García : Liverpool vs Chelsea – Ligue des champions 2004/2005
En mai 2005, ce n’est pas en Premier League que Liverpool et Chelsea s’affrontent, mais bien en Ligue des champions. Et en demi-finales, s’il vous plaît. Alors que le match aller avait débouché sur un score nul et vierge, c’est lors du retour à Anfield que le visage du futur finaliste va être dévoilé. Et il ne faut pas longtemps avant que la rencontre ne tourne à l’avantage des Reds. Dès la 4e minute de jeu, Luis García s’en va tromper Petr Čech et ouvrir le score. Sauf qu’en réalité, le ballon n’est absolument pas rentré, et ce, grâce au retour salvateur de William Gallas. Peu importe, le but est validé et Liverpool s’envole pour la finale de LdC, à Istanbul. Oui, celle qu’ils ont remportée aux tirs au but après avoir été menés 3-0 par le Milan AC. Une erreur qui valait le coup, donc.
Fabrizio Ravanelli : PSG vs OM – Ligue 1, saison 1997/1998
Au royaume de la simulation, il n’y a qu’un seul roi. Et évidemment, celui qui s’assoit sur le trône n’est autre que Fabrizio Ravanelli. Le sommet de sa carrière de plongeur, Fabrizio l’a atteint un soir de novembre 1997, au Parc des Princes. Et sous les couleurs de l’OM, histoire de donner plus d’ampleur à ce geste fou. Alors que les deux ennemis jurés sont au coude-à-coude, 1-1, l’Italien montre l’étendue de son talent. À la 62e minute de jeu, l’attaquant phocéen se fait lui-même un croche-pied et s’écroule dans la surface de réparation. Le geste a beau être ridicule, l’arbitre tombe dans le panneau et désigne le point de penalty. Laurent Blanc ne se fait pas prier pour transformer la sentence et donner la victoire à l’OM, 2-1. Encore aujourd’hui, personne n’a oublié cette action. L’action d’un homme qui a porté la simulation au rang d’art, tout simplement.
Stefan Kiessling : Bayer Leverkusen vs Hoffenheim – Bundesliga, saison 2013/2014
En octobre 2013, Stefan Kiessling a fait parler de lui pour un but qu’il n’a pas marqué, mais qui a été accordé quand même. Plutôt cool, comme scénario. À la 70e, sur un corner, le joueur du Bayer fait parler sa belle détente pour catapulter une belle tête en direction des cages de Casteels. Dommage pour lui, la balle frôle le montant du gardien d’Hoffenheim et file en sortie de but. Enfin, dans un premier temps. Car, chose incroyable, un trou dans le filet permet au ballon de tout de même finir sa course à l’intérieur des bois. Encore plus incroyable, le but est accepté. Les joueurs d’Hoffenheim auront beau râler, rien n’y fera, l’arbitre ne reviendra pas sur sa décision. Le plus drôle dans tout ça, c’est tout de même Kiessling qui se prend la tête avec les mains quand il voit le ballon sortir. Avant de finalement célébrer le but, bien sûr.
Joël Matip : Schalke 04 vs Bâle – Ligue des champions, saison 2013/2014
En décembre dernier, Schalke recevait le FC Bâle pour la dernière journée de la phase de poules de Ligue des champions. Les Suisses comptent un point de plus que leurs adversaires du soir, un match nul leur suffit donc pour avoir le privilège de disputer les huitièmes de finale. Malheureusement pour eux, tout ne va pas se passer comme prévu. Pour commencer, Ivanov voit rouge dés la 31e minute pour une faute en qualité de dernier défenseur assez discutable. Mais le pire est à venir. À la 57e, sur un coup franc en faveur des Allemands, toute la défense suisse joue parfaitement le hors-jeu pour mettre en position illicite les joueurs allemands attendant le ballon. C’était bien joué, mais c’était sans compter sur l’arbitre de touche qui ne lève pas son drapeau. Du coup, bah Matip a le temps de contrôler, puis d’ajuster le goal, pépère. Et d’éliminer le FC Bâle, au passage.
Ronaldo : Juventus vs Inter Milan – Serie A, saison 1997/1998
Lors de cette saison 1997/1998, l’Inter Milan et la Juventus sont à la lutte pour remporter le Scudetto. Hasard du calendrier, la 31e journée du championnat propose un choc entre les deux équipes, histoire de donner quasiment de façon officielle le nom du champion. Alors que la Juve mène 1-0, Ronaldo est littéralement séché dans la surface turinoise. Penalty indiscutable. Sauf pour l’arbitre qui ne voit pas là une intervention irrégulière. Sur le contre, en revanche, il accorde un penalty aux Turinois pour une faute de Taribo West. Oui, c’est quand même assez osé de sa part. Cette année-là, la Juve finira championne. En même temps, tout semblait réuni pour qu’elle y arrive.
Par Gaspard Manet