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Top 10 : 40 ans et toujours gardien
Mercredi soir, Mark Schwarzer a disputé une demi-finale retour de Ligue des champions. À 41 ans. Comme d'autres avant lui, le gardien australien de Chelsea aura donc attendu ses dernières heures pour vivre ses plus belles émotions. Tour d'horizon de ces gardiens quadragénaires, mais toujours bon pied bon œil.
Huggo Gatty, 44 ans en 1988
Avant Marcelo Bielsa ou Martin Palermo, il y a eu Hugo Orlando Gatti, lui aussi surnommé « El Loco » . Gardien de River Plate (1964-1968) avant de devenir une légende de Boca Juniors (1976-1988), l’homme était lui aussi un être complexe empli de folie. Capable de délaisser sa ligne de but pour participer comme n’importe quel autre joueur de champ à la circulation du ballon, Gatty restera aussi à tout jamais le troisième meilleur gardien argentin du XXe siècle selon la Fédération internationale de l’histoire et des statistiques du football(IFFHS). Une renommée que l’Argentin doit sans conteste à l’incroyable longévité d’une carrière achevée dans la chaleur de la Bombonera à… 44 ans !
Jim Leighton, 41 ans en 2000
On ne peut pas vraiment aimer le foot et ne pas en avoir voulu à Jim Leighton. Mais si, Jim, c’est le mec qui a empêché Roberto Carlos d’inscrire une pêche monumentale en match d’ouverture du Mondial 1998. Le portier écossais a alors 39 ans et dispute son quatrième Mondial. Quelques mois plus tard, l’ancien de Manchester United et d’Arsenal prendra sa retraite internationale. À 40 ans. En club, et avec Aberdeen, Jim pousse le vice jusqu’à l’été 2000. Dans le nord-est de la Grande-Bretagne, Jim prend plaisir à rallonger le plaisir avant de boucler la boucle. Celle d’une carrière entamée 22 ans plutôt dans le même coin sombre d’Écosse. À l’aube de ses 42 printemps et après avoir fait rêver deux générations de rouquins.
Jens Lehmann, 41 ans en 2011
Le 17 mars 2010, Jens Lehmann a 40 ans et déjà livré une belle carrière. Balayé par le Barça en huitième de final retour (4-0) de Ligue des Champions avec Stuttgart, le temps d’y mettre fin semble pourtant être arrivé. Inexorablement. Parce qu’après avoir été le dernier gardien à briller sous les spotlights d’Highbury, relégué Oliver Kahn sur le banc lors du Mondial allemand de 2006 et fait le bonheur de Stuttgart au cours d’une tournée d’adieu longue de deux saisons, il fallait bien que ça s’arrête. Sauf que non. Près d’un an après avoir déposé ses gants en peau de pêche au fond d’un vieux tiroir à souvenir, Arsène Wenger le prie de lui venir en aide. Abandonné par sa jeune garde polonaise l’Alsacien prépare en fait un pot d’adieu un brin foireux au vieux Jens: un intérim de trois mois, 90 minutes avec la première, mais surtout deux prestations douloureuses avec les moins de 21 ans d’Arsenal. À bientôt 42 ans putain !
Dany Verlinden, 40 ans en 2004
Ne pas mesurer plus d’un mètre 75 et disputer 564 matchs en Division 1 constitue une vraie performance. Bon, c’est vrai que Dany Verlinden n’a jamais quitté son plat pays natal et – hormis une apparition avec le maillot des Diables rouges – n’a jamais non plus défendu d’autres couleurs que celles du FC Bruges. Le choix de la simplicité, de la longévité surtout. Alors qu’il est âgé de 40 ans et qu’il dispute sa toute dernière saison entre les perches des Blauw en Zwarte, Dany sort sa plus belle prouesse lors d’une soirée de Ligue des champions aux allures de chant du cygne. À San Siro, les Shevchenko, Kaká, Rui Costa, Seedorf et autre Pirlo se cassent les dents sur le bloc brugeois. Derrière celui-ci, il y a un nain chauffé à bloc. Sans élégance, mais avec envie, il court, crie et saute partout. Suffisant pour s’offrir un statut d’éternel superhéros.
Dino Zoff, 41 ans en 1983
Comment parler de la Vieille Dame sans évoquer l’immense Dino Zoff et ses presque 500 matchs sous les couleurs bianconera ? Homme de tous les records (en vrac, ses 1142 minutes d’invincibilité avec la Nazionale), Dino est notamment, à 40 ans, le plus vieux joueur à avoir soulevé une Coupe du monde. C’était en juillet 1982 – un an avant sa retraite officielle – contre l’Allemagne de Harald Schumacher au stade Santiago Bernabéu. Cette année-là, la Squadra Azzurra s’impose 3-1 et remporte son troisième titre mondial avec Dino Zoff comme capitaine. Une des quatre étoiles du maillot italien est pratiquement la sienne.
Edwin van der Sar, 40 ans en 2011
Fer de lance de l’époque dorée de Manchester United au milieu des années 2000, le Hollandais Edwin van der Sar est également le recordman de sélections des Pays-Bas (130). Autrement dit, une montagne. Du haut de son mètre 97, van der Save, comme on le surnommait au pays de la Reine, acquiert sa renommée sous les couleurs de Fulham, puis à Manchester où il brille jusqu’en mai 2011 et cette finale de Ligue des champions perdue face au Barça de Pep Guardiola. Un de ses principaux faits d’armes restera cette rencontre de Community Shield 2007 face à Chelsea où le Batave élimina à lui seul les Blues de Mourinho en sortant trois tirs au but. Van der Star.
Lev Yachine, 41 ans en 1970
Aujourd’hui décédé, le Russe Lev Yachine est de ces joueurs qui sont toujours restés fidèles à leur club de cœur. Avec vingt saisons passées à garder les cages du Dynamo Moscou, le portier est également détenteur du plus grand nombre de matchs officiels sans encaisser de but (270 !), devant San Iker Casillas. Champion Olympique aux Jeux de 1956 avec l’URSS et champion d’Europe quatre ans plus tard, Lev Yachine préfère laisser sa place à la jeunesse lors du Mondial 70 alors que son sélectionneur le voulait comme titulaire. Un homme en or, tout comme le Ballon qu’il obtint en 1963 à 34 ans. Le seul jamais octroyé à un gardien de but.
Gordon Banks, 41 ans en 1978
Fut un temps ou être anglais n’était pas un handicap pour un gardien de but. Si le palmarès en club de Banks est assez maigrelet, comportant seulement deux petites Coupes de la Ligue glanées avec Leicester et Stoke City, « Banks of England » a écrit sa légende en Coupe du monde. En 1966 où il n’encaisse qu’un seul but jusqu’à la mythique finale gagnée face à la RFA. En 1970 ensuite, où le natif de Sheffield réalise « l’arrêt du siècle » sur une tête parfaite de Pelé, qui selon la légende avait déjà crié « Gol » au moment de retomber. À 34 ans, un terrible accident de voiture lui enlève la vue de l’œil droit et l’oblige à prendre une retraite temporaire. Pas grave, le gardien s’envole pour les États-Unis, où il sera nommé « meilleur gardien du championnat » , à 41 ans, avec les Fort Lauderdale Strikers. Autre chose que les New York Red Bulls.
Rogério Céni, 41 ans en 2014
Rogério Céni est l’homme d’un seul club. Plus jungle urbaine que plage paradisiaque, l’emblématique gardien paulista, qui prendra sa retraite à la fin de la saison, joue actuellement sa 23e saison sous les couleurs de son club de cœur, le São Paulo FC. Au fil des années, le capitaine du Tricolor s’est constitué un palmarès long comme le bras de Yao Ming, avec notamment une Coupe du monde en 2002, une Coupe des Conféderations en 1997, deux Libertadores (1993, 2005) et trois championnats du Brésil. Un glouton. Surtout, on parle d’un mec qui a marqué 114 buts au fil de sa carrière, évidemment un record pour un gardien. Un mec qui s’est trompé de poste, en somme.
Peter Shilton, 47 ans en 1997
Détenteur du record de sélection avec le maillot des Three Lions, Shilton, à l‘instar de Gordon Banks, fait figure de légende dans le Royaume. Il débute d’ailleurs sa carrière en poussant l’icône de Leicester vers la sortie. Mais sa légende s’écrira à Nottingham Forest, après que Brian Clough ai déboursé 250 000 livres pour l’enrôler, un record pour un gardien à l’époque. Avec Forest, Shilton s’offre le titre de PFA Player of the year en 1978 avant de remporter coup sur coup deux Coupes d’Europe des clubs champions, en 1979 et 1980. Mais l’image de la carrière de Shilton est immortalisée le 22 juin 1986, à Mexico, lorsque la main de Dieu de Maradona devance sa sortie pour qualifier l’Argentine. Pas fatigué, Shilton, après deux passages remarqués à Southampton et Derby County enchaîne les clubs et prends finalement sa retraite en 1997, après une dernière saison à Leyton Orient, à 47 ans. Il reste aujourd’hui le joueur à avoir disputé le plus de matchs en compétitions officielles, 1390. Un patron.
Bonus : Marco Ballotta, 43 ans en 2007
18 saisons à arpenter les pelouses du Calcio ne font pas forcément de vous une légende de la Série A. D’autant plus quand vous vous amusez régulièrement à aller voir ce qui se passe à l’échelon inférieur. Jamais vraiment considéré comme une valeur sûre, Marco Ballota va pourtant jouir d’une fin de carrière en apothéose. Pour sa dernière saison, Ballota profite des blessures en cascade de ses différents concurrents pour disputer sa première campagne de Ligue des Champions dans les buts de la Lazio de Rome. À 43 ans et 168 jours, Marco fait donc ses adieux à la scène européenne dans l’enfer du Santiago Bernabéu. De quoi détenir aujourd’hui encore l’improbable record du plus vieux joueur à avoir disputé un match de Ligue des Champions.
Ils auraient également pu figurer dans ce top 10 : Michel Preud’homme ,David Seaman, David James, Gianluca Pagliuca, Faryd Mondragón ou même Grégory Malicki.
Par MG, PP et MH